Vient déposer les filles (pv Laureen)

Le divorce de Laureen et Lucas n'avait pas encore été prononcé mais ils avaient tous les deux refaits leurs vies. Ils s'étaient organisés pour que les enfants ne souffrent plus enfin moins de leur séparation. Ils étaient un peu civilisés qu'au début de la procédure. C'était en tous cas l'impression que Lucas avait. Il avait pris ses quatre enfants pour le week-end. Aidé de Diane sa fille au pair, il avait multiplié les activités avec eux et les avait récompensé pour leur gentilesse par un énorme hamburger au Dot. Autumn avait rechigné pour la forme mais sa fille n'avait jamais su résister à un double cheeseburger. Même Erwan avait réussi à lui sourire et à paraitre moins étrange que d'habitude. Adriana les avait rejoint avec des rollers et ils s'étaient promenés comme une belle famille recomposées près de la plage. Il était maintenant l'heure de les ramener à Laureen et il avait toujours une petite boule au ventre au moment du départ. Il sonna à la porte de la maison que Laureen partageait avec Andreas et il lui adressa un sourire lorsqu'elle l'ouvrit.

- Bonjour.

Lucas s'avança vers Laureen et posa sa main sur son épaule afin de le faire la bise. Après s'être embrassés pendant des années il devait maintenant saluer sa femme comme une inconnue. Il déposa Linor sur le sol et la petite fille courrut comme une fusée entre les jambes de sa mère pour rejoindre sa nouvelle chambre. Ana était plus câline et elle refusait pour l'instant de quitter les bras de son papa sentant l'heure du départ approché. Les enfants avaient un sixième sens terrifiant.

- Les filles ont bien mangé. Ana n'a pas fini son assiette je pense qu'elle n'est pas encore totalement remise de sa grippe. Erwan m'a demandé de le déposer à la bibliothèque avant de rentrer et Autumn voulait voir Rain chez elle. Ils seront de retour vers 18 heures. J'ai jeté un oeil au devoir maison de mathématiques d'Erwan, il lui reste encore trois excercices à terminer et c'est à rendre pour mercredi.

Quel enfoiré. Mais quel salaud. Après lui avoir fait tant de reproches, avoir joué au mari parfait et l’avoir fait passer pour la reine des putes, il avait OSE lui faire ça. A elle. La soi-disant seule femme de sa vie. Avec sa meilleure amie. Sa putain de meilleure amie – non, Laureen ne traitait pas Manny de putain, elle exprimait juste sa grande frustration. Et en plus chez eux. Il n’avait même pas eu la décence d’emmener Manny autre part, et après l’avoir fait avec elle, il n’avait pas hésité à sauter Laureen au même endroit. Encore et encore. La jeune femme était encore sous le choc de cette révélation, mais elle savait qu’elle pourrait bientôt avoir l’explication qu’elle désirait tant. Car Lucas – oui, oui, il s’agissait bien de lui – devait venir lui déposer les enfants qu’il était venu récupérer plus tôt dans la matinée. C’était Andreas qui avait été là à ce moment là, Laureen ayant catégoriquement refusé de le voir pour l’instant. Mais là… Elle avait tout son temps pour lui. Et justement, le voici qui sonnait à la porte. Elle ouvrit la porte en grand, et attrapa sa fille au vol en lui faisait pleins de bisous partout avant de la laisser filer, puis regarda Lucas.

- Salut…

La jolie dominicaine se laissa embrasser, sans pour autant faire un véritable geste chaleureux en retour. Elle voulait se montrer cool, mais trop de choses s’étaient passées, et avec les dernières révélations de Manny, Laureen n’avait absolument aucune envie de se montrer douce et gentille avec Lucas. Elle savait qu’il la connaissait par cœur, et qu’il avait du sentir que quelque chose n’allait pas. Laureen attrapa Ana qui lui tendit les bras pour l’embrasser et humer sa délicieuse odeur de bébé qui lui avait tant manqué. Ces enfants étaient ses petits anges les plus précieux et elle ferait n’importe quoi pour eux. Elle laissa sa fille descendre et la regarda filer comme sa sœur vers la chambre qu’elles partageaient avant de se tourner vers leur père qui lui fit une liste de tout ce qu’ils avaient fait ensemble, comme s’il avait besoin de son approbation pour tout. Sauf pour la tromper avec sa meilleure amie. Dans leur propre lit. Connard. La jeune femme fit un petit sourire qui sonnait faux en direction de son – toujours – mari et commença à tortiller ses cheveux, chose qu’elle faisait depuis toujours lorsqu’elle était stressée. Et tic que Lucas connaissait par cœur.

- Merci. Est-ce que tu as un peu de temps ? Histoire qu’on discute. J’ai quelque chose d’important à te dire.

Laureen se décala légèrement pour laisser le jeune homme rentrer. Après tout, elle ne lui laissait pas trop le choix. Ils n’avaient pas pu parlé depuis fort longtemps et Laureen avait beaucoup, mais alors beaucoup de choses à lui dire. Et pas des plus plaisantes.

Lucas n'était dupe. Il était sûrement l'une des personnes qui connaissaient le mieux Laureen si on oubliait Gabriel mais il était six pieds sous terre donc exclu du sondage. Il sentait bien la froideur qui se dégageait du corps de Laureen. Si Manny ne l'avait pas prévenu il aurait pu le confondre avec son comportement habituel depuis qu'ils étaient en instance de séparation.

- Je voulais aussi te parler.

