Why ? (Charlie)

Le destin. C'était quand même quelque chose de foutrement tordu. Connor n'avait jamais compris pourquoi, ou comment, mais il sentait que sa vie était dirigée par quelque chose de bien plus puissant que lui. Qui lui faisait endurer les pires épreuves afin de le tester. C'est en tout cas ce dont il tentait de se persuader, seul dans sa cellule. Il venait d'être placé en garde à vue pour kidnapping d'enfant. Connor n'avait rien compris à l'histoire, il savait juste qu'une femme du nom d'Ilona l'avait accusé d'avoir enlevé son fils - qu'il n'avait jamais vu - pour le refilé à Becca, la femme de l'adversaire de Rain, la patronne de son père. Et comme se défendre n'aurait servi à rien, car les policiers avaient décidé de faire de lui le coupable idéal, vu qu'ils en avaient la preuve indéniable grâce à une source, Connor s'était laissé emmener docilement, pendant que Marco faisait des pieds et des mains pour tenter de joindre leur avocat. Il avait gardé le silence depuis son arrestation, et après un interrogatoire qui semblait ne plus finir, les policiers le conduisirent en cellule, voyant qu'ils ne pourraient rien en tirer. Le montant de sa caution avait été fixé, et Connor attendait donc patiemment qu'on le sorte de là. Les heures défilèrent quand enfin l'un des gardes lui fit savoir qu'il avait de la visite. Le sourire soulagé de Connor se transforma en rictus froid lorsqu'il découvrit qui était son visiteur.

- Tu es venue admirer ta dernière oeuvre ? Je suppose que ça vient de toi ?

Connor n'avait aucune preuve, mais il connaissait suffisamment Charlie pour savoir qu'elle était assez vicieuse pour avoir fait ce coup tordu. Cette fille était folle à lier, et lui dire non était quelque chose que peut se permettait, au risque de se faire poignarder dans le dos. Il ne put s'empêcher de la détailler, la trouvant toujours aussi magnifique. Mais l'amour qu'il ressentait pour elle s'était presque complètement évaporé après ce dernier sale coup, et il espérait qu'elle cracherait vite son venin pour repartir comme elle était arrivée. Et sortir définitivement de sa vie.

Comme promis à Ilona, Charlie avait rendu Craggy à sa mère. Il avait quitté les bras chauds et aimants de Becca pour ceux qui plus ronds mais tout aussi aimant d'Ilona. Il fallait un coupable et Charlie avait besoin d'une vengeance. Elle avait donc encouragé Ilona à accuser le fils de son ami Marco Connor. Charlie avait manqué de jouir en apprenant qu'il était en détention. Elle eut réellement un orgasme en le voyant son lion dans sa cage. Dans sa robe en tissu léger, elle se sentait plus désirable et plus puissante que jamais. Elle resta de marbre lorsque Connor l'accusa.

- J'aurais tellement aimé...

Charlie passa sa main sur les barreaux de la cellule qui le séparait de Connor. Elle attendit quelques secondes avant de faire sa grande révélation.

- Je t'ai fourni un alibi. Tu es libre.

Comme par magie, un gardien apparu à ce moment là pour ouvrir la cellule. Charlie lui murmura quelque chose à l'oreille et le surveillant se mit à rire avant d'hocher la tête. Il ouvrit la cellule mais referma la grille derrière Charlie sans en laisser sortir Connor.

