Brocante [Tallulah]

HJ : Elles sont mêmes colocs !

Charlie n'avait aucun problème d'audition. Quand Ugo lui avait ordonné à la soirée de ne pas approcher Tallulah, la menace était parfaitement arrivée jusqu'à son cerveau mais elle avait décidé de ne pas en tenir compte, le jour où elle avait apprit que Tallulah avait posé sa bouche de lesbienne sur celle de Warhol. Son Warhol. Les lesbiennes n'avaient aucune éthique. Puisque Tallulah avait l'air de croire qu'elles pouvaient tout partagé, Charlie allait pousser le vice un peu loin. Un après-midi qu'elle finissait plus tôt, elle décida de se rendre au sex-shop du coin, ses cheveux qu'elle avait fait un peu raccourcir dissimulés en parti par une capeline. Ok il n'y avait pas de honte à se rendre dans un sex-shop mais quand même si un peu. Elle en sortit quelques minutes avec deux gros sacs pleins. Charlie s'installa sur un banc public pour jeter tous les emballages en plastiques qui recouvraient les nombreux pénis en plastique, en silicone même en latex qu'elle avait acheté dans une poubelle. La caverne d'Ali Baba pour les lesbiennes, lui avait assuré le vendeur. Charlie avait même pensé aux piles. Satisfaite, Charlie rangea les boules de geisha qu'elle avait acheté dans leur écrin bleu et se dirigea tout droit chez les Sparks Del Rossi. Elle adressa un sourire angélique à Tallulah.

- Hey. Comment tu vas ? J'ai décidé de me débarrasser de quelques affaires et je me suis dis que tu saurais quoi en faire.

Charlie agita les sacs sous le nez de Tallulah l'air faussement enjouée.

- Tu me laisses rentrer ? Bien sûr que oui, sourit elle en s'engageant dans l'entrée de la maison.

[Haha j’avais oublié ça ! Elles pourront se partager leurs jouets.]

Tallulah avait commis l’erreur d’ouvrir la porte, ce jour-là. En apercevant Charlie et son sourire de garce sur le pas de la porte, elle avait hésité à la lui claquer au nez. Qu’est-ce qu’elle venait faire là ? Elle avait d’abord pensé à Connor, mais vu la suite, elle comprit que la Queen Bee était là pour elle, cette fois-ci. Sûrement pour la narguer avec Ugo ou essayer d’apprivoiser son beau-fils pour le lui voler. Charlie n’attendit pas sa réponse pour s’incruster chez eux. Tallie était de toute façon bien trop intriguée par le contenu de ces sacs pour la faire dégager. La curiosité avait pris le dessus, et même si elle la détestait, elle mourrait d’envie de savoir ce que Charlie lui réservait. Sa vie avait été tellement ennuyante ces derniers temps qu’elle prenait de l’excitation là pour elle en trouvait, et même si elle venait d’une personne qu’elle méprisait. Et puis, elle connaissait Ugo et savait qu’elle était en sécurité parce qu’il y aurait toujours un lien indestructible entre eux, que sa nouvelle conquête (pour combien de temps ?) le veuille ou non. Tallulah invita Charlie à la suivre dans sa chambre. Elle n’avait pas l’intention de faire durer cette rencontre, mais Connor allait la tuer s’il la voyait chez eux. Elle croisa les bras et fit un signe de tête vers les sacs que tenait Charlie.

- Fais-moi rire Charlie, je t’en prie.

Charlie examina la chambre de Tallulah avec intêret. Elle n'y avait jamais vraiment mis les pieds malgré les heures qu'elle avait passé chez les Sparks-Del-Rossi à l'époque où Connor et elle étaient des BFF. Tallulah était genre tout le temps scotchée à Ugo à cette époque et son amitié avec Beverly n'avait pas favorisé leur rapprochement. Elle se tourna tout sourire vers Tallulah qui venait de s'adresser à elle. Elle lui tendit l'un de ses sacs et ouvrit celui qu'elle avait dans la main pour en sortir un long - genre 42 centimètres - sextoy noir et veiné.

- J'ai eu aussi des expériences lesbiennes tu sais.

