Un matin ordinaire pour le couple Uglie [Ugo]

- Coucou !

Charlie attendait Ugo de pied ferme devant le lycée. Depuis le mariage catastrophique d'Edgar et de Beth les choses semblaient être enfin un peu normal entre eux. En même temps il ne s'était écoulé que quelques jours mais ils ne s'étaient pas envoyés de "cap ou pas cap" glauque et Charlie n'avait menacé encore personne pour s'assurer l'amour du cadet des Preston. Elle posa ses lèvres sur celles d'Ugo avant de lui tendre un gobelet fermé contenant un café brûlant qu'elle avait acheté pour lui au caf'.

- Tu m'as manqué, souffla t-elle en lui donnant un second baiser consciente de se donner en spectacle devant le lycée. Elle voulait que tout le monde sache que le couple royal était uni et plus amoureux que jamais.

Cela faisait trois jours que Prudence avait disparu du mariage désormais annulé de sa mère et trois jours qu'il n'avait pas réussi à fermer l'oeil de la nuit. Ugo tournait en rond et prenait conscience par la même occasion de beaucoup de choses. Il n'était pas un père ultra présent pour Jude et si jamais on lui kidnappait sa petite tête blonde, il doutait d'être en mesure de s'en remettre un jour. Bien sûr, il était attristé par la disparition de sa soeur-nièce, mais c'était différent. Différent parce que même si cette gamine n'était pas responsable de la bétise de ses parents, elle restait une sorte d'erreur de la nature... et même si Ugo se détestait de penser ça, sa disparition était peut-être une bonne chose... Cela détruisait sa mère, mais cela remettait chaque membre de sa famille à leur place initiale, et c'était foutrement rassurant. Il n'avait plus été élévé par la copine de son frère , désormais Beth reprenait son rôle de mère et il se pensait même capable de réussir à nouveau à l'appeler "maman".

La tête dans les nuages, Ugo, des cernes horribles sous les yeux s'approchait de la deventure du lycée. Il en avait presque oublié Charlie. Et oui tout était désormais apaisé entre eux maintenant qu'il avait tiré un trait sur Presley... Presley... Bordel, il avait l'impression d'être pourtant hanté par elle, comme si toutes les nanas du lycée portaient son parfum ou bien possédaient la même chevelure noire... La désintoxication allait être plus difficile qu'il pensait.

Le "coucou" de Charlie l'évada de ses pensées. Elle était là, à l'attendre avec un café dans les mains, toute mignionne avec son visage d'ange tombé du ciel et son sourire craquant. Ugo esquissa en réponse un faible sourire, alors que la jeune femme l'embrassait tout en lui dévoillant qu'il lui avait manqué. Alors maintenant c'était ça leur relation ? Plus de menaces, plus de coups bas, plus de cap-pas cap et des cafés devant le lycée ? Ugo pensait pouvoir se faire à l'idée, même si sa vie et celle de la jeune femme était un jeu constant de pouvoir...Aveuglé par le répis, chacun des gens autour d'eux savaient très bien, tout autant qu'eux en fait, que tout cette mascarade était passagère... Tout était toujours passager avec Charlie Thomas de toute façon. Ugo attrapa le café et glissa son autre main dans cette de la jeune femme.

Merci pour cette gentille attention, déclara-t-il avant d'ajouter, je n'ai pas l'habitude d'être aussi bien traité par toi... Tu aurais pas quelque chose à me demander ? Ponctua-t'il avec un clin d'oeil.

Charlie glissa sa main chaude dans celle un peu moins chaude d'Ugo. Elle espérait qu'il ne pense qu'à elle à ce moment là mais malgré l'abandon de son épaisse chevelure bouclée, elle ne savait toujours pas ce qui passait sous le crâne d'Ugo. Il avait réussi à lui cacher son amour pour Effy pendant si longtemps.

- Hum... Peut-être un rendez vous coquin à la pause de quinze heures dans le placard du gardien ?

Charlie avait les yeux brillants comme à chaque fois qu'elle avait envie de faire l'amour. A cet instant précis, elle était comblée et presque heureuse. Une sensation qui ne durerait évident pas puisqu'en plus d'être la reine des élèves elle était aussi la reine des insatisfaites.

- Tu es au courant de l'arrestation de Connor ? Il paraît qu'il a kidnappé un enfant. Quelle horrible affaire.

Ugo éclata très spontannément de rire alors que Charlie lui proposait un plan coquin dans le placard du gardien... Bon délire ! Ugo avait beau être un garçon tourmenté et romantico-con sur les bords, il restait avant tout un ado (bien que papa), et il était clairement incapable de refuser la moindre escapade sexuelle à Charlie, de un parce qu'il savait que c'était genre la plus grosse cochonne de Degrassi qu'il avait baisé et de deux parce qu'elle était tout de même l'une des plus belles filles du lycée. Charlie avait presque tout de la petite-amie parfaite... Sauf qu'Ugo avait définitivement mis un terme à son histoire avec Effy dans ce même placard et qu'il était du coup impensable qu'il puisse avoir le moindre rapport sexuel en ce lieu maudit, de peur d'avoir trop de choses en tête et du coup une virilité quelque peu ramollie... Un sourire coquin sur les lèvres, il rattrapa la jeune femme contre lui pour répondre à ses avances :

Je serai incapable de tenir jusqu'à 15h... Et si tu venais tester le confort de ma nouvelle voiture ?