La vision de Charlie fatiguait déjà le jeune homme qui avait déjà tant de soucis à régler. Son avocat semblait tarder et son second père restait visiblement injoignable car il n'était toujours pas venu lui rendre visite. De plus, avoir déjà un casier à son âge était quelque chose d'hyper compromettant s'il voulait prétendre un jour entrer dans une grande université. Lors de sa première arrestation, les charges retenues contre lui n'avaient pas été retenues mais les gens l'avaient regardé pendant de longs mois comme s'il était un pestiféré. L'air sournois et supérieur de Charlie donnait envie au jeune homme de la gifler pour la voir se décomposer, avant de réaliser qu'elle apprécierait sans doute le geste. Car elle ne connaissait que ça. La violence, et le mépris de la part d'autrui. Connor avait envie de rire en entendant Charlie parler. Un alibi ? Mais si elle ne l'avait pas vendu pour quelque chose qu'il n'avait pas fait de base, elle n'aurait pas eu à lui fournir d'alibi. Il s'installa sur son lit de fortune pour rester le plus loin possible de la jeune femme.

- Et combien cet alibi va me coûter ?

Et comme par hasard, à ce moment précis, un gardien arriva et laissa entrer Charlie dans la cellule. Il s'en alla aussitôt qu'il était venu, laissant les deux anciens amis seuls dans cette pièce étriquée. Connor n'avait plus aucun endroit où fuir, mais Charlie non plus. S'il voulait l'étrangler, c'était le bon moment. Et au moins, il serait accusé pour quelque chose qu'il avait vraiment fait.

Charlie appréciait l'intelligence de Connor. Son ancien meilleur ami n'avait pas oublié qu'elle ne faisait jamais dans le bénévolat et que chacun de ses "coups de pouce" se payait au prix fort. Une leçon qu'elle était en train de faire apprendre à son Ugo chéri. Elle observa ses ongles méticuleusement limés et déplissa sa robe d'écolière sage de la main.

- Le gardien nous a laissé une heure... Fais preuve d'imagination.

En attendant que Connor se décide, Charlie parcourut la cellule des yeux. Elle était aussi déprimante et austère que le reste des lieux.

Bien sûr que Charlie avait soudoyé le gardien. Et bien sûr qu'elle le laissait deviner comment il allait devoir lui régler la dette qu'il avait envers elle si elle lui permettait de sortir d'ici. Connor n'avait rien oublié des manigances de Charlie, et la connaissait par coeur. Bien mieux que tous ceux qui se vantaient de faire partis de son entourage. Le jeune homme regarda son ancienne meilleure amie se balader dans la cellule avant de se lever, d'abord lentement. Puis avant qu'elle n'ait le temps de réaliser, il la plaqua contre le mur, avec assez de violence pour lui laisser des marques, et posa sa main sur le cou délicat de Charlie avant de serrer subitement, un sourire mesquin commençant à se dessiner sur ses lèvres. Dommage pour elle, personne ne viendrait l'aider vu qu'elle avait elle même fait en sorte qu'ils se retrouvent seuls.

- Te connaissant, je suis sûre que ça t'exciterais si je te baisais vite fait dans cette cellule.

Connor serra un peu plus le cou de Charlie, sans jamais quitter son petit rictus malsain. La jeune femme n'aurait pas dû jouer avec lui comme ça. Il était de mauvaise humeur, et il paraissait que la prison changeait un homme. Et ce, même si cela ne faisait que quelques heures qu'il était enfermé. Se souvenant alors que son ennemie du soir était friande de ce genre de petit jeu pervers, il la relâcha après lui avoir lancé un dernier regard noir. Avant de retourner s'asseoir sur son lit de fortune où il s'allongea sans un regard pour Charlie, l'abandonnant à son sort.

- J'ai pas envie de jouer Charlie. Je passe une très mauvaise soirée. Si tu n'as rien de mieux à offrir, barre toi. Et oublie moi.

Charlie ne répondit pas les mains de Connor l'empêchait de déglutir et même de respirer. Mais bien sûr qu'elle était excitée par ce déferlement de violence. La seule personne qu'elle n'avait pas réussi à pousser à bout c'était son Arthurimbaud. Ugo, Warhol et maintenant Connor, elle aimait réveiller en eux l'être sombre qui repoussait ses limites et ses valeurs pour la violenter. Excitée, elle craignait pourtant d'avoir pousser le jeu trop loin et que Connor la tue réellement. Elle se mit à tousser lorsqu'il la relâcha enfin, tentant de retrouver son souffle.

