Arthur avait toujours trouvé que Charlie avait un véritable problème avec l'autorité, et qu'une petite thérapie ne lui aurait pas fait de mal, mais Arthur avait aussi très vite compris que s'il voulait continuer à sentir le parfum enivrant de Charlie dans son cou, il valait mieux pour lui qu'il garde certaines réflexions concernant sa santé mentale. C'était d'ailleurs sûrement là toute la force de Charlie : personne n'osait se mettre entre son chemin, de peur de finir écraser sous un rouleau compresseur dont elle activerait elle-même le bouton marche.
Quand elle lui ordonna d'arrêter immédiatement le projet qu'il menait avec Gaby, il esquissa un sourire. Charlie ne savait pas de quel projet il était question, mais il savait que si elle le découvrait un jour, il serait un homme mort. Il savait aussi qu'elle était la seule capable de lui faire arrêter ce projet, par amour justement pour elle. Mais aussi par aveuglement et stupidité.
Il acquiesça aussi pour son autre "demande", ne voulant pas contrarier la Queen Bee.

- Tout ce que voudra Sa Majesté ...

Elle était tellement désirable quand elle était comme ça, qu'il avait décidé de passer au dessus de tout ça. Ses lèvres étaient en train de brûler de désir pour elle, et il ne tiendrait pas plus longtemps sans lui donner un baiser passionné.
Il se faufila donc à l'intérieur de la demeure des Thomas, où il n'avait jamais mis les pieds, et commença à observer autour de lui.

- Alors comme ça, c'est ici que la reine des So Cool habite. Tu me fais visiter ?

Il lui vola au passage un petit baiser, mais pas plus, attendant une réaction de Charlie ... C'était la première fois qu'il entrait dans son univers.

Arthur en avait marre de se cacher et surtout de toujours devoir suivre les règles du jeu de Charlie Thomas. Il avait envie de l'aimer, point. Il avait besoin de passer du temps avec elle, au moins pour oublier qu'il n'était que le petit ami secret, caché, dont elle avait sûrement honte, et avec qui elle ne s'afficherait jamais en public.
Alors, pour une fois, Arthur voulait qu'on joue à son propre jeu, avec les règles qu'il dicterait. Pour la première fois, il allait tenir tête à Charlie Thomas et entrer chez elle, qu'elle le veuille ou non. C'est ainsi qu'une fois entièrement à l'intérieur de la résidence de Charlie, il ferma la porte, faisant face à Charlie. Il l'embrassa alors de façon plus passionnée, et lui caressa la joue, comme pour l'attendrir.

- Alors montre moi juste où est ta chambre, et ni Tessa ni personne ne pourra voir que tu traînes avec un pestiféré.

Il hésitait à lui parler de Lily Rose. Il en avait marre que leur relation soit toujours entachée par les autres. Il voulait juste profiter de la présence de celle qui lui avait fait perdre la tête.

Arthur avait envie de crier de joie. Il jubilait. Pour la première fois, il avait tenu tête à sa belle et il avait gagné. Ce n'était qu'une petite victoire, bien sûr, mais pour lui ça signifiait énormément. Bien sûr, Charlie avait cédé car au final, le risque qu'ils se fassent surprendre était on ne peut plus minime, mais Arthur aimait cette idée. Il aimait que pour une fois, Charlie baisse sa garde et le laisse prendre des initiatives.
Il ne se fit donc pas prier pour monter les escaliers, en faisant le moins de bruit possible, au cas où ... et traversa l'immense couloir. Quand il entra dans la chambre de Charlie, il fut parcouru d'une émotion étrange. En entrant dans le domaine de Thomas, il se sentait encore plus proche et plus amoureux d'elle. Il observa autour de lui, pour s'imprégner du décor et de l'odeur.
Le comportement de CHarlie l'amusa. Si elle avait pu aussi insonoriser les murs, elle l'aurait fait. Elle était encore plus belle quand elle était en situation de vulnérabilité. Arthur s'approcha d'elle et l'attrapa par la taille. Il déposa un baiser dans le cou, se noyant dans son parfum dont il était carrément accro. Puis, il la regarda en souriant et lui dit à voix basse :

- Une vraie chambre de princesse ... Elle est plus grande que mon appart' ...

Il plaqua alors son corps contre le sien et la plaqua contre la porte qu'elle venait de fermer à clé. Tout en passant une main sous son t-shirt, il lui demanda sur le ton de la plaisanterie :

- Tu es sûre que personne ne va savoir que je suis entré ici ? Tu m'as l'air bien tendue ... laisse toi aller ...

Oui, elle l'excitait. Elle le rendait dingue même. Elle l'avait transformé. Son petit corps nu l'inspirait, et il se laissa aller lui aussi. Il voulait la faire gémir de plaisir au point que tout le quartier entendrait ce qu'il se passait dans la chambre de la jeune Thomas. Il voulait qu'ils s'abandonnent l'un à l'autre, afin de ne penser à rien d'autre, de ne pas penser à l'extérieur et à ce qui les attendait dehors. Lui faire l'amour pour la première fois dans sa chambre de petite princesse lui ferait oublier qu'il n'était rien, qu'il n'était qu'une merde qui ne méritait pas de s'afficher publiquement aux bras d'une telle reine. La faire jouir lui donnait un sentiment d'importance à ses yeux et dans sa vie. Il se sentait alors vivant. Il se sentait exister dans le monde de Charlie Thomas. Alors, il redoubla d'attention, ne voulant lui donner aucun répit.
Finalement, il se ravisa. Il ne lui parlerait pas. Il ne lui dirait rien. Il allait continuer à faire comme avant, l'écouter elle, la rassurer quand c'était nécessaire, l'aimer, juste l'aimer. Et taire tous ses secrets qui le rongent.

