Rencontre avec la blonde qui déchaine les passions [Chloé ^^]

Edgar Shawell demanda à son chauffeur de garer l'énorme berline noire qui les transportait à quelques pas du lycée. Son attachée de presse lui tendit la pochette qui contenait les centaines de clichés qui avait été pris par son détective privé. Le visage de Chloé Kennedy s'étalaient sur chacun des clichés, sous différents angles, de dos, de face, sur le côté... Elle marchait l'air de rien, sans se douter qu'on la mitraillait pour le compte qu'un politicien véreux. Cette petite traînée serait le sacrifice ultime. La biche qu'il offrait à sa déesse, à sa Bethany pour lui prouver son amour et son engagement. Il ne craignait pas les conséquences de ce geste. Le sang qui sera versé lui permettrait de gagner de le cœur de Beth et d'humidifier son entrecuisse pour qu'il puisse y planter son bâton d'amour. Une fois la porte ouverte, Edgar resserra le nœud de sa cravate et entra dans le lycée. Il demanda à la secrétaire d'aller lui chercher Chloé. Son influence lui permettait d'obtenir ce genre de privilège sans que personne ne s'en offusque. Chloé arriva, étonnée par cette convocation qui l'avait fait sortir en plein cours.

- Mademoiselle Kennedy ? demanda Edgar en sachant pertinemment que c'était elle. Edgar Shawell. embraya t'il aussitôt. Je suis l'oncle de Cruz et Ugo.

Il lui serra la main avec fermeté, secouant un peu le petit gabarit blond. Il adorait sentir sa pleine puissance face à des minuscules corps. Pourtant la jeunesse de Chloé ne l'attirait pas. Une femme mûre et belle l'attendait dans sa couche. Les belles boucles blondes de l'adolescente et son visage d'angelot ne le faisait pas bander. Elle était en plus bien trop maigre. D'après les informations que son équipe avait récolté sur elle, elle était l'une des nouvelles petites amies de son neveu qui n'aimaient décidément que les femmes qui n'avaient que la peau sur les os. Il avait scrupuleusement étudié son emploi du temps et ses habitudes. Il l'avait fait suivre et avait même installé des micros dans la maison qu'elle occupait illégalement. Edgar avait aussi des dossiers sur tous ses clients et sur ses fournisseurs. Avec les informations qu'il possédait, il pouvait même ouvrir un compte Facebook au nom de Kennedy. Il continua de détailler Chloé de son air sévère et intransigeant d'homme politique qu'on ne pouvait pas avoir à coup de sourires et de jambes écartées.

Avachie sur sa chaise, rêvassant, le regard se perdant au travers de la fenêtre de la classe, Chloé pensait à tout autre chose qu'au cours auquel elle était censée assister. Elle était présente physiquement certes, mais était bien loin d'être attentive. Sa feuille demeurait vierge, son bouquin était fermé, et elle était carrément ailleurs. C'est en entendant son prénom, comme dans un écho, qu'elle reprit pieds dans la réalité. Son professeur se tenait devant elle, les bras croisés, et désignait la porte de sortie. Quoi ? Il la mettait dehors ? Il la virait de cours ? Elle releva le regard, et aperçu alors la secrétaire du lycée...

« On vous demande mademoiselle Kennedy... »

Oh ? Silencieuse, elle se releva, sous le regards curieux des autres élèves. Quoi ?! Ils voulaient sa photo peut-être ?! Très vite elle rassembla ses affaires, ne souhaitant pas revenir pour la fin de ce cours ennuyeux, et finit par quitter sa salle pour suivre la secrétaire. Elle n'osa pas questionner l'employée, imaginant de suite que le proviseur désirait la voir, pour X raisons. Sauf qu'elle fut surprise de voir la secrétaire l'abandonner face à quelqu'un d'autre, qui se présentait comme l'oncle des fils Preston. Wow... Elle sentit son sang ne faire qu'un tour, les battements de son coeur s'emballant. Elle avait du mal avec cette famille de dégénérés, le courant ne passait pas tellement. Particulièrement avec les adultes. Qu'on vienne la chercher en cours, pour un Preston, n'annonçait rien de très bon pour elle. Elle lui serra la main, s'efforçant d'afficher un air neutre, alors qu'un tas de questions envahissaient son esprit.

« Bonjour... »

Chloé le fixa, sérieuse, et finit par froncer doucement les sourcils. Lutter pour cacher ses interrogations était bien trop difficile. Il fallait qu'elle sache ce qu'il lui voulait. C'était quoi ce gros délire ?!

« Vous vouliez me voir ? A quel sujet ? »

C'était franc... Elle ne le connaissait pas et voulait savoir ce qui allait l'attendre. Entre les derniers évènements, les menaces de Beth, et tout le reste, elle avait de quoi virer parano la petite Kennedy. Elle se voulait méfiante, fixant Edgar d'un mauvais oeil... C'était trop étrange qu'on la demande elle, surtout ce gars qu'elle n'avait jamais rencontré auparavant. Allez, il lui voulait quoi le vieux ?!

Edgar s'était attendu à ce qu'elle tremble devant lui ou, au moins à ce qu'elle réprime sa peur, les yeux écarquillés et la lèvre inférieure mordillée. Chloé ne répondait pas à ses envies de sadique mais ça ne le frustrait pas encore. Il avait encore d'autres atouts dans sa manche et savait que bientôt il pourrait se délecter de la vision de son visage - de femelle futile - tordu par la douleur. Elle lui rendait son regard sévère par un de petite fille effrontée qui le faisait sourire. Il notait déjà deux choses chez elle qui avait dû irriter Bethany et sa liste ne comprenait encore aucun défaut physique de la cible. Il ne devait pas humaniser Chloé, la buter serait ainsi plus facile. L'homme politique poussa un léger soupir comme si passer tout de suite à l'essentiel le contrariait. Edgar avait répété son plan et son excuse à sa venue ici depuis plusieurs heures et avait hâte de mettre le tout en place. La partie la plus exaltante de la chasse c'était la mise en place d'une tactique d'approche, pour encercler et capturer la proie. Une main posée sur le bureau en noyer de la secrétaire/gardienne qui s'était éclipsée, Edgar prit la parole ses yeux de fouine cherchant à s'incruster dans l'esprit de Chloé pour hanter ensuite toutes ses nuits.

- C'est à propos d'une bague que vous aurez offert mon neveu Ugo. Elle m'appartient et je voudrais la récupérer.

Edgar avait appris l'existence de ce bijou par les équipes qui suivaient Chloé en permanence. Même si la jeune fille ne le portait plus à l'heure actuelle, ça ne signifiait pas qu'elle ne l'avait plus en sa possession. Si Chloé avait l'affront de lui rétorquer qu'ils l'avaient acheté sa bague, il lui répondrait que c'était avec de l'argent qu'Ugo lui avait volé. Edgar était un habile menteur et avait déjà 42 réponses de prêtes pour contrer celle de la jeune fille. Cette bague n'avait aucune importance pour la suite de son travail. Elle lui permettait juste de ferrer son poisson comme on disait dans le jargon de la pêche. Un coup d'oeil sur les vêtements de l'adolescente lui indiqua que cette dernière s'habillait dans les friperies et qu'elle avait sans doute un casier judiciaire. Elle ne voudrait sûrement pas être trainée devant les tribunaux pour recel. Même si, Chloé se pensait sûrement innocente et hors de cette histoire.

- Vous l'avez ?

Chloé prenait vraiment sur elle pour ne pas se barrer en courant. Elle s'efforçait d'afficher cet air neutre, feintant l'indifférence et la décontraction, alors qu'en réalité c'était bien loin d'être son cas. C'était un peu la panique à bord, se demandant ce qu'il pouvait bien lui vouloir. A présent, prononcer le nom des Preston devant elle revenait à déclencher une véritable bombe à retardement. Au fil d'une quelconque conversation les concernant, elle se sentait partir, croître un sentiment de colère, une déception, un manque... Alors se trouver face à l'oncle des deux frangins relevait du vrai challenge pour elle. Elle ne le connaissait pas, et devinait donc que ça n'aurait sûrement rien d'une visite de courtoisie. Elle allait sans doute passer un sale quart d'heure. Bichette, si elle savait...

Une bague ? Quelle bague ? Celle des fiançailles ? Mais il délirait plein tube le tonton ! Ils avaient quitté Degrassi sur un coup de tête, sans rien organisé, et Ugo n'aurait jamais eu dans l'idée de piquer une bague avant son départ, tout ça pour l'offrir à la blondinette un peu plus tard. Il n'aurait pas monter tout ce plan à l'avance, ne pouvant pas deviner ce qui allait se passer. Ugo n'était pas devin, et même s'il l'avait été, il n'aurait pas pu deviner une telle alliance entre eux... Alliance qui d'ailleurs se soldait par un pathétique échec. De quoi lui en donner de nouveau la nausée tant elle se détestait et se maudissait d'avoir été si stupide et naïve.

« Une bague ? Vous me demandez ma bague de fiançailles là ? Vous êtes sérieux ? »

Elle fronça légèrement les sourcils, quelque peu surprise. Il faisait quoi là ? D'où il venait la chercher en cours pour lui demander cette satanée bague à la con ?! Ce bijou qui représentait tout et rien à la fois, celui qu'elle ne portait plus, sous peine de sentir des larmes salées lui brûler les yeux.