Lucas entra d'un pas mal assuré dans la maison. C'était étrange et gênant de rentrer dans cette maison que Laureen partageait maintenant avec un autre homme. Il posa sa main sur la table dans le salon avant de la retirer. Andreas et Laureen avaient peut-être fait l'amour. Il secoua la main comme s'il voulait chasser les microbes qui avaient pu monter sur sa main. Les mots étaient coincés dans sa gorge mais après une année de guerre et des années de dissimulation il était presque soulagé que Laureen connaisse la vérité sur Manny et lui.

- Laureen je n'ai aucune excuse pour ce que je t'ai fait.

Au moins, c’était clair, ils n’allaient pas passer par quatre chemins. Lucas voulait se la jouer franchise ? Laureen n’allait donc pas l’épargner. Un petit sourire mesquin commença à naitre sur les lèvres de la jeune femme lorsque son mari lui expliqua qu’il n’avait aucune excuse pour ce qu’il lui avait fait. Comme s’il pouvait en avoir une. Il l’avait quand même trompée avec sa meilleure amie. Qui avait toujours été le premier amour de Lucas. Mais quand bien même, après 18 années de mariage, quatre magnifiques enfants, un kidnapping et un meurtre, Laureen pensait avoir suffisamment donné de sa personne pour permettre enfin à Lucas de l’aimer complètement elle et d’oublier le fantasme Manny. Il fallait croire que non. Laureen n’était visiblement pas suffisante, elle n’avait jamais été celle qui lui fallait. Elle lui était même restée totalement fidèle pendant toutes ses nombreuses années, pensant naïvement qu’elle serait celle qui ferait foirer leur mariage. Et après leur séparation, elle l’avait pensé encore et encore. Jusqu’au moment où elle avait découvert la vérité. Elle avait tant de choses à lui dire, tant de questions qu’elle voulait lui poser. Mais elle décida de les garder pour plus tard. Pour l’heure, il y avait seulement une véritable question qui lui brulait les lèvres.

- M’as-tu seulement un jour aimé pour moi ? Ou ai-je toujours vécu dans l’ombre de Manny à tes yeux ? Tu t’es dis que vu que tu ne pouvais pas avoir l’originale, autant se rabattre sur la correspondante et meilleure amie, qui avait l’air moins difficile, c’est ça ?

Putain de merde. Laureen se trouva plus pitoyable que jamais en entendant le ton légèrement tremblant sur lequel elle avait parlé. Elle avait essayé d’être forte et je m’en-foutiste, comme devant Manny, mais devant Lucas, et devant sa tromperie, tous ses défauts et son mal être d’adolescente remontaient en flèche. Était-elle abonnée aux psychopathes et aux seconds rôles toute sa vie ? D’abord avec Gabriel, puis avec Lucas et même maintenant avec Andreas, qui, malgré leur bonheur parfait apparent, ne pouvait s’empêcher de passer plus de temps qu’il n’en fallait avec Rebecca, pour le soi-disant bien être de leur fille. Tu parles. La jolie dominicaine essuya rageusement une larme qui avait l’indécence de lui couler sur la joue. Parfait, absolument parfait.

Cette question n'avait pas lieu d'être. A l'instant où Laureen était rentrée dans sa vie il avait oublié Manny. Pas complétement mais son esprit pervers ne les avait jamais comparé. Il aimait Laureen pour ce qu'elle était. Toute ressemblance avec Manny comme il avait pu le lire sur Spirit n'était qu'une sordide coïncidence. Il avait certes un type les latines pleines de caractère et c'était pour ça qu'il était maintenant avec Adri mais quand il avait été avec Laureen il l'avait aimé elle et pas le fantôme de Manny.

- Manny... Je veux dire Laureen, Manny elle... Tu n'étais pas elle mais c'était bien très bien. J'étais heureux. Ca me sufisait. C'est juste que c'était Manny et qu'elle... C'était pas prévu.

Son discours était à chier. C'était pourtant pas faute de l'avoir réviser et répéter pendant des heures. Manny l'avait prévenu mais il avait trouvé ça déplacer de se ramener avec des fleurs. Laureen aurait pu se servir de leur tige pour le battre. Elle avait toutes les raisons du monde de le détester. Mais il refusait d'être le seul coupable. Elle l'avait aussi trompé après tout.

- Mais moi ça n'est arrivé qu'une seule fois.

Il n'avait pas pu s'empêcher parce que l’occasion était trop belle. Il fallait que Laureen ouvre les yeux. Même s'il ne s'était jamais rien passé entre Manny et lui elle l'aurait quand même trompé. Après tout elle avait ouvert le bal il y a 17 ans en couchant avec Ian.

Laureen eut l’impression que Lucas venait de lui planter un poignard en plein cœur. D’une, il la confondait avec Manny – chose très agréable après 18 années de vie commune – et de deux, il osait lui dire qu’avec elle, ce n’était QUE bien, que ça ne faisait QUE lui suffire, et que bien évidemment, avec Manny, cela avait été plus que spécial. En gros, entre eux deux, ça avait toujours été de la merde. Bien, bien, bien. Laureen avait la tête qui lui tournait, et ne savait plus trop quoi penser. Mais une chose était sûre, elle ne s’était jamais autant sentie trahie et humiliée de toute sa vie. Et pourtant, elle en avait vécue des choses. Elle reprit d’un ton sifflant.

