I feel so alone on the Friday nights [Pv Arthur]

Ian était mort. Malgré l'évidence, Charlie n'arrivait pas à accepter la réalité. Pourtant elle n'était pas du genre à se leurrer. Elle n'était pas romantique pour un sou et elle avait toujours méprisé les contes de fée. Contrairement à ces feignasses qui attendaient dans un foutu cercueil de verre qu'un métrosexuel vienne le réveiller, son titre de reine elle l'avait obtenu seule : à force de complots et de manipulations. Charlie n'était pas toujours fière de ce qu'elle avait dû faire pour devenir la Queen Bee, mais elle préférait s'intéresser à la finalité. Elle régnait sans partage sur le lycée et elle ne laissait pas un habitant de cette ville indifférent. Certes ces rêves de grandeur avaient un coup et grignotaient peu à peu son humanité mais au final elle était la it-girl incontestée et c'était ce qu'elle désirait le plus au monde.

Mais la mort de Ian remettait les choses en perspective. Charlie se demandait sans cesse pourquoi il avait décidé de mourir et elle ne pouvait pas s'empêcher de repenser à son crime le plus grave. Le kidnapping de Craig Junior. Elle avait dit à Ian qu'il avait violé son grand amour Becca et Charlie ne pouvait pas s'empêcher de penser que cette idée avait pourri Ian de l'intérieur au point que son oncle ait décidé de se tirer une balle. Charlie ne trouvait plus le sommeil, terrassée par la culpabilité. Elle ne pouvait rien avouer à personne, Charlie ne faisait confiance à personne, elle craignait que son secret soit divulgué mais surtout que le monde découvre le monstre qui se cachait derrière ce visage angélique. Malgré les somnifères, Charlie ne parvenait toujours pas à trouver le sommeil. Enveloppée dans le pull d'Arthur, elle recherchait son odeur dans les fibres du tissu pour trouver du réconfort dans un souvenir familier. Mais le pull n'était pas assez. Elle avait besoin d'Arthur. Elle quitta donc en silence la maison pour s'aventurer dans le quartier malfamé dans lequel il habitait. Charlie osa à peine lever les yeux lorsqu'il ouvrit la porte, frigorifiée, elle frotta ses mains l'une contre l'autre pour se réchauffer.

- J'ai fait quelque chose d'horrible Arthur. Quelque chose de vraiment horrible.

Si un jour on lui avait dit que lui, le petit Arthur Flakes sortirait en cachette avec la Queen du lycée, il aurait rit à s'en décrocher la mâchoire. Et pourtant, c'était arrivé, un jour, sans qu'il ne comprenne lui même ce qu'il lui arrivait. Ca c'était juste passé, et depuis, leur relation avait plus ou moins évoluée, mais toujours dans l'ombre. Arthur s'était attaché à elle et à sa drôle de personnalité. Avec lui, c'était comme si elle souffrait d'un syndrome de changement de la personnalité. Elle devenait une petite chose fragile et vulnérable qui venait trouver du réconfort dans les bras d'un poète maudit. Mais il devait avouer que son comportement l'agaçait aussi, et qu'il commençait à se lasser de cette liaison secrète. Seuls ses sentiments, qu'il essayait parfois de refouler, pour la jolie brune lui permettait de tenir et de continuer à ouvrir sa porte et ses draps à la jeune fille.
Arthur était en train d'écrire ses pensées noires, à la lueur d'une simple petite lampe de bureau, quand il entendit frapper à sa porte. Vue l'heure tardive, il pensa d'abord à un des membres de son groupe qui venait le chercher pour le mêler à un mauvais coup, puisqu'Arthur avait coupé son portable. Mais quand il ouvrit la porte et découvrit le petit chaton frigorifié qui se tenait debout devant lui, il s'adoucit et s'empressa de l'enlacer et la faire rentrer dans son minable appartement.

- Charlie. Viens là. Qu'est ce que tu fais ici à une heure pareille, tu es folle, tu aurais pu te faire ... agresser.

Il la serra fort contre lui, puis la regarda droit dans les yeux :

- Calme toi. Qu'Est-ce que tu as fait de si horrible ? Raconte moi tout. Tu veux un thé pour te réchauffer ?

