Plus les jours passaient, plus Naomi s’impatientait du retour de son fils. Elle y pensait jour et nuit, si elle avait trouvé un temps pour passer un moment torride avec son mari, c’est bien parce qu’elle aimait Max. Blottie contre son époux, Naomi rêvassait. Elle ne se remémorait pas la puissance de Max qui était en elle, lui faisant sauvagement l’amour il y avait quelques instants. Non, elle pensait à son fils et trouvait presque assez dingue que son mari ose lui posait la question. Bloquant sur le miroir ses yeux croisèrent ceux de Max, avant de les établir sur le cou de son mari. Elle s’apprêtait à lui répondre lorsqu’il lui donna un langoureux baiser, que Naomi malgré son état d’inquiétude lui rendit. L’italienne se retira des bras de son mari et s’étendit avant d’attraper la bouteille de champagne qui était sur la table de chevet. Elle but une gorgée dont elle se délecta, avant de se retourner vers son mari.

- Tu m’aimes, Max ? lui demanda Naomi le plus sérieusement du monde en amenant sa coupe aux lèvres de son mari.

Cette question pouvait paraître idiote, mais Naomi attendait réellement une réponse. Positive ou négative, elle voulait une réponse. Son mari, elle l’aimait… elle l’adorait même. Sa vie avec lui, leur complicité et… leur fils. Mais depuis que Liam était en prison, Max avait l’air complètement indifférent au sort de leur enfant. Naomi ne pouvait s’empêcher de se demandait si ce n’était pas une façon de remettre en cause tout ce qu’ils avaient construit ensemble. Elle ne se pensait pas seule pourtant à vouloir cet enfant, mais depuis quelques temps Max n’avait aucune empathie envers leur fils.

- Enfin, ta vie, notre histoire, ton fils, ça te plaît ? continua-t-elle avant qu’il réponde à sa première question et en ramenant la coupe à ses propres lèvres à présent, quand Max eut fini de boire.  

« Quelle question », ses mots rassurèrent Naomi et lui décrochèrent un sourire en coin. Elle s’approcha doucement de Max après avoir reposait sa coupe sur la table de chevet. « La femme parfaite », selon son mari, qu’elle était fut soulagée de cette déclaration. Après cet attendrissement de la part de Max, Naomi pouvait maintenant lui demander une faveur. D’autant plus que ses raisons étaient fondées, c’était le moment, ou jamais, de lui réclamer le licenciement de cette traînée de Lilith.

- Quand mon fils n’est pas enfermé dans une prison miteuse du Mexique, je suis la femme la plus heureuse du monde, lui dit Naomi en passant sa main dans les cheveux de Max pour finir sur l’une de ses joues. Mais Edgar s’occupe de tout.

Elle avait forcé son sourire en informant son mari que leur ami allait faire sortir leur fils de prison, elle semblait plus admirative que jamais. Mais c’était surtout une manière subtile d’éveiller la jalousie qui sommeillait en Max. Un discret reproche qui laissait sous-entendre qu’un autre était l’homme de la situation et qui dénonçait le laxisme dont son mari avait fait preuve dans cette affaire. Naomi espérait bien que son admiration flagrante pour l’avocat, que Max aurait certainement préféré tourner vers sa propre gloire, serait une sorte de punition.

- Il pense d’ailleurs que sa fille qui te sert actuellement de larbin serait la cause de cette mésaventure … continua l’air de rien Naomi.

Edgar ne lui avait sûrement pas dit non plus que Naomi s’était offerte à lui le soir même où elle lui avait demandé ce service et qu’ils avaient fait l’amour dans tous les recoins du loft que les Kinney avait fait construire au-dessus du Diamant’s Club, avec plus ou moins de motivation de la part de l’italienne au vu des circonstances. Aussi étonnant que cela puisse le paraître, Naomi comprenait tout à fait que dans un couple les décisions se prenaient à deux et au moment où elle ressentait des regrets, la belle brune déchanta vite quand la remarque impitoyable de Max au sujet de leur fils se fit entendre. Elle assimilait très clairement le fait que son époux ne veuille pas faire sortir Liam de prison, mais n’en dit rien puisque la situation était à présent sous contrôle.

- Quand bien même, ça n’a plus d’importance maintenant… s’efforça-t-elle de dire d’une voix posée. Edgar s’occupe de tout.

Naomi se mordit l’intérieur des joues lorsque Max défendit cette putain de Lilith. Aucune femme n’avait jamais autant exaspérer Naomi que la fille d’Edgar. Elle essaya de garder tout le contrôle d’elle-même pour ne pas offrir une crise de jalousie à son mari qui le ravirait probablement, mais qu’elle trouverait terriblement rabaissant. C’était déjà assez humiliant de le voir défendre cette traînée de la sorte, pour qu’elle continue de s’inférioriser et l’implore de choisir sa femme plutôt que son bras-droit.