- Ce n’était que très bien ? Après 18 années de mariage et les plus beaux enfants au monde ? Je ne suis pas trop sûre de savoir comment le prendre…

« Prends le comme tu veux, grosse conne, de toute façon ce qui est dit est dit et visiblement il n’a pas l’air de le regretter ». Ouaip. Décidément, Laureen avait manqué sa vocation. Elle aurait fait un malheur en tant que psychanalyste. Elle tendit l’oreille en tentant d’entendre les jumelles et se rendit dans la chambre des filles qu’elle découvrit à moitié endormies sur leur grand lit. Bon sang ce qu’elles étaient belles. Elle n’arrivait pas à croire que l’homme qui lui avait donné les plus belles merveilles de sa vie ne l’avait fait que parce qu’elle était son lot de consolation. Elle décida de ne pas les embêter pour le moment et après avoir enlever leurs chaussures et les avoir recouvert, elle se rendit de nouveau dans l’entrée, où Lucas l’attendait avec sa dernière remarque cinglante. Et puis merde. Elle n’allait pas se laisser faire. Son mari l’avait toujours aimé farouche et passionnée. Elle n’allait pas se gêner pour lui faire comprendre que oui, elle était peut être une salope, mais qu’elle avait fait pénitence depuis, et que non, ce n’était pas comparable que de coucher avec sa meilleure amie et ce, dans leur propre lit conjugal.

- Tu veux parler de ma tromperie qui a eu lieu il y a presque 20 ans, alors que l’on n’était pas mariés, que l’on n’avait pas d’enfants, que l’on n’avait pas encore couché ensemble et que l’on s’était à peine embrassés ? Ou du fait qu’étant amnésique, je pensais être encore avec Gabriel lorsqu’il m’a kidnappé ? Là encore, on n’était pas mariés, on n’avait pas d’enfants, et on venait à peine de coucher ensemble. Et c’était il y a 18 ans ! Mais si tu veux parler de Nicholas, il n’y a eu qu’un baiser qui m’a surprise autant que toi et le reste ne s’est fait qu’après que l’on se soit séparés parce que TU le voulais. Je suis peut-être la reine des salopes comme tu aimes me le faire comprendre, mais moi au moins j’ai pris nos vœux très à cœur, et je ne t’ai jamais trompé, et surtout pas avec ton meilleur ami, depuis que nous nous sommes jurés fidélité. Sauf après notre séparation mais bon, ce n’est pas comme si vous jouiez aux échecs avec Adriana hein…

Lucas avait envie de se frapper la tête contre les murs tout ce qui sortait de sa bouche était stupide et parvenait de manière déformée à Laureen qui avait l'air de le prendre pour le pire des connards. En gros ce qu'il était mais il voulait qu'elle sache que pour lui ces vingt dernières années avaient été merveilleuses sauf quand Erwan devenait si dingue qu'il avait l'impression d'être le père de la réincarnation sur terre de Satan ou de Gabriel.

- Laureen tu sais mieux que personne ce que ces années ont représentées pour moi. Je t'ai aimé comme personne, tu étais... tu es la femme de ma vie.

Lucas était beaucoup plus coincé et moins apprécié que son jumeau Matthéo qui avait rapidement noué des amitiés grâce à sa place dans l'équipe de basket. Lucas était un skateur et après son échec avec Manny il était sorti avec Mia avant de tomber sous le charme de Laureen. Trois filles. Voilà un palmarès guère reluisant quand il pensait à tous ces hommes que Laureen avait connu avant et après lui il en mourait de honte. Il avait envie de hurler et d'ailleurs c'est ce qu'il faisait.

- Tu te fous de moi ? Ne minimise pas les faits Laureen. Ian, Gabriel, Nicholas et maintenant Andreas admet qu'à côté de la liste de tes amants ma liaison avec Manny et mon histoire avec Adriana font pâle figure.

Le petit lapsus révélateur de Lucas toucha Laureen qui cependant ne le montra pas. Il avait toujours su l’amadouer bien trop facilement, ses petites moues maladroites et ses bafouillements malgré lui qui ne faisaient que le rendre encore plus craquant et attachant aux yeux de la jeune femme. Mais ils n’étaient plus des adolescents, et Laureen savait qu’elle ne devait plus se laisser avoir car elle n’était plus seule désormais, il y avait 4 autres vies dans la balance. Elle grimaça légèrement en entendant le ton élevé du jeune homme et décida de ne pas répliquer, car cela ne serait que surenchérir pour surenchérir. A la place, elle attrapa la main de Lucas pour l’entrainer vers le salon – le plus loin possible de la chambre des filles – avant de la lâcher rapidement comme si elle s’était brulée, et parla d’une voix calme et posée, ce que Lucas faisait quand c’était elle qui s’énervait.

- Pourrais-tu éviter de hausser le ton s’il te plait ? Les filles dorment.

La jeune femme ne le montra pas, mais elle était quand même heureuse de constater que la situation ne plaisait pas non plus à son futur ex-mari, et qu’il ne savait plus comment se sortir des retranchements dans lesquels il s’était lui-même enfoncé. Passé du rôle de cocu à infidèle devait lui faire tout drôle, et Laureen ne se sentait pas à l’aise dans la peau d’une femme trompée. Surtout avec sa meilleure amie. Elle secoua la tête légèrement en entendant la tentative de Lucas pour la blâmer encore et encore et décida que trop c’était trop.