Enfin c'était genre avec une fille de son âge qui était aussi sa cousine. Pas avec une vieille quadragénaire libertine quoique Paige était carrément cool et canon.

- Comme on s'échange pas mal de choses, Ugo... Warhol... Je me suis qu'on devrait faire pareil avec nos vibros. Tu vois celui-là tu peux le déclencher à distance avec une télécommande.

Tallulah prit le sac que lui tendait Charlie et jeta un coup d’oeil rapide dedans avant de vite le refermer. Ce truc était rempli d’une centaine de godes en tout genre. Tallulah leva les yeux sur Charlie et pouffa de rire en voyant ce qu’elle avait en main. Cho-quée. Charlie était totalement dingue et c’était plus risible qu’énervant. Si elle avait eu des expériences lesbiennes comme elle le disait, elle avait clairement une préférence pour les gros pénis. Tallulah était surprise par cette révélation mais elle était encore plus étonnée par les cadeaux de Charlie pour y prêter plus attention. Elle n’arrivait pas à détacher les yeux de la matraque qu’elle tenait en main. Elle avait mal jusqu’au fond de l’utérus rien qu’en le voyant. Tallulah resta muette un instant avant de retrouver ses esprits. Elle se souvint de ce baiser baveux avec Warhol et hésita à dire à Charlie qu’elle lui laissait avec plaisir si elle lui rendait Ugo qui embrassait bien mieux.

- Est-ce que c’est une façon détournée de m’allumer ? Je t'arrête tout de suite, j'ai pas envie de finir perforée avec celui-là. Et je suis pas sûre que ce soit très hygiénique de faire ce genre d’échanges. C’est pas des cartes Pokémon, Charlie.

- J'en ai aussi des plus petits.

Charlie ne put s'empêcher de pouffer légèrement on observant de plus près l'énorme sextoy qu'elle avait dans la main. Ok elle était plus accueillante mais ce truc là avait l'air d'un anaconda. Elle le jeta sur le lit de Tallulah et farfouilla dans son sac bien décidée à trouver quelque chose qui convienne à la petite sœur de Connor. Elle secoua négativement la tête quand elle évoqua l'hygiène.

- A l'intérieur de ton sac, il y a un gel antiseptique spécial sextoy. J'aurais peut-être dû l'utiliser sur la bitofeu (Dracofeu) d'Ugo avant de m'asseoir dessus.

Charlie renversa le sac et son contenu se renversa sur le sol noyant leurs pieds sous une avalanche de godes, de cravaches, de menottes... Charlie ramassa une espèce de pompe avec un tuyau au bout.

- C'est pour faire gonfler ton clitoris, ta vieille va adorer. Ne me demande pas comment ça s'utilise.

Charlie se croyait chez elle. Elle se jetait sur son lit comme si elles étaient les meilleures amies du monde. Tallie ne comprenait rien à ce qui se passait. Elle se demandait si c’était Ugo qui l’avait envoyée pour se moquer d’elle. Elle n’avait aucune idée d’où elle venait en venir avec tout cet attirail et c’était intriguant et flippant à la fois. Charlie était un être mesquin et elle allait forcément se prendre un truc dans la figure à un moment donné. Ah, voilà. Elle commençait à parler de la bite d’Ugo. Génial. Elle avait tout à fait envie d’entendre parler des parties de jambes en l’air du père de son bébé. Tallulah s’empressa de fermer la porte à clé lorsque Charlie se mit à déverser son sac sur son lit. Marco allait être traumatisé à vie s’il voyait le lit de sa petite loutre couvert de sex toys. Tallulah pensa un instant à tous les fluides de Charlie qui devaient désormais se trouver sur son lit et afficha une grimace dégoûtée. Sa grimace s’accentua en entendant Charlie lui décrire l’utilité de ce qu’elle avait en main. Devant sa porte, Tallulah croisa les bras et souffla alors que Charlie mentionnait encore l’âge de Paige.

- T’es tellement obsédée par ma relation avec elle que je commence à me demander si t’es pas un peu jalouse.