- Je ne t'offre rien. Je te donne la possibilité d'être autre chose qu'un cliché sur pattes en te sortant de prison. Mais je n'ai encore rien juré je peux donc revenir sur mes propos sans être inquiétée.

Charlie tourna à son tour le dos à Connor et se rapprocha des barreaux de la cellule.

- Gardien !

Connor avait envie d'étrangler Charlie. Presque autant qu'il avait envie de lui faire l'amour sur le champ. Malgré toute la répulsion qu'il éprouvait désormais pour elle, elle restait encore et toujours son fantasme ultime. Toujours allongé sur son lit, Connor regarda la jeune femme appeler le gardien. Il lui restait encore un peu de temps avant que ce dernier n'arrive. Peut-être qu'il arriverait à convaincre Charlie de signer son alibi pour qu'il puisse être relâché et qu'il puisse enfin se venger. Cependant, quelque chose le perturbait encore.

- Dis moi une chose Charlie. Pourquoi ? Pourquoi tu reviens vers moi alors que tu as une petite vie parfaite avec Ugo ? Avec les So Cool et tout le reste ?

C'est vrai quoi, ils n'étaient plus censés représenter quoi que ce soit l'un pour l'autre, et voilà que malgré tout, la jeune femme continuait à revenir vers lui. Elle lui avait fait du mal, il lui en avait fait, et pourtant, ils se retrouvaient tous deux dans cette cellule sordide à philosopher sur le sort du jeune homme. Connor ne comprenait pas. Avant, il était son toutou préféré, et jamais elle ne lui avait prêté autant d'attention. Et maintenant qu'ils ne se parlaient plus, elle était tout le temps derrière lui à tenter de le faire revenir vers elle. Sérieusement, qu'attendait-elle de lui ?

Une vie parfaite avec Ugo ? Il n'y avait rien de plus éloigné de la réalité. Charlie aimait Ugo comme elle avait rarement aimé quelqu'un. Elle s'épuisait à faire en sorte que le cadet des Preston lui rende cet amour et surtout à ce qui ne la quitte pas. Depuis qu'elle était avec lui, elle n'avait jamais été aussi proche de la folie. Quant aux So Cools, l'organisation reposait sur ses épaules et elle faisait son possible pour la maintenir à flot. Ils étaient toujours adulés mais elle craignait que le nouveau couple Warhol/Ridley ternisse leur image. Elle revenait vers lui parce qu'elle aimait l'avoir à ses côtés. Mais elle préférait mourir que de lui avouer.

- Je ne réponds pas aux questions stupides Connie. Je suis là. C'est tout.

Charlie observa ses ongles soigneusement polis guettant l'arrivée du gardien. Elle entendait des pas dans le couloir. Si Connor préférait rester dans cet endroit sordide, elle n'allait pas le forcer à retrouver sa liberté.

Connor n'avait qu'une envie, éclater la jolie tête de Charlie contre le mur en l'entendant l'appeler par ce surnom qu'il avait tant adoré autrefois et qu'il détestait maintenant. Mais il réussit à se contenir et tenta d'ignorer l'air suffisant apposé sur le visage de la jeune femme. Ce qu'il aimerait lui faire ravaler... Chaque chose en son temps. Il fallait d'abord qu'il sorte d'ici. Et l'incarnation du Diable qu'était Charlie semblait être la seule qui avait ce pouvoir.

- OK. Fais moi sortir d'ici.

Connor savait que le coup de main de Charlie allait lui coûter extrêmement cher, mais il avait l'impression de suffoquer dans cet endroit sordide. Malgré les airs qu'il se donnait, il restait le sage petit Connor qui faisait toujours ses devoirs et qui ramenait toujours deux goûters pour en donner un à la fille qu'il aimait depuis qu'il était en âge de savoir ce que voulait dire aimer. Il n'avait rien à faire en prison. Et il se rendait compte qu'il était ici justement à cause de cette fille qu'il avait tant aimé. Et ce, les deux fois où il y avait été. Il n'y avait donc rien à faire. Connor resterait donc toujours à la solde de Charlie ?