- Andreas est hors-propos, je te rappelle que tu étais avec Adriana avant que je me mette avec lui. Mais Lucas, il a quelque chose que je ne comprends pas… Pourquoi être venu me chercher à l’autre bout du monde, m’avoir sauvé de Gabriel, avoir tué pour nous sauver Erwan et moi et enfin m’avoir demandé de t’épouser si tu n’arrivais pas et si tu n’arrives toujours pas à oublier mes erreurs passées ?

Laureen détestait entendre ces trémolos dans sa voix mais elle n’avait pas réussi à rester aussi forte et stoïque qu’elle l’avait désiré. Elle se détestait, détestait Lucas et l’emprise qu’il avait toujours sur elle, et détestait surtout le fait de n’avoir qu’une seule envie, se blottir contre lui, l’embrasser et oublier toute cette année difficile. Il était vraiment temps que tout ça se termine.

Lucas baissa d'un ton aussitôt après le rappel à l'ordre de Laureen. Ses filles étaient tout pour lui, il les aimait plus tout et il ne voulait surtout pas les inquiéter. Il était étonné de voir à quel point gérer bien les changements malgré leur jeune âge quand Erwan trouvait la moindre excuse pour se taillader les veines. Laureen lui reprochait de ne pas lui pardonner et de ne pas oublier. Lucas mourrait d'envie d'oublier ses trahisons mais les nouvelles ne faisaient que de rappeler les anciennes et sa relation avec Andreas bien que consommé après la sienne avec Adriana ne faisait que raviver les blessures d'avant.

- Parce que je t'aimais. Parce que je t'aime encore et toujours. Malgré tout ce mal que tu me fais.

Lucas n'avait jamais aimé accepter des erreurs qui n'étaient pas les siennes et malgré les arguments de Laureen il n'allait pas commencer aujourd'hui. Laureen était pour lui la seule coupable de l'échec de leur mariage. Sans l'aveu de Manny, Laureen n'aurait jamais rien su de leur relation parce que cette histoire était déjà classée. Les relations de Laureen étaient des fantômes dans leur histoire qui revenaient brutalement ou sournoisement comme avec Erwan qui était un ersatz de ce Gabriel qu'elle avait follement aimé.

Clap de fin sur le Lureen Pluie

?

Lucas l'aimait. Encore et toujours. La jeune femme aurait pu sauter de joie si elle n'entendait pas aussi tout le reproche dans la voix de l'homme qu'elle aimait encore malgré tout. Il était difficile d'effacer 18 années de bonheur et ce, même si elle avait auprès d'elle un homme formidable comme Andreas. Elle décida alors qu'il était temps. Temps pour eux de tourner la page sur leur histoire, temps pour eux de construire quelque chose de nouveau avec d'autres, et peut être se retrouveront-ils un jour. Laureen attrapa fébrilement une enveloppe qui se trouvait sur la table basse près d'elle et inspira un grand coup comme pour se donner du courage. Courage qui visiblement lui faisait défaut car ses mains se mirent à trembler au moment où elle tendit l'enveloppe à Lucas.

- Mais malheureusement il semble que l'amour ne suffit plus... Voici les papiers. Du divorce. Beth s'est occupée de tout, tu gardes la maison, je te donnes les parts que j'avais dans le Dot, et on se partage la garde alternée. Tout y est, il ne manque plus que ta signature.

Et la mienne. Mais Laureen n'avait pas encore osé franchir le pas, elle attendait que Lucas se "sacrifie" et détruise toutes ces belles années de bonheur en une signature. Mais après tout, peut-être dramatisait-elle les choses. Vu l'année qu'elle avait passé auprès d'Andreas, peut-être que son malheur avec Lucas allait apporter quelque chose de positif et de nouveau dans sa vie et celles de ses enfants. Elle l'espérait grandement en tout cas.

Mystère et boule de gomme ;perv:

Lucas avait tremblé en disant ces mots à Laureen. Il l'aimait encore et toujours. Ses sentiments pour elle n'étaient pas moins intenses mais elle était si loin de lui. Les problèmes qu'ils avaient à surmonter étaient si hauts qu'ils ne se retrouveraient probablement jamais. Malgré cette certitude Lucas avait toujours espoir d'un revirement de situation. D'une soudaine acalmie, d'une amélioration soudaine. C'est pour ça que le divorce avait toujours été évoqué mais n'avait jamais été réellement effectué malgré les relances d'Adriana. Il déchira l'enveloppe que Laureen lui tendait. Les papiers du divorce. Une utopie désormais réelle. Laureen ne voulait vraiment plus de lui. En les signant elle ne porterait plus son nom. Elle ne serait plus qu'un passé auquel il avait été autrefois rattaché, la mère de ses enfants. Lucas jeta un rapide coup d'oeil aux papiers, la main un peu tremblante. Il ouvrit un tirroir de la maison que Laureen partageait maintenant avec Andreas se foutant pas mal de l'impolitesse de son geste. Il trouva un stylo qu'il approcha un papier près à signer. Avant il regarda Laureen, comme s'il la défiait, comme s'il s'agissait d'un cap ou pas cap. Cap de divorcer ? Cap de finir le Lureen ?

- Est que c'est vraiment ce que tu veux ?