« Si je vous dis que je ne l'ai pas... ? »

Boum, il la plombe. Non ? C'est pas ça ? Presque. De toute façon elle savait bien qu'elle devait s'attendre à tout avec cette famille de cinglés. Devenue complètement parano' depuis les dernières menaces de Beth, elle se méfiait de tout le monde, et encore plus des proches de cette timbrée.

« Qu'a-t-elle de particulier cette bague ? Vous avez du fric à ne plus savoir quoi faire, ça ne doit pas faire de trou dans votre porte feuille... »

Pas faux. Il la voulait simplement par fierté ? Du genre « Moi, on ne pigeonne pas ! » ? Il ne fallait pas qu'une fille comme elle garde un tel bijou ? Ugo lui avait peut-être demandé de la récupérer à sa place... Un tas de questions ne cessaient de se bousculer dans sa petite tête blonde. Malgré tous les maux que représentait le bijou, elle n'était pas prête à le lui céder.

Quel langage atroce. Le son de la voix héritait les oreilles nobles d'Egar qui ne put réprimer une légère grimace d'horreur. Ce là et ce "Vous êtes sérieux" étaient à son sens des ignominies prononcées par une roturière désespérée à l'idée de perdre son unique bien de valeur et qui ne lui appartenait même pas. Edgar eut un rapide coup d'œil pour ses mains et y décela immédiatement l'absence de manucure. Une souillon. Son cher neveu et futur beau-fils avait voulu épouser une Cendrillon des temps modernes, sauf que l'héroïne des contes de fées avait tout de même un pedigree et une marraine-fée à mettre dans sa dot. Pour Chloé les choses étaient beaucoup moins reluisante, elle avait le corps sec de ceux souffrent de la main et les traits émaciés propre aux consommateurs de crack. Il réalisait pourquoi sa très chère Bethany lui avait demandé de faire le grand nettoyage et d'aider la gueuse à faire le grand saut, rendant ainsi à la réputation des Preston son éclat d'avant.

- Vous vous bercez d'illusions très chère. Vous n'êtes plus la fiancée d'Ugo. Mon neveu a récemment réalisé son erreur est en couple aujourd'hui, avec une jeune fille digne de son nom qui déjeune d'ailleurs actuellement avec sa mère Beth Preston. Vous as t'-il jamais présenté à elle ? Je veux dire officiellement ?

Edgar répondit lui-même à sa question, laissant à peine le temps à Chloé de respirer et même de digérer les différentes nouvelles qu'il venait de lui fournir.

- Non ? Etrange. C'est pourtant bien ce qu'on fait avec sa fiancée. On la présente à sa famille. Il l'avait fait avec Selena et le fait aujourd'hui avec Charlie. Vous deviez avoir bien peu d'importance à ses yeux, mademoiselle. Vous ne pensez pas comme moi ?

Edgar avait parlé d'un ton presque paternel. Il ne voulait pas l'effrayer. Pas encore. Elle aurait tout le temps de l'être lorsqu'elle serait à l'agonie, couinant comme un animal blessé, les yeux écarquillés, la bave gouttant sur sa poitrine et ses avant-bras. Edgar savait que la bague était toujours en sa possession s'il s'en fiait à ses sources qui avait pisté le gibier depuis une dizaine de jours à travers Degrassi et Toronto. Un petit oiseau migrateur. Il ne s'était pas attendu à ce qu'elle soit aussi bavarde et revêche. A sa place, en voyant l'éclat de folie briller dans ses prunelles noires, beaucoup n'aurait pas hésité une seconde avant de rendre le bijou. A croire que sa blondeur n'était pas seulement démoniaque mais la condamnait aussi à la stupidité comme le disait les préjugés sur les femelles à la crinière d'or. Son pseudo courage n'était pas héroïque, non c'était simplement de la bêtise. Un défaut exclusivement féminin et souvent présent chez les personnes sans fortune.

- Lorsque Ugo s'est marié avec Selena, je lui ai offert une certaine somme d'argent qu'il devait me restituer - et c'est écrit noir sur blanc - si leur union s'achevait avant trois ans il alors me la rembourser. Ugo m'a déjà rendu une partie et l'autre est à priori à votre doigt si j'en crois ses propos. Vous voyez, cette bague m'appartient mademoiselle Kennedy.

Edgar eut un léger sourire qui le rendit légèrement plus sympathique avant que l'ombre diabolique qui furetait sur ses traits virils et puissants, reprit sa place. Il ne quittait toujours pas Chloé des yeux, tout comme les deux hommes qui assurait sa sécurité dans son dos et qui venait d'arriver, l'air mauvais, leurs énormes bras croisés sur leurs torses musclés. D'une voix cette fois-ci nettement moins autoritaire que celle utilisé pour l'explication, le corps vigoureux d'Egard se rapprocha de quelques pas de celui sans consistance de cette femelle désargentée.

- Puis-je au moins revoir mon bien, pour en juger sa qualité et son prix actuel ? L'évaluation sera faites devant vous par cet homme - un homme trapu, d'un certain âge mais à la figure bienveillante se fit un chemin jusqu'à Chloé et Edgar - un joailler et donc expert en la matière. Il déterminera le coût de la bague que vous me rembourserez si vous voulez toujours la garder en souvenir du temps où vous étiez convoitée par un adolescent visiblement perturbé.

Chloé avait conscience qu'elle n'était plus la fiancée d'Ugo, simplement car avec les derniers évènements qui s'étaient produits, elle-même se l'interdisait. Cette bague, elle ne la méritait même pas, car elle symbolisait en quelque sorte leur alliance, la confiance qu'ils avaient pu s'accorder, et ce qu'elle avait en somme fichu en l'air en un baiser et plus encore. Cependant la bague demeurait ce qu'elle était, et elle ne voyait pas ce qui l'obligeait à la lui céder. A lui. C'était à Ugo qu'elle devait la rendre, et non à cet homme. C'était en face de l'adolescent qu'elle devait se retrouver pour se délester du bijou ; elle devait l'entendre le lui demander... Quoiqu'il devait être occupé ailleurs, d'après ce que lui apprenait Edgar. Chloé demeurait silencieuse, encaissant le moindre de ses mots et ne cherchant même pas à répliquer. A quoi bon ? Elle n'était qu'une petite dealeuse, sans la moindre prétention, hormis celle d'avoir une grande gueule. Cette fois-ci elle allait la garder fermer, car peut-être que cela jouerait en sa faveur. Il ne lui restait que cet espoir face à la famille de déjantés qu'étaient les Preston. Quand le prénom de Charlie s'échappa d'entre ses lèvres, Chloé ne pu cacher sa surprise. Ugo s'était fiancé à cette fille ?! Wow... C'était carrément bizarre ! Bien que de ce côté là la palme d'or revenait à son aîné et sa maman trop aimante pour le coup. Yeurk ! Le tonton aussi donnait dans les plans tordus et relations foireuses ? Réflexion faite, Chloé ne voulait même pas le savoir !

« Ce que je pense n'a pas d'importance... »

Et en tant que Preston il serait un des premiers à approuver ce qu'elle disait, à la rabaisser et lui rappeler qui elle était. Et comme pour les autres, elle ferait mine de s'en moquer, et passerait à autre chose. Un simple regard de Beth avait suffit à lui coller une saleté d'étiquette sur le coin de la tête, et la venue d'Edgar ne devait pas être simplement pour récupérer cette fichue bague. Oh non, ça devait être signé Maman Preston en personne !

Edgar lui expliqua finalement qu'Ugo était en quelque sorte endetté ; et que cette bague lui revenait donc de droit, faisant partie de la coquette somme qu'il avait versé à son neveu. Soit, Chloé ne voulait pas en entendre plus, de toute façon elle n'en avait plus la force, ni même le courage. Elle lança un regard en direction du joailler, puis le reporta sur Edgar. Elle tira sur sa chaine, d'un coup sec, brisant cette dernière sans le moindre remord. Elle portait toujours l'anneau, et elle le tendit bien vite à l'expert.

« Tenez. Je n'ai pas besoin de souvenirs, et encore moins de ce truc...

D'un simple mouvement, elle céda le bijou et ajusta la bretelle de son sac sur son épaule, passant une main dans ses boucles blondes.

Maintenant que vous avez récupéré ce qui vous appartenait, nous n'avons plus rien à nous dire. J'ai été ravie de vous rencontrer... »

lança-t-elle le plus hypocritement du monde. Elle leur adressa un signe de tête et tourna la talon, souhaitant fuir ce bureau au plus vite.

Edgar laissa le joailler récupérer le bijou qui pendait au bout d'une misérable chaine cassée. Il eut un petit sourire hautement satisfait en s'imaginant qu'il avait peut-être anéanti les rêves de Cosette et qu'elle était désemparée. La douleur des autres était son oxygène et Chloé venait de lui offrir aujourd'hui une sacrée bouffée d'air frais. Son staff attendit son ordre silencieux pour s'en aller et qui arriva quelques secondes après. Edgar s'engouffra dans sa berline pour se rendre au cabinet d'avocats et régler ses dernières affaires. Le détective privé engagé par ses soins, le tenait au courant de tous les déplacements de Chloé. Il quitta son bureau vers quinze heures pour être présent lorsqu'elle quitterait le lycée. Calfeutré dans son véhicule il guettait la sortie de l'élève et leva la main pour indiquer à son chauffeur qu'il devait démarrer et la suivre :

- Allez y.