L'odeur d'Arthur. Un mélange de caféine, d'encre et de savon. Charlie pressa son corps menu contre le sien lorsqu'il l'enlaça. Elle n'avait jamais eu autant besoin de quelqu'un à cet instant. Elle le suivit dans son appartement. Pour une fois, elle ne regarda pas les murs miteux avec dégoût. Elle se sentait bien trop coupable pour se plaindre de la vétusté des lieux. Elle frissonna encore mais refusa négativement d'un signe de la tête le thé d'Arthur. Dans sa précipitation, elle avait pensé à emporter son parfum "Circus" de Britney Spears. Il était vide depuis longtemps et elle l'avait nettoyé pour en faire une flasque. A l'intérieur elle avait mélangé tous les alcools forts d'une bar. La première gorgée lui brûla la gorge et ramena les larmes à ses yeux.

- Si je te le dis... Tu me promets de rester avec moi ? Même si tu découvres que je suis une personne vraiment mauvaise ?

Charlie ne pouvait pas s'empêcher de trembler malgré le chaleur de l'appartement. Elle frotta sa joue rougie par le froid pour essuyer une larme qui avait eu le malheur d'y serpenter.

Arthur soupira en voyant Charlie refuser un thé pour mieux s'enivrer. Il la désespérait et aurait aimé la sauver d'elle-même. Mais il avait déjà beaucoup à faire avec Lily, il ne pouvait pas rajouter Charlie dans sa liste des âmes égarées à remettre sur le droit chemin. Il l'écouta et ne put s'empêcher de ricaner à la réflexion de Charlie. Il aimait la taquiner et lui dit :

- Charlie, je sais déjà que tu es une très très mauvaise personne, et regarde où on en est tous les deux ... je finis toujours par t'ouvrir ma porte en pleine nuit pour voler à ton secours.

Bien entendu, cela ne déplaisait pas tant que ça au jeune homme qui avait trouvé une vraie satisfaction dans sa relation avec Charlie, qui le sortait de son quotidien. Même si c'était avant tout le comportement de Lily Rose qui l'avait petit à petit poussé dans les bras d'une autre, il devait avouer qu'il avait de plus en plus de sentiments pour Charlie au point de prendre le risque de perdre définitivement sa Rose.

- Allez, dis moi tout ... Tu as besoin de moi pour enterrer un cadavre, c'est ça ? dit-il sur le ton de la plaisanterie, histoire de dédramatiser la situation ...

Arthur se moquait d'elle. Il devait penser qu'elle était une mauvaise fille qui se la jouait comme sa dealeuse de copine, Marie-Cactus ou un foutu prénom à la con dans le genre. Mais Charlie avait quitté depuis longtemps la phase "garce de lycée" pour atteindre de plus hautes sphères. Elle secoua la tête, incapable de garder plus longtemps cette vérité qui la consumait de l'intérieur.

- Ian s'est suicidé à cause de moi.

Charlie avait envie de vomir. Elle tritura le bas du pull d'Arthur qu'elle portait comme une toxico en manque. Sa manucure n'avait pas résisté au stress et à la culpabilité qu'elle éprouvait et Charlie avait rongé ses ongles jusqu'au sang. Elle darda son regard bleu glacier sur Arthur pour savoir s'il était prêt à entendre la suite.

- Je lui ai dit qu'il avait quelque chose... Mais c'était pas vrai. Mais Ian le croyait et je sais qu'il s'en voulait à cause de ça. Il s'en voulait tellement qu'il se détestait et ça a fini par le détruire. Il s'est tiré une balle dans la bouche parce que je lui ai fait croire qu'il avait violé une femme.

Les tremblements de Charlie se muèrent malgré elle en sanglots. Elle avait tellement tenté de retenir ses pleurs que lorsque les digues cédèrent, elle se laissa happer par ce déferlement de douleur.

Avant que Charlie n'entre dans les détails, Arthur pensait que sa petite amie secrète en rajoutait. Après tout, elle était reine dans le drama aussi, alors il avait pensé que cette irruption nocturne dans son petit appartement de seconde zone n'était qu'un prétexte pour venir se faire câliner et plus si affinité. Mais en écoutant les explications de Charlie, et en ressentant son angoisse, il comprit que ce n'était pas une petite blague amoureuse. Charlie avait réellement fait une belle connerie. En tout cas, elle le pensait sincèrement, et Arthur se devait de la rassurer.
Arthur savait que Charlie n'avait rien d'une sainte, elle terrorisait pas mal de monde à Degrassi, plus que les membres du Bad Circle d'ailleurs. Ses paroles le décevait un peu, mais ses sentiments amoureux étaient plus forts. Et puis, avec Lily Rose, il avait déjà eu droit à ce genre de choses ... Et puis, ça restait des suppositions d'adolescente qui se fait des films suite à la mort de son oncle. Si Ian avait mis fin à ses jours, c'était tout seul, comme un grand, personne n'avait tenu le flingue pour lui. Et certainement pas CHarlie.

- Charlie, calme toi, tu n'es en rien responsable de sa mort. Tu te fais des idées. Il avait sûrement ses propres démons pour en venir là.

Il caressa sa joue et replaça une mèche de ses cheveux derrière ses oreilles. Il l'embrassa et poursuivit :

- Mais ... c'est quoi cette histoire de viol ? Qu'es-tu aller raconter ?

Charlie avait mal au cœur. Mal à cause de toutes ses émotions, doutes qu'elle avait trop longtemps refoulé. Elle avait failli en parler à Ugo mais le bouclé des Preston aurait pu retourner ses confessions contre elle. Arthur était l'une des personnes à qui elle faisait le plus confiance avec Warhol et Barbie. Charlie cessa immédiatement de pleurer en entendant la réponse d'Arthur. Elle releva ses yeux brillants et embués de larmes vers le visage du poète torturé.

- Tu crois ?

Pour la première fois depuis de longs jours, Charlie eut le début d'un espoir. L'enclume qui pesait sur son estomac depuis la découverte du corps de son oncle se fit plus légère. Arthur avait raison, Ian était un drogué, un alcoolique, un père minable qui vivait de ses rentes et de son héritage. A part pour la baise, Ian n'était doué en rien. Même sa carrière de mannequin avait à peine décollée dépit de son physique de dieu grec. Charlie avait presque envie de sourire et elle n'avait plus du tout envie de se confier consciente qu'un mot de plus permettrait à Arthur de connaître son plus sombre secret. Elle l'aimait mais elle ne lui faisait pas confiance. Charlie se leva précipitamment pour se diriger vers la minuscule cuisine et en profiter ainsi pour changer de sujet.

- Finalement je veux bien un thé. Je t'en fais un ?

Arthur avait appris à ne pas trop poser de questions à Charlie. Si elle voulait lui dire les choses, elle le lui disait. Lui se contentait de toujours répondre présent. Au début, ça l'avait un peu bouleversé, il avait l'impression de vivre en cachette une seconde histoire à la façon Lily Rose où on l'utilisait comme un Kleenex, en le prenant quand on avait besoin de lui et en le jetant quand il n'était plus utile. Mais il avait réussi petit à petit à percer le mystère Charlie, et ça lui suffisait. Mais il devait avouer que son attitude désinvolte pouvait parfois le blaser. Il sourit et soupira à la fois, et remercia Charlie de bien vouloir lui faire également un thé, noir de préférence.
Une fois Charlie de retour vers lui, ils s'installèrent tous les deux dans le vieux sofa d'Arthur, qu'il avait récupéré dans une décharge, mais qui était comme neuf, à l'époque. Charlie s'était blottie contre lui. Il attrapa une cigarette qu'il alluma mais n'en tira qu'une seule taff. Il but une gorgée d'eau chaude qui lui brûla le palais, et après une grimace, il embrassa tendrement Charlie.

- Alors, quel autre terrible secret as-tu à m'avouer, Mademoiselle Thomas ?

Il essayait de penser à autre chose mais la révélation de Charlie l'avait toutefois laissé songeur. Et son silence par la suite encore plus.

Charlie aimait les baisers d'Arthur. Elle aimait le voir froncer les sourcils parce que son thé était trop chaud. Elle aimait sentir les poils se hérisser lorsqu'elle se serrait contre lui. Elle posa un baiser sur sa joue, en espérant qu'Arthur continuerait à ne rien lui demander comme d'habitude. C'était la dynamique de leur couple : pas de questions, pas de promesses... Malheureusement pour Charlie, Arthur remettait le sujet sur le tapis même s'il n'abordait pas frontalement le suicide de Ian. Charlie se redressa quittant le torse chaud et rassurant du poète pour lui faire face.