Rooooh Lucas Hate U

Laureen regarda Lucas faire, comme s'il était chez lui. Elle ne savait pas trop où ils en étaient, mais ils ne pouvaient plus continuer ainsi. A jouer aux autruches. A ne pas prendre de décision. Ce n'était pas sain. Pour eux comme pour leurs enfants. Les petites étaient encore trop jeunes pour y comprendre grand chose, mais les plus grands ne savaient plus sur quel pied danser. Leurs parents n'étaient pas divorcés, mais ils ne vivaient plus ensembles. Ils sortaient chacun avec quelqu'un d'autre, avaient - genre - refait leur vie, et pour Lucas, semblait sur le point d'en fonder une autre. Et oui. Laureen n'était pas bête, et Matthéo l'avait appelé pour lui parler du projet complètement idiot de Lucas et Adriana pour avoir un enfant. Ensemble. Mais pas porté par Adriana. C'était totalement idiot. Mais bon, le problème n'était pas là. Il était que les enfants n'avaient pas l'air d'adhérer à la situation et que surtout ils ne comprenaient plus leurs parents. Ils savaient qu'ils s'aimaient, mais ils ne savaient pas pourquoi ils n'étaient plus ensemble. Ou alors pourquoi ils n'étaient pas officiellement séparés. Enfin bref. Cette histoire était tellement compliquée, que Laureen se disait qu'il fallait y mettre un terme. Soit ils se remettaient ensemble, soit ils se séparaient pour de bon. La jeune femme prit une inspiration pour se donner du courage.

- Merde Lucas tu ne pourrais pas prendre ce genre de décision pour une fois ? On est plus des enfants. C'est toi je te rappelle qui a amorcé cette histoire de divorce. Tu veux vraiment savoir ce que je veux ? Je veux qu'on arrive à surmonter ça. Je veux que tu me dises que même si rien ne sera jamais plus comme avant, tu m'aimes et tu veux qu'on reforme une famille. Je veux que tu sois là pour nous 5 comme tu l'as toujours été. Mais entre ce que je veux et la réalité, il y a une grande différence malheureusement.

La jeune femme tremblait légèrement après avoir prononcé ces paroles. Lucas lui manquait, mais elle était avec Andreas. Qui lui même était en proie au doute avec Rebecca et Ridley. Bordel, ils étaient pire que dans les "Feux de l'Amour". Quelle merde.

Lucas se tourna vers Laureen. Elle voulait continuer leur histoire. Il n'en croyait pas ses oreilles. Il l'avait espéré en secret mais depuis leur séparation il avait tellement de fois frôler la folie qu'il ne savait plus distinguer la réalité du fantasme. Peut-être qu'il était de nouveau avec Diane et qu'il pensait être en face de Laureen alors qu'il s'agissait de sa jeune fille au pair.

- Et Andreas ?

Oui parce qu'elle vivait quand même avec lui et il savait d'après les enfants que leur histoire d'amour allait bien. Lucas avait dû mal à croire que s'il le lui demandait Laureen laisserait tout tomber pour reprendre leur vie de famille chaotique avec les quatre enfants, leurs boulots épuisants. Lucas déposa son stylo et s'approcha de Laureen. A chaque pas il avait l'impression que son souffle se faisait plus rare. Maintenant il était en face d'elle. Il prit son visage entre ses mains.

- Il y aussi malheureusement une grande différence entre ce que je veux et la réalité.

Lucas se rappelait maintenant que la jeune femme était engagée dans une autre relation. Autre relation qu'il avait provoqué, en se mettant avec Adriana et en disant à Laureen de vivre sa vie. Après toutes ces belles déclarations qu'ils venaient de se faire, alors qu'ils étaient sur le point de signer les papiers qui mettraient fin à la plus belle histoire d'amour qu'ils ne connaitraient jamais, il pensait encore et toujours aux autres. Aux autres qui pourraient les empêcher de se retrouver, aux autres qui entraveraient leur relation. Y avait-il une fois où Lucas avait pensé d'abord à leur bonheur et pas aux potentiels échecs que leur relation aurait à surmonter ? La jeune femme le regarda et décida de jouer selon ses règles du jeu.

- Et Adriana ?

Bah oui quoi. Lui aussi avait quelqu'un et qui plus est, avant même qu'elle ne décide de se mettre avec Andreas. Même si Laureen était plus que contente de constater que toute cette histoire avec Adriana n'était que du faux, il fallait quand même que Lucas réalise qu'il avait été le premier à mettre fin à leur mariage en se fiançant avec elle alors qu'ils n'étaient même pas encore prêt à divorcer. Et surtout qu'il avait décidé de faire un autre enfant avec elle. Quelle horreur. Elle était la seule qui pouvait porter l'enfant de Lucas, et elle n'allait pas laisser cette garce avoir ne serait-ce qu'un seul spermatozoïde de son mari. Ils étaient tous à elle. Elle castrerait Lucas elle même si elle devait. Laureen recentra ses pensées sur Lucas lorsque celui-ci lui attrapa le visage. Il avait toujours cette même douceur à chaque fois qu'il la touchait. Et elle frissonnait toujours autant. Elle murmura doucement, presque comme si sa voix s'était perdue, presque comme si elle ne voulait pas briser ce moment.

- Et que veux tu exactement ?

Lucas n'avait pas envie de répondre. Adriana avait été là pour lui quand son existence entière s'était dérobée. En planifiant une autre vie avec elle il avait pu sortir la tête de l'eau même si leurs projets étaient stupides. Adriana l'avait aidé à sa manière à regarder vers l'avant. Là tout de suite il ne voulait pas y penser parce que réfléchir à son avenir avec Adriana c'était tirer un trait sur son passé avec Laureen et il n'en avait pas envie. Non là tout de suite il mourait d'envie de lui faire l'amour. Il sentait sa peau sous ses doigts. Il la connaissait par coeur. Sa respiration s'était calquée sur la sienne. Son souffle se perdait dans le sien. Il attendait sa question et il savait précisément quoi répondre.