Charlie releva la tête, satisfaite, en entendant la réponse de Connor. Il acceptait enfin son aide. Connor avait été le meilleur ami de Charlie pendant des années et il lui manquait. C'était une raison pour le mettre en prison et l'accuser d'un kidnapping. Elle voulait retrouver leur ancienne complicité, son amour inconditionnel mais ce Connor là n'avait plus l'air d'exister ce qui la rendit un peu nostalgique. Charlie se tourna finalement vers Connor et s'appuya contre les barreaux.

- Avant de t'abandonner ta mère ne t'as pas appris la politesse Connie ?

Charlie esquissa un sourire volontairement provoquant tout en croisant les bras sous sa poitrine.

Connor aurait dû la sentir venir celle-là. Charlie Thomas ne faisait rien gratuitement et il n'y avait rien qu'elle aimait plus que le fait d'humilier les autres. Elle savait à quel point le sujet de ses parents était quelque chose de sensible pour le jeune homme, et pourtant, elle n'avait pas hésité à lui balancer des nouvelles vacheries comme si de rien n'était. Il se rappelait d'une époque pas si lointaine où Charlie Thomas laissait tomber les masques pour être seulement sa meilleure amie, celle qui l'aidait à trouver les moindres petits indices, aussi futiles soient-ils, sur ses parents et leur provenance. Il la haïssait. Presque aussi fort qu'il avait envie de l'embrasser. Il se redressa sur son lit de fortune et fixa Charlie dans les yeux, un éclat mauvais et malsain dans le regard.

- Et ton père ne pas appris à te conduire comme une femme et pas comme une pute ? Mais j'y pense, il s'est barré... Ainsi que ta mère. On m'a dit que c'était une sacrée marie couche toi là à l'époque. Tu sais ce qu'on dit hein, telle mère, telle fille.

Connor n'avait rien contre Jade, mais si cette dernière s'était un peu plus occupée de sa fille, et moins de ses histoires de fesses, il était presque sûr que Charlie n'aurait pas tournée comme ça. A justement se faire tourner dans tous les coins sombres de Degrassi.

Charlie referma sa main autour du barreau de fer. Si elle avait pu elle l'aurait arraché et fracassé le crâne de Connor jusqu'à ce qu'il devienne une bouillie infâme semblable à celle que les prisonniers devaient avaler ici. Le sujet de ses parents étaient sensibles pour Charlie et il le savait. Jade avait été une mère lamentable et Damian un père absent. Les deux aimaient leur fille mais pas assez pour se comporter en adultes et l'élever dans un foyer stable. Charlie s'obligea à conserver son calme et à ne pas répondre à la provocation de Connor, préférant l'attaquer sur un autre point.

- Si c'était le cas j'aurais couché depuis longtemps avec toi et on sait toi et moi que ce moment n'arrivera jamais.

Charlie omettait volontairement cette nuit où elle avait proposé à Connor qui désirait la quitter de faire enfin l'amour avec lui mais elle s'en moquait. Les faits étaient là. Charlie ne s'était jamais donnée à lui et elle aimait croire que c'était parce qu'elle n'en avait aucune envie mais la réalité était tout autre.

Connor avait envie de rire. Comme il n'avait jamais ri. Charlie, ne pas vouloir de lui ? Elle pouvait tenter de convaincre qui elle voulait, mais il se rappelait bien de cette fameuse nuit où il avait définitivement tiré un trait sur elle. Et qu'elle avait tout fait pour le convaincre du contraire. Il se leva et se rapprocha de la jeune femme pour poser sa main sur la sienne, qui semblait prête à casser un barreau tant elle le serrait fort.

