[Je sais pas du tout quels événements on est censés garder et lesquels on est censés supprimer, donc normal si ça a pas de sens !  ]
 
Les premières semaines à ne plus écrire avaient été agréables pour Manu. Il avait pu glander, profiter de sa maison, et draguer une adolescente. Cette tranquillité – si l’on mettait de côté les relances incessantes de Jade pour qu’il lui ponde un nouveau livre – avait été troublée par le retour de Lyra qui n’avait rien trouvé de plus intelligent que de ramener son hippy avec elle et de s’installer chez lui. Il n’avait pas pu lui dire non, forcément, et il subissait chaque jour le fait de la voir avec un autre, surtout qu’il n’avait rien, absolument RIEN, d’intéressant. Il était incapable de demander à Lyra de le faire partir car il savait qu’elle ne comprendrait pas que son « ami » aille ainsi à l’encontre de sa nouvelle relation. Leur histoire avait toujours été bizarre à cause des définitions troubles que Lyra avait de l’amour et de l’amitié, et Manu commençait à réaliser qu’il allait peut-être devoir arrêter de rêver de leur maison à la campagne et leurs jumeaux. Au pire, il écrirait un livre dans lequel tous ses fantasmes prendraient vie. Jade adorerait.
 
Décidé (au moins pour la minute à venir) à laisser définitivement tombé, il passait sa soirée assis dans son salon, son ordinateur sur les genoux, à chercher une nouvelle maison dans laquelle s’installer. Il laisserait celle-ci à Lyra, Troy, Cassie et peut-être Jay Le Chien qui avait de toute façon l’air de les préférer à lui. Le couple d’amoureux lui avait enfin laissé un moment seul probablement pour aller cueillir des fleurs. Manu était en train de lire les annonces pour des petites maisons à une chambre, convaincu qu’il finirait seul et sans enfants, quand on sonna à sa porte.
 
- Je suis pas là.
 
Agacé, il finit par se lever pour ouvrir alors que la personne à la porte insistait. Surprise. Tuesday entra en furie chez lui sans qu’il ait le temps de dire quoique ce soit. Il grimaça en entendant parler de son Richard. Ce n’était pas le moment de lui parler de couple. Même Tuesday s’en sortait mieux que lui alors qu’il avait réussi à ruiner son mariage grâce aux déclarations qu’il avait faites dans son premier livre. Mais il n’avait pas le temps d’y penser. C’était quoi cette tenue ?!
 
- C’est quoi ton problème Tuesday ? Je vois que t’as pas encore jeté tous les accessoires que tu utilisais avec Jay. Tu peux pas débarquer chez moi comme ça, je pourrais être accompagné tu sais.
 
La blague. Tuesday s’étala sur le sol à ses pieds et il s’empressa malgré lui de l’aider à se relever, même si la première insulte avait déjà fusé. Manu en profita pour observer davantage son accoutrement (sans trop insister, car il ne fallait surtout pas qu’elle devine qu’il était intéressé). Visiblement elle n’était pas là pour lui rendre une simple visite de courtoisie. Elle était belle, mais sa tenue frôlait le ridicule en plus de le faire flipper. Il avait envie de rire mais était censé faire la gueule (Pourquoi ? Je sais plus (a)). Leur relation était basée sur la chamaillerie, pas les compliments ni la bonne humeur. Il feignit de ne pas comprendre les raisons de sa visite. Depuis qu’elle l’avait laissé pour se marier avec Alexandre, il profitait de chacune de leurs rencontres pour lui rappeler son erreur et lui faire comprendre qu’elle avait raté sa chance. C’était uniquement par fierté : il aurait bien aimé lui arracher ce string affreux sur le champ. Il croisa les bras pour s’en empêcher, un sourire poli sur les lèvres. 
 
- T’as besoin de quelque chose ? Des vêtements, peut-être ?

[Je suis tout aussi paumée]

Tuesday les quatre fers en l'air rangea le nichon plat qui avait trouvé la première excuse pour sortir de son soutien gorge en cuir. Elle regrettait tellement d'avoir dépensé trois cent dollars dans cet ensemble qui ne la flattait pas du tout. Manu n'avait pas l'air d'apprécier l'effort et se mettait maintenant à insulter ce pauvre Jay qui n'avait pas besoin de ça là où il était. Les larmes lui montèrent aux yeux rien qu'en pensant à son meilleur ami aujourd'hui décédé. Mais très vite la colère reprit le dessus et elle se mit à hurler de sa voix d'hystérique si aiguë qu'elle menaçait de briser tous les verres de la maison. Dire qu'elle avait risqué sa vie pour une rencontre aussi détestable.

- J'avais acheté cette tenue pour toi pauvre niais. Sois maudit pour profaner de la sorte la mémoire d'un si grand homme. Tu fais le malin maintenant mais si je me souviens bien tu te pissais dessus devant Jay ouais.

Et voilà malgré toute sa bonne volonté, Tuesday ne pouvait pas s'empêcher d'être méchante et hautaine avec Manu. Faut dire qu'il le cherchait avec sa tête de poisson pourri. Tuesday repoussa sa main avec violence et frotta sa cuisse maigre sur laquelle on voyait déjà le début d'un gros hématome. Comme si elle en avait pas assez à cacher à cause de Richard. Tuesday grimaça de douleur en se redressant. Elle chancelait toujours sur ses talons de prostitué et elle essaya de les retirer en s'appuyant contre le mur mais son équilibre restait précaire.

- Me touche pas, je ne reste pas. Venir ici était une mauvaise idée. Ca sent mauvais en plus.

[Il est horrible ton titre, j’ai tout le temps un mélange de Tribal King et de Tragédie en tête.
PS : Je me rends compte que j’ai complètement zappé le fait que Manu devait lui faire croire qu’il allait se marier avec Rebecca OUPS
(PPS : Je fais un méga HJ pour cacher la longueur du post en lui-même)]


Pourquoi Lyra n’était pas chez Olivier ? Peut-être parce que lui n’était pas assez con pour accueillir son ex femme et son nouveau mec chez lui. Même Oliver avait sûrement plus de fierté que lui. Manu n’avait pas dit non juste par peur de perdre Lyra. Il savait qu’elle ne serait pas à Degrassi longtemps, et il voulait profiter de chaque occasion de la voir. Même si c’était à poil dans sa cuisine avec un autre homme. Oliver avait refait sa vie, il était à nouveau fiancé et avait certainement tourné la page. Le problème de Manu était qu’il n’avait jamais pu commencer cette page avec Lyra, et qu’il en avait fait un énorme fantasme sur lequel il était incapable de tirer un trait.

- Je sais pas.

Le problème était le même avec Tuesday. Ils n’avaient jamais pu être ensemble, et Manu n’avait fait qu’imaginer ce qu’aurait donné sa vie si elle ne l’avait pas laissé pour un autre. Elle aussi était de nouveau presque mariée. Et lui, toujours comme un con, dans ses fantasmes. Il lui arrivait de s’endormir en imaginant la vie qu’ils auraient vécue ensemble s’ils avaient fait d’autres choix. Il voyait des enfants blonds hystériques courant partout dans sa maison, et des engueulades pour tout et rien qui prendraient fin dans du sexe sauvage. Songeur, il regardait sa main dans la sienne. Elle n'était pas heureuse non plus. Il s'en était un peu douté en la voyant débarquer chez lui dans sa tenue de dominatrice, mais elle venait de le confirmer en disant qu'ils auraient pu être heureux. Est-ce que c'était enfin sa chance ? Manu se sentait perdu et incapable de savoir s'il était censé en profiter. S'il faisait quoique ce soit, il gâcherait tout le lendemain en se rappelant ses sentiments pour Lyra. Il était pétrifié et n’osait ni caresser sa main, ni lever les yeux vers elle.

- Tu crois que c’est trop tard ?

Tuesday avait l'impression d'être toute nue et elle était loin d'avoir le corps idéal pour ça. Malgré sa maigreur inquiétante, elle se trouvait des bourelets à côté des bras et elle avait de la celluilite derrière les genoux. Elle avait les mains attrocement moite et la gorge sèche comme si l'eau de sa bouche avait décidé de se rendre dans ses mains ce qui était franchement déguelasse. Elle était certaine que Manny Santos ou Emma Nelson n'avaient jamais ce genre de problème. Elle battit des cils incapable d'une réponse adaptée à la question de Manu. Ils étaient âgés tous les deux, sans enfant et sans bague au doigt. Est ce qu'il était trop tard ? Sûrement. Mais elle ne voulait pas l'avouer. Manu était son eldorado, sa perspective d'un avenir radieux si elle parvenait à survivre à l'épisode Richard. Comme dans "Hey Arnold", Manu faisait l'objet d'une adoration sans borne de la part de Tuesday. Admetttre qu'il était trop tard c'était tourner la page sur ce fantasme d'une vie de famille et de couple avec Manuel. Et ça elle n'y était pas prête. Inconsciemment les doigts humides de Tuesday se crispèrent sur la main de Manu.

- Toi tu crois que c'est trop tard ?

Sa voix était montée de trois ou quatre octaves, la rendant encore plus suraïgue. Le stress, l'angoisse d'un non, d'un refus.

Hj : Je te rejoins dans la médiocrité
HJ2 : Super cette idée de faire des HJ pour augmenter la longueur de son post
HJ 3 : Ce design est magnifique bravo à la créatrice.
Hj 4 : Vive Degrassi !

[Ce prénom est tellement pas sexy]

Tuesday était vraiment trop maladroite. Mais c’est ce qu’il aimait chez elle (et son hystérie aussi) : ses gestes trop brusques, ses choix de vêtements douteux, et tout l’effort qu’elle mettait à essayer de paraître sexy, alors qu’elle n’avait besoin d’en faire aucun. Manu la laissa retirer son tshirt, fier de pouvoir exposer sa toute nouvelle musculature acquise après moult heures passées à la salle de sport plutôt que sur son prochain livre. A son tour, il retira sa veste de motard pour revoir le haut de cet ensemble en cuir qu’il aimait tant. Son coeur eut un raté, voire même 10, lorsqu’elle lui dit qu’elle l’aimait.

- Moi aussi je t'aime.

Vraiment ? Manu n’avait même pas réfléchi une seule seconde – pour une fois - avant de lui répondre. Ce soir-là, à cet instant précis, il n’y avait plus de Lyra, plus de Troy, plus de mineures, plus de Richard ou d’Alexandre. Il n’y avait qu’eux, et ce soir-là il n’aimait qu’elle. Le lendemain, ce serait une autre histoire. Il aimait son corps tout mince qu’il recouvrait de caresses, sa fragilité et ses yeux tout embués. Alors qu’elle était à califourchon sur lui, Manu souleva son poids plume une main sur ses fesses en cuir, et l’autre dans le haut de son dos. Il voulait l’emmener dans son grand lit comme une princesse, et comme Clark l’aurait fait avec Loïs. Sauf qu’il n’avait pas la supervision de Superman, et que, alors qu’il la portait jusque là-bas – bordel, c’était si loin - en l’embrassant, il se prit deux-trois meubles et s’explosa au passage l’entrejambe. Le chemin fut beaucoup moins romantique que prévu, mais, enfin, il put allonger l’amour de toute sa vie dans son grand lit. Allongé à côté d’elle, il entreprit d’embrasser et de caresser chaque petite parcelle de son corps tout maigre. Il descendait le long de son ventre lorsqu’il tomba nez à nez avec le bleu qu’elle avait tant essayé de camoufler. Manu s’arrêta net.

- C’est quoi ça ?

Hj : Mais tu l'a choisi seule. Désolée du retard j'avais des trucs à faire (genre j'ai une vie)

Tuesday chantait dans sa tête "L'amour Brille sous les étoiles". La chanson n'était pas exactement en rythme avec les câlins qu'elle prodiguait à Manu mais c'était la chanson la plus romantique qu'elle connaissait. Tuesday avait l'impression qu'elle rêvait. Manu lui avait dit qu'il l'aimait sans hésiter d'une traite et pour une fois elle l'avait cru. Elle avait l'impression d'être la femme la plus sexy du monde et elle ne prenait même plus la peine de rentrer son ventre même quand Manu l'embrassait. Elle est tellement détendue qu'elle avait oublié les quelques bleus qu'elle avait essayé de dissimuler avec du fond de teint. Tuesday se redressa brutalement sur ses deux coudes. Elle était prise de court et elle ne savait pas quoi répondre.

- Comment oses-tu me poser la question ? C'est comme demander l'âge ou le poids d'une femme, le nombre d'amants que Manny a eu, si Alex s'est offerte une rhinoplastie ou si tu aimes aussi Lyra... C'est...

Tuesday bafouillait, s'agitait, elle cherchait ses mots et quand elle l'est trouvait les couinait plus qu'elle ne les prononçait. Elle ne voulait pas que Manu sache ce qui se passait entre Richard et elle. Tuesday n'avait pas envie qu'il sache ce qu'elle endurait pour lui pour qu'il reste envie. Elle gesticula pour essayer de se relever puis voyant que Manu lui barrait la route lui envoya son pied immense pointure 44 dans les valseuses.

- C'est... C'est... C'est dégueulasse !!!!

Plus de je t'aime, plus de sexe torride en tenue de cuir, Tuesday venait de réaliser que même si Richard était loin il pouvait quand même avoir vent de sa visite et que les coups redoublerait. Tant pis elle encaisserait mais maintenant elle peur qu'il s'en prenne à Manu. Son petit Manuel Blanc comme un linge. Il fallait qu'elle parte pendant qu'elle pouvait encore le sauver.

- Pardonnes moi mais je suis en couple, je suis fiancée et Richard... oh mon dieu Richard... Je dois y aller.