Etre un Preston incluait le fait d'avoir régulièrement une nouvelle voiture à garer sur le parking du lycée et vu la sportive que sa mère lui avait offert pour essayer d'acheter son amour, Charlie n'aurait pas de mal à tolérer le fait de se faire plotter dans cette luxueuse voiture.
Limite prêt à entrainer sa petite amie sur le parking du lycée, Charlie stoppa vite son élan en évoquant Connor. Il ne connaissait pas vraiment le jeune homme, il savait juste que lui et Charlie avaient été très amis par le passé... Ugo fronça les yeux, conscient de ce dont Charlie était capable de faire :

Dis-moi que tu n'as rien à voir dans cette histoire... lacha-t-il en guise de réponse.

Charlie noua ses bras autour du tour d'Ugo qui venait de lui proposer une idée super excitante. L'odeur du cuir dans les voitures de luxe la faisait mouiller presque autant que l'accomplissement d'un de ses plans tordus. Elle colla son corps de mannequin contre celui musclé de son petit ami.

- Maintenant, souffla t-elle comme un ordre comme à peu près tout ce qu'elle disait.

Charlie se rapprocha encore plus d'Ugo cherchant à décrypter l'émotion transmise dans sa phrase. De la colère, du dégoût, de la fierté... ? Ugo Preston était l'être le plus compliqué qu'il lui avait été permis de côtoyer. Depuis l'enfance, ses valeurs et ses principes la fascinait autant qu'il l’écœurait. Il avait un cœur quand elle n'avait qu'un champ de mine.

- Bien sûr que non, mentit elle avant de l'embrasser. Baise moi vite j'en peux plus.

Charlie était un véritable dictateur qui faisait absolument tout ce qu'elle voulait de notre pauvre Ugo et alors qu'elle collait son corps parfait contre lui, il était comme ennivré et forcé à obéir. Cependant pour la première fois de sa vie, le mental prenait le pas sur son corps, parce que bizarrement, alors qu'il aurait du être carrément excité, tout était redescendu comme un vulgaire soufflet... Et ça, c'était un peu génant.

Bien sur alors que Charlie lui disait être en aucun cas responsable du malheur de ce pauvre Connor, Ugo même en se persuadant n'arrivait pas à en croire un seul foutu mot. Il était perturbé par la dernière nouveauté en date : sa virilité endormie... et connaissant sa petite amie, il avait intéret à trouver rapidement une pirouette pour se sortir de ce mauvais pas. S'écartant presque aussitôt d'elle, alors qu'elle l'embrassait, il répondit, comme s'il venait de retrouver la mémoire.

Ah merde, j'avais complètement oublié mais j'ai promis à Tallie d'aller récupérer Jude chez la nounou...

"Dépose le à la DASS" fut tenter de répondre Charlie avant de mordre douloureusement l'intérieur de ses joues pour empêcher les mots de se déverser de sa bouche. Ce sale gosse était il handicapé pour ne pas pouvoir prendre un taxi et rentrer chez lui ? Charlie dissimula son agacement et son incompréhension derrière un sourire.

- Je peux t'accompagner si tu veux. Tu sais que les enfants m'adorent ?

Comme avec les adultes, Charlie savait dissimuler son mépris pour eux derrière de charmants sourires de façade. Si elle devait séduire le fils pour s'assurer de posséder le père, elle n'hésiterait pas une seconde. Elle l'avait décidé Ugo serait le futur père de ses enfants. Maintenant qu'elle l'avait elle ne le laisserait pas partir. Elle avait quand même sacrifier pour lui une histoire d'amour avec Arthur.

- Et quand il fera la sieste... On pourra... s'amuser.

Charlie acheva sa phrase par un baiser.

A vrai dire, depuis que Charlie avait menacé Tallulah à l'aide d'une panoplie un peu spéciale composée de godes et jouets sexuels en tout genre, Ugo n'avait pas spécialement envie que Charlie soit proche de Jude. Pas qu'il n'avait pas confiance en elle (en fait si), mais il préférait émettre des réserves à ce sujet plutôt que de finir par s'en mordre les doigts et puis si Tallie savait que CHarlie avait approché le petit Jude, elle lui couperait sans hésitation ses bijoux de famille et à l'heure actuelle, il préférait encore sauvegarder sa virilité plutôt que de contenter Miss Thomas. Ugo grimaça, un peu géné et ne sachant pas forcément comment exposer la chose à Princesse Charlie sans qu'elle ne s'énerve, qu'elle ne le menace ou lui fasse comme d'habitude du chantage.

Non désolé Charlie... Prends le pas mal mais Tallie préfère que tu restes loin de Jude... Et vu ce que tu as fait, j'espère que tu comprends pourquoi je le préfère également ?

Il ajouta tout en prenant la jeune femme dans ses bras, se disant qu'il risquait moins s'il bloquait ses bras de la sorte :

Quand les choses seront devenues plus stables entre toi et moi tout sera plus simple...

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