- Charlie... Si je me rappelle bien, il n'y a pas si longtemps je t'ai trouvé nue dans mon lit. Et que j'ai refusé de te toucher. Le sourire moqueur de Connor ne le quittait toujours pas. Mais dis moi, tu as bien donné l'argent à Warhol ?

Ce petit jeu était lassant. Connor ne s'amusait plus du tout à dire vrai. Charlie et lui s'étaient tant aimés avant de se détester. Et maintenant, ils ne faisaient que s'envoyer les pire crasses au monde. Connor commençait à être fatigué par tout cela et il savait que la jeune Thomas ne baisserait jamais la première les armes. Voilà pourquoi comme d'habitude, il fut le premier à renoncer à massacrer l'autre. Il ne présenterait certainement pas ses excuses, mais au moins, il pouvait faire un effort et lui dire ce qu'il avait sur le coeur maintenant qu'il l'avait sous la main. Il recula, et se plaça face à la jeune femme, son regard rivé dans le sien. Son ton fut moins confiant lorsqu'il reprit :

- J'aurais fait n'importe quoi pour toi. N'importe quoi. Et maintenant que je suis heureux loin de toi, tu reviens encore et toujours me pourrir la vie. Qu'est-ce que je dois faire pour que tu me laisse tranquille ?

Charlie se souvenait parfaitement de ce moment. Elle avait tout fait pour retenir Connor et pourtant il l'avait repoussé. C'était pour cela qu'elle s'était montrée aussi dure avec lui. Elle avait accepté de faire l'amour non par pitié ou par vengeance comme cela lui arrivait souvent mais par amour. Pourtant Connor n'était pas resté, pire il s'était envoyé en l'air avec la moitié du lycée comme pour la narguer. Quand il apposa sa main sur la sienne, Charlie sentit le souffle se raréfier dans sa poitrine.

- Rien... Je ne peux pas te laisser partir. Je sais pas pourquoi.

Menteuse. Mais avouer qu'elle tenait à lui revenait à se mettre nue devant le lycée tout entier. Charlie voulait que tout redevienne comme avant. Avant que Connor n'ouvre les yeux sur elle et ne réalise quelle garce elle était réellement. Charlie détourna les yeux incapable de soutenir plus longtemps le regard de son ancien meilleur ami.

Charlie Thomas était une véritable salope. Mais Connor la connaissait tellement bien qu'il savait qu'à cet instant précis elle avait laissé tomber les masques pour lui montrer la vraie Charlie. Celle dont il avait été fou et dont il l'était encore bien malgré lui. Elle pouvait se donner tous les grands airs du monde devant les autres, mais avec lui, elle restait sa meilleure amie, l'amour de sa vie et la seule qui avait le pouvoir de la rendre dingue comme ça. Le regard fuyant de la jolie brune lui fit un pincement au coeur et Connor décida qu'il était temps aussi pour lui de laisser tomber les masques ne serait-ce qu'un moment. Certes, ils étaient dans une cellule lugubre à l'air lourd et épais, mais ils n'étaient que tous les deux, et il avait attendu ce moment bien trop longtemps pour ne pas s'y adonner. Charlie lui manquait, et il n'avait pas envie de lutter. Pas ce soir. Il attrapa délicatement le visage de la jeune femme pour qu'elle relève son regard vers lui et embrassa avec douceur ses lèvres qui lui avaient tant manqué. Peu importe ce qu'il ferait, personne ne pouvait lui faire passer par autant d'émotions que la jeune femme en si peu de temps. Tout en continuant à l'embrasser, il passa ses mains sur le corps de Charlie pour caresser ses formes qui lui avaient tant manqué aussi.