- C'est la même chose depuis dix huit ans. Toi.

Lucas mis enfin son cerveau sur pause et embrassa langoureusement Laureen. Ses lèvres reconnaissaient celles de Laureen. Sa langue mourait d'envie de rejoindre la danse mais déjà les pensées de Lucas avaient repris le pas sur ses actes. Il craignait un refus, un rejet. Il se détacha à regret du corps de Laureen.

Laureen savait pertinemment ce qui allait se produire. Elle le savait car elle connaissait Lucas. Et elle se connaissait. Leur amour avait tout surmonté, et ce n'était qu'une épreuve de plus. C'était ce qu'elle s'était répété inlassablement pendant toute cette année. Que Lucas l'aimait et qu'il allait lui revenir. Elle était bien avec Andreas et savait qu'elle aurait pu fonder quelque chose de positif avec lui, mais il était trop sage et calme pour contrôler le volcan qui sommeillait en elle. Et surtout, ce n'était pas juste de lui donner de faux espoirs alors qu'elle savait très bien que rien ni personne ne pourrait chasser son mari de ses pensées. C'est bien simple, elle l'avait dans la peau. Ses tromperies n'avaient pas le même gout qu'avant et elle lui était même restée fidèle toutes ces longues années. Chose impossible pour elle au temps de Gabriel, avant qu'elle ne rencontre Lucas. En parlant d'infidélité, Laureen se demandait si elle avait vraiment pardonner à son mari. Certes, elle avait fauté plus que lui, et il avait toujours plus ou moins passé l'éponge, mais elle ne l'avait jamais fait avec son meilleur ami. Il y avait eu ce malheureux baiser avec un Matthéo ivre, qui l'avait après cela envoyé à l'hôpital, mais ça, Lucas n'avait pas besoin d'être au courant car Laureen ne voulait surtout pas que les rapports entre les jumeaux se dégradent. Elle ferma les yeux en entendant Lucas prononcer une phrase qu'elle avait rêvé d'entendre pendant un an et les ouvrit pour le regarder droit dans les yeux.

- Dans ce cas prouve le moi...

La jeune femme n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'elle se fit embrasser par le jeune homme. Elle n'avait pas oublié la douceur de ses lèvres, ni même le plaisir d'avoir ses mains posées sur elle. Le corps de Lucas semblait avoir été fait pour Laureen et elle n'était jamais lassée de faire l'amour avec lui. Elle le laissa se détacher d'elle et laissa passer quelques secondes, légèrement sous le choc, avant de finir par se rapprocher et de l'embrasser à son tour, avec une douceur inégalée, prenant le temps de redécouvrir ses lèvres parfaites. N'était-ce pas par une situation comme celle ci que leur histoire avait commencé ? Laureen sourit à cette pensée et détacha ses lèvres de celles de Lucas avant de s'éloigner légèrement et de se mettre à jouer avec l'une de ses mèches, un tic qu'elle n'avait pas perdu et qui n'apparaissait que lorsqu'elle était stressée. Et bien, bien, bien... Que faisaient-ils maintenant ? Où en étaient-ils ?

Tout était dit alors. Lucas voyait enfin les choses clairement après le baiser de Laureen. Ce qu'il avait secrètement espéré, elle le voulait aussi. Il avait envie d'elle mais les jumelles étaient en train de jouer là-haut et pouvaient les surprendre à tout moment. Mais la tentation était trop grande et Lucas en avait assez d'y résister. Laureen était après tout sa femme et ça faisait un an qu'il n'avait pas pu lui faire l'amour. Il se promit de ne plus passer une seule journée sur cette terre sans caresser son corps. Il avait un peu encore qu'il s'agisse de Diane mais le goût des lèvres de Laureen était encore sur les siennes. Il était certain que ce qu'il vivait n'était pas un rêve même si ça en avait l'air. Lucas rapprocha Laureen contre le sien et lui sourit tendrement en caressant ses hanches puis ses fesses. Il la porta pour qu'elle puisse nouer ses jambes autour de sa taille et de sa main de libre vida entièrement la table de son contenu avant d'y allonger Laureen. Il ne la quittait pas des yeux, il en était incapable, il voulait se souvenir de ce moment où ils allaient se retrouver. Il s'allongea au dessus d'elle et arracha d'un coup sec son chemisier pour laisser apparaitre son soutien-gorge. Il embrassa sa poitrine ainsi ouverte et baisa son nombril avant de remonter pour lui ôter le reste du chemisier en lambeaux.