Perplexe, elle ajouta :

- C’est à toi mais tu sais pas l’utiliser ? Tu sais, je suis sûre que même la plus grosse des lesbiennes n'a pas autant de sextoys que ça. Tu te foutrais pas un peu de moi ?

HJ : Mais c'est le god qu'elle jette sur le lit pas elle lol mais tant mieux comme ça Charlie est déjà bien installée.

Charlie savait parfaitement ce que Paige trouvait à Tallulah elle était jeune et appétissante mais elle comprenait pas trop ce que la Bratz attendait de la quadragénaire. Ok elle pouvait lui apporter de l'expérience mais désormais Tallulah devait savoir brouter un minou non ?

- Qui sait ? Tu es plutôt sexy.

Charlie afficha un air mutin destiné à brouiller les pistes. La seule fille avec laquelle elle avait eu une histoire était Barbie. Elle était quasiment convaincue de ne pas être bisexuelle ou un truc tordu dans le genre. Non ce que Charlie aimait c'était les pénis. La cyprine pouvait convenir mais rien ne valait mieux qu'un bon et gros...

- Pénis. Tous les garçons ont un pénis pourtant très peu savent les utiliser. Ok j'ai pas tout utilisé peut-être comme toi avec Warhol. Vous êtes allés jusqu'où tous les deux ?

[Oups pardon (a) Je peux éditer ça change rien, Tallie peut lui faire sa fête n’importe où dans la chambre !]

Tallie arqua un sourcil au compliment de Charlie. La Queen Bee se moquait d’elle une fois de plus : elle ne pouvait pas la draguer, non non non. En disant cela, Tallulah pensait plutôt qu’elle était jalouse de ne pas s’être tapée Paige, contrairement à elle. Pas l’inverse. Paige avait un charisme de dingue et elle n’aurait pas été étonnée que ce soit le cas. Plus Charlie parlait, moins Tallulah comprenait où elle voulait en venir. Est-ce qu’elle avait tous ces jouets pour s’amuser toute seule parce que ses amants n’étaient pas satisfaisants ? Ou pour s’amuser avec des filles ? Quoiqu’il en soit, elle était clairement en train de lui dire qu’elle s’emmerdait au lit et avait besoin de jouets ou de filles pour prendre son pied. Une lesbienne de plus ! Tallie hocha la tête, comme si elle approuvait le fait que les hommes ne savaient pas se servir de leur pénis. Le seul qu’elle avait testé était celui d’Ugo, mais lui savait si bien s’en servir qu’il l’avait mise enceinte en plus de lui donner un orgasme. Charlie aborda le sujet Warhol et Tallie hésita à mentir en exagérant la nature de leur relation. Elle aurait pu elle aussi dire qu’elle avait chevauché son ex. Mais pour une fois, quelqu’un était au courant de sa sexualité et elle n’avait pas envie de raconter n’importe quoi.

- Ca te regarde pas. Mais si c’est avec toi qu’il a appris à embrasser, tu as un très gros problème avec ta langue. Ca a dû te faire un choc de passer à Ugo.

- Tu n'as pas dû bien t'y prendre. Warhol embrasse à merveille.

Dans un style très différent de celui d'Ugo et encore plus différent que celui d'Arthur mais Warhol assurait si on aimait les baisers langoureux et les mains qui en profitaient pour être baladeuses.

- Ta langue doit être devenue trop molle à force de léger tous ces vagins.

C'était forcément de sa faute. Ugo embrassait à merveille et elle doutait fortement que Tallulah ait pu lui apprendre quoique ce soit. Avant de sortir avec Ugo, la jolie Bratz sortait avec genre... personne. En tout personne qui n'ait retenu l'intention de Charlie. Si elle n'avait pu s'exercer que sur Ugo et sur Paige, Tallulah n'avait pas pu expérimenter tous les types de bouche et donc adapter son baiser à son partenaire pour y trouver son plaisir.

- Si tu avais couché avec Warhol, tu te plaindrais sûrement pas de ses baisers... Dans ce cas pourquoi l'avoir embrassé ? Tu voulais me rendre jalouse ? s'enquit Charlie amusée en retournant à Tallulah l'accusation qu'elle avait formulé contre elle quelques secondes plus tôt.

