Le mariage de Beth et d'Edgar approchait. Plus l'échéance arrivait à son terme, plus Cruz devenait invivable. Il tournait dans l'appartement qu'il partageait avec Chloé comme un lion en cage. Brisant un objet quand la colère devenait trop forte. Il s'enfilait ensuite un verre avant de décomprenser dans une séance de sport digne des catcheurs de la WME par peur de finir comme ce pauvre Ian tellement défoncé qu'il avait finir par se foutre en l'air. Cruz était à nouveau dans une phase de colère. Il ne comprenait pas comment et pourquoi Beth pouvait épouser Edgar. Il la détestait d'épouser ce rat, cet oncle qu'il avait un temps admiré et qui maintenant lui prenait sa mère. Bien entendu c'était le genre de pensée qu'il devait étouffer devant Chloé. Cruz l'aimait et il ne voulait pas la blesser en lui révélant les pensées qui le tourmentait. En ce mettant avec elle, il lui avait promis de tourner la page Beth et c'est ce qu'il allait tenter de faire.

- Tu as aussi besoin d'apprendre notre langue. Il y a une formule chez nous quand on fait ce genre de demande : s'il te plaît.

Cruz laissa la porte assez grande ouverte pour que Diane puisse rentrer. Il se laissa tomber en arrière sur le canapé et plaça ses deux bras sous sa tête, position du petit calife hautain qu'il était.

Cruz s'empêcha de détailler les formes de Diane. Avec elle chaque coup d'oeil se payait cher. Il ne tenait à raquer plus que nécessaire. Cruz était riche à millions mais aussi radin qu'un saint. Il ne consentirait à lâcher des billets que si Diane faisait vraiment quelque chose pour lui. Quelque chose qu'aucune pute au rabais ne pourrait lui offrir bien entendu. Il se mit à rire en entendant sa proposition. Cruz avait bien l'intention de se montrer aussi froid et impitoyable qu'auparavant. Charlie lui avait ouvert les yeux, Chloé l'avait rendu faible il fallait que cela cesse sans quoi les filles comme Diane pourrait se permettre de sonner à sa porte pour réclamer de l'argent.

- Je me dis que c'est du baratin. Comment une fille comme toi pourrais m'aider à retrouver ma place ?

Cruz adressa un sourire mesquin à Diane. Il voulait lui faire payer l'état de faiblesse dans lequel elle l'avait souvent mis. Il fallait qu'il se venge d'elle même si ça n'était pas mérité et souvent méchant.

Cruz lorgna sur les jambes superbes de Diane. Putain ce qu'elle était bonne. Il y avait pas à dire les pays de l'est avait un don pour fabriquer des femmes sans le sous et super bandantes.

- Je m'en rappelle pas.

Le coup de l'amnésie, une spécialité des Preston. Cruz l'avait hérité de son père Adrian, qui avait dû l'hériter du sien. Un arme parfait efficace même si à force d'être utilisée, elle ne fonctionnait plus. Son entrejambe se rappelait parfaitement de ce moment mais il parvenait pour une fois à la contrôler.

- Ah ouais ?

Cruz leva le sourcil intéressé. Charlie l'avait balancé comme la salope pleine d'ambition qu'elle était. Il avait eu une putain d'érection quand elle lui avait rappelé pourquoi tout le monde la traitait de garce. A cause de ses conneries, il risquait de perdre Chloé. Cruz leva son petit cul tout en restant allongé pour sortir son portefeuille et en sorti un billet de 100 dollars qu'il agita sous le nez de Diane.

- Balance.

Outch. La main de Diane sur son entrejambe lui rappelait pourquoi il s'était éloigné de la slave. Elle savait y faire avec lui pour le rendre dingue. Elle savait même trop y faire et il ne pouvait pas se permettre de la laisser le manipuler.

- Mais je n'ai que ça de court pas vrai ?

Cruz ne pouvait pas s'empêcher de se vanter de la taille de son sexe. Certaines personnes - qui préféraient garder l'anonymat - trouvaient ça charmant. La majorité trouvait ça pénible et se demandait si ce rappel constant était une manière de dissimuler un micro pénis. S'il s'agit de filles plutôt bonne, Cruz leur montrait très vite que ça n'était pas le cas.

- Et elle vaut combien cette carte ? 200 ? 300 dollars ?

Alors que Cruz retrouvait bizarrement la mémoire, puisqu'il sous-entendait que la jeune norvégienne connaissait déjà la taille de son sexe, la jolie blonde adressa un clin d'oeil au jeune homme... Et oui, elle était douée pour rappeler certaines choses... surtout quand elles sont inoubliables. Pas que Diane soit vantarde comme ce pauvre Cruz, juste qu'elle avait un peu plus d'expérience que la majorité des gamines de Degrassi, toutes très chastes et croyant au grand amour. Les pauvres. Grimpant à califourchon sur les genous de Cruz (ouuuh la coquine !) Diane manqua s'étouffer alors que le jeune Preston pensait bêtement que cette fameuse carte avait un prix. La méga blague !!

