Quelque part entre Santa Clara et San Jose (California) une vieille histoire est racontée aux jeunes. Une rumeur qui, pour certains, semblerait absurde, pour d’autres fascinés par l’histoire si celle-ci est réellement réelle.
Le Manoir de la famille (ou plutôt la communauté) de Winchester trône au-dessus d’une colline flamboyante. Une étendue verdâtre. Du moins ce que vous autres voyez. Il serait ici depuis des éternités, intact de tout type de climat. On dit même qu’une tornade serait passée et qu’aucune latte de bois n’aurait bougé. Ce manoir crée un mythe à lui tout seul, il est l’attraction entre les deux villes, pourtant personne n’a jamais osé y rentrer. Personne sauf ces six adolescents du lycée de Santa Clara.
La rumeur dit, qu’une sorcière du temps des cathédrales serait emprisonnée à tout jamais par un mage au pouvoir moindre que cette sorcière. Mais que la haine lors du combat n’avait pas entièrement suffit pour tout verrouiller. On dit qu’elle se situerait dans la plus haute tour de l’aile sud.
La rumeur dit, la rumeur n’a jamais été démentie, la rumeur n’a jamais été révélée. Ces six adolescents ne nous le dirons pas, parce que derrière cette étendue d’herbe, se cache finalement l’une des plus vieilles institutions de sorcellerie au monde. Et vous me direz mais comment cela se fait-il qu’on ne la voit pas ? Champs de protection, pardi.
Dans les journaux de mille neuf-cent vingt-trois, vous verrez apparaître les noms des six victimes. Ou du moins ceux que vous pensez qu’ils sont. Comme chaque cinq ans, habituellement, le rite est perpétué d’année en année jusqu’à l’année de mille neuf-cent vingt-trois. La nuit qui précéda leur entrée dans le manoir bouscula tout. Impossibilité d’ouvrir les portes, des bruits étranges leurs parvenaient, nuit complète. Et la folie atteint les hommes. Deux d’entre eux se battirent, et cette énergie de testostérones révéla toute la magie des lieux. Ils découvrirent le grimoire de la famille Winchester. Ainsi la suite, nous autres, sorciers immortels, et sorciers tout court nous la connaissons. Nous connaissons notre manoir tel qu’une institution de sorciers. Une institution où les confréries règnent en maîtres, où les devoirs et les cours y sont obligatoires pour chaque sorcier du continent.
Nous n'avons pas oublié la sorcière. Parce que la sorcière, elle, restera enfermée ici, l’éternité lui oblige, à moins que quelqu’un aussi fort qu’elle ne la délivre. Espérons qu’il soit de bonne augure.