La réaction de Lucas ne se fit pas attendre après que la jeune femme lui ait rendu son baiser. Et à dire vrai, Laureen n'avait pas pu espérer mieux. Elle avait souvent rêvé de retrouvailles torrides avec son mari, sans jamais osé se l'avouer, mais dans les gestes de Lucas, il y avait une combinaison parfaite entre la douceur et le désir sauvage. La jeune femme n'était pas en reste et ne se contenta pas d'être une spectatrice passive attendant que Lucas fasse tout le boulot. Cela faisait un an qu'elle n'avait pas pu goûter au bonheur et au plaisir de faire l'amour à l'homme de sa vie - car oui, même si Laureen était une vraie bourrique qui refuserait de le reconnaitre, elle savait que Lucas était l'homme de sa vie - et maintenant qu'elle l'avait retrouvé, elle n'allait pas s'en priver. Lucas l'allongea sur la table après l'avoir vider - la table, pas elle - et la jeune femme se laissa faire. Elle plaça donc ses mains sous le tee-shirt de son mari et caressa son torse parfait qu'elle prit plaisir à redécouvrir. Elle pouvait toujours en deviner les moindres contours, car elle avait explorer tant de fois ses formes. Pourtant, malgré une attente qui semblait insurmontable et une délivrance qui s'annonçait proche, Laureen n'était pas à 100% à l'aise. Ses filles dormant, elle ne craignait pas qu'elles viennent les déranger. Ce n'était donc pas ça. Non, c'était surtout le fait qu'elle vivait dans une maison avec un autre homme - autre que son mari - et que celui ci pouvait revenir d'un instant à l'autre. Et elle ne pouvait se permettre de lui faire ça. Andreas était un homme bien, et si les choses étaient bel et bien reparties entre Lucas et elle, il fallait qu'elle lui annonce en bonne et du forme, et pas qu'il les surprenne entrain de refaire la déco du salon à moitié nus. D'ailleurs Lucas lui devait un chemisier qu'elle avait payé une fortune et qui était l'un de ses préférés.

- Lucas... Pas ici... Pas comme ça.

Voyant les pensées contraires qui commençaient à affluer dans l'esprit de son mari, Laureen caressa son visage et l'embrassa tendrement, comme pour lui prouver que ce n'était que partie remise et que oui, plus que jamais, elle le voulait lui et pas un autre. Et puis pour leurs retrouvailles, ils méritaient mieux qu'une table de salon dans une maison qui n'était même pas la leur non ?

Purée ce que Laureen est chiante.

Grave

Lucas se moquait pas mal de l'endroit où Laureen et lui faisaient l'amour du moment qui le faisaient. Après un an d'attente, il aurait même été d'accord pour le faire sur les plaques chauffantes du Dot Grill. Mais les femmes étaient plus romantiques et certaines même carrément pénible. Laureen pour sa malchance faisait partie des deux catégories. Il n'avait aucune envie d'arrêter. Sa bosse dans son pantalon prouvait qu'il n'avait aucune envie d'arrêter. Ses doigts caressaient Laureen remontant jusqu'à son visage et répondant avec avidité à son baiser. Il fit mine de ne pas entendre les réticences de Laureen. Il voulait volontairement oublier Andreas et le fait qu'il allait faire l'amour sur sa table de salon.

- Pourquoi ?

Lucas continuait de picorer le cou de Laureen de baisers à la recherche du point sensible qui la ferait craquer.

Andreas rentrait du travail après une dure journée. Professeur était un travail dans lequel il y avait peu de temps morts sauf quand il était dans la salle des professeurs avec ses collègues et Aidan. Mais celui-ci avait tendance à éviter la salle à cause de son attitude antipathique la plupart des profs désertaient l'endroit quand il était là. Adrian était impatient de rentrer chez lui pour retrouver Laureen et les enfants. Il prendrait ensuite une bonne douche et se dévorerait le petit plat que Laureen leur avait fait. Il aimait bien la vie qu'ils avaient tous les six même si elle pouvait parraître un peu ennuyeuse vue de l'extérieur. Mais après tous les drames de sa vie Andreas cherchait à tout prix à les éviter. Mais visiblement ces derniers semblaient ne pas vouloir le quitter.

- Chérie je suis rentré.

Malaise. Andreas s'arrêta net en reconnaissant les deux corps presque nus sur sa table de salon. Une table en bois de chêne de toute beauté qu'il devrait maintenant brûler. Andreas prit le temps de retirer sa veste et de jeter ses clés dans le pot prévu à cet effet.

- Est ce que je peux vous aider ? Du lubrifiant, des capotes, c'est bon vous avez tout ce qu'il vous faut ? demanda Andreas d'un ton poli.

Lucas avait l'air décidé à la faire craquer. Et cela aurait pu marcher s'ils n'étaient pas dans un lieu qui n'était pas du tout approprié. Laureen tenta d'esquiver les baisers dans le cou de son mari - qui savait pertinemment comment faire pour la faire céder - et s'apprêtait à répondre à sa - stupide - question lorsque la porte d'entrée se fit entendre. Et merde. Elle savait que cela allait arriver. Elle était maudite, c'était genre obligé. Andreas entra à ce moment là dans la pièce et le fragile monde de la jeune femme s'écroula. Cette situation commençait à la fatiguer. Pourquoi n'arrivait-elle pas à rester avec un seul homme à la fois ? Enfin, ce n'était pas tout à fait vrai, elle était quand même resté 17 ans avec Lucas et Lucas uniquement. Mais bon, là n'était pas la question. Laureen pensait qu'elle allait finir par rentrer dans les ordres si sa vie continuait à être aussi tordue. Pour l'heure des problèmes plus importants la tracassaient. La fuite était encore la meilleure solution. Mais comment... ? Comme si ces petits anges savaient que leur maman était dans les ennuis jusqu'au cou, l'une des deux se mit à pleurer à ce moment précis, suivie de très près par sa jumelle. Laureen soupira intérieurement de soulagement, et décida de laisser les deux hommes se débrouiller avec cette situation. Oui, elle était lâche, mais elle ne savait pas où elle en était, et n'avait pas envie d'affronter le regard des deux hommes qui composaient sa vie - Erwan étant son fils il ne rentrait pas dans cette catégorie. Elle repoussa doucement mais fermement Lucas et abandonna les lambeaux de son chemisier au sol, laissant les deux hommes admirer sa plastique de rêve - qu'ils connaissaient déjà - pour se rendre à l'étage. Avant de monter, elle ne put s'empêcher malgré tout de les rappeler à l'ordre. Alors qu'elle était à l'origine de toute cette merde. Idiote.