- Si tu le dis, dit-elle dans un rire forcé. Elle peut faire ce qu’elle veut de toi, mais qu’elle ne touche pas un seul cheveu de mon fils et que tu le saches, Edgar est autant mon ami que le tien, répliqua-t-elle sèchement.

Des larmes de nerfs commençaient à monter jusqu'à ses yeux, elle ne voulait pas que Lilith fasse ce qu’elle veut de son mari. Ce qu’elle voulait, c’était qu’elle dégage surtout depuis qu’Edgar avait émis l’hypothèse de sa participation dans cet emprisonnement. Naomi détestait laisser paraître à Max qu’elle se fichait de son destin comme elle venait à l’instant de le sous-entendre, mais elle préférait rester digne que de jouer l’épouse soumise aux pieds de son mari. Elle avait bien trop peu de liberté d’agir, comme Max venait de lui faire comprendre, pour se courber d'avantage.

Naomi sourit intérieurement que Max fut agacé par ses éloges à Edgar, elle pensait mal et trouver que c’était bien fait pour lui. Lui qui aimait tant être indispensable à sa vie, pouvait voir qu’avec son accord ou non, un autre pouvait combler ses attentes. Malgré toute la rancœur qui la consumait, voir son époux nu et incroyablement bien sculpté avec sa peau dorée, lui donnait une envie furieuse de le dévorer en entier et d’avaler ce qui pourrait lui offrir le bébé naturel qu’ils n’auraient jamais. Quand il se reposa sur le lit et mordilla d’une manière torride le lobe de l’oreille, Naomi crut mourir… d’envie. Mais malgré cet appel à renouveler leurs ébats sexuels et la façon si attendrissante qu’avait Max de lui redemander de lui confier « l’affaire Liam », l’italienne ne voulait pas céder. Bien consciente que malgré ses souhaits, son mari aurait le dernier mot, elle fit mine d’être compréhensive et sourit avec bienveillance à sa requête.

- Mon amour, commença Naomi. J’ai confiance en toi, c’est certain, menteuse. Nous allons aller chercher Liam au Mexique nous-même, Edgar a dû déjà finir son travail, annonça-t-elle fièrement. Le temps que les procédures se terminent, nous pourrions passer la semaine à faire l’amour et à vivre de sexe et de tequila … Qu’en dis-tu ? dit-elle dans un sourire coquin.

Elle n’avait aucune confiance en Max, si il avait voulu faire sortir Liam de prison, leur fils serait déjà à Degrassi en train de sauter cette cougar de Maya Rosenfeld et pavaner comme un faon avec les So Cool. Mais il n’en était rien et même si elle avait l’impression d’être la seule à s’en rendre compte, il était en train de moisir dans un taudis mexicain, loin de sa vie luxueuse et de ces habitudes de lionceau.  Max ne pouvait qu’accepter une telle proposition, ainsi Naomi serait certaine que Liam quitte le territoire sans encombre.

Une victoire pour Naomi, elle allait pouvoir aller voir son fils au Mexique. Bien sûr, même sans la compagnie de son mari, elle serait partie rejoindre Liam en Amérique Latine, mais embarquer avec Max, était pour elle une manière de l’impliquer d’avantage dans cette mésaventure. Les Kinney n’aurait plus qu’à récupérer leur tolard de fiston et reprendre leurs habitudes de vie à Degrassi. Naomi ne savait pas ce qu’il adviendrait des filles que Liam s’apprêtait à rabattre, elles aussi devaient avoir repris leurs vies merdiques dans leurs quartiers malfamés. La reine de la nuit ne voulait pas prendre le risque de voir se répéter l’histoire et avait décidé d’avoir à faire à des intermédiaires pour ses nouvelles recrues. Elle afficha un grand sourire, qui s’éteignit peu à peu quand Max lui demanda s’il pouvait toujours compter sur elle. La question lui paraissait insensée, bien entendu qu’elle serait toujours là pour lui. Elle hocha la tête incrédule tout en passant ses fines mains dans les cheveux de son époux.

- Bien entendu, exclama-t-elle. Pourquoi les choses auraient-elles changées ?

Puis elle lui mordilla légèrement le lobe de l’oreille, c’était toujours un plaisir d’entendre de sa bouche, qu’elle était importante à ses yeux. Max était son seul véritable ami, elle en avait des amis mais le seul à qui elle faisait confiance était l’homme avec qui elle s’était mariée. Même si les derniers événements inspirait à Max une conduite qui déplaisait fortement à l'italienne, surtout lorsqu'il était question de leur fils. Mais elle était confiante, elle savait qu'elle était la seule à pouvoir changer la relation tendue qui liait les deux hommes de sa vie l'un à l'autre.