Voilà une semaine que Barbara avait emménagée chez Ian. La cohabitation était assez étrange, elle avait plus l’impression d’avoir gagné un ami quadra qu’un père biologique. Mais, la pimpante New-Yorkaise se sentait quand même à son aise dans sa nouvelle maison, elle se sentait même mieux qu’enfermée avec sa meilleure amie -et nouvelle cousine- chez Jimmy. Elle n’avait plus de compte à rendre à Charlie, ni à son père, ni à son nouveau personnel de maison. Même sa mère Saraï avait décidé d’arrêter de la supplier de retourner à Manhattan chez son père ou de prendre un avion jusqu’à Tel Aviv, mais de s’éloigner à tout prix de Ian Thomas. Barbie comptait bien se faire une place dans cette petite ville décimée par les drames et les rangs sociaux, devenir la nouvelle reine de Degrassi. La nouvelle Queen du Canada, même et s’épanouir d’orgie en orgie, frôlant l’overdose de temps à autre et se sentir aimée par son nouveau père.

Depuis toujours, Barbara avait une fascination pour l’apparence. Après deux mois à Degrassi, la jolie brune avait voulu allé faire un tour vers les cabinets de chirurgie esthétique. Sa première opération avait été son nez, à ses 16 ans, comme toutes les filles juives qui se respectent. Puis ensuite quelques injections d’acides hyaluroniques fréquentes. Depuis son arrivée à Degrassi, Barbie n’en avait pas refait et elle avait l’impression d’avoir moins bonne mine qu’avant, même si parfois la raison lui suggérait qu’elle était juste en manque de la sensation d’une seringue transperçant ses pommettes. Elle avait pris rendez-vous au cabinet du docteur Zaranza. Quittant la voiture que Ian lui avait mis à disposition avec un chauffeur, elle demanda gentiment à son conducteur de ne pas se tenir très loin. Un peu honteuse, elle lui avait dit de la déposer avant le cabinet. Elle ne voulait pas que les masses s’offusquent de ses choix en trouvant indécent qu’une fille de 16 ans est recours à de telles pratiques. La secrétaire lui indiqua le bureau du Docteur Zaranza, où Barbie était invitée à l’attendre. Barbara prit place sur un des gros fauteuils, en prenant soin de suspendre son trench coat Burberry sur le porte-manteau en bois. Elle se délectait de l’odeur un peu chimique qui émanait des lieux, cette odeur d’hôpital qui puait la perfection et la propreté. Subjugué par cette petite gourmandise honteuse, elle ferma les yeux pour mieux l’apprécier en attendant son Docteur Mamour.

Barbara sortit de ses rêveries plastiques et chimiques quand le médecin fit enfin son apparition dans le bureau. Alors qu’il s’avançait vers elle, elle se leva subitement du fauteuil par politesse et se rendit compte à quel point il était beau et charismatique quand il enlaça sa main dans la sienne. Un sourire niais de midinette se dessina sur ses lèvres qui étaient encore vierges de toutes injections d’acide hyaluronique. Cet homme était incroyablement sexy. Jamais Barbara ne s’était sentie attirée par un homme de cet âge, à part peut-être Colin Firth qui lui donnait des papillons dans le ventre dans son interprétation de père célibataire dans Love Actually. Une idée fantasmatique d’adolescente, rien de plus, face à un écran plasma, rien de moins. Mais là, c’était différent Docteur Sexy était en face d’elle, en cher, en muscle et en os, et Barbie n’avait qu’une seule envie : le séduire à tout prix.

- Bonjour Docteur Mamour, dit-elle avec un sourire enjoleur, en faisant bien évidemment référence au docteur sexy de Grey’s Anatomy, sans aucun tabou.