Connie le retour. Comme quoi sauver quelqu'un de la prison vous permettait toujours d'obtenir ce que vous vouliez. Charlie passa ses bras autour de la nuque de Connor qui l'embrassait répondant avec fougue à son baiser. Appuyée contre les barreaux elle se laissa aller contre le torse musclé de son ancien meilleur ami, satisfaite qu'il ait finalement craqué le premier. Elle goûtait à nouveau à ses lèvres, ce baiser avec un délicieux goût de revanche et de domination mais Charlie n'était pas encore tout à fait satisfaite. Malgré le désir qui lui brûlait l'entrecuisse, elle repoussa Connor légèrement.

- Tu t'es fait dépisté j'espère ? J'ai entendu dire que tu avais couché avec Chelsea Isaacs.

Charlie n'avait toujours pas digéré les multiples aventures de Connor et finalement elle n'avait pas envie de lui donner satisfaction en lui accordant ce qu'elle avait pourtant accorder à une bonne vingtaine de mecs.

Connor avait l'impression d'avoir retrouver un nouveau souffle en sentant les lèvres de Charlie contre les siennes... Jusqu'à ce que cette dernière casse l'ambiance en lui parlant de Chelsea Isaacs. Bon sang, Connor avait oublié à quel point elle pouvait être jalouse et casse-pied. Il soupira bruyamment en s'éloignant de la jolie brune. Pourquoi tout le monde lui parlait de cette "histoire" avec Chelsea ? D'abord Effy, maintenant Charlie... A croire que la rousse incendiaire intéressait beaucoup de monde. Non, Connor n'avait pas couché avec Chelsea. A dire vrai, ils ne s'étaient même pas embrassés. Ils avaient passé une partie de la soirée à discuter dans la chambre de Moke avant qu'il finisse par la raccompagner à la fin de la fête. D'une, parce que les exploits cinématographiques de la jeune femme avec l'un de ses potes avaient été un sujet de discussion assez bizarre. Et de deux, parce que Connor était peut-être devenu un véritable salaud, mais il avait encore quelques principes, dont celui de ne pas coucher avec une nouvelle fille dans l'appartement de son ex à laquelle il tenait encore. D'ailleurs, en pensant à Blake, Connor se renfrogna quelque peu. Il n'oubliait pas que leur histoire avait tourné court à cause de la fille qui se tenait devant lui. Cette même fille qui le rendait dingue et qui le traitait comme une quantité négligeable. Il était temps qu'il lui rende un peu la monnaie de sa pièce.

- Tu t'intéresses à mes histoires de cul maintenant ? Et pour ta gouverne, embrasser quelqu'un ne veut pas dire que tu vas forcément finir au lit avec lui.

Charlie n'avait donc rien appris. Ou alors tous les mecs lui cédaient un peu trop facilement de peur de subir la foudre ultime de sa Majesté. Connor pouvait au moins se vanter d'une chose. D'avoir dit non à cette Reine des Glaces. Chose qu'elle ne devait pas entendre souvent. Etait-ce donc pour cela qu'elle lui faisait subir tout cela ? Quelle chieuse sérieux.

Un froid presque polaire enveloppa Charlie lorsque Connor détacha son corps du sien. Elle savait qu'elle l'avait bien cherché mais Connor aurait pu ne pas se vexer et continuer à l'embrasser en ignorant sa remarque cinglante. Mais non il fallait qu'il réplique et qu'en plus qu'il se montre insolent. Il avait embrassé Chelsea. Charlie sentait que la rouquine commençait à se rapprocher un peu trop de "ses hommes".

- Tu l'as embrassé ? Tu te conduis comme la pire des trainées.

Charlie ne pouvait pas faire taire la jalousie qu'elle éprouvait en pensant à toutes les pouffes qui s'étaient approché de Connor pendant le naufrage de leur amitié puisqu'elle n'était plus là pour monter la garde.

Ouh ouh. Connor pouvait se vanter d'avoir fait ce que peu d'hommes avaient réussi à faire. Il avait vexé Charlie Thomas en plus de l'avoir rendu jalouse. Il aurait pu célébrer ce demi-succès mais il savait que la jolie brune n'était pas du genre à se morfondre et qu'elle allait vite retomber sur ses pieds, pour l'assommer encore plus avec des remarques bien plus blessantes. Voilà pourquoi il lui était essentiel de continuer à contre-attaquer, même s'il trouvait tout cela un peu trop puéril.

