Presley était du genre à passer l'éponge sur quoique ce soit ? A faire une fleur à l'une de ses étudiantes -aussi brillante soit-elle ? A laisser couler un incident jusqu'à en oublier la punition ? Sûrement pas ! Et comme il avait eu vent de l'accrochage Watson/Preston, il avait tenu à s'assurer lui-même que les deux adolescents fassent ce qui leur avait été imposé par ce professeur trop mou. C'était à cause de cette détermination infaillible que Beverly se retrouvait avec ce badge horrible sur son magnifique chemisier immaculé, derrière un stand pourri. Le forum santé... Aucun lycéen ne s'en souciait. A la base, personne ne souhaitait s'en occuper ! Même le Friendship Club snobait cet événement, ne comprenant pas comment on pouvait parler si ouvertement de MST, distribuer des préservatifs par prévention et non des ceintures de chasteté !

Cruz était bien évidemment absent. Comment compter sur un crétin pareil... ? Et puis le connaissant, il aurait probablement piqué toutes les capotes et raconté des cochonneries aux premières années afin de les choquer ou des les faire rougir. Là, Beverly pouvait au moins profiter d'un minimum de tranquillité. Installée sur une chaise, elle croisa ses fines jambes et sortit de son sac un magazine féminin. Personne n'oserait venir lui parler de ses soucis intimes en plein hall du lycée, personne ne viendrait faire le rapace pour récupérer des préservatifs et donc exposer aux yeux de tous sa vie sexuelle -plus ou moins active suivant la poignée de protection que l'on prenait ! Elle feuilletait le livret, se disant que le temps serait moins long si elle se plongeait dans l'étude des prochaines tendances, quand quelqu'un se posta devant son stand d'informations et l'interpella. Oui, pour la tranquillité on pouvait repasser. En effet, c'était sans compter sur ce cher Warhol Surton... -Forcément quand c'est pas le débile n°1, c'est le débile n°2 ! Reconnaissant sa voix, elle ne prit même pas la peine de relever la tête et préféra l'ignorer. Avec un peu de chance il allait poursuivre son chemin et l'oublier. Genre pour de bon. Ou pas.

Beverly aurait pu daigner relever les yeux uniquement pour adresser un petit sourire à cet innocent petit bébé... Sauf qu'elle côtoyait déjà Prudence très souvent dans la semaine, et qu'une risette baveuse lui faisait désormais ni chaud ni froid. Alors Surton pouvait rester planté là un moment, et même prendre racines s'il le souhaitait : elle s'en moquait. Quoique... Non. Ca ne lui ôterait pas la parole, donc ça deviendrait vite très chiant. A sa remarque, elle esquissa un léger sourire mais ne décrocha pas de sa revue. En effet, elle savait comment sa marchait. Si bien qu'elle pouvait s'amuser sans se coltiner, neuf mois plus tard, un mioche. Cette remarque, Warhol sembla lui aussi se l'être faite, puisqu'il mettait en avant ce manque cruel de connaissances pour qu'elle lui fasse une démonstration. Pas de chance pour lui, à cause des volontaires complètement débiles de l'an dernier, le proviseur avait refusé qu'il y ait le moindre matériel pour ce genre de choses. Il est vrai que lorsque les bénévoles passent tout leur temps à enfiler des préservatifs sur une réplique en plastique d'attributs masculins, le stock prévu à la distribution s'écoule plus vite que prévu...