Barbie découvrait un côté Lolita en elle, qu’elle n’avait encore jamais suspectée. Elle se savait belle, elle n’ignorait pas plaire aux garçons et elle en jouait. Mais à l’instant, elle voulait plaire aux hommes aux vrais et plus particulièrement le médecin sexy qui était face à elle. Sans se démonter, par un excès de confiance qui était assez habituel en sa personnalité, elle prit la main du Docteur Zaranza et força l’index du médecin à fleurer ses lèvres. Bien sûr, elle n’en était pas très satisfaite actuellement, mais Barbie manquait trop d’humilité pour ne pas les considérer malgré tout belles et elle espérait qu’elles auraient un effet assez aphrodisiaque pour prendre Allan dans son piège.

- Elles ne me plaisent pas beaucoup, dit-elle sur un ton qui se voulait un peu soumis et innocent, baissant le regard et mimant une moue, alors qu’elle incitait son interlocuteur à violer son espace vital.

Barbara fermait les yeux alors que Docteur Mamour était en train de lui dessiner ses lèvres du bout des doigts. Elle mourrait d’envie de lui attraper son index et le suçotait. Un quadra sexy, d’un bon niveau social et avec les doigts habiles (ahah) d’un chirurgien, c’était hyper excitant pour une jeune nymphe du secondaire. Oui elle voulait une petite injection, Barbie adorait sentir le contact froid d’une aiguille avec son visage de poupon. Elle fit une petite moue lorsque le médecin retourna s’assoir derrière son bureau et ne prenait même plus la peine de la regarder. Elle aurait juré qu’elle avait excité pourtant. Il fallait à tout prix qu’elle ré-attire son attention, Barbie le voulait comme le dernier sac Fendi. Quand il lui demanda si elle désirait autre chose, elle n’hésita pas une seconde et déboutonna son chemisier Chloé. Quand elle se retrouva en soutien-gorge en triangle, hyper couture, La Perla, Barbara se leva vers son nouveau Docteur préféré.

- Vous pouvez m’aider ? dit-elle alors qu’elle prenait ses grosses mains viriles pour l’inviter à se lever.

Elle se colla contre lui pour lui donner une meilleure vision sur l’attache qu’elle lui demandait de dégrafer. Les gens normaux se seraient mis de dos, mais Barbara préférait être lovée contre le torse du Dr. Zanzara.

Barbara avait envie de lui crier : "Prend moi sur ton bureau. " Après la drogue, rien ne lui donnait autant de passion et de motivation, qu’aujourd’hui à essayer de se faire son nouveau chirurgien. Il y a avait eu la découverte de Ian qui avait donné un sens à sa vie, mais après la tempête familiale venait le beau temps : donc la lassitude. Ce fut marrant de tenir tête à sa mère, mais maintenant que la routine s’était installée et que Barbie s’était faîte à sa nouvelle maison, elle n’avait plus trop de rebondissements croustillants dans sa vie. Quand Allan lui demanda si c’était vraiment ce qu’elle voulait, Barbie ne savait plus vraiment s’il parlait de ses futures opérations ou si elle avait pensé trop fort son envie de lui. De quoi freiner un peu ses ardeurs et la rendre hésitante, quand il poursuivit enfin sur l’augmentation mammaire. Finalement, elle n’était plus hésitante, elle avait toujours envie de lui.

- Certaine, je n’ai pas de poitrine, dit-elle en souriant sans prendre d’air malheureux. Touchez, dit-elle en prenant ses mains -encore- pour l’inviter à la peloter. Vous trouvez ça plaisant une fille plate ?

Barbara eut un sourire en coin, plein de malice, quand son chirurgien commença à lui malaxer les seins. Il restait de marbre et très professionnel, mais ce côté sérieux le rendait d’autant plus excitant même si Barbie avait l’impression de lui faire du rentre dedans pour rien. Deux bonnets en plus, parfait ça lui convenait. Quand Allan lui sous-entendit qu’elle était déjà très belle, Barbie jugea que c’était le bon moment pour se rhabiller. Il avait un petit mordu, se couvrir n’aiderait que plus à lui donner envie d’elle, en jouant avec sa frustration. L’atmosphère était lourde et Barbara aurait parié avoir une érection si elle avait été doté d’un pénis, mais ce changement corporel là, elle n’en voulait pas.

