La semaine a été longue. La semaine a été merdique. Ces 8 prochains mois vont être longs. Douloureux et pénibles. Et y’aura personne qui pourra réellement comprendre ce que je vivrai. (Bon, y’a ma mère, mais à moins qu’elle ne tombe enceinte tout de suite, elle ne comprendra pas ma peine et puis elle n'est pas encore au courant...). Mais attendez, n’allez pas vous imaginer que je me plains et que j’ai tant mal que ça. À date, ça va. Le plus dur c’est l’impact que ça a pour ma vie. Tout le monde rêverait d’être tout à coup le centre d’attention. Bah pas moi. C’est sincèrement ce qui m’agace le plus. C’est fou à dire, non? C'est vrai que ma vie va changer, pas seulement pendant 9 mois. Mais toute ma vie entière. Et ça, je n’y peux rien. À l’école, j’ai entendu toute sorte de commentaires sur moi. C’est qui celle-là? Je ne l’ai jamais vu. Voir qu’elle est en cloque? Je me demande c’est qui le père. Qui a voulu coucher avec elle? Bref, ce genre de truc. Ça ne me fait rien, pour tout vous dire. Car j’ai comme un vide, comme si mon cœur n’avait plus de sentiments. Bon, j’exagère un peu. Disons que depuis environ 2 semaines, j’ai les nerfs à vif. Mais c’est normal, d’après ce qu’on me dit. Pour l’instant ça va, je n’ai tué personne. Mais je m’inquiète pour plus tard. Faudra pas m’emmerder. En ce samedi matin. J’ai le bonheur d’apprendre que je suis seule à la maison. En fait y’a juste pas Warhol et Barbie, donc je me sens chez moi. J’enfile un jogging confortable et je sors de ma chambre. En descendant, je découvre ma mère, assise seule à la table de cuisine, café à la main.
Bon matin, maman! Où sont passé tout le monde? Je ne sais pas quoi dire d'autre. Je ne lui ai toujours pas dit et ça ne tardera pas avant que Barbie ne lui dise. Notre discussion de la veille m'a bien fait flipper, je dirais.