D’accord, peut-être que Warhol était doué. Et peut-être que Tallulah avait trouvé ça pas franchement plaisant parce que, même s’il était sexy, Warhol restait un garçon et qu’elle préférait de loin les lèvres douces des filles. Tallulah leva les yeux au ciel alors que Charlie parlait de sa pratique du cunnilingus. La Queen Bee était exactement la raison pour laquelle elle ne voulait pas que tout le monde sache de façon officielle qu’elle préférait les filles. Charlie ne la voyait que comme une lesbienne, elle le lui rappelait à chaque fois qu’elles se voyaient. C’était lourd et elle ne voulait pas être définie que comme la lesbienne de service. Charlie avait beau, a priori, avoir eu des relations avec des filles, elle était loin de comprendre ce que voulait dire être lesbienne. Non, elle n’aurait pas davantage aimé embrasser Warhol si elle avait eu son membre en elle. C’était désespérant. Un peu gênée, Tallulah pouffa de rire à la question de Charlie. Hors de question qu’elle lui dise qu’elle avait embrassé Warhol pour protéger Chelsea de son regard lubrique. Chelsea était son petit secret.

- Je m’ennuyais. Cette fête était vraiment pas terrible. Alors je me suis dit « pourquoi pas ? »

Tallulah reluqua Charlie, comme si elle avait besoin de l’évaluer pour lui répondre. Charlie était carrément canon, mais ce n’était pas pour autant qu’elle voulait se la faire. Elle avait ce truc bizarre avec son frère, Beverly la détestait, et surtout, elle sortait avec Ugo. Ils avaient déjà assez de problèmes comme ça. Ok, peut-être que Charlie voulait dire par-là qu'elle cherchait à la rendre jalouse vis à vis de Warhol, mais elle aussi avait le droit de jouer la carte du "j'ai mal compris ta question".

- T’es pas mon genre. Tu es trop... fraîche et inexpérimentée. Pourquoi je voudrais te rendre jalouse ?

Charlie inclina la tête sur le côté sans comprendre. Ses cheveux caressaient son épaule dénudés alors qu'elle fronçait le nez pour trouver de la logique dans le comportement de Tallulah. Il y en avait aucune.

- Pourquoi pas rouler une pelle à l'ex petit copain de la nouvelle copine de mon ex petit ami qui m'a plaqué parce que j'étais lesbienne ? Tu es une fille étrange Tallulah.

Certainement moins qu'elle et sa centaine de godemichets de toutes les tailles et de toutes les couleurs mais Charlie avait tendance à voir la paille dans l’œil de son voisin et à ignorer l'énorme poutre dans le sien. Charlie posa sa main sur sa hanche, genre top modèle, en exagérant à fond pendant que Tallulah la jaugeait, elle cessa aussitôt ses mimiques volontairement exagérées.

- Parce que tu m'aimes secrètement depuis genre toujours. Tu serais pas la première. Les lesbiennes m'adorent je suis un peu la Shane de Degrassi, je suis irrésistible. Et je suis loin d'être inexpérimentée, puis c'est pas comme si le sexe lesbien était hyper compliqué.

Si Tallulah n’avait toujours pas compris les intentions de Charlie, cette conversation avait au moins le mérite de s’amuser. Charlie était totalement perchée. Pas étonnant qu’elle sorte avec la nouvelle version d’Ugo. Tallie hocha la tête de façon exagérée, comme si Charlie l’avait tout à fait cernée. Qu’elle pense ce qu’elle voulait, elle n’avait pas à lui expliquer pourquoi elle avait embrassé son ex.

- C’est tout à fait ce qui s'est passé.

Tallulah ne put s’empêcher d’éclater de rire à la réponse de Charlie tant elle était ridicule. Dans le genre prétentieuse. Elle était incapable de dire si elle était sérieuse ou non. En fait, elle avait même l’impression que Charlie était venue pour lui expliquer qu’elle était un bon coup et peut-être même pour la draguer. Ca devenait TRES bizarre. Tallulah continuait de rire alors qu’elle osait se comparer à Shane, la reine des lesbiennes. Quelle grosse blague. Charlie n’avait pas un tiers de son charisme et de sa lesbienitude. Se comparer à elle relevait du blasphème.