Edgar fit remonter les fenêtre teintées du véhicule. La voiture qui le suivait déboita pour le dépasser. Il l'observa rouler à vive allure pour finalement percuter la jolie blonde qui marchait tranquillement sur le trottoir. Edgar eut un soupir de satisfaction lorsque son corps léger s'éleva dans les airs avant de s'écraser sur le sol. Il serra la bague qu'il tenait dans sa paume avant de quitter les lieux sans se retourner. Bien entendu tout cela n'était qu'un rêve de la part d'Edgar. La renverser serait bien trop risqué - quoique très agréable - par contre percuter de plein fouet l'épave qui lui servait de voiture était bien plus intelligent. La voiture de son complice embouti donc la voiture de l'adolescente qui n'était plus que de la tôle alors que l'autre avait l'avant à peine froissé. Edgar décida de jouer les bons samaritains qui passaient par là et qui venait offrir son aide. Il descendit de sa voiture en faisant mine de jauger les dégâts. Il se rendit compte qu'elle avait la lèvre ouverte et il lui tendit un mouchoir en tissu monogrammé.

- Est ce que vous allez bien Mademoiselle Kennedy ?

Edgar dégagea l'une de ses mèches blondes bouclées de son visage pour découvrir une égratignure qui lui barrait aussi la joue. Il grimaça en contemplant la blessure avant d'avancer le doigt vers la coupure ensanglantée.

- Venez avec moi dans ma voiture, je vais vous conduire à l'hôpital, mon assistante s'occupera... de votre véhicule.

[J'opte pour un gros choc ! ^^]

Chloé n'en avait plus rien à faire. Après tout, que pouvait bien représenter ce bijou ? Rien... Alors pourquoi le garder autour du coup ? Par habitude... La blondinette se faisait ainsi les questions et les réponses dans sa petite tête, en arpentant les couloirs d'un pas pressé. En réalité elle avait les nerfs. Elle ne parvenait pas à l'expliquer, mais un mélange de trouille et de regrets s'était emparé d'elle, à l'instant même où elle avait quitté la pièce. Une frayeur grandissante, ne cessant de se demander ce qui l'avait réellement amener ici. Car Chloé en était sûr, cet homme ne s'était pas déplacé pour une simple bague. Pas en personne. Elle finit par retourner en cours, se forçant à rester éveiller. Quoique... Dormir l'aurait empêcher de réfléchir. La journée s'acheva bien vite, à son plus grand soulagement. Il était 15 heures certes, pour beaucoup ça ne faisait que commencer, pour elle c'était la fin. Elle était morte de fatigue, ses neurones étaient en véritable surchauffe à force de tourner et retourner ces interrogations dans son esprit déjà bien embrumé. Elle se rendit jusqu'à sa voiture, tout en se grillant une cigarette, comme elle en avait l'habitude. Le trajet était quotidien, elle le faisait machinalement. Elle tourna la donc la clé de contact et s'engagea, en direction de la maison. Elle s'étonnait d'ailleurs d'y passer tant de temps ces derniers jours, voir même semaines ; elle qui était d'ordinaire toujours en vadrouille. Son attention, pour sa part, n'était pas spécialement au rendez-vous malheureusement. Elle ne la vit pas arriver... C'était trop tard.

Le choc fut pour le moins violent, et tout sembla se voiler en l'espace de quelques secondes. Une voiture venait d'emboutir la sienne, et Chloé n'avait pas eu le temps de dévier. Elle avait été quelque peu projetée sur le côté ; la voiture enfonçant sa portière. Par chance, sa jambe gauche n'avait pas été faite prisonnière de la tôle. Quelques éclats de verres étaient venus abimer son visage, ainsi que ses mains. Elle était vaseuse, complètement sonnée et sa tête la faisait terriblement souffrir. Une désagréable envie de vomir, comme prise de nausées, ne cessait de croître. Doucement, elle tenta de bouger, mais se stoppa immédiatement dès lors qu'une douleur sans nom se fit sentir, lui arrachant un gémissement. Ses côtes... Elle avait mal à la poitrine, ayant l'impression que cette dernière était comprimée. Elle étouffait. Elle entendit une voix, et tourna la tête pour voir qui s'adressait à elle. Quand elle reconnu Edgar, après de longues secondes de silence, la peur se fit à nouveau sentir. Ca n'était pas un hasard, c'était impossible.

« Dégagez... »

lâcha-t-elle dans un murmure, préférant souffrir dans les restes de sa voiture que de suivre ce taré. Est-ce qu'elle allait bien ? Oui, oui, la grande forme ! Elle allait d'ailleurs sortir de la voiture et rentrer chez elle en trottinant. Un petit footing était de mise non ? Mais il était débile ?! Il venait de lui tendre un mouchoir, et lui proposait son aide. La blondinette ferma les yeux, et grimaça en sentant son doigt se poser sur sa joue ensanglantée. Elle ne voulait pas de son aide. Surtout pas de la sienne. Qui sait de quoi il était capable ? Il allait la conduire au cimetière oui, et non à l'hôpital. Elle n'avait pas la force de s'y opposer, trop déboussolée pour décrocher le moindre mot. Il aida la poupée de chiffon qu'elle était devenue à sortir de l'habitacle de la voiture. Elle se laissait faire, incapable du contraire.

Les jambes de Chloé se dérobèrent sous elles et il la souleva dans ses bras puissants. Il eut un petit sourire sardonique à l'intention de l'un des gardes du corps qui assurait sa sécurité. Les femelles étaient si faibles, un simple - gros - choc et elle était déjà à sa merci. Bethany avait heureusement plus de caractère que ses femelles couineuses qui ne parvenaient pas à résister aux plans génialement diaboliques d'Edgar Shawell. Edgar avait bien envie de souiller le visage faussement angélique de la jeune femme, de la catin de Babylone de son jus fertile. Pour lui, elle était un animal, une chienne qui avait trop aboyé et importuné les oreilles de sa future épouse, ce qui justifiait totalement sa future mise à mort. L'assistante d'Edgar eut presque un regard de pitié vers l'adolescente à moitié comateuse qu'il transportait vers sa berline noire qui ressemblait désormais à un corbillard. Elle tenta de s'interposer en lui barrant la route, silencieuse, les yeux humides comme une parfaite petite femme. Edgar lui jeta à peine un regard et ses doigts pressèrent plus fort les cuisses de mouche de Chloé, laissant l'empreinte rouge de ses doigts tandis que sa secrétaire tombait en sanglotant sur le sol. Ah les femmes. Edgar avait du mal à croire que ses créature sans courage avait été crée à partir de l'une des côtes d'un homme.

- Ne vous en faîtes pas Mademoiselle Kennedy. Tout vas bien. Je m'occupe de tout. dit Edgar d'une voix rauque et presque enjouée ce qui tranchait complètement avec l'attitude de sa servante en larmes sur le goudron et qui se faisait sévérement relever par ses gardes dès que Chloé et lui furent dans la voiture.

Edgar allongea Chloé sur la banquette en cuir gris de vachette. Le corps de l'adolescente offrit peu de résistance lorsqu'il passa sa main couverte d'une compresse stérile sur sa joue ensanglantée. Il sortit plusieurs petits cachets colorés d'ecstasy - la drogue que la dealeuse vendait le plus - et prit une bouteille de vodka dans le mini-bar de la voiture. Edgar souleva le corps de Chloé, elle lui faisait penser à une poupée de chiffon. Elle était comme les autres, totalement à sa merci. La voiture démarra en trombe et les portes se verrouillèrent laissant aucune chance à Chloé d'échapper à son funeste destin. Edgar déboutonna le chemisier de l'adolescente dévoilant le soutien gorge qu'elle portait et son ventre plat et dorée. Son doigt effleura sa peau avant de faire le tour de son nombril. L'un des gardes du corps l'observait avec un sourire malsain qui indiquait qu'il rêvait aussi de participer à la fête. La bosse dans son pantalon était assez équivoque et Edgar l'observa d'un œil goguenard.

- Elle te fait envie la brindille ? Je te la donnerais tu sais bien mais notre mission est très claire. On ne doit pas déplacer un seul de ses cheveux. Donc pas de sexe Big Côme.

Edgar se mit à rire en voyant le visage de l'agent de sécurité se décomposer et un peu de bave au coin de ses lèvres. Edgar secoua un peu Chloé qui paraissait reprendre conscience il l'aida à se redresser.

- Mademoiselle Kennedy, nous pensions vous avoir perdu. L'hôpital est au coin de la rue, nous allons vous déposer dans quelques minutes. Avant prenez un petit quelque chose pour tenir le coup.

Il appuya sur la mâchoire de l'adolescente pour qu'elle entrouvre les lèvres avant qu'il y dépose deux cachets et une bonne rasade d'alcool.

[Chloé agonisante, ça donne des posts pourris... --"]

Sa tête lui faisait terriblement mal, ainsi que tout le reste de son petit corps. Véritablement choquée, ses jambes ne pouvaient plus la soutenir, sa cage thoracique semblait à présent trop petite pour laisser ses poumons s'emplir librement d'air, et elle avait à présent des vertiges. Elle ne sentait plus que cette lancinante douleur la traversait de part en part, se déconnectant totalement de la réalité. Il y avait du mouvement autour d'elle, mais la blondinette était incapable de distingué précisément de quoi il s'agissait. Elle avait perçu la présence d'Edgar, le reconnaissant avant de se sentir ainsi défaillir. A présent, c'était le trou noir. Elle entendait des voix, quelques mots s'accentuant plus que d'autres, mais rien ne pouvait réellement la garder consciente. On tentait apparemment de la rassurer, mais cela ne servait à rien. Elle luttait contre ses maux, cherchait à les effacer, si ce n'est les amoindrir puisqu'il semblait impossible de la stopper ; et de ce fait elle ne prenait même plus la peine de s'en faire, d'avoir peur. Vraie poupée de chiffon dans les bras d'Edgar, Chloé était vulnérable, fragile et à sa merci.

La vue brouillée, elle ne voyait pas où on l'emmenait, et la naïveté que cet homme puisse être assez bon pour l'emmener à l'hôpital s'était comme évaporée. Elle pouvait aussi bien mourir sur la banquette arrière de sa voiture, qu'il n'en serait pas dérangé. Elle tenta d'ouvrir les yeux, doucement, mais finit par grimacer de douleur, et de se laisser à nouveau aller dans la pénombre de l'inconscience. Le choc avait sans doute été plus violent qu'il n'en avait parut. Sa ceinture de sécurité, sûrement mal positionnée, avait fait plus de dégâts que l'aurait voulu son usage, compressant sa poitrine. Elle avait à présent du mal à respirer correctement, calmement... L'adolescente s'efforçait de garder un pied dans la réalité, et quand Edgar la secoua légèrement pour la réveiller, sa douleur la rappela à l'ordre, et elle ne pu que répliquer en gémissant doucement. Il lui annonçait qu'ils étaient proches de l'hôpital. Puis il lui fit avaler on ne sait trop quoi, contre son gré, lui ouvrant la bouche et la forçant à boire ce qui semblait être de la vodka. L'alcool lui brûla le gosier, ce mélangeant au goût métallique du sang qui s'échappait de sa lèvre fendue. Elle toussota, se sentant encore plus mal, et alors que la voiture se stoppait, que l'on ouvrait la portière pour la faire sortir de l'habitacle, elle ferma à nouveau les yeux, suppliant presque à mi-mots que l'on stoppe ce mal qui la rongeait doucement.

[J'aime bien moi ^^ Bon qui va venir sauver la jolie demoiselle en détresse ? Cruz, Ugo ? Wayne ? Dieu ? Personne ?]

Edgar ordonna qu'on aide la jeune femme à s'extraire de l'habitacle de l'automobile. Elle chancelait et n'était pas capable de se tenir droite sans aide. Il observa ses petis doigts abimés par l'accident avec un sourire en coin. Il l'attrapa par les cheveux pour coller un cachet surdosé entre ses dents tandis que Big Côme faisait couler de la vodka dans sa bouche. Le liquide transparent et odorant coulait sur le menton de la jeune fille qui ne pouvait pas avaler une si grande quantité. Il trempa son soutien-gorge et son chemisier défait. Elle avait l'air d'une parfaite soularde personne ne s'étonnerait d'apprendre le décès de Chloé Kennedy, la bad circle camée. L'alcool semblait faire souffrir l'adolescente puisqu'une partie coulait sur les plaies ouvertes de ses lèvres et de sa joue. En voyant Chloé manquer de s'écrouler, Edgar éclata de rire avant de poser une main fraiche sur le front de l'adolescente.

- Doucement, doucement, Mademoiselle Kennedy. Vous n'allez pas vomir partout, n'est ce pas ?

Les bras de Big Côme soulevèrent le corps frêle pour le charger sur son épaule. Edgar préférait rester à l'intérieur pendant qu'il se chargeait de la dealeuse. L'embruement dû à l'alcool l'empêcherait d'hurler. Edgar le regrettait beaucoup. Il aimait tant les cris de douleurs de ses ennemis mais ce plaisir lui était ôté pour des raisons évidentes. Il ne devait pas être lié à la mort de la jeune femme d'aucune façon. Son attachée de presse risquait d'ailleurs de craquer et il avait l'intention d'utiliser les moyens de pression à sa disposition pour qu'elle la boucle. Big Côme s'enfonça dans le terrain vague avec Chloé inconsciente tandis que son ordre garde refermait la porte sur lui avant de démarrer. Il n'eut même pas un regard ou une pensée pour l'adolescente qu'il venait de mettre à mort. Il murmura simplement pour lui-même :

- Bon voyage mademoiselle Kennedy.

Big Côme, le garde du corps de cent cinquante kilos, se déplaçait rapidement malgré son poids. Il avait suivit l'entrainement anglais et israélien des forces spéciales des deux pays. Il était aux services d'Edgar depuis des années et n'avait jamais répondu aux offres parfois alléchantes de ses victimes, prêtes à tout pour échapper à leur funeste destin. Certains lui avait promis de recouvrir son corps massif d'or tandis que les femmes offraient leurs corps. Big Côme jeta Chloé derrière d'épineux buissons qui griffèrent la poitrine et les mains déjà ensanglantées de l'adolescente. Il releva la tête de la jeune fille pour verser le reste de la bouteille de vodka dans son gosier. Lorsqu'elle faisait mine de recracher, il couvrait sa main avec sa bouche en profitant pour y mettre deux ou trois cachets suppléméntaires. La poitrine de Chloé se levait et se descendait au rythme maintenant ralenti de sa respiration. Putain qu'elle l'excitait le gros Côme. La petite garce était peut-être maigre mais elle était bien roulée. Il avait envie de coller son énorme sexe entre ses fesses plates et la faire hurler comme la cochonne qu'elle était avant de l'abandonner à la mort. Big Côme saisit l'un des seins de Chloé dans sa main câleuse pendant que l'autre tentait de déboutonner son pantalon pour entrapercevoir son sexe. Il mordit l'un des mamelons de l'adolescente avant de s'arracher, frusté à ce délice. Il laissa le corps presque inanimé et dévêtu de Chloé sur le sol. Pour sa mort elle avait le choix : overdose, des suites de ses blessures ou d'hypotermie. La nuit tombait vite à Degrassi et les températures chutaient rapidement. Big Côme la recouvrit de branchages et d'un peu de terre sans faire attention à savoir si ça lui tombait dans la bouche et dans le nez. Le garde du corps s'éloigna ensuite pour retrouver son patron et lui annoncer que dans un jour ou deux les chiens urineraient et se délecteraient de la chair moisie de la jeune fille.

Hj : J'aurais bien dit personne mais Cruz va se dévouer (a) enfin si on peut encore la sauver.

[Personne ?! T'es un monstre, elle veut pas de Cruz comme sauveur Chloé ! Tssss ! Tout ça cause de LUI en plus ! Neutral

]

Hj : Je savais qu'elle allait préférer Ugo Evil or Very Mad

Tant pis c'est quand même Cruz qui viendra, elle sera obligée de le remercier ^^

Chloé ne sentait plus ses jambes. Ca n'était plus de la faiblesse, c'était pire que ça ! Elle aurait voulu se débattre, s'échapper et fuir, mais elle en était incapable. La douleur était telle qu'elle ressemblait à une vulgaire pantin entre les mains d'Edgar. Ce taré lui faisait avaler un bon nombre de cachet, la forçant à boire, versant bien trop d'alcool dans sa si petite bouche. La boisson coulait sur ses lèvres et sa peau, venant brûler ses plaies. Elle souffrait, au point de vouloir le hurler, mais aucun son ne s'échappait d'entre ses lèvres. C'était trop éprouvant, trop difficile. Un rire se fit entendre, résonnant dans sa tête comme s'il s'agissait d'un vulgaire écho, celui d'un horrible cauchemar. Elle était fébrile, trempée, à moitié dénudée et elle avait froid. Ses membres s'engourdissaient peu à peu, elle était à deux doigts de s'écrouler sur le sol. Jusqu'à ce que l'armoire à glace qui servait d'homme de main à cet enf*iré d'Edgar ne la soulève, la calant sur son épaule, s'éloignant avec elle...

Inconsciente, elle gardait les yeux clos. Et c'était peut-être bien mieux ainsi. Lorsqu'il la jeta dans ces buissons, ses nouvelles blessures ne la réveillèrent même pas. Elle avait déjà tellement mal, que de nouveaux maux n'avaient aucun effet sur elle. Chloé n'était plus qu'une jolie poupée blonde, abimée et abandonnée. Une poupée de chiffon que l'on allait oublié... On la força à boire à nouveau, lui donnant envie de vomir, lui coupant même la respiration par moment, quand elle tentait de recracher ce poisson qui lui faisait un mal fou. Elle ne bougeait, si bien que ce gros porc aurait pu faire ce qu'il voulait d'elle ; elle aurait été sans défense. Il tenta de la déshabiller, allant jusqu'à la mordre, Chloé poussant le seul cri de douleur et de détresse que lui permettait encore son état plus que pathétique et minable, sa détresse. Elle toussa à nouveau, se prenant de la poussière en plein visage, sa respiration était de plus en plus lente, douloureuse... Allongée sur le sol, elle n'osait plus bouger, craignant qu'il ne s'en prenne de nouveau à elle. Doucement elle ouvrit les yeux, entendant ses pas s'éloigner, s'accrochant à cette réalité quand son corps tout entier la suppliait de sombrer dans les néants de l'inconscience, dans l'espoir de trouver un brin de réconfort, la clé pour soulager ses maux. Des larmes vinrent souiller un peu plus son visage... Des larmes silencieuses, qui roulaient sur ses joues sans même qu'elle ne s'en rende compte.

Hj : Cruz est un héros Rolling Eyes

Cruz avait décidé de faire une surprise à sa nouvelle petite amie Barbie. Il allait lui offrir un peu de cocaïne pour la féliciter et la remercier de tous les efforts qu'elle avait consenti à faire pour lui. Cela faisait presque cinq jours que son petit visage n'était pas apparu défoncé dans les pages du Diam's magasine. Elle commençait à faire oublier sa réputation à la Lindsay Lohan pour devenir une fille un peu plus rangée genre Kim Kardashian. Il était carrément plus fan. Cruz cherchait donc le meilleur des dealers pour offrir le meilleur à sa princesse. Celui-ci aimait se terrer dans les coins sombres du terrain vague. Il craignait les descentes de police et seules les personnes bien informées - comme Cruz - était au courant de sa présence. Armé d'une lampe torche puisque la nuit était tombée sur Degrassi, il cherchait à tatillon son homme lorsqu'il tomba sur une chose blanche et immobile. Curieux, Cruz secoua d'abord la "chose" avec le pied avant de s'en rendre compte que cette chose était un être vivant. Il s'agenouilla avec précaution près d'elle, son coeur battait la chamade. Cruz débarrassa la chose des branches et la terre mouillée qui la couvrait. Un sein lui apparut puis une peau qu'il connaissait que trop bien. Merde, lâcha t'il entre ses dents serrés avant de réaliser avec horreur que la chose était Kennedy. Sa Kennedy. Il s'approcha de son nez pour tenter d'y sentir un souffle s'échapper et frôler sa joue. Il tenta de prendre le pouls de Chloé comme il l'avait vu faire à la télévision. Cruz hurla à l'aide avant de se tourner vers l'adolescente en couvrant son visage de baisers.

- Chloé ! Chloé ! Chloé !

C'était complètement ridicule de prononcer son prénom comme ça plusieurs fois, comme s'il craignait qu'elle ne l'oublie. Il releva Chloé et posa le dos de l'adolescente contre son buste pour l'aider à se tenir droite. Il dégagea les mèches sales qui encadraient son visage blessé. Elle était affreusement pâle, il craignait de la perdre et cette seule pensée suffisait à faire lui faire monter les larmes aux yeux. Merde, il voulait pas qu'elle meurt même s'il l'avait pensé et désirer très fort des tas de fois. C'était sa Kennedy merde, si quelqu'un devait la tuer c'était lui et pas un autre, ou elle-même. Parce que maintenant qu'il sentait son haleine il réalisait qu'en réalité c'était peut-être un simple accident. Chloé jouissait d'une mauvaise réputation. Elle trainait avec William, Elijah et surtout était connue pour dealer. Elle passait ses soirées au terrain vague avec des gens louches. Elle-même n'était pas une enfant de chœur malgré l'illusion donnée par ses traits doux et ses cheveux blonds et ondulés. Cruz tapota doucement sur sa joue pour qu'elle reprenne connaissance avant de prendre le téléphone portable dans sa poche. Il ne resterait presque plus de batterie ce qui le fit jurer. Putain il était même pas foutu de recharger son téléphone. A cause de ce détail stupide, Kennedy allait peut-être mourir.

- Tiens bon, je t'en pries. Tiens bon. [i]marmonna t'il en composant les numéros des urgences.

La voix de l'opératrice se fit entendre et au moment où il allait répondre, son téléphone s'éteignit. Et merde ! De rage Cruz le balança et l'appareil s'écrasa contre un arbre. Il avait l'impression que le corps de Chloé était gelé. Il retira sa veste pour couvrir ses épaules et son dos griffé. Il rangea son sein sorti de son soutien-gorge par l'autre porc. Il la leva ensuite en la tenant par les épaules mais ses mains tremblaient et il était tellement dévoré par l'angoisse que ses jambes avaient dû mal à le porter. Mais Cruz n'avait pas le temps de se consacrer à sa petite personne, le plus important, c'était elle, Chloé. Il fallait qu'elle s'en sorte. Cruz ne voulait pas trainer la belle sur des mètres mais il savait que la route était encore loin et que tout le monde était apparemment trop défoncé pour l'aider, même si c'était pour porter secours à leur fournisseuse. Il prit Chloé dans ses bras pour la porter et commença à avancer sur le terrain boueux.

- Tu pourrais éviter de te mettre dans la merde Kennedy. Surtout que c'est pas à moi de venir te sauver. dit Cruz en parlant à Chloé pour calmer sa propre terreur. Tu me parles plus depuis des jours et c'est moi qui doit venir te sortir du pétrin dans lequel tu t'es encore fourré.

Rencontre avec la blonde qui déchaine les passions [Chloé ^^] Chloaie

Chloé n'aurait su dire combien de temps elle était restée ainsi allongée, tétanisée par la peur et la douleur, le froid engourdissant ses petits membres meurtris. Agonisante. Voilà dans quel état elle se trouvait. Ses larmes ne pouvaient rien pour elle, si bien qu'elles avaient même cessé de rouler sur ses joues salies. La poussière lui collait à la peau, la faisait toussoter, et elle suppliait en silence que quelqu'un l'achève. C'était insupportable, son corps tout entier la faisait souffrir. Elle n'était pas de ces grosses brutes, capable de supporter quelques côtes fêlées et des égratinures à gogo suite à une bagarre dans un pub quelconque ; elle n'était pas de ceux comme Will par exemple, pouvant serrer les dents et faire face à ce qui faisait mal. Fragile, elle se brisait. Ca n'avait rien de comparable à tout ce qu'elle avait connu par le passé. Là, elle se sentait partir, et c'était bien la première fois qu'elle le désirait, ne tenant vraiment plus. Les yeux brillants, mais pourtant démunis de la moindre larmes à présent, elle tentait de rester immobile, de se calmer en attendant désespérément que sa poitrine cesse de se soulever, puisque personne n'allait lui venir en aide ici. Elle ferma doucement les yeux, souhaitant se laisser porter dans son inconscient, s'endormir pour ne peut-être jamais se réveiller. Elle ne pouvait pas lutter ainsi inutilement, et baissait les bras. Jusqu'à ce qu'on la secoue, réveillant sa douleur comme jamais. Elle n'était plus qu'à un fil de sombrer, alors qu'une voix qui ne lui semblait pas inconnue appelait à l'aide, et qu'on s'affairait à prendre son pouls, cherchant à s'assurer qu'elle n'avait pas rendu l'âme.

La simple lampe de poche, bien que non braqué sur elle, l'éblouissait. Elle était restée dans le noir trop longtemps, complètement déboussolée et perdue. Parler s'avérait être impossible, ne serait-ce deviner qui se trouvait sous cette silhouette vague lui demandait des efforts incroyable. La blondinette, pauvre petite chose abandonnée sur le terrain vague, tenta de souffler quelques mots, même s'il ne s'agissait que d'un appel de détresse, mais sa gorge, sa bouche, préalablement brûlées avec la vodka, ne parvenaient pas à libérer le moindre mot. On la releva, lui décrochant alors grimaces et gémissements de douleurs, comme si elle n'avait été qu'un animal agonisant au bord d'une route, s'étant pris une voiture de plein fouet quelques heures auparavant. L'air frais qui d'ordinaire lui aurait fait un bien fou lui glaçait le sang, elle qui avait déjà froid comme jamais, frôlant la crise d'hypothermie. Elle tremblait comme une feuille, alors que ses muscles étaient des plus relâchés, démunis de toute force et énergie. Ainsi appuyée contre Cruz, elle avait envie de se plaindre, de lui demander de l'aide, sa présence semblant complètement inopinée. Elle devait halluciner... Les cachets pris de force n'aidaient en rien la jeune femme à y voir clair, alors que l'alcool lui collait des migraines indescriptibles, qui étaient bien douces en comparaison avec tout ce qu'elle endurait. L'adolescent tenta de la faire revenir à elle, et ce fut avec difficulté qu'elle chercha à se raccrocher à cette dure réalité. Son esprit embrumé faisait barrage à tout élan de conscience. Trop d'alcool, de drogue, de maux... Elle ne tenait plus, contrairement à ce que lui demandait Cruz. Cela faisait déjà un moment qu'elle s'efforçait de tenir une respiration régulière, quand l'espoir de s'en sortir se dissipait doucement. Elle le laissa s'occuper d'elle, sentant le poids de sa veste sur ses frêles petites épaules, puis la chaleur de ses mains sur sa peau glacée... Il finit par la prendre dans ses bras, alors qu'inconsciemment elle cherchait à se nourrir de sa chaleur, quand tout son corps appelait à l'aide dans le plus grand silence qui soit. Ses mots résonnèrent dans la petite tête blonde de la dealeuse, faisant monter à ses yeux les dernières larmes qui lui restait. Comme si elle avait chercher tout ça, comme si elle avait fait quoique ce soit pour mériter de finir dans cet état, si ce n'était l'aimer. Lui. Et non, ça n'était sûrement pas à lui de la sauver, surtout pas quand on gardait à l'esprit que le responsable de tout ça était quelqu'un de sa famille, et même indirectement lui. Lui et sa mère, cette relation que Chloé ne comprenait pas, et les sentiments même que la blondinette pouvait ressentir... Alors qu'il lui faisait presque le reproche de son mutisme depuis des jours entiers, elle avait envie de lui ordonner de la fermer. Il n'avait pas mérité autre chose que son indifférence, et s'il le voulait il pouvait bien l'abandonné ici, elle ne s'en sentirait pas plus mal-aimée. Pourtant rien de tout ça ne pu franchir le seuil de ses lèvres meurtries.

« Au secours... »

murmura-t-elle dans un souffle, avant de fermer à nouveau les yeux qu'elle avait eu bien du mal à garder entre ouverts.

[C'est beaaaaau ^^ Mais il manque Edgar Razz

]

Et merde. Voilà qu'elle parlait maintenant. Le filet de voix presque étranglé qui était sorti de la bouche ensanglantée de Kennedy, lui brisa le coeur. Cruz s'arrêta quelques secondes, essouflé mais surtout ravagé par l'idée que Chloé pouvait mourir. Il se doutait que prononcer ces mots, cet appel à l'aide, avait dû lui coûter. Kennedy n'était pas une personne qui mettait facilement un genou à terre. Il se rappelait sans mal la détermination qui se lisait dans ses yeux bleus alors même qu'il la menaçait d'une arme chargée. Cruz admirait son courage, une qualité qui faisait souvent défaut à ses conquêtes qui acceptaient sans peine tous ses travers, du moment qu'il continuait à leur payer tout ce qu'elles voulaient avec l'héritage Preston. Parfois il suffisait juste de les faire rêver en leur montrant la collection d'art de son grand-père. Chloé n'avait jamais semblé éblouie d'aucune façon par sa Rollex et sa voiture de sport. Elle était différente et secrète. Frondeuse aussi. Cruz avala une grosse goulée d'air glacé qui lui brûla pourtant la trachée en s'engouffrant dans ses poumons. Il devait vraiment arrêter de fumer. Il se fit la promesse solennelle de ne plus jamais toucher aux drogues et aux cigarettes, si Kennedy sans sortait. Il avançait le plus vite qu'il le bougeait avec la charge inconsciente qu'il avait dans les bras, trébuchant parfois sur des racines et se rattrapant de justesse. De temps en temps, ses pieds s'embourbaient dans la boue et il devait compter uniquement sur sa volonté pour se tirer de là. Il parvint enfin jusqu'à une route, déserte encore. A bout de souffle, il déposa Chloé sur le goudron. Ses propres membres étaient engourdis et il grelottait de froid dans sa chemise détrempée et son pantalon couvert de boue.

- On y presque, d'accord. C'est bientôt fini.

Cruz avait envie de croire en ses paroles mais dans la nuit, il ne voyait personne pour les aider. Il regrettait déjà son geste et finalement son téléphone lui apportait un peu de réconfort. Là sur la route, sans technologie à laquelle se raccrocher, il commençait à prendre conscience que si pour le lycée de Degrassi il était le grand Cruz Preston, peut-être que pour le Dieu là haut il n'était qu'un grain de sable dans l'univers. Il avança quelques pas, déchiré à l'idée d'abandonner ne serait-ce que quelques secondes le corps de la blondinette, mais il devait la laisser pour trouver du secours ou quelque chose y ressemblant. Finalement il trouva une cabine téléphonique. Il farfouilla dans ses poches à la recherche de monnaie mais rien à faire des liasses de billets inutiles. Etre riche n'avait pas toujours du bon. Cruz courut avec Chloé, en espérant que la blondinette elle aurait un peu de monnaie. Bingo. Il courut à niveau en direction de la cabine délabrée et composa à plusieurs reprises le numéro, ses doigts tremblaient tellement qu'il se trompait avec les touches. Une voix bienveillante l'acceuillit et lui posa des tas de questions auxquelles il ne pouvait pas répondre. Finalement, elle lui promit qu'une ambulance arriverait dans les plus brefs délais. Cruz retourna près de Chloé, pas pour autant soulager. Ses doigts étaient toujours aussi glacés et ses lèvres si douces, gercées par le froid. Cruz les embrassa quand même, comme s'il cherchait à insuffler un peu de vie à l'intérieur du corps faible de Chloé.

- T'as pas le droit de me laisser. Je t'aime tellement...

Une larme coula sur la joue de Cruz lui arrachant un hoquet douloureux. Il se mordit sa lèvre inférieure pour retenir ses sanglots, tandis que les girofares de l'ambulance se faisait entendre au loin...

Rencontre avec la blonde qui déchaine les passions [Chloé ^^] Edgarchlocruz

[

Magnifique ouais ! Chloé est canon comme ça ! Oh et : Voilà Edgar ! (a)]

Les deux petits mots que Chloé venait de murmurer avaient sans doute été les deux de trop, ceux qu'elle aurait dû retenir, tant cela lui avait demandé d'efforts. Elle avait finit par sombrer dans l'inconscience la plus totale, l'alcool se jouant d'elle et les pilules d'ecstasy que lui avait fait ingurgiter Edgar ne l'aidaient en rien, bien au contraire. Cette sur-dose allait peut-être avoir raison d'elle. Ses précédentes lésions semblaient avoir totalement inhibé les effets habituels de la drogue, où du moins les estompaient. La petite blonde était restée un si long moment dans le froid, que la moiteur de sa peau avec l'air frais de la nuit avait tétanisé ses muscles. Sa bouche était sèche, seul le coup amer de la vodka mélangé à son sang se faisait sentir. Aucune accélération cardiaque, au contraire, puisque son petit coeur battait de moins en moins fort. Cette prise trop importante, et dans des conditions carrément dangereuses, l'avait plus affaibli qu'autre chose. Elle se sentait petite, faible, mal... On pouvait se demander ce qui l'avait fait tenir jusqu'à présent. Sa maudite fierté et sa rage ? Ses illusions et son espoir ? Elle-même ne pouvait pas l'expliquer, car il était indéniable que l'espoir s'était doucement évaporer au fil des minutes qui s'écoulaient, qu'elle avait cessé de se bercer d'illusions, que sa rage l'aurait épuisé davantage, et que sa fierté n'aurait rien pu y faire. Complètement déconnectée de la réalité, ne sentant plus ses membres, le froid l'enveloppait et son coeur se voyait prit dans une étreinte mortelle, se resserrant doucement sur lui jusqu'à l'étouffer. Elle n'entendait plus Cruz, ni même ce qui se passait.

[…]

On s'agitait autour d'elle, des voix raisonnaient, on semblait l'appeler, mais elle ne distinguait rien de très précis. Plongée dans un véritable trou noir, la blondinette était incapable de savoir ce qui pouvait bien se passer. Elle sentait simplement une pression au niveau de sa main. La serrer si elle entendait quoique ce soit ? C'était trop difficile, elle parvenait à peine à bouger. Ne serait-ce que se concentrer sur cette voix relevait de l'exploit. On cherchait à lui faire ouvrir les yeux, à la tirer de cette inconscience, mais rien y faisait. Ses paupières demeuraient closes, et sa poitrine se soulevait à intervalles de plus en plus espacés et irréguliers. Les secouristes s'activèrent, l'aidant à respirer convenablement avec un ballon de réanimation. Ils l'installèrent sur un brancard, entamant les examens de bases, comme la prise de tension, le pouls, les réflexes et tout ce qui s'en suit, pour finir par déposer une couverture chauffante sur son petit corps si fragile, paraissant pouvoir se briser comme l'aurait fait un très fin morceau de glace suite au moindre petit choc. On chargea le brancard dans l'ambulance, les intervenants se répartissant alors les diverses tâches à effectuer, entre la ballonner, désinfecter ses plaies superficielles telle que la coupure qui lui barrait la joue, et pour finir donner à Cruz de quoi se réchauffer à son tour, le faisant monter à bord. On lui posait diverses questions, pour en savoir davantage sur ce qu'elle avait pu prendre, ce qui l'avait amené à finir dans un tel état, tout ce qui pouvait leur servir pour venir en aide à l'adolescente. Chloé n'avait toujours pas reprit connaissance, et son état était critique.

[Ouais elle est belle comme ça Chloé. Edgar a l'air presque triste mdr ^^]

- Son nom ?
- Kennedy. Elle s'appelle Chloé Kennedy.
- Son âge ?
- 16 ans je crois qu'elle va sur ses dix-sept.
- Vous connaissez sa date de naissance ?
- Vous avez pas entendu le "je crois" ?
- Bon. Est ce qu'elle a de la famille.
- Un frère Julian, elle vit avec lui mais... Ils se connaissent pas depuis longtemps. Il pourra peut-être vous...

- Pour le moment, il n'est pas là, et le temps presse. Est ce qu'elle est allergique à la pénicilline ?
- Je sais pas...
- Est ce que vous savez si elle prend des médicaments qui pourraient interrefé...
- Je sais pas...

- Est ce qu'elle a une maladie ou...

- PUTAIN JE VOUS DIS QUE JE SAIS PAS !

Cruz retrouva son calme en voyant que les urgentistes s'étaient presque arrêtés pour le regarder. En voyant un flic poser sa main sur la paire de menottes qui se trouvait à sa ceinture, il décida de faire tomber tout seul la pression. Il n'avait pas envie d'être collé dans une cellule qui puait l'urine pendant que Chloé se battait pour rester en vie. Il voulait rester auprès d'elle. Même si ça ne servait à rien. Il releva la tête vers le médecin qui lui posait des questions et baissa les yeux, penaud.

- Je suis désolé. Je suis à bout et j'aurais pas dû... Je suis désolé.

Cruz qui présentait ses excuses. C'était une grande première, surtout qu'il avait l'air de le penser sérieusement. Il inspira profondément et expira de la même façon comme lui conseilla le médecin qui n'avait pas l'air rancunier. Il lui assura qu'il avait l'habitude et que c'était normal de paniquer. Cruz lui adressa un très léger sourire reconnaissant. Il s'efforça de répondre au mieux aux questions qu'il lui posa par la suite. L'ambulance démarra ensuite. On l'avait laissé monter aux côtés de Kennedy. Il ne pouvait pas lui tenir la main, juste regarder son corps son vie, bousculer par les urgentistes qui tentaient de lui sauver la vie. Cruz fut laissé dans une salle d'attente durant plusieurs heures. L'envie d'appeler Ugo comme lorsque sa mère avait été hospitalisée ne se fit nullement ressentir. La haine était désormais bien trop forte pour que même un évenement dramatique puisse les rapprocher. Il laissa retomber sa tête contre le mur sale et ferma les yeux pour oublier le bruit qu'il y avait autour de lui. Le médecin qui lui avait posé pleins de questions, vint enfin à sa rencontre et l'autorisa à rendre visite à Chloé sans plus lui donner d'indication sur son état. Est ce qu'elle morte ? Il ne voulait pas y aller. Ses pieds refusaient de quitter le sol. Le médecin lui tapa dans le dos et lui donna l'impulsion nécessaire pour avancer. Il devait prendre son courage à deux mains et voir le corps couverts d'ecchymoses de sa petite blonde. Cruz attrapa avec précaution sa main elle aussi abimée, sans rien dire. Le médecin lui fit la liste des choses qui n'allaient pas. Il ne lui cachait pas que son état était critique et que les cachets en grand nombre trouvé dans son estomac n'avait rien arrangé, tout comme ses côtes cassées. Chloé avait été battu ou pire percuté. Elle s'était ensuite visiblement trainée derrière les buissons pour endormir sa douleur. Logique. C'était tellement typique de Chloé de ne rien dire, de ne pas se plaindre. Il lui en voulait d'être une telle bourrique comme lui. Maintenant il ne voulait plus qu'une chose qu'elle ouvre les yeux et lui demande de partir de cette chambre. Si elle le faisait c'était qu'elle allait bien.

Passant dans le service des urgences dès leur arrivée à l'hôpital, Chloé fut soumise à toute une série d'examens, dans un ordre précis afin de pouvoir stabiliser son état le plus rapidement possible. Il fallait faire vite, car malgré la légère remontée de sa température, elle restait fragile et vulnérable, pouvant lâcher prise à tout moment. Des heures durant, on détecta le moindre de ses maux. Blessures superficielles, côtes cassées, traumatismes divers, ajoutés à une consommation excessive de drogues et d'alcool, créant alors un mélange mortel, qui n'avait fait qu'aggraver son état. Les médecins tentèrent de lui venir en aide du mieux qu'ils le pouvaient, sa faiblesse ne permettant pas d'appliquer la totalité des soins dans l'immédiat. Une fois tout ceci fait, dans la mesure du possible, Chloé fut installée dans un chambre. Après le lavage d'estomac, la dialyse avait été recommandée pour filtrer au maximum les toxines pouvant demeurer dans l'organisme de l'adolescente. Perfusion, monitoring, et tout ce qui s'en suivait... Elle était assistée en tous points. Son visage, à présent nettoyé de tout ce sang et cette poussière, avait retrouvé ses airs angéliques bien que ses traits soient tirés, reflétant sa fatigue. Des cernes bleutées, semblables à des coquards, soulignaient ses yeux, malheureusement toujours clos. Pour sa part, il était difficile de décrire ce qu'elle percevait. C'était un grand trou noir, dans lequel elle sombrait, sans qu'il n'y ai le moindre fond. Appeler au secours s'avérait ici inutile, personne ne l'entendait, elle était seule et abandonnée à sa douleur.

Impossible non plus de percevoir les minutes, et bien plus encore : les heures, s'écouler... Elle n'avait plus conscience de rien ; aucune notion du temps et de l'espace. Petit à petit elle sentait à nouveau son corps, ses membres se voulant encore plus douloureux que dans les souvenirs qui lui restaient du terrain vague. Elle entendait à présent le bruit de l'appareil auquel elle était reliée ; ce tintement insupportable qui indiquait chaque faible battement de son coeur. Il n'y avait pas un bruit, à tel point qu'elle se demandait si ça n'était pas le simple espoir que tout cela soit terminé. Elle craignait d'ouvrir les yeux ; elle avait peur de se retrouver face à cette horrible torture, impuissante face à ses maux. Pourtant, une chaleur dans le creux de sa main lui laissait croire qu'elle n'était finalement pas si seule que ça, que peut-être qu'il lui était possible d'avoir confiance. Très lentement, retenue par cette peur, elle ouvrit les yeux. L'espace de quelques secondes à peine, ne supportant plus la lumière après avoir été plongée si longtemps dans l'obscurité. Ce retour à la réalité lui fit l'effet d'une énorme gifle. Soudainement, ses côtes la firent souffrir, sa gorge s'enflamma, et ses perfusions au niveau de ses poignets la démangèrent comme jamais. Avec beaucoup de mal, elle tenta de tourner la tête, en direction de cette main qui s'était emparée de la sienne. Elle fit une deuxième tentative pour ouvrir les yeux, et découvrit alors Cruz. Comment...? Bien qu'étant encore dans l'impossibilité de l'exprimer concrètement, la belle n'en était pas moins surprise. Il était endormi tout contre le lit, ayant bloqué un oreiller pour plus de confort, sans pour autant lâcher sa main. Elle n'osait même pas imaginer depuis combien de temps il était là, s'il en était arrivé à s'endormir à son chevet. Incapable de parler, et prise par une vague d'émotion dû à la peur et au contre coup, elle s'efforça de retenir quelques larmes, et émit très faiblement une légère pression tout contre la main de Cruz.

Le médecin l'avait autorisé à veiller Chloé. Il lui avait dit qu'elle se réveillerait quand elle le voudrait et que c'était sans doute mieux ainsi, parce qu'une fois qu'elle aurait ouvert les yeux elle devrait vivre quelques semaines avec la douleur et le souvenir de ce qu'il lui était arrivé, enfin ça c'était si ça lui revenait. Cruz était resté des heures, les yeux ouverts à rester près d'elle en guettant le moindre de son signe de son retour parmi les vivants, près de lui. Il serrait sa petite main dans la sienne et l'embrassait tendrement. Cruz la charriait sur la blouse blanche qu'elle portait en espérant que ses remarques désobligeantes lui feraient ouvrir les yeux. Il avait ensuite tenté de lui faire regarder le Juste Prix mais Chloé n'avait pas bronché lorsque la roue avait tournée et s'était arrêtée sur dix milles dollars. Bercé par le bruit des machines qui nourrissaient et mesuraient les battements de coeur de Chloé, Cruz luttait contre le sommeil. Le vas et vient silencieux des infirmières, n'avaient pas non plus réussi à tirer Blanche-Junkie de son sommeil de plomb. Les heures passaient et l'état de Chloé ne s'arrangeait pas mais ne se dégradait pas. Les rares personnes qui lui adressaient la parole lui répétaient les mêmes choses : son état était stable et il fallait patienter. La patience, une chose qu'il n'avait jamais réussi à faire à part quand il avait s'agit de faire l'amour avec sa propre mère. Affalé sur cette chaise inconfortable, il se tordait dans tous les sens pour combattre la crampe et les courbatures qui commençaient à le faire souffrir. Il se redressa quelques minutes pour admirer les murs blancs et les rideaux blancs de la chambre avant de sombrer dans un sommeil profond sans rien voir venir. Il ronflait même légèrement complètement crevé de s'être occupé de quelqu'un d'autre que lui-même durant plusieurs heures. Les bips des machines ne lui parvenaient plus, même son esprit restait en alerte si le tracé lumineux s'affolait brutalement. Il ne rêva pas. C'était tout sauf un sommeil réparateur. C'était plus une mise en veille de son cerveau qu'une véritable récupération. Une légère pression sur sa main, le tira de son sommeil et lui fit relever la tête et son regard. Cruz se frotta plusieurs fois les yeux avant d'étouffer un bâillement avec le dos de sa main. Il n'avait pas rêvé, c'était bien elle qui avait appuyé sur sa main. Elle était en vie. Cruz quitta son fauteuil et se pencha au-dessus de l'adolescente.

- Chloé... Chloé tu m'entends ?