- Non mais j'ai une demande... Je veux que tu quittes Lily-Rose.

Charlie n'y avait jamais réfléchi avant mais finalement elle était plus sûre d'elle. La Queen Bee n'avait pas l'habitude de partager. Elle voulait régner sans partage sur le cœur du Rimbaud degrassien. Bien entendu, il n'était pas encore question d'exclusivité ou autre comme Warhol le lui avait proposé il y a quelques jours mais c'était déjà une première étape essentielle.

La demande de Charlie scotcha Arthur. Il s'attendait à tout, surtout quelque chose de sexuel venant de sa part, mais pas ça. Il la regarda avec des yeux plus qu'étonnés. Il se demanda ce qu'il se passait dans la petite tête de la jolie brunette. Il ne savait pas si c'était la mort de son oncle qui l'avait ébranlé à ce point, mais elle avait un comportement plus que louche.

- T'es sérieuse Charlie ?

Arthur ne put s'empêcher d'exploser de rire, pensant à une blague de la part de sa petite amie cachée, pour ne pas l'appeler maîtresse. D'ailleurs, rien que cette pensée le mettait mal à l'aise, lui qui avait été fidèle pendant autant d'années à Lily Rose.
Mais voyant que la jeune Thomas ne rigolait pas, son rire se figea et il reprit aussitôt un air sérieux.

- Tu veux que je quitte Lily ? Pourquoi ? Et toi, tu vas quitter Surton ?

Le pauvre n'imaginait pas qu'il y avait d'autres garçons que Surton, mais ça son petit cœur ne le supporterait pas (a). Il regarda Charlie avec insistance, attendant une réponse. Et pendant ce temps, des centaines de pensées se bousculaient dans sa tête ... Charlie, Lily, Charlie, Lily ...

Charlie les sourcils froncés, lança un regard torve à Arthur. Sa réponse ne lui convenait absolument pas. Son orgueil en prenait un coup.

- Ce n'est absolument pas la réponse que j'attends Arthur.

Charlie fronça les sourcils s'apprêtant à piquer une colère avant de finalement se raviser. Si elle avait envie qu'Arthur la choisisse face à cette mal lunée de Lily-Rose ça n'était pas vraiment le moment de montrer ses mauvais côtés. Quoiqu'en y réfléchissant ça pouvait peut-être l'exciter. Manifestement, le poète avait le goût des femmes à poigne avec un sale caractère.

- C'est moi ou elle ?

Charlie posa ses lèvres contre celle d'Arthur pour un baiser ardent. Elle glissa lentement son corps mince sur les genoux d'Arthur avec l'intention de le convaincre qu'elle était le seul choix possible.

- Je te veux pour moi toute seule.

Charlie était complètement dingue. Et le pire, c'est qu'Arthur était près à la suivre dans son délire. Après tout, sa relation avec Lily était au point mort depuis un moment, il l'aimait mais il sentait que ce n'était plus réciproque. En réalité, il se comportait plus comme un grand frère à son égard, un ange gardien, celui qui vient la sauver des mauvais coups, que comme un petit ami.
Avec Charlie, c'était différent. Mais il savait aussi qu'elle n'était pas libre. C'était un peu le deal. Tous deux avaient tout intérêt à garder leur relation secrète. Mais si Charlie lui demandait de choisir, sans pour autant sembler vouloir mettre un terme à sa relation avec Surton, il fallait quelque chose en contrepartie pour le jeune poète.

- Et bien ... je ne m'attendais pas à ça ...

Arthur commençait à transpirer, Charlie lui foutait les chocottes en fait. Il avait peur de la perdre, de perdre ses petites visites à l'improviste. Alors, sans réfléchir, il accepta. C'était elle.

- Ok ... mais en contrepartie, promets moi de lever le voile sur notre secret ...

Il savait qu'il était en train de signer un pacte avec le diable, qu'il allait être une marionnette dans les mains de Charlie, mais l'amour ça ne se contrôle pas. Et Charlie était juste irrésistible, surtout quand elle était blottie contre lui.

Charlie était ravie. Rien ne lui faisait plus plaisir que de constater sa puissance. Surtout sur les hommes. Lily-Rose était de l'histoire ancienne. Elle jubilait en entendant la conversation difficile qu'Arthur aurait prochainement avec la jeune femme. Charlie caressa le visage d'Arthur. Il était si beau. Elle avait l'impression de l'aimer un peu plus que les autres. Avec lui c'était différent. Enfin pas vraiment puisqu'elle s'apprêtait à lui mentir.

- Bien sûr. Je le ferais.

Charlie croisa mentalement les doigts. Il n'était pas question qu'elle révèle aux autres sa liaison avec Arthur. Elle s'apprêtait à chasser Cruz des So Cools parce qu'il sortait avec Chloé, elle n'allait pas donner le bâton pour se faire battre en proclamant au monde qu'elle sortait avec Arthur. Elle l'aimait beaucoup. Elle l'aimait même tout court mais pas au point de risquer sa réputation. Pour le moment rien ne comptait à par les lèvres d'Arthur. Elle avait envie de lui plus que jamais.

Arthur était soit d’une naïveté sans précédent, soit juste trop amoureux et donc trop aveugle pour comprendre que Charlie lui mentait. Mais dans sa tête, rien de tout cela n’était possible. Il crut réellement que sa petite amie cachée allait se dévoiler au grand jour. Après tout, avec Surton, ils formaient le couple le plus infidèle de Degrassi, ils ne craignaient rien.
Ce qu’il redoutait par contre, c’était la réaction légèrement démesurée que pourrait avoir Lily Rose malgré tout. Jamais cette dernière ne supportera de se faire larguer par Arthur, et encore moins pour une fille comme Charlie. Mais son amour pour Charlie l’aider à surmonter cette rupture qui lui procurait tout de même un pincement au cœur. Lily Rose avait été toute sa vie jusqu’à maintenant.
Cherchant à chasser ses pensées là de sa tête, il embrassa Charlie et commença à passer sa main sous son pull.

- Je t’aime … laissa-t-il échapper.

Charlie savait qu'elle blesserait Arthur lorsqu'il réaliserait qu'elle n'avait aucune intention de révéler leur histoire. Elle espérait le convaincre que les attaques qu'ils affronteraient seraient bien plus terribles en lui donnant l'exemple de Cruzoé, même si elle était coupable de la majorité des épreuves endurées par le couple. Charlie ressentait toute l'émotion d'Arthur. Elle savait que la poète lui ouvrait réellement son cœur. Elle lui mordilla tendrement l'oreille.

- J'espère bien.

Charlie, un brin moqueuse, les yeux pétillants, se serra contre Arthur pour lui montrer qu'il ne devait pas se vexer de sa boutade. Seulement Charlie n'était pas douée pour exprimer ses sentiments. La réponse à un "je t'aime" devait forcément elle être "je t'aime" ? Charlie aimait Arthur. Il lui arrivait même de le hurler parfois quand il lui faisait l'amour. Son "je t'aime" sortait malgré elle. Mais là comme ça, la Queen Bee ne pouvait pas lui déclarer ses sentiments. Elle était certaine que le poète le comprendrait. Charlie se pencha vers Arthur pour lui permettre d'accéder plus facilement à son corps tandis qu'il passait ses mains sous son pull. Charlie aimait la chaleur qui se dégageait de ses mains et qui s'imprimait en elle. Elle appréciait la douceur de sa peau et de ses gestes. Charlie prit entre ses mains le visage d'Arthur pour un baiser aussi fulgurant que la passion qu'elle ressentait pour lui.

Arthur sourit à la réponse de Charlie à son je t'aime. Après tout, il ne s'attendait pas à mieux, et il trouvait que c'était déjà beaucoup pour elle. Elle aurait pu tout simplement esquiver son mot doux, se jeter sur lui sauvagement pour lui clouer le bec en l'embrassant fougueusement. Là, elle s'était montrée coquine, taquine, câline, et il en était fou. Charlie était sa nouvelle dope, bien plus joyeuse que Lily Rose. Avec elle, il réapprenait l'amour, même si cet amour n'était pas véritablement de l'amour, ou tout juste un amour naissant. Il n'était pas dupe, il savait que jamais Charlie ne viendrait vivre ici, dans son taudis, et à l'inverse, il ne pourrait jamais se faire au luxe dans lequel vivait sa nouvelle petite amie officielle.
Arthur se laissait aller, leurs deux corps se touchaient, se caressaient et il aimait ça. Il avait beau faire froid dehors, et l'appartement mal isolé le faisait ressentir, Arthur avait chaud, là blottit contre elle. Et quand elle l'embrassa avec passion, ce fut pour lui une réponse bien plus sincère que si elle avait prononcé à son tour un je t'aime.
Une fois le baiser terminé, avant de continuer quoi que ce soit, car il craignait qu'encore une fois, Charlie ne s'évapore en filant loin d'ici, il attrapa son smartphone et s'empressa de se photographier avec elle, à moitié nue.

- Je veux immortaliser ce moment à tout jamais.

Il l'embrassa à son tour, un petit baiser furtif. Dans un sourire, il lui dit :

- Ne t'en fais pas, je ne la vendrai pas au plus offrant ... je la mettrai juste en photo de profil.

Gloups. Cette mode des selfies était insupportable. Maintenant Arthur pouvait se pavaner devant tout le monde avec une photo d'eux. Bien sûr elle pouvait toujours nier mais la rumeur ne s'arrêterait pas pour autant. La mâchoire de Charlie se contracta alors qu'elle essayait de faire un sourire ravi. Son corps s'était pourtant tendu et même le baiser furtif d'Arthur ni changeait rien. Cette photo devait disparaître.

- Tu veux que Jimmy me prive de sortie ? demanda Charlie avant de poser un bisou sur le bout du nez de son "copain".

Elle tendit la main pour qu'Arthur lui donne gentiment son téléphone sans qu'il n'ait l'impression qu'elle cherchait à lui arracher ou à le contrôler. Pourtant elle essayait bien de le manipuler pour qu'il fasse ce qu'elle voulait. Rien de très grave, juste un petit peu pour qu'il accède à sa volonté.

- Donne moi ça. Je vais supprimer la photo et en faire une plus convenable avant que tu fasses une bêtise.

Arthur leva les yeux au ciel face à la réaction de Charlie. Le prenait-il pour un idiot comme elle le faisait pour Warhol ? Arthur avait beau être une personne sensible, il savait aussi quand on se moquait de lui, il n'avait pas eu une vie facile jusque là, et il n'était pas né de la dernière pluie.
Charlie aurait pu trouver mieux comme excuse, mais il la laissa faire. Il se doutait qu'elle allait effacer leur photo. En réalité, il ne l'aurait pas affiché aux yeux de tous, il la testait juste et elle était tombée dans le piège. Il aurait aimé garder cette photo, rien que pour lui, pour les soirs de blues où sa présence lui aurait manqué. Car pour ça aussi, Arthur n'était pas dupe, il n'était qu'une passade pour elle.
Blessé, blasé et lasse (oui, tout ça à la fois), Arthur regarda Charlie s'affairer avec son portable. Il la laissa effacer la photo puis lui reprit le téléphone des mains.

- Pas la peine Charlie, tu m'as menti.

Il n'ajouta pas "encore une fois" mais le pensa très fort. Il soupira, se redressa dans le canapé et reprit sa cigarette qui se consumait seule depuis quelques minutes. Il laissa un bref silence puis ajouta :

- Alors dis moi, tu veux faire quoi avant de disparaître aussi vite que tu es arrivée ? Finir ton thé ? Baiser ? Regarder la lune et m'écrire un poème ?

Charlie aurait pu se justifier mais la Queen Bee ne se justifiait jamais. Elle se contenta de baisser les yeux à peine seconde, légèrement honteuse, avant de retrouver sa superbe et son visage impassible. Charlie s'en voulait de faire de la peine à Arthur mais il n'était pas question qu'elle avoue aux autres sa relation avec Arthur. Pas tout de suite en tout cas. Les So Cools étaient en difficulté il avait besoin d'une reine forte. Pas d'une Queen en couple avec un poète maudit sur lequel tout le monde pourrait l'attaquer. Arthur était sa faiblesse. Il la connaissait bien. Trop bien même. Mais surtout elle l'aimait. Et c'était trop dur de l'admettre publiquement.

- Arthur je t'aime... Ne me demande pas de te donner plus.

Charlie le fixa quelques instants dans les yeux. Elle espérait qu'il aurait le temps de lire dans son regard la sincérité de ses mots. Charlie enfila le pull d'Arthur et s'éloigna de lui pour se diriger vers la porte.