Beverly avait envie de bousculer un peu Surton, en le rembarrant le plus simplement du monde. Elle posa donc son magazine et se redressa vivement. Un peu trop d'ailleurs, puisqu'elle pu sentir au loin le regard sévère du professeur responsable du forum. Il lui envoyait des éclairs, du genre ''Attention, c'est le premier qui vient te voir, ne le laisse pas filer ! Surtout qu'il en a besoin, regarde-le !'' Elle tourna la tête et se ravisa donc, soupirant doucement. Elle était donc prise au piège quoiqu'il puisse se passer dans ce foutu lycée ? Hors de question ! « Ok Surton. Deux petites minutes ! » Elle se recula et observa le hall quelques instants... Elle ne disait rien, comme concentrée. C'est alors qu'elle contourna la table et fonça droit devant, arrêtant un lycéen au passage. « Tu veux faire une BA aujourd'hui ? » Bev' esquissa un grand sourire et ne lui laissa pas le temps de répondre. « Donne-moi ça ! » Elle s'empara du sachet en plastique qu'il avait dans la main et y récupéra une banane. Ouais, elle lui volait son dessert mais elle s'en foutait pas mal. La brunette revint sur ses pas, vers l'obsédé de service. « Alors, on disait... ? Ah oui ! C'est très simple tu vas voir... ! » Autant jouer le truc à fond, histoire de provoquer un minimum son auditoire. « Imaginons que cette banane est ton pénis... » Elle lui mis sous les yeux. « Ça va jusque là ? T'assimiles ? Banane, pénis... Pénis, banane... » Elle le prenait pour un demeuré. « Tu prends un de ces petits carrés brillants... Tu l'ouvres délicatement... Pas comme un bourrin, parce que si tu le déchires, t'auras la copie de cette petite usine à bave ! » Elle avait prononcé ces derniers mots en fixant Merveille, avec une voix plus douce et amusée ; celle que n'importe qui peut prendre lorsqu'il s'adresse à un bébé. « Tu pinces le bout du préservatif, et tu le déroules comme ça... » Elle joignait le geste à la parole, ajoutant quelques détails. Elle attendait aussi les réactions de Warhol, parce qu'avec lui, ça allait forcément partir en vrille.

On ne pouvait pas reprocher à Beverly de ne pas remplir sa mission de prévention. Elle y mettait même du sien en s'abaissant à enfiler un préservatif sur une banane pour faire passer le message aux plus abrutis du lycée, déjà père de surcroît. Les précédents avaient apparemment mal fait leur boulot, puisque Degrassi comptait un nombre assez affolant de parents encore en pleine crise d'adolescence. Non, selon Beverly, avoir sous sa responsabilité un petit être humain ne nous responsabilisait pas. On était simplement encore plus dangereux que lorsqu'on nous offrait un chiot, un hamster ou même un poisson rouge. Beverly laissa ce benêt de Warhol la filmer avec sa banane, se moquant bien de ce qu'il en ferait ou non. Elle était loin de s'arrêter sur ce genre de détail, puisqu'elle se doutait que par « réviser » il entendait bien sûr travaux pratiques. Ah... La simple idée qu'il se tripote en pensant à elle l’écœura. « Alors... Chéri... Le but de l'opération, c'est de justement de féconder personne ! » Elle avait appuyé sur le « chéri », pour souligner toute l'absurdité du surnom qu'il lui avait attribué. Avec ce pronom possessif devant en plus, rien de plus agaçant pour la brunette.

Elle qui pensait en avoir fini avec lui, jetant la banane sur la table, elle eut la surprise de le voir faire le tour du stand. Il s'était installé sur la chaise voisine, toujours avec son bébé dans les bras. Voilà qu'il voulait l'aider à tenir le stand, se proposant comme mannequin de démonstration. « Ah, j'ai peut-être oublié de précisé que pour enfiler le préservatif, ta... banane... doit être en érection. » Sous entendu qu'elle doutait de ses capacités pour être un mannequin tout au long de la journée. « De plus, je ne toucherais pas tes attributs. » Mieux valait être claire, au cas où il en ait douté.

Warhol était un sacré spécimen... Il dégageait une telle assurance que ça lui donnait des airs de crétins. Quoique non, il devait être idiot à la base, et Beverly partait du principe qu'il était ''normal'' : erreur ! Là, il lui assurait qu'il pouvait tenir une érection pendant des heures entières. Oh mais elle n'en doutait pas ! Dans une situation qui s'y prêtait, c'est à dire en toute intimité avec une fille qui voulait bien faire des cochonneries avec lui... sûrement ! Mais là, dans le hall du lycée... ? Qu'est-ce qui aurait pu l'exciter pendant tout ce temps ? A part Beverly qui mangeait une banane, bien sûr... Mieux valait ne pas essayer de trop le comprendre, sous peine de se coltiner un mal de crâne surprenant tant il était simplet et incohérent par moment. « Il faudrait déjà que je veuille coucher avec toi pour penser à la préserver d'une telle scène... Or, ça ne figure pas dans mes plans ! »

