Pas de sport en chambre pour cette fois ci[Manny]

La moquette ne parlait pas et elle n'avait pas de Meredith Grey pour l'aider à se relever comme elle l'avait fait avec Izzie Stevens. Elle était toute seule sans mari, sans véritable meilleure amie qui la connaissait entièrement puisqu'elle avait couché avec l'époux de Laureen et elle se trouvait enceinte de quelqu'un d'inconstant qui prenait la fuite à la première contrariété. Sans oublier qu'il était incapable de se passer de cigarettes alors qu'elle lui avait fait la promesse de faire un tri dans sa vie compliquée pour lui et qu'elle avait laissé tomber le garçon le plus adorable de la terre aussi. Manny avait la sensation de se battre pour un amour qui n'en était pas et qu'elle était en train de découvrir que toute leur histoire ne reposait que sur une série de malentendus qu'elle avait pris comme étant des preuves d'amour. En réalité, Carrod et elle n'étaient pas faits pour être ensembles. Au mieux ils était d'excellents amants ou pire ils étaient deux personnes totalement incompatibles qui avaient perdu des années de leur vie à se croire destinés l'un pour l'autre. Cette révélation brisait le coeur de Manny qui n'avait qu'une envie se fondre sous la moquette et attendre que son heure vienne. Elle répondit à Carrod d'une voix inaudible mais malgré elle, elle se sentait toujours appelé vers lui comme les marins l'étaient par les sirènes. Se défaire de lui ne serait pas si facile.

- Non...

Manny se leva du sol pour se rendre près de la porte. Elle allait ouvrir quand s'en comprendre pourquoi elle se trouva assise par terre comme pour avoir l'impression d'être plus proche de lui mais avec pour le moment aucune intention de l'ouvrir pour qu'ils se retrouvent l'un en face de l'autre. Manny se sentait comme une petite fille, un peu comme le chaperon rouge. Elle avait traversé la forêt et côtoyé le loup. Il l'avait effrayé et maintenant elle craignait de le revoir même si au fond d'elle, elle ne désirait qu'une chose, être de nouveau manger par lui. Elle ramena ses genoux contre sa poitrine, pour les entourer de ses bras et poser sa tête lourde de questions dessus. Carrod et elle réussissaient toujours à tout gâcher. Un jour c'était elle, l'autre c'était lui. Elle pensait qu'ils se quittaient pour mieux se retrouver mais maintenant elle trouvait que leur histoire d'amour était plutôt un jeu pervers et destructeur qu'il était temps d'arrêter.

Comme il aurait dû le deviner, la réponse à sa demande fut négative, il avait envie de frapper jusqu’à s’ouvrir les poings contre la porte mais ca n’aurait servi qu’à renforcer la position de Manny.
Carrod restait collé à la porte, attendant un miracle, sa réponse avait été « non » il ne pouvait pas s’attendre à ce qu’elle change d’avis comme ca.

…Manny…

Quelles raisons il aurait pu lui donner pour la persuader à enlever ce foutu barrage entre eux deux ? Même lui ne savait pas. Ce qui au début aurait pu être une simple dispute ou même un début de frustration se transformait en apocalypse. Pourquoi ca avait toujours aussi difficile entre eux ? Dans toutes leurs vies, ils s’étaient plus souvent détestés qu’aimer, du moins on ne leur avait jamais laissé le temps pour ce dernier. Quand c’était pas eux et surtout lui qui cassait tout c’était quelqu’un d’autre.
Carrod, assis contre la porte, s’amusait à faire valser la cigarette entre ses doigts, peut être que s’il restait là assez longtemps elle finirait par sortir, elle finirait par lui parler.

J…

Il poussa un long soupir, il était désespéré, il avait envie de tout lâcher, de s’en aller comme à chaque fois que ca allait mal mais aussi une envie de défoncer la porte pour être avec elle.

J’ai pas envie de payer un avion avec une banderole derrière pour te dire que je t’aime et que j’ai pas envie de te perdre…Y’aurait pas assez de place surtout si on doit écrire Manuella Santos en plus… et vu ma chance l’avion s’écraserait avant que t’aies pu le voir.

Carrod lâcha un sourire en regardant sa cigarette. Peut être qu’elle avait entendu, peut être qu’elle était déjà loin, perdu au fin fond de ses couvertures ou au téléphone avec sa meilleure amie entrain de lui dire à quel point c’était un salaud.

C'était drôle cette sensation qui vous prenait le lendemain matin d'une déception. En se couchant on avait qu'une envie mourir et on attendait anxieuse que le sommeil daigne enfin vous prendre. On regardait son réveil et on voyait les heures défiler en se demandant si il fallait prendre des somnifères pour ne plus y penser. Pour ne plus penser à cette douleur sourde qui vous faisait monter les larmes aux yeux. Puis sans s'en rendre compte on sombrait dans l'inconscient et on était emporté dans une série de rêves brumeux. Quand on se réveillait - tôt généralement - on arrivait pas à croire qu'on avait réussi à trouver la paix pendant quelques heures. Une paix toute relative certes mais on avait survécu alors qu'hier on croyait cela impossible. Il était six heures du matin quand Manny se réveilla recroquevillée sur le sol devant la porte toujours fermée de sa suite. Elle avait le cœur brisé et le pire c'est qu'elle ne se rappelait pas l'avoir offert à Carrod en même temps que sa confiance. Elle avait naïvement pensé maitriser le jeu mais au final elle s'était faites bernée. Elle repensait à la dernière phrase de Carrod en même temps qu'elle passait sa main dans ses cheveux emmêlés et sur les parties courbaturées de son corps. Elle se mit sur ses pieds pour s'étirer avant de filer vers la salle de bain pour se brosser les dents et retirer ses vêtements froissés. Elle passa quelque chose de plus confortable et essaya de se rappeler à quel moment, elle s'était endormie. En faites entre quelle crise de larmes ? Elle passa de l'eau fraîche sur son visage pour essayer de récupérer les dégâts d'une nuit mouvementée et avala une aspirine pour le mal de tête latent qui lui comprimait le crâne. Manny allait se jeter sur une lit pour profiter de ses trois dernières heures de sommeil quand elle se rappela qu'en s'endormant Carrod se trouvait toujours à priori derrière la porte. Quand elle l'ouvrit, un sourire naquit sur ses lèvres quand il tomba la tête la première encore endormi. Il essaya de parler mais elle le fit taire par un baiser.

En entendant plus aucune réponse émanant de derrière la porte, il était sûr qu’elle avait dû s’endormir. Carrod avait tout de même passer la moitié de la nuit à fumer, à manger un paquet de chips offert par un room –qui lui avait fait d’ailleurs office d’un magnifique cendrier une fois vide- ainsi qu’à espérer qu’elle ouvre la porte. Il finit par s’endormir et le réveil fut plutôt douloureux… Sans qu’il ait eu le temps de réaliser, sa tête vint rencontrer le sol de la suite de Manny, en ouvrant les yeux, il comprit qu’elle avait enfin ouvert cette maudite porte pour le plