En se réveillant ce matin-là, Manu ne pensait pas du tout qu'il se retrouverait devant cette porte, son corps blanc trempé, une serviette autour de la taille. Il n'avait pas compris le déroulement de cette matinée. Il s'était levé, était allé dans la salle de bain pour prendre sa douche et tandis qu'il se rasait, Sugar l'avait foutu à la porte de son propre appartement en lui hurlant des grossiertés que Manu s'était empressé de lui répéter une fois sur le pallier de la porte. Il ne savait toujours pas pourquoi il avait accepté une tarée comme colocataire et le regrettait tous les jours de sa triste existence. Au bout de dix minutes, Manu avait dû se résigner à quitter son paillasson. Et dix minutes plus tard, l'immeuble. Aucun voisin ayant sûrement aperçu un petit homme blanc à moitié à poil à travers le-truc-qui-sert-à-regarder-dans-le-couloir ne lui avait ouvert. Par chance il n'était que 11h donc peu de personnes arpentaient le quartier. Malheureusement ce peu de personnes étaient âgées, revenaient du marché et lui balançaient des injures en brandissant leurs poireaux tandis que Manu marchait tête baissée, s'agrippant à sa serviette et allant bêtement à la recherche d'une maison amie. Bien avant cependant une petite maison retint son attention. Il venait de s'embrouiller avec sa colocataire, pourquoi ne pas tenter d'enterrer la hache de guerre avec Andreas ? Hum, bien sûr. Mais Manuel ne voyait pas d'autres possibilités et comptait sur le peu de civilité du grand chauve taciturne pour lui fournir une tenue décente. Il avait tout de même hésité un moment avant de sonner, conscient des risques qu'il prenait. Andreas avait toujours été bêtement borné et pensait que l'ami innocent qu'il était était responsable de l'échec de son mariage avec Rebecca. Il pourrait très bien ouvrir la porte, écouter ses explications, arracher sa serviette et refermer la porte sans un mot. Manu avait de toute manière aperçu un chêne plus loin pour se confectionner une tenue d'Adam. Il sonna donc à la porte et sourit le plus sincèrement qu'il le pouvait à Andreas lorsqu'il vint lui ouvrir.
- Andreas ! Comment vas-tu ? Ecoute, j'ai toujours pensé qu'on aurait dû être amis tous les deux. Maintenant que ta relation avec Rebecca est définitivement terminée et que tu es passé à autre chose j'ai pensé que c'était peut-être le moment idéal pour entamer notre amitié. En s'échangeant des vêtements par exemple.