Elle le toisa rapidement et le laissa fouiller dans la documentation mise à disposition sur le stand. Pour sa part, elle récupéra son magazine, prête à se plonger dans une lecture passionnante pour tuer le temps et abréger son supplice. Mais forcément, cette tête vide de Warhol se la jouait curieux, en avançant une pseudo et surréaliste intimité entre eux. « J'ai été collée à cause de ton demeuré de pote. D'ailleurs, il fait quoi là ? Il se fait poser des extensions pour retrouver une utilité à son fer à lisser et, au passage, redevenir le roi des cons de Degrassi ? » Oui, elle parlait de Cruz. Et si Warhol ne l'avait pas compris... Tant pis pour lui ! Mais avec les mots ''pote'', ''fer à lisser'' et ''roi des cons'' elle était persuadée d'avoir été claire ; et même limpide ! Même avec les mains dans une couche (oui, dans la merde) il avait dû la comprendre. « Mais vas-y, je t'en pris... Change le derrière de ta gosse sur mon stand ! »

En effet, Beverly parlait bel et bien de Cruz, de cette erreur de la nature. Les mots clés avaient été suffisant pour que la petite tête de Warhol traduise ses propos correctement... Quoique, là encore, ça n'était pas tout à fait au point. A en voir le clin d'oeil qu'il venait de lui faire, Bev en déduisait qu'il s'était peut-être mépris sur certains points. A moins que Surton ait des troubles du comportements, serial cligneur ! Mais quand il commença à délirer sur une sortie à plusieurs dans le parc, avec les bébés, la brunette eu confirmation du quiproquo. « En quoi ça me concerne qu'il n'aille pas bien ? Je m'en contre fiche. Moins je le vois et mieux je me porte. Je vais même demander à ce qu'il ne m'approche plus à moins de 10 mètres, minimum ! » A la base, Beverly n'était pas spécialement fan des So cool. Pas spécialement du fait qu'ils étaient populaires, mais tout simplement parce qu'ils étaient infectes, imbuvables... Cruz le premier, arrogant à souhait alors qu'il n'était qu'un merdeux égocentrique. C'était peut-être pour ça qu'elle l'aimait encore moins.

Warhol acheva l'adolescente en lui tendant la couche sale de sa fille. Alors... Eum... Comment dire ? Elle faisait déjà un effort considérable pour essuyer les petites fesses roses de Prudence, d'emballer ces ''cadeaux'' dans la couche et de les jeter à la poubelle... Il était donc inutile de croire un seul instant qu'elle le ferait pour un autre enfant. « Tu m'as pris pour qui ? C'est ta gosse, assume-le jusqu'à la moindre de ses couches ! »

Cruz ? Lui avoir brisé le cœur ? Beverly regarda tout d'abord Warhol avec de grands yeux étonnés, puis elle se mit à rire franchement. S'il lui avait brisé quelque chose, c'était bien les testicules qu'elle ne possédait même pas ! Cruz était un mec infecte, insupportable... Un branleur de première qui se croyait maître de Degrassi. « Merci Warhol, mais ça ira... » -répondit-elle, un brin moqueuse. « Mon cœur va bien, je t'assure ! » Et comme elle avait refusé d'aller jeter la couche à la minimoys, Warhol jugea bon de lui coller la mioche dans les bras. Malgré elle -puisqu'elle n'allait pas balancer la gamine par-dessus son épaule comme une vulgaire boulette de papier, Beverly la cala contre elle et l'observa quelques instants. Des secondes à vrai dire, puisque Warhol était du genre rapide. Un papa poule ? Il ne pouvait apparemment pas rester bien longtemps éloigné de sa progéniture.