[Pas grave. Et le nez patate de Paige devenu parfait, on en parle ou pas ?]

Fini les bisous et les câlins. Adieu le sexe de sa vie. Tuesday "devenait" folle à cause sa question. Vu sa réaction démesurée, Manu ne pouvait qu’en conclure qu’il avait eu raison de s’arrêter sur ce bleu et de se demander d’où il venait. Tuesday passait de l’amoureuse à la furie, et Manu resta incrédule à la regarder s’énerver toute seule. Il finit par se lever à son tour pour la calmer et se prit un coup qui le fit se plier en deux. Putain, d’abord le buffet du salon, maintenant elle. Si elle voulait des bébés avec lui, elle allait devoir se calmer. En pleine agonie, Manu réussit à atteindre la porte de la chambre avant elle pour lui bloquer la sortie.

- C’est toi la dégueulasse ! T’as pas le droit de partir maintenant. Si tu pars, on n’y arrivera jamais. Alors reste.

Manu leva les yeux au ciel en entendant parler de Richard. Elle était venue en tenue SM chez lui, et c’était maintenant qu’elle s’inquiétait pour son mec. Et puis merde, ils étaient ensemble depuis seulement quelques mois. Eux s’aimaient depuis la moitié de leur vie.

- Mais on s’en fout de Richard Tuesday ! C’est qu’un détail.

Pour la convaincre de rester, Manu entreprit d’embrasser son cou et ses épaules nues, tout en gardant ses réflexes en alerte au cas où elle tenterait de le castrer une nouvelle fois. Mais il n’allait pas laisser tomber l’histoire du bleu pour autant. Entre deux bisous sur sa nuque aussi blanche que la sienne, il demanda :

- Quelqu’un t’a fait du mal ?

[Rhinoplastie O-BLI-GE d'ailleurs elle est passée où notre Alex ? ]

Tuesday s'arrêta net en entendant Manu pourtant la terreur était toujours là. Richard lui avait peut-être tendu un piège en faisant semblant de s'en aller. Oui il avait voulu la tester voir si elle resterait loin de Manu mais elle était tombée dans le piège comme une débutante. Tuesday savait qu'elle devait parler. Elle ne voulait pas perdre Manu, pas encore. Quitter ce lit avait été un crève-coeur mais elle le faisait pour lui. Elle pensait réellement que Richard avait le pouvoir de s'en prendre à lui. Non Richard n'était pas qu'un détail c'était un malade mental qui la brutalisait depuis de longs mois sans que personne ne se doute de rien. Il pouvait très bien tuer Manu et retourner au travail comme si de rien n'était. Elle aimait assez Manu pour l'aimer de loin afin qu'il ne lui arrive rien.

Tuesday trembla de peur et de désir en sentant les lèvres de Manu s'appuyer sur sa nuque. Elle releva ses yeux bleu banal vers les siens. Tuesday avait l'impression que Richard pouvait débarquer à tout moment pour la trainer par les cheveux et la ramener chez eux.

- Manu si je parle il le saura. Je t'en prie j'ai trop peur qu'il t'arrive quelque chose.

[Je sais pas. Mais quand on fait une signature ça veut dire qu’on reste normalement  Pour une fois qu’il y avait une Alex ici.]

La détresse qu’il percevait dans la voix de Tuesday rendait Manu dingue. Elle refusait de lui répondre, c’était évident qu’il se passait quelque chose de grave. Vu sa façon de répondre et d’éviter les questions, il comprit que le connard de l’histoire était Richard. Manu sentit la colère monter en lui, après ce bâtard et après lui-même, pour avoir préféré jouer à l’éviter et à l’adolescent plutôt que se rapprocher d’elle et la protéger. Il ne voulait pas qu’elle se prenne des coups et se taise juste pour le protéger lui. Il regrettait la présence de Jay qui, au final, aurait été bien moins égoïste que lui et serait allé buter Richard. Princesse Manu en était incapable. Il se sentait totalement désemparé face à la situation et n’avait aucune idée de ce qu’il était censé dire ou faire. La colère était bien trop forte pour qu’il mette en place un plan logique. Si Tuesday n’avait rien dit, c’est qu’elle savait qu’ils ne pouvaient rien contre LE flic de Degrassi. Putain quel connard. Manu faisait les cent pas dans la chambre à la recherche de l’idée qui l’éloignerait de Richard et la garderait en sécurité, avec lui.

- On pourrait s’en aller. Commencer enfin quelque chose ailleurs. Loin de Degrassi, de Richard et de tous les autres fous. L’Europe, ça te dit ? Il paraît que les gens sont plus équilibrés là-bas.