- Je vais voir ce qu'il se passe avec les filles. Tachez de ne pas... Peu importe.

Laureen monta les marches lentement mais surement avant de se rendre dans la chambre de ses filles, où les deux petites l'attendaient avec impatience. Elle attrapa un de ses tee shirts et l'enfila avant de caler Ana et Linor dans ses bras dans tenter de les apaiser. La jolie dominicaine tenta de ne pas penser à la situation qui se déroulait en bas. Situation qu'elle allait malgré tout devoir affronter une fois que ses filles se seraient rendormies. Génial. Elle n'attendait que ça.

Non mais quelle lâche. Lucas regarda Laureen prendre comme excuse leurs enfants pour le laisser seul avec Andreas. Génial. Lucas esquissa un sourire clairement embarrassé en se tournant vers Andreas.

- Je suppose que tu veux me casser la gueule ?

Lucas était allé au lycée avec Andreas et connaissait sa réputation de bagarreur. Il avait presque envie de lui rappeler qu'il avait des enfants mais il se rappelait qu'il venait quand même de tenter de faire l'amour avec sa copine sur sa table à manger. Lucas était assez "galant" pour le laisser donner le premier coup. Néanmoins il ne se laisserait pas faire si Andreas enchainait ensuite.

Andreas essayait de prendre sur lui mais ça devenait impossible. Il regarda Laureen partir avec un dégoût. Il ne supportait même pas qu'elle respire le même air que lui. Il la haïssait. Une fois de plus, il était trompé et trahi. Ca lui faisait même plus mal tout ce qu'il ressentait c'était de la haine et du dégoût. Il toisa Lucas qui avait au moins eu le courage de rester.

- Tu sais quoi ? Je ne me donnerais même pas cette peine.

Andreas lui tourna le dos et se rendit ulcéré dans la chambre dans laquelle Laureen essayait d'endormir ses filles. Il ne voulait plus la voir, plus l'entendre. Salope. Il l'attrapa par le bras pour l'obliger à se lever faisant hurler et crier les petites.

- Tires moi de chez moi maintenant.

Il tira Laureen plus fort et poussa les petites vers la porte pour qu'elles partent. Il attrapa au hasard les affaires d'Erwann, d'Autumn, des filles, de Laureen. Il se rendit dans les placards versa dessus de l'eau de javel, essaya de craquer une allumette sans y parvenir. Il brisa les jouets des enfants tout ceux qui lui tomba sur la main, déchira les papiers, puis recommença à pousser les deux fillettes et leur mère vers Lucas.

- DEGAGEZ MAINTENANT !!!

La situation était irréelle. C'est ça, Laureen était en plein milieu d'un cauchemar et elle allait se réveiller dans les bras d'Andreas qui lui dirait de se rendormir en l'embrassant sur le front. Ce ne pouvait pas être vrai. Ce n'était pas ce même Andreas qui avait calmé ses crises d'angoisses et qui avait toujours veillé au bonheur de ses enfants qui pouvait lui parler ainsi et les maltraiter de cette façon. Impossible. Mais la jeune femme se rendit vite compte qu'il ne s'agissait pas d'un rêve, ou plutôt d'un cauchemar, et que tout ceci était fichtrement réel. Elle déposa les filles dans les bras de Lucas, car elle ne voulait pas qu'Andreas les blesse dans sa folie - elle n'attirait vraiment que des psychopathes c'est pas possible - et les poussa à s'en aller pour qu'elle puisse tenter de gérer seule la situation. Mais c'était peine perdue. Il n'y avait plus rien à gérer, juste à constater qu'ils avaient passé un an de leur vie à se fourvoyer. Laureen était toujours amoureuse de Lucas et elle savait qu'il se voilait la face mais que pour sa part, Andreas n'avait jamais fait le deuil de ses relations avec Rebecca et Ridley. Elle avait constamment eu l'impression de ne pas être assez bien pour lui, de ne pas être à la hauteur, et c'était sans doute pour cela qu'elle avait craqué si facilement lorsque Lucas lui avait demandé de revenir dans sa vie. La jolie dominicaine tenta de sauver les affaires de ses enfants et les siennes avant qu'Andreas ne détruise tout, et les fourra dans ses valises le plus rapidement possible. Elle ne savait pas quoi dire qui pourrait apaiser le coeur du jeune homme, et de toute façon, elle sentait qu'elle n'avait aucun droit de dire quoi que ce soit. Elle était le monstre de l'histoire. Elle était celle par qui naissait toutes les trahisons. Elle était celle qui faisait du mal sans sans rendre compte, et qui n'arrivait même pas à regretter ses actes. Une fois leurs valises prêtes, Laureen les descendit aussi rapidement que possible, et après un dernier regard désolé pour Andreas, dont les yeux reflétaient toute la haine qu'il éprouvait pour elle, elle ferma la porte sur un passé qui avait été court mais agréable et ouvrit celle d'un avenir qui s'annonçait plus qu'orageux et incertain.

THE END

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» Accueil des Johanson en bon uniforme (a) [Pv Laureen]
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Vient déposer les filles (pv Laureen)

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