Il ne la reprit pas de suite dans ses bras, mais la regarda dans les bras de Beverly. Et là, il partit dans un délire assez incroyable, à coup de casting de maman pour sa petite chérie adorée. Alors comme ça, c'était donc vrai et définitif ? Il n'y avait plus de princesse casse-couille dans sa vie ? Beverly avait cru à une énième rumeur de couloir, puisque Charlie jouait très souvent au yo-yo avec son toy boy. La miss Watson, s'en moquait dans le fond, ces crises conjugales entre le roi et sa dulcinée l'avaient assez amusé. C'était bon de se moquer parfois ! « Ok je suis la baby-sitter de Prudence Preston, mais ça ne veut pas dire que je suis une grande passionnée de bébés, couches sales et biberons ! » L'offre ne l'intéressait pas en bref.

Warhol pouvait bien se montrer agacé par le comportement de Beverly, cette dernière s'en foutait complètement. Tout ce qu'elle voyait, c'était qu'il se portait volontaire pour un truc auquel il n'était absolument pas obligé de participer, remplaçant son crétin de meilleur ami. Elle échappait à l'un pour avoir une autre version, toute aussi proche, du prince de Degrassi High School. « Écoute Surton, j'ai déjà fait l'effort de t'expliquer comment mettre une capote. J'ai été bien gentille de nourrir ton imagination avec cette banane, mais le jour où j'aurais besoin de toi et de tes conseils n'est pas arrivé. » Il pouvait râler tant qu'il pouvait, s'il n'était pas heureux il pouvait s'en aller. Ça n'était pas elle qui allait le retenir.

Le jeune homme récupéra sa gamine, surprenant un peu Beverly au passage tant il se montra brusque. Il relança la conversation au sujet de sa proposition, invitant clairement la jolie brune à coucher avec lui. « Parfait ! Je n'aime pas tellement figurer dans une liste de filles d'un soir. » Beverly se leva de sa chaise et se posta juste devant Warhol et sa fille. Elle attendit qu'il relève la tête vers elle, alors qu'il récupérait un truc dans le sac à langer de la petite. Un sachet blanc... Non mais Warhol n'avait pas encore capté qu'il n'arriverait pas à glisser son pénis entre les cuisses de la jeune Watson, de cette manière ?! Il était lourd, et espérait la droguer... De mieux en mieux... Beverly leva les yeux au ciel et se pencha vers lui. Sa main glissa dans les cheveux du jeune papa, et sa bouche déposa un baiser à la commissure de ses lèvres. « Tu sniferas ça tout seul, Warhol chéri ! » A peine eut-elle fini qu'on s'approcha de son stand. Sans lui adresser le moindre mot, elle pivota sur le côté et afficha un sourire hypocrite à deux premières années. « Vous voulez des renseignements les jeunes ? »

Faisant face à une nouvelle génération d'idiots, Beverly ne portait plus tellement d'attention à Warhol. Elle s'était amusée à le titiller un peu, jouant avec ses nerfs en devinant qu'une telle attitude ne pourrait qu'exciter cet adolescent complètement obsédé. A la base, il l'avait abordé parce qu'elle tenait un stand présentant de nombreux prospectus préventifs et de préservatifs en libre service... Elle aurait souhaité recruter des membres pour le club d'échec ou un atelier poterie, il ne l'aurait pas calculé ! Quoique... Pour la poterie, il aurait pu lui demander si elle pratiquait cette activité extra scolaire chez elle, en maillot de bain, pour se rouler dans la boue...

Pour le coup, elle s'attendait à ce qu'il intervienne pour balancer quelques mensonges ou histoires salaces face aux premières années. Elle était prête à le tacler pour qu'il la ferme, histoire de ne pas s'attirer davantage de problèmes. Beverly se savait observée de loin, le professeur responsable de sa punition restant dans les parages pour veiller à ce qu'elle ne se moque pas de lui en racontant n'importe quoi. Plus tôt dans la matinée, elle avait tenté de le faire en espérant rendre la chose plus drôle et donc moins longue... sans succès. Or là, Warhol préféra garder le silence. Mais inutile d'espérer qu'il se tiendrait tranquille. Oh non ! Au lieu de ça, il déposa sa fille dans les bras maladroits de l'adolescent se trouvant de l'autre côté de la table, et il fit pivoter Beverly pour voler ses lèvres. Au passage, il en profita pour balader sa main sur la cuisse de la jolie brune, sous le regard presque admiratif des gamins, plantés devant eux, bouche bée.