- Je ferais mieux de rentrer...

Spoiler:

Charlie était un cactus qui avait touché Arthur en plein cœur. Elle était à la fois douce et piquante. Son je t'aime, il ne s'y attendait pas une seule seconde. Il s'imaginait plutôt une nouvelle scène de la Queen qui voudrait à nouveau avoir le dessus sur lui. Ce je t'aime sortait tellement de nulle part qu'il cloua le bec à Arthur qui ne sut pas quoi répondre, mais qui pu lire dans le regard de Charlie que pour une fois, elle ne lui mentait pas. Il ne savait pas si la jeune femme l'avait dit spontanément, sans trop y réfléchir, ou si elle l'avait dit comme pour s'excuser ou lui apporter que leur histoire était plus sérieuse et sincère qu'une simple histoire de baise, mais ça importait peu à Arthur, car il savait. Il savait qu'elle s'était mise réellement à nue pour lui, pour eux et ça lui suffisait.
En voyant Charlie s'apprêtant à quitter son taudis, Arthur se ressaisit et sortit de sa stupeur. Il se leva d'un bon et se précipita sur elle.

- Non, reste.

Il l'enlaça pour la retenir.

- Tu as raison Charlie, je n'ai pas besoin de plus, juste de toi, ici, maintenant.

Il attrapa son mince visage et caressa sa joue. Il lui sourit, un sourire charmeur et craquant et l'embrassa passionnément. Il la plaqua contre la porte d'entrée et commença à passer à nouveau ses mains sous son pull. Il voulait à son tour lui donner une preuve d'amour en lui offrant leur plus belle nuit ...

Spoiler:

La bouche d'Arthur était sucrée. Sa langue humide dansait avec la sienne. Appuyée contre la porte d'entrée, Charlie poussa un gémissement incontrôlés en sentant les mains d'Arthur sous son pull. C'était ça le problème avec Arthur. Elle ne contrôlait plus rien. Elle n'était plus la Queen Bee. Juste Charlie et pour la première fois de sa vie elle se sentait réellement heureuse d'être simplement elle-même. Aucun homme ne l'avait rendu aussi faible et vulnérable qu'Arthur. Sa présence contre elle était rassurante mais aussi terrifiante. Charlie avait peur de ce qui se passerait si elle se laissait réellement aller avec lui. Enivrée, Charlie se mit à déshabiller Arthur à la hâte, pressée de sentir ses muscles sous ses doigts fins.

Spoiler:

A son tour, Arthur déshabillait le petit corps frêle de Charlie. Il aimait quand leurs corps étaient soudés au point que rien ne pouvait les décoller, si ce n'est le rythme de leur respiration. Le corps de Charlie était glacé, il se devait de le réchauffer. Après avoir embrassé à nouveau Charlie, il la souleva et la porta jusqu'à son lit. Les draps étaient défaits et sentaient un mélange de cigarette et de parfum pour homme. Ce n'était pas le luxe dans lequel Charlie Thomas avait l'habitude de batifoler mais il ne pouvait lui offrir mieux. L'amour avec Arthur n'avait rien de sauvage, il était tendre et doux, et surtout très attentionné. Son but ultime était de toujours procurer un maximum de plaisir à Charlie, il était à l'affût du moindre signe, du plus petit frisson ou gémissement de plaisir pour lui offrir ce qu'elle voulait. Quand il était en elle, ses coups de rein étaient virils et intenses, et leurs corps et leurs souffles ne faisaient qu'un. Tout comme leur plaisir.
Cette nuit là, Arthur avait honoré Charlie à plusieurs reprises. Il n'en avait jamais assez, à chaque orgasme et à chaque éjaculation, il voulait à nouveau la faire jouir et sentir son sexe mouillé contre le sien. Après un moment aussi intense, Charlie finit par s'endormir contre le torse d'Arthur. Ce dernier ne ferma pas l'œil de la nuit, trop obnubilé à regarder la beauté de sa petite amie, et son côté étrangement calme et sage quand elle dormait comme une enfant. Au petit matin, il se leva et fit couler du café. Il se remit à sa table, à l'endroit même où il était quand Charlie avait débarqué quelques heures plus tôt, chamboulant alors sa vie avec la promesse qu'il lui avait fait, et se mit à griffonner sur une feuille ... En regardant Charlie dormir, il avait commencé à composer une chanson rien que pour elle.