- Te compare pas à Shane, pitié.

Tallulah avait du mal à reprendre son sérieux. Qu’est-ce qu’elle était venue prouver, au juste ?

- Je pense que quand on a besoin d’autant de sextoys, on manque clairement d’expérience. Shane sait se servir de ses mains, elle. Et puis de toute façon, je préfère Carmen.

Tallie lui adressa un clin d’oeil exagéré avant de poursuivre. Sa curiosité était au maximum.

- Je me demande avec quelle fille tu as eu toute cette expérience alors... Enfin, en dehors d’Ugo je veux dire. Et ce qu’elle a fait pour que tu te débarrasses de tous tes accessoires. J’ai comme l’impression que l’une de vous deux avait un complexe du phallus. Ca explique sûrement pourquoi c’est fini.

En disant cela, Tallulah secoua un godemichet a l’aspect bien trop réaliste pour elle. Elle ne s’attendait pas à une nouvelle révélation de la part de Charlie. Elle voulait juste lui faire comprendre qu’elle était clairement qu’un bébé lesbienne et ne s’y connaissait pas plus qu’elle.

- Je pense que ça prouve au contraire une grande ouverture... hum d'esprit et un vif intérêt pour le sexe. Shane a de longs doigts elle peut se permettre de pas en utiliser mais crois moi Tallulah un jour tu reviendras à la bite parce que rien ne vaut une belle et grosse...

Charlie fit un geste équivoque de bas en haut en imitant le clin d'oeil exagéré de Tallulah. Elle aurait forcément un jour besoin de remplir l'énorme trou que la tête de Jude avait dû lui faire en passant par son vagin. Aucune lesbienne du monde même avec les doigts habiles de la Terre ne pourrait lui offrir cette sensation de remplissage que pouvait offrir un pénis. Charlie piqua un léger fard en repensant à Barbie et au fait qu'elle n'avait effectivement pas eu besoin de ses trucs pour prendre leur pied. Elle reposa les boules de geisha qu'elle avait saisi pour se rendre compte que c'était assez space de se mettre un truc pareil à l'intérieur.

- Tu l'as connais pas elle habitait pas ici.

Genre.

- Bon puisque tu n'as pas l'air attirée par moi, ce que je comprends pas d'ailleurs mais bon, que tu trouves que Warhol embrasse comme un pied, est ce que je dois comprendre que tu as fait tout ça pour qu'Ugo te revienne ?

Tallulah leva les yeux au ciel pendant que Charlie lui expliquait les bienfaits du pénis. Si elle pensait ça, elle avait encore clairement besoin de découvrir son corps. Mais tout le monde n’avait pas eu la chance d’avoir Paige comme professeur. Peut-être que Tallulah aurait proposé une leçon de plaisir à la Queen Bee si celle-ci n’avait pas été la nouvelle copine temporaire d’Ugo. Tallie fit mine de bailler pendant que Charlie essayait de la convaincre, pour bien lui faire comprendre que son discours était chiant, classique et infondé. Elle n’avait pas envie de perdre son temps avec une hétéro qui ne comprenait rien à son propre vagin.

- Oui, sûrement, t’as raison.

Comme prévu, Charlie ne lui dévoila pas le nom de sa lesbienne. Tant pis. Tallulah interrogerait Ugo à ce sujet. Elle éclata de rire lorsque Charlie parla justement de lui. LA BLAGUE ! Bon. Peut-être qu’elle avait embrassé Warhol en espérant que Ugo serait jaloux. Peut-être qu’elle avait un peu aimé le voir lui mettre un coup de boule. Mais à l’origine, si elle avait fait ça, c’était surtout pour ne pas regarder Chelsea. Elle savait qu’elle ne se remettrait jamais avec Ugo, et c’était sûrement mieux comme ça. Son amour lui manquait, mais ils n’auraient jamais su se combler. Malgré tout, Tallulah ne put s’empêcher de penser que Charlie était peut-être un peu jalouse. Forcément, elle allait en profiter.