Il se rapprocha d'elle pour poser ensuite sa main sur le front de l'adolescente. Ses yeux bleus étaient ouverts. Ce n'était rien mais pour lui c'était tout. Un petit miracle dans ces deux jours pourris. Il leva les yeux au ciel pour remercier silencieusement la personne qui se trouvait dans le grand ciel là-haut de ne pas avoir rappeler tout de suite à lui la petite Kennedy. De toute façon il ne l'aurait sûrement pas gardé avec tous les trucs cochons qu'ils avaient l'autre soir et l'autre après-midi. Et il y avait aussi la drogue et sa relation avec l'autre dingue de William ou encore celle qu'elle avait entretenu avec son frère. Il était évident que Chloé était bonne pour l'enfer mais Cruz savait que lui aussi mais il n'était pas mécontent qu'elle l'attente un peu avant de faire un petit coucou au diable. Ils avaient encore tellement d'histoire tordues à vivre ensembles. Cruz voulait l'embrasser, mais il n'osait pas. Chloé le boudait depuis plusieurs jours et même si tout le personnel hospitaliers lui avaient dit qu'il lui avait sans doute sauvé la vie, il savait que son petit réfrigérateur ne verrait pas les choses ainsi.

- Contente toi de hocher la tête, d'accord ? Le médecin a dit que tu ne devais pas te fatiguer. Tu es loi d'être remise.

La blondinette, faible comme elle était, n'avait pas réussi à faire autre chose que de presser très légèrement sa main dans la sienne. Parler lui était encore trop difficile, et lui demandait bien trop d'efforts ; du reste, il ne lui restait que très peu de mouvements, son corps tout entier la faisant terriblement souffrir. Les calmants qui tombaient au compte goutte dans sa perfusion ne semblaient pas assez forts pour estomper ses maux... Jamais elle n'aurait pensé qu'une si légère pression aurait suffit à le réveiller. Lui... Ici, tout près d'elle.
Le voir à son chevet libérait tout un tas d'émotions contradictoires, ne parvenant pas à cerner la nature de celle qui se serait avérée être la plus forte... Bonheur ? Ou colère ? Elle était en vie, et n'était pas seule. Rien que ça pouvait suffire à la faire se sentir mieux. Sa simple présence suffisait à la soulager quelque peu. Cependant, ça n'effaçait pas pour autant la rancune qu'elle pouvait avoir à son égard. La colère l'avait rongé dans son silence. Elle lui en voulait tellement d'avoir été si con, lui qui lui avait promis de ne plus la faire souffrir, en sachant pertinemment que cela arriverait tôt ou tard puisque les erreurs avaient déjà été commises. Et pas des moindres ! De sacrées grosses conneries, que Chloé trouvait tout simplement écœurantes.

Il s'était penché au-dessus d'elle, posant sa main sur son front à présent bien chaud ; et elle le fixait, sans un mot. Elle ne tentait même pas de parler, ayant l'impression que le moindre son lui aurait aussitôt arraché un gémissement de douleur. Sa gorge brûlait, et il lui était difficile de déglutir sans grimacer. Bien sûre qu'elle l'entendait... Et elle aurait donné beaucoup pour l'envoyer balader ; pour lui dire qu'elle aurait de loin préféré que ça ne soit pas le cas. Tout comme ne pas l'avoir devant elle ; et lui cracher ce mensonge au visage avec une déconcertante facilité. Elle aurait aimé tout ça... Sauf que tout le contraire s'imposait à elle. Suivant ce qui semblait être les indications du médecin, elle garda le silence et hocha positivement la tête, très doucement. Ca lui faisait un mal de chien, et elle s'efforçait de faire attention, rendant le moindre de ses mouvements très lent. Puis elle finit par détourner son regard, fermant de nouveau les yeux comme si soutenir le sien était un réel supplice, qu'elle n'en avait pas encore la force. Après tout, comment y parvenir sans avoir les yeux brillants, frôlant une nouvelle crise de larmes ? Impossible... Elle était censée le remercier d'avoir été là, et d'avoir ainsi veillé sur elle alors que seul ce tas de machines l'avait gardé connectée à la réalité ; et elle avait tout simplement envie de lui dire qu'elle le détestait, qu'il n'était qu'un menteur assez taré et pervers pour coucher avec sa propre mère. Elle lui en voulait tellement... Dans ce même geste, elle tenta de se tourner pour ne pas être contrainte de garder les yeux clos plus longtemps, mais elle se stoppa très vite en grimaçant. Ce qu'elle pouvait avoir horreur d'être ainsi immobilisée, comme prise au piège et incapable de fuir à nouveau ce qui l'effrayait ; qui, aussi étrange soit-il, la rassurait aussi. Cruz. Elle retira sa main de la sienne, s'extirpant de sa chaleur à regret, mais se rappelant sans arrêt que cette même main s'était posée sur Beth, avant d'effleurer sa propre peau. Elle ne voulait pas le voir. A ce moment précis, elle le détestait, autant qu'elle devait l'aimer.

Invité

Richard venait d'être averti par un médecin de l'admission d'une patiente qui présentait les symptômes d'une overdose. Il était sur les pistes d'une poignée d'adolescents qui dealaient sur le terrain vague parmi lesquels figuraient Chloé Kennedy. Il ne comprenait pas comment elle avait pu absorber autant de came pour se retrouver à l'hosto mais il soupçonnait un réglement entre bandes rivales vu les blessures qui étaient annotées dans son dosier médical. Il enfila son imperméable et quitta son bureau et le commissariat pour se rendre aussitôt à l'hôpital et prendre la déposition de l'adolescente. En entrant il fut surpris de trouver Cruz Preston, un autre adolescent du lycée sur lequel il enquêtait.

- Mademoiselle Kennedy, je suis l'inspecteur Clayton. Je voudrais vous poser quelques questions sur ce qui vous est arrivé.

Richard se tourna ensuite vers Cruz. Ca faisait un moment qu'il voulait avoir un entretien avec le jeune garçon et l'occassion était toute trouvée. Il avait encore dans la poche, la lettre d'aveu de sa mère, dans laquelle elle reconnaissait leur liaison et sa paternité pour l'enfant qui s'appelait Prudence.

- Restez ici monsieur Preston, vous êtes également concerné.

Le sommeil avait emporté Cruz bien malgré lui. Il voulait rester là, présent. Il voulait voir ses paupières lourdes se soulever et ses yeux bleus se poser lui. La pression de sa main était légère mais suffisante pour le tirer de cet endormissement non désiré. Il se frotta encore les yeux, avant de caresser tendrement le dos de la main de Chloé avec son index. Il se mit à sourire et presque à rire en la voyant hocher la tête. C'était un geste banal, mais Cruz avait tellement craint qu'elle ne puisse plus jamais le faire, qu'il trouvait ce hochement de tête fantastique. Le mot fabuleux allait aussi. Elle l'entendait, elle l'écoutait, elle comprenait ce qu'elle disait. C'était génial, tout simplement génial. Il avait tellement eu peur en entendant les pronostics mitigés des médecins et des infirmières qui avaient défilé au chevet de la petite junkie. Il était tellement heureux, qu'il ne percevait pas la froideur de Chloé. Pour lui, c'était juste dû à son engourdissement, elle était juste encore un peu dans les vapes, normal après ce qu'il lui était arrivée. En plus en sortant du quasi coma dans lequel, elle était, les souffrances se réveillaient aussi et devaient commencer à se faire ressentir douloureusement. Les excuses pour expliquer le comportement de Kennedy se bousculaient dans sa tête mais l'évidence était là. Elle ne voulait plus de lui.

Et le fait qu'il lui ait sauvé la vie ne changeait rien à la décision qu'elle avait déjà prise depuis plusieurs jours sans le prévenir. Le laissant simplement dans le flou le plus total, obligé de s'accrocher à une fausse relation pour trouver une contenance et ne pas être celui qui avait été plaqué par une membre du Bad Circle. De toute façon, il n'aurait pas voulu de la reconnaissance de Chloé. Il n'aurait pas voulu qu'elle recommence à être avec lui, qu'elle se montre même gentille - si elle en était capable - juste parce qu'il l'avait arraché à la mort. Il était machiavélique, manipulateur, mais pas pitoyable à ce point. Il laissait ça à son frère. Il posa les yeux sur la main de Chloé qui s'échappait de la sienne. Ce geste lui brisait le coeur et les larmes vinrent lui piquer les yeux, l'obligeant à détourner la tête. Il enfoui sa main froide depuis la disparition de la paume de Chloé dans la poche arrière de son jean. Il redressa la tête et les épaules lorsque l'inpsecteur Clayton fit son entrée dans la chambre de l'hôpital. Il ne comprenait pas la présence de l'officier de police, mais il savait que Chloé avait quelques problèmes avec la justice à cause de son activité professionnelle. Enfin il le supposait. Même si elle l'avait rejeté, Cruz tenait à ce que Chloé se repose comme le médecin l'avait indiqué.

- Vous voyez pas qu'elle est trop mal pour vous parler ?

Cruz barra l'avancée de Richard en se mettant entre Chloé et lui. Il détestait ces nouveaux policiers zélés qui suivaient les Experts et rêvaient d'être Horracio Cane. Pour le moment l'état de la blondinette ne lui permettait pas d'avoir une discussion avec un flic, même si elle était capable de lui faire comprendre que tout était fini entre eux et que c'était même la peine d'espérer quelque chose.

- Qu'est ce que vous voulez savoir ?

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