Il venait de finir d'écrire la fin d'une phrase quand il vit que Charlie ne dormait plus.

Citation :: Everything I have is for you
But my love is all I have to give

- Désolé bébé, je ne voulais pas te réveiller ...

- C'est rien, assura Charlie, en plantant un baiser sur le front d'Arthur. Je dois y aller de toute façon.

Vite il fallait qu'elle sorte à tout prix de cette bulle d'amour avant de se ramollir. Arthur était adorable mais ses chansons guimauves risquaient de déteindre sur la reine de glace qu'elle était. Charlie attrapa ses vêtements éparpillés un peu partout dans la chambre minuscule et se rendit dans la salle de bain tout aussi petite. Après une douche rapide, Charlie réapparut les cheveux encore mouillés avec ses fringues de la veille. La Queen n'était pas à son meilleur niveau mais pendant les derniers minutes qu'elle passait avec Arthur elle s'en moquait.

- Je reviens ce soir, promit Charlie en grimpant sur les genoux d'Arthur toujours assis en train de composer Aujourd'hui c'est la lecture du testament de Ian.

Arthur appréciait chacun des petits gestes d'affection de Charlie à son égard. Il avait appris à profiter de ces moments pleinement car il savait que du jour au lendemain, il pouvait tout perdre avec une fille comme elle. Un peu comme avec Lily d'ailleurs.
Il aurait aimé la rejoindre dans la salle de bain, histoire de prolonger ce moment avec elle, mais comme à chaque fois qu'elle lui annonçait qu'elle partait, il se renfermait. Passer encore quelques minutes de plus de façon intime avec elle alors qu'elle allait s'éclipser d'une minute à l'autre le rendait trop amer. Il préféra attendre que la reine sorte de la salle de bain, et continua à écrire les paroles de sa chanson.

Citation :: I don't know what he does to make you cry
but I'll be there to make you smile
I don't have a fancy car
to get to you I'd walk a thousand miles
I don't care if he buys you nice things
Does his gifts come from the heart, I don't know
But if you were my girl
I'd make it so we'd never be apart

Quand Charlie revint vers lui, il dissimula les paroles de sa chanson sous un tas d'autres feuilles. Il l'accueillit sur ses genoux et l'embrassa dans le coup quand elle lui promit qu'elle reviendrait le soir même. Il y croyait peu, mais il se rattachait à cet espoir. Lui, entre temps, ira parler à sa petite amie officielle. A l'évocation du testament d'Ian, non seulement Arthur repensa à leur discussion de la veille, et des doutes subsistaient toujours en lui, mais en plus, cela ramena Arthur à la réalité, celle qu'ils n'étaient pas du même monde, Charlie baignant dans le luxe et le fric. Jusqu'à quand tout ceci pourrait durer entre eux ? Arthur préféra ne pas y penser, c'était un vrai puits de souffrance pour lui. Il se contenta de sourire à sa belle et de lui murmurer :

- J'aurai aimé être à tes côtés pour traverser tout ça ...

Mais c'était Warhol qui serait à ses côtés, et il sentit poindre une once de jalousie. Arthur était entier et devoir partager Charlie lui était très difficile.

- Tu passeras le bonjour à Warhol, dit-il à Charlie sur le ton de la plaisanterie. Sauf que ça n'en était pas vraiment.

- J'y manquerais pas.

Charlie se demandait si ça serait avant ou après avoir couché avec lui. Elle embrassa Arthur sur le front avant de prendre le téléphone d'Arthur. Elle lui embrassa la joue avant de déclencher le flash pour faire une photo d'eux.

- Souvenir.

Spoiler:

Charlie regarda quelques secondes la photo avec la furieuse envie de la supprimer avant de finalement se retenir : Elle faisait confiance à Arthur. Elle était certaine qu'il garderait le selfie pour lui. Dans le cas contraire, le poète connaîtrait une fin terrible. Après un dernier baiser, Charlie quitta la maison aussi discrètement qu'elle y était arrivée pour rejoindre la sienne.

(fin pour Charlouille)

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I feel so alone on the Friday nights [Pv Arthur]

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