- Si je voulais récupérer Ugo, je n’aurais pas à me donner tout ce mal, crois-moi.

Ok, c’était probablement faux. Ugo la voyait toujours comme une traitresse-manipulatrice-baleine-lesbienne et ne voudrait plus jamais d’elle. Charlie n’avait pas besoin de le savoir. Tallulah regarda sa montre, l’air ennuyé.

- Bon, t’es venue là pourquoi en fait ?

Charlie aimait bien Tallulah, elle la trouvait cool et plutôt jolie si elle n'avait pas eu des yeux aussi grands. Par contre elle trouvait qu'elle abusait carrément quand elle prétendait pouvoir reprendre Ugo. Charlie était du genre possessive avec ses affaires et qu'elle aimait ou voulait. Ugo était sa propriété exclusive il était hors de question son ancienne petite amie aux airs de poupée vienne foutre la merde.

- Je suis venue pour te prévenir que je peux t'offrir des gods mais je peux aussi te les enfoncer tout au fond de ton derrière de lesbienne. Alors pas touche à Ugo sinon les boules là bas je les mets au fond de ta gorge.

Charlie afficha un sourire angélique. Capable de retrouver un air paisible après avoir menacé une mère adolescente de l'étouffer avec des boules de geisha. Elle se leva du lit et lissa sa robe du plat de la main.

- Je crois qu'on s'est tout dit.

Choquée, Tallulah pouffa de rire aux menaces de Charlie. Visiblement elle avait touché un point sensible. Elle était venue uniquement pour lui dire de ne pas approcher Ugo. Il faisait partie de sa vie depuis des années et elle n’avait pas envie de l’en sortir aujourd’hui. Et elle n’avait pas non plus envie de se remettre en couple avec lui. Qu’elle le garde. Non, elle voulait juste qu’il l’aime un peu à nouveau. Charlie flippait pour rien. C’était amusant de voir la Queen Bee s’emballer comme ça. Et un peu effrayant, aussi. Tallie ne voulait vraiment pas se mettre la reine du lycée à dos, elle n’avait pas besoin de ça. Elle se contenterait juste de prévenir Ugo, histoire que son fils n’ait pas une belle-mère complètement dingue pour trop longtemps.

- Inutile de prendre ce ton menaçant, j’ai pas l’intention d’y toucher.

Tallulah ouvrit la porte et accompagna son "invitée" jusqu’à la porte d’entrée. Elle réfléchit un instant. Est-ce que c’était une bonne idée ? Effy l’avait vraiment saoulée, l’autre jour. Elle avait eu des propos plus que déplacés et avait besoin de se rendre compte de ce que ça faisait, d’avoir plein de merdes qui vous tombaient dessus d’un coup. Ce qu’elle allait dire était totalement infondé, mais cette garce était bien capable d’avoir tout dit à Ugo à l’époque juste pour se le mettre dans la poche. Elle s’était mêlée de ce qui ne la regardait pas, le revendiquait encore aujourd’hui sans s’en excuser, et Tallulah avait l’intention de faire la même chose. Ca lui semblait être une bonne idée. Aujourd'hui, en tout cas.

- Tu sais, tu te trompes d’ennemie. A ta place j’irais plutôt voir du côté de sa femme... ou de Presley.

Charlie était persuadée que Tallulah éviterait tout sexe avec Ugo maintenant qu'elle lui avait bien expliqué ce qu'elle comptait faire avec son armée de dildos, de boules et de pompes si elle s'approchait du second fils de Beth Preston. Elle y était peut-être allée un peu fort mais elle était certaine que Tallulah avait un peu frémit en imaginant la scène. Une fois à la porte, ravie que les choses importantes aient été enfin dit, Charlie n'était plus vraiment sur ses gardes mais les révélations de Tallulah la titillèrent quand. Ugo avait quelqu'un ou quelque chose qui l'empêchait de tomber amoureux d'elle. Elle était persuadée qu'il ne s'agissait pas de cette cul-béni de Selena Santos et se demandait s'il ne s'agissait pas de Beth confirmant ainsi le complexe oedipien non réglé des frères Preston.