- Plus tard.

Il avait dit ces quelques mots le souffle court, trop occupé à ramener le corps de Charlie contre le sien pour lui faire oublier qu'il avait des révélations à lui faire. Il pressa son torse contre sa poitrine et l'embrassa avec passion. Charlie était mouillée au point où Arthur aurait pu entrer en elle immédiatement sans rencontrer la moindre résistance. Mais il voulait que ce plaisir dure, perdure et monte encore, au moins d'en devenir insupportable ...

Charlie ne pensait plus à rien juste au corps d'Arthur contre le sien, à ses mains sur ses seins et à sa bouche délicieuse qu'elle n'arrivait pas à quitter plus de trente secondes. Avec lui, elle n'était pas dans la performance. Elle ne cherchait pas à le chevaucher pour lui prouver sa domination. Avec Arthur, Charlie se contentait d'être elle-même et de donner du plaisir à l'homme qu'elle aimait sincèrement. Charlie se mit à gémir plus fort, désireuse de sentir maintenant Arthur en elle mais avant elle voulait le remercier de la meilleure façon pour tout le bien qu'il lui avait donné. La Queen mordilla la lèvre inférieure d'Arthur avant de déposer une pluie de baisers sur son torse et de descendre jusqu'à son sexe qu'elle suça, lécha, embrassa avant de s'empaler dessus dans un gémissement.

Mode cochonne off

Alors qu'il avait encore la tête qui tournait tant le plaisir avait été intense, et qu'il regardait sa belle et douce Charlie, Arthur ne comprit pas tout de suite pourquoi elle lui tournait ainsi le dos. A vrai dire, il était à mille lieues d'imaginer ce qui allait lui arriver. Lui qui pensait pouvoir profiter de cette première fois dans les draps de princesse de sa Queen préférée, il fut pris au dépourvu face à l'annonce que Charlie était en train de lui faire. D'ailleurs, il était tellement abasourdi, qu'il eu un certain temps de réflexion. Il était comme inerte. Quand Charlie quitta le lit, il n'essaya pas de la retenir. Les mots de celle qui était sa petite amie secrète résonnaient encore en lui. Il essayait de mettre un sens sur tout ça, car il n'arrivait pas à faire toutes les connexions. Surtout quand il entendit parler d'Ugo. Et de projets. Des projets avec Ugo.
C'est quand Charlie balança sa dernière phrase qu'Arthur réagit enfin. C'était comme un électrochoc. Son comportement venait de le ramener à la réalité. Il se leva à son tour du lit, tel un automate. Il ne contrôlait plus rien réellement, il se laissait porter par une force intérieure qui venait de se réveiller en lui. Il aurait pu pleurer, il aurait pu hurler, il aurait pu parler, il aurait pu la convaincre de ne pas le quitter. Mais il était en réalité vidé. Vidé par cette relation qui avait bouleversé tant de choses pour lui, et qui prenait fin de façon on ne peut plus violente.
Arthur s'était trompé d'ennemi. Pendant tout le temps que leur relation aura duré, il pensait qu'il devait se méfier de ce benêt de Surton. Pendant tout le temps où il avait appris à découvrir Charlie, il pensait qu'elle l'aimait sincèrement. L'espace d'un instant, il se mit même à sourire en pensant à la demande qu'elle lui avait fait concernant Lily Rose. Mais ce sourire n'apparut qu'un bref instant.
Il se leva, attrapa ses vêtements et les enfila, le corps encore mouillé de transpiration. Il se tourna alors vers Charlie, qui lui tournait le dos en regardant la fenêtre. Le regard rempli de larmes et la gorge serrée, il lui dit simplement :

- Tu as raison Charlie, aurevoir.

La gorge de Charlie lui brûlait. La fumée de la cigarette qu'elle venait d'allumer pour se donner de la contenance lui arrachait la trachée. Les larmes aux portes de ses yeux, qu'elle essayait de refouler lui piquait les rétines. La douleur de cette séparation lui arrachait le cœur. Elle ferma les yeux pour atténuer le bruit des mots prononcés par Arthur. "Aurevoir". Charlie posa sa tête contre la fenêtre glacée et compta jusqu'à 10. Un truc qu'elle avait inventé pour que la tristesse passe. 9,10... Toujours là. Charlie tremblante relâcha sa cigarette qui laissa une trace de brûlure sur la moquette soyeuse, alors qu'elle serrait fort les mâchoires à s'en briser les dents pour contenir ses sanglots. Mais ça faisait trop mal, le barrage cédait, une larme puis plusieurs dévalèrent sur ses joues pendant qu'une plainte de souffrance pure franchissait malgré elle ses lèvres.

Fin