- Très bien, dit-elle en reboutonnant son chemisier. Donnez-moi un rendez-vous, j’aurai l’autorisation de mon papa, finit-elle sur une note un peu plus putassière pour s’imprégner de son rôle de Lolita.

Elle retourna s’enfoncer dans son siège, croisa les bras et reprit l’attitude ingrate qui était dû à son âge. Oubliant complètement le maintien dont elle avait fait preuve jusqu’alors. Elle continua malgré tout à le transpercer d’un regard de braise, espérant secrètement qu’il devienne sauvage et en rut et la prenne sur son bureau d’ébène.

Enfoncée dans son siège, Barbara continuait sans relâche à dévorer son chirurgien des yeux. Ces derniers temps lorsqu’elle croisait Charlie dans les couloirs, ses regards assassins ressemblaient à des fusils de précision. Mais quand elle regardait Allan avec envie, ils appelaient clairement à une baise sauvage et endiablée dans le cabinet huppé du médecin. Il commençait à se lâcher en lui donnant un « tu » en guise du traditionnel « vous » qu’il lui avait servi depuis le début de l’entretien. C’était une première victoire. Elle était néanmoins un peu déçue à l’idée de vivre encore deux mois avec une petit poitrine, mais elle ne le laissa pas paraître et se contenta d’un hochement de tête pour indiquer avoir bien pris en compte le temps d’attente à venir.

- Vous êtes gynéco à vos heures perdues ? lui dit-elle sur un ton gentiment moqueur, en prenant bien soin de ne pas avoir l’impolitesse de le tutoyer.

Elle se leva du fauteuil dans lequel elle était assise avec nonchalance et s’avança vers son docteur. Elle passa une jambe d’un côté de ses jambes comme si elle s’apprêtait à s’assoir sur lui à califourchon et de ses mains, elle se hissa sur le bureau pour y poser ses fesses en continuant de lui faire face. Remontant légèrement sa petite robe fleurie, elle écarta ses jambes avec un air faussement timide, d’un aguichage à peine déguisé.

Le regard plongé dans celui d’Allan était une réponse silencieuse à son compliment. Elle n’avait rien à dire, ni merci, ni merde. Elle se savait magnifique, elle était pleine d’égo mais de l’entendre dire d’un quadra aussi sexy était comme une promesse qu’elle l’était indiscutablement. Elle esquissât un sourire enjôleur quand Allan posa ses mains d’homme viril sur ses cuisses menues, pour remonter un peu plus sa robe. Et lorsqu’il plongea sa tête pour lui en baiser l’intérieur, elle se mordit la lèvre avec un peu moins de contrôle qu’auparavant. Les années d’expérience étaient là, c’était indéniable. Elle posa ses mains sur le derrière de son crâne et exerça une plus forte pression sur elle, comme pour mieux sentir les frissons qui lui parcourait déjà l’intérieur du ventre, par excès de gourmandise. A contre-cœur, alors qu’elle avait la sensation de s’envoler, Barbie repoussa son docteur, ses genoux contre ses épaules.

- Je suis en retard, dit-elle désolée, même si elle n’avait rien à faire en vérité. Vous avez mon numéro.

Elle se pencha pour embrasser le cou d’Allan, voir le lecher comme une obèse dévorerait une glace au chocolat, elle le voulait tellement en elle. Mais dans un lit. Et elle le voulait pas qu’une fois, mais tout le temps. Si elle se donnait aussi facilement, il ne s’attacherait pas à elle et n’hésiterait pas à sauter sa deuxième cliente une fois que Barbie s’en serait allée. Elle voulait le hanter. Elle prit son impaire Burberry.

- Merci, lui dit-elle un peu plus sobrement que son jeu précédent, tout en enfilant son manteau. Vous penserez à moi ?