- Presley ? Comme Effy Presley ?

Ugo ne lui avait jamais parlé d'elle. Elle n'arrivait même pas à se rappeler si elle les avait déjà vu ensemble un jour. Ugo enfin l'ancien Ugo d'avant n'avait rien en commun avec cette fouinasse d'Effy Presley. Il était peu probable qu'ils soient amis.

Oups, c’était dit. Peut-être que Tallie allait un peu trop loin en laissant deviner à Charlie que Effy pouvait être une potentielle ennemie. Charlie était du genre instable à vous violer avec un gode ceinture et c’était probablement ce qui arriverait à Effy si ce qu’elle disait s’avérait être vrai. Or, ce n’était pas le cas. Il n’y avait rien entre Ugo et Effy. En tout cas, c’est ce qu’elle pensait. Cette pétasse d’Effy avait sûrement eu un faible pour lui, puisqu’elle avait brisé leur couple, mais ce n’était peut-être plus le cas. Alors ce qu’elle avait dit n’aurait sûrement aucune répercussion, n’est-ce pas ? Charlie enquêterait peut-être et se rendrait compte que Tallie s’était fait des idées. Effy flipperait un peu et c’est tout.

- Oui, Effy Presley. Mais ça aurait pu être le père aussi... Bref. J’ai entendu dire qu’elle lui avait baissé le pantalon en plein couloir et qu’ils s’étaient engueulés devant tout le monde. Et tu sais, à l’époque, c’était elle qui avait fait en sorte qu’on ne soit plus ensemble. Elle m’a encore fait un genre de scène de jalousie l’autre jour au lycée. Si tu veux mon avis, elle cache quelque chose. Bien entendu, ce ne sont que des suppositions. Tu devrais te méfier de toutes les brunes qui lui tournent autour en fait, c’est son truc.

D’ailleurs, Charlie ne correspondait pas vraiment au type de filles d’Ugo. Ses cheveux étaient bien trop clairs et elle avait un visage trop fin. Les Bratz à la Loan ou Selena allaient sûrement bientôt lui manquer. Mais Tallie avait peur de se prendre un coup de cravache si elle lui faisait la réflexion.

- Merci pour l'info.

Effy Presley. Charlie rangea le nom de la petite brune fouineuse dans un coin de son cerveau. Elle commençait à se demander si elle n'aurait pas mieux fait de coucher avec Wayne pour obtenir davantage d'informations sur elle. Elle posa sa main sur l'épaule de Tallulah.

- Bien entendu cette visite reste entre nous. Si Ugo l'apprend je serais obligée de virer à nouveau de bord, de devenir gérontophile et de rendre une petite visite à Paige.

Charlie embrassa Tallulah au coin des lèvres comme Régina l'aurait fait à Cady dans Mean Girls.

Tallulah arqua un sourcil aux menaces de Charlie. C’était bidon, du bluff. Son idée était nulle. Tallulah n’allait pas se gêner pour en parler à Ugo si l’occasion se présentait. La Queen Bee ne lui faisait pas peur uniquement parce qu’elle avait son roi dans la poche. Ugo avait sauté sur Warhol en les voyant s’embrasser et ils ne laisseraient sûrement pas sa copine lui faire du mal. Jude y était sûrement pour quelque chose, certes. Si Charlie voulait se venger, il allait falloir chercher ailleurs. Ugo deviendrait fou si elle osait le tromper avec celle avec qui il avait déjà été trahi. Charlie n’avait pas l’air d’en être consciente.

- J’ai pas vu Paige depuis la naissance de Jude (faux), et je suis pas certaine que Ugo vivrait très bien d'être une nouvelle fois trompé avec elle.

Jude se mit à pleurer dans sa chambre et Tallulah comprit qu’il était temps de mettre un terme à ce petit entretien. A son tour, Tallulah se permit d’embrasser Charlie comme elle l’avait fait. Avant de lui fermer la porte au nez, elle lui fit un signe d’au revoir.

- Merci pour ta visite et les cadeaux. Byyyye !