Beverly répondit à la fougue du jeune papa, partageant alors ce baiser sans pour autant le laisser profiter davantage de sa peau douce. Sa main se plaqua sur la sienne, le forçant à se stopper et même redescendre, alors qu'elle mettait un terme à ce baiser en lui mordillant légèrement la lèvre inférieure. Elle le regarda quelques secondes sans rien ajouter, et le fit reculer. « Arrête Surton. » Elle réajusta sa jupe et jeta un rapide coup d'oeil autour d'elle. Puis elle se pencha et récupéra la gamine qui glissait doucement des bras de l'adolescent. « Mais fait attention, abruti ! » Merveille trouva refuge dans les bras de la brune. De sa main libre elle leur tendit à chacun une capote. « Prenez-en plusieurs même, si ça peut vous éviter de devenir comme lui... » Elle désigna Warhol d'un signe de tête et soupira. C'était peut-être pas l'argument le plus efficace, au contraire.

Beverly s'était elle-même étonnée d'avoir ainsi répondu à Surton... Certes, tout ceci n'avait été qu'un bref baiser... Peut-être fougueux, mais court. La brunette préférait se répéter cela comme pour se justifier ou s'excuser l'écart. Il fallait bien avouer que la pression de ses lèvres tout contre les siennes avait été fort agréable. Mais il demeurait Warhol, le mec avec un cerveau en forme de pénis. Elle mit fin à cette petite provocation en lui demandant illico presto d'arrêter, puis elle reporta son attention sur sa fille, qui glissait petit à petit des bras de l'adolescent qui les matait bizarrement. Le jeune papa ne manqua pas cette occasion pour complimenter Beverly, jusqu'à lui faire des avances et une proposition tordue. Elle lui rendit Merveille et le regarda un léger sourire aux lèvres. « Rentre-toi bien dans la tête que je ne suis pas comme les autres filles, ok ? »

Elle se tourna et tendit deux plaquettes informatives sur les MST aux premières années, pour qu'ils dégagent. Finalement, une main posée sur la hanche et l'autre appuyée sur la table, elle toisa Warhol. « T'avais peut-être l'habitude de sauter Charlie ou l'une de ses lèche-botte à l'arrière de ta voiture, mais moi, je ne donne pas là dedans. Désolée ! » Elle haussa les épaules, et adressa un sourire à la petite.

Apparemment, Warhol n'était pas près de sortir de la case « beau parleur »... Pourtant, la jolie brune avait presque cru en une telle surprise, lorsqu'il avait commencé par souligné le fait qu'elle n'était pas ordinaire. Il était vraiment bien parti pour l'étonner ! Et puis il avait déballé un pseudo grand jeu en tentant d'illuminer son regard de millions de petites étoiles à l'aide des mots ''Hilton'', ''fraises'' et ''champagne''... Beverly se contenta de lever les yeux au ciel, puis elle elle fit mine de sourire. Il ne lui laissa pas le temps de vraiment réagir et répliquer, qu'il lui volait déjà un baiser en lui donnant rendez-vous le soir même. Même s'il lui tournait à présent le dos, Beverly ne se dégonfla pas et balança haut et fort : « On n'achète pas une fille comme moi, Surton. Je ne suis pas une pute de luxe ! » Les mots étaient peut-être crus, mais tous bien choisis. Glissant sur ses petites lèvres charnues et rosées, leur grossièreté en semblait décuplée ; choquant ainsi l'assemblée. Beverly haussa les épaules, se moquant royalement de ce qu'on pouvait penser d'elle, et reforma les petites piles de dépliants sur la table. Elle attrapa son magazine au passage et reprit place sur sa chaise. Son calvaire n'était pas terminé... Mais elle avait trouvé de quoi s'occuper l'esprit maintenant. Allait-elle se rendre au Hilton ? Ou bien lui ferait-elle passer le message autrement ?

PF !