Je pense qu'il n'est pas utile de parler fric pour le moment.

Attrapant les 100 dollars que Cruz tenait en main, elle les glissa dans son soutien-gorge. C'était une avance...

Alors, tu es partant ? Murmura-t-elle, à quelques centimètres des lèvres du jeune homme, laissant son souffle chaud caresser ses lèvres.

Diane parlait toujours de fric. Cruz avait détecté tout de suite chez elle cette envie de s’en sortir et se besoin de s’enrichir. Même s’ils étaient à l’opposé, il s’était senti proche de cette adolescente pétrie d’ambition qu’il lui rappelait quelque part ses amies So Cool, déterminées et décidées à réussir même s’il fallait pour cela coucher avec le plus offrant.

- Avec toi… toujours.

Cruz laissa courir ses doigts sur le long de la mâchoire de Diane. Cette fille était un appel à la luxure et à la débauche. Il essayait de garder son sang-froid en imaginant Chloé entrer l’appartement mais rien n’arrivait à le convaincre de s’éloigner de la jolie slave.

Cruz ravala son soupir de frustration lorsque Diane s'éloigna. C'était sans doute mieux ainsi même si son entrejambe ne pensait pas la même chose et que même son esprit lui rappelait les moments intenses qu'il avait vécu avec Diane.

- Et un cuni et un mars aussi ?

Cruz se mit à rire satisfait de sa blague et aussi parce que la demande de Diane était insensée. Comme son attraction pour elle. Il ne lui verserait pas un centime tant qu'il n'aurait pas la preuve qu'elle pourrait faire lui à nouveau le roi des So Cools. Il avait l'impression ces derniers temps que même son frère à bouclettes était plus populaire que lui. Les rumeurs de sa liaison avec Charlie bruissaient dans les couloirs et le rendait nerveux. Si c'était vrai le nouveau roi des So Cool était alors clairement désigné et la couronne lui passait sous le nez.

- Je te paye une suite pendant 15 jours. Sans résultat, après ce délai je te fous dehors. Bien entendu j'exige que tu sois disponible à tout instant. Je veux donc avoir un accès illimité à ta chambre.

Diane avait un tic. Lorsque quelque chose n'allait pas dans le sens qu'elle souhaitait, sa lèvre supérieure remontait frénétiquement du côté gauche... un peu comme les chiens d'ailleurs. Et même si elle possédait un contrôle complet de sa personne, physiquement et mentalement, elle ne put s'empêcher de grimacer, alors que le jeune homme lui proposait une suite pendant 15 jours seulement. Elle avait oublié à quel point ce petit con de Preston était dur à la négociation, pas que d'ailleurs... Mais bon, elle n'avait pas vraiment le choix, et elle avait suffisamment jouer et mener le jeu pour risquer de tout perdre maintenant en braquant le jeune homme. La jeune norvégienne soupira, et en plus elle allait devoir bosser dans l'urgence... Putain de canadiens...

Ca marche, dit-elle enfin, dans un souffle. Mais j'ai besoin également de liquidité. 1000 dollars devrait faire l'affaire... enfin pour le moment.

La jeune norvégienne s'approcha de Cruz, et déposa un léger baiser à la commissure de ses lèvres. Il était temps qu'elle rejoigne sa suite tout frais payés et avant de quitter Cruz, elle ajouta, dans un perpétuel air de défis...

J'attends donc impatiement ta prochaine visite... histoire qu'on parle un peu plus sérieusement de cette histoire de Mars et de cuni...

Cruz leva les yeux vers Diane qui venait de l'embrasser. Il se redressa et fouilla dans son portefeuille griffée à la recherche des précieux billets quémandés. Il n'en trouva que cinq.

- 500 dollars. C'est tout ce que j'ai.

Cruz afficha un sourire faux et coulant d'hypocrisie. Bien sûr il pouvait se rendre à la banque, lui faire un chèque mais il était pas question qu'il débourse autant alors qu'il n'avait pas la moindre preuve de ce que Diane avançait. Mais la perspective de la savoir à sa disposition dans un hôtel de luxe et dans un motel crasseux de la ville pendant 15 jours l'excitait beaucoup. Il lui tendit les billets attendant qu'elle les accepte. Ce qu'elle ne manquerait assurément pas de faire.

- C'est un plaisir de faire affaire avec toi.