- J'ai eu un excellent professeur dans ce domaine... Le regard que Connor lança à Charlie ne laissait aucun doute quant à l'identité de ce "professeur". Et qui te dis que je parlais de Chelsea ?

Connor ne quitta pas son air moqueur, tout comme il ne bougea pas, même si sa proximité avec Charlie avait de quoi le rendre fou. C'est vrai quoi, Charlie lui avait demandé s'il s'était fait dépister, c'est qu'elle devait sans doute s'attendre à ce que ce baiser les mène plus loin. Or, dans l'esprit du jeune homme, Charlie avait déjà passé sa chance. Elle l'avait eu sous la main, prêt à faire n'importe quoi pour la satisfaire, et elle l'avait jeté comme un moins que rien. A lui désormais de lui faire comprendre l'expression "se prendre un vent". Chose qui ne devait jamais arriver dans le monde de Charlie Thomas.

Charlie avait envie de griffer Connor. Peut-être que sentir sa peau se déchirer sous ses ongles l'aiderait à mieux supporter son insolence. Elle détestait l'air hautain qu'il prenait avec elle et encore moins le fait que si elle l'avait fermé ils seraient tous les deux en train de baiser même s'il prétendait le contraire. Charlie n'avait pas rêvé et imaginé la passion qu'il avait mis dans leur baiser. Il l'aimait toujours. Et elle ? Charlie n'avait pas envie d'y penser. Il fallait qu'elle sorte d'ici.

- Gardien ! hurla t-elle la voix à moitié étranglée.

Elle avait retenu à grand peine sa gifle ou son coup de genoux dans les partis intimes de Connor. Une minute de plus dans cette cellule à parler avec lui et elle ne répondrait plus de rien. Elle lui tourna le dos et se colla un peu plus contre les barreaux en appelant de nouveau ce foutu gardien.

Voir Charlie péter un plomb à cause de lui était tellement jubilatoire que Connor ne put retenir un éclat de rire mauvais. Il avait réussi à la pousser à bout, et il n'était pas peu fier de lui. Seulement voilà, avec ses bêtises et sa fierté, il risquait certainement d'avoir perdu la seule chance qu'il avait de sortir d'ici le plus vite possible. Mais en même temps, il n'avait plus envie de faire semblant et de la supplier une fois de plus. Charlie était le mal en personne, et maintenant qu'il s'en était rendu compte, Connor n'avait qu'une seule envie, lui rendre la monnaie de sa pièce en lui faisant comprendre ce qu'elle avait perdu. La voir s'égosiller dans l'espoir d'être entendue par le gardien était assez comique en soit, mais le jeune homme ne voulait pas qu'il y ait de méprise et qu'on l'accuse encore de choses qu'il n'avait pas faites. Il retourna donc s'installer sur son lit de fortune, en attendant que le gardien se décide enfin à se montrer et à faire sortir ce parasite qui était avec lui dans sa cellule. Après ça, il allait devoir attendre que son avocat se décide enfin à se montrer pour le faire sortir. Et à ce moment là... Il allait pouvoir soulager la frustration engendrée par sa rencontre avec Charlie en compagnie de jeunes filles sans aucun doute moins chiantes que Thomas.

Enfin le gardien arriva. A la vision du visage de Charlie, son air goguenard disparu aussitôt il se mit à chercher la clé plus hâtivement avant d'enfin lui ouvrir. Charlie tendit la main patiemment sous son nez avant qu'il ne comprenne et ne lui remette à contrecœur son argent. Sans un mot ni un regard pour celui qui avait été son ami et qu'elle venait de jeter en prison Charlie, le coeur lourd et plein de colère quitta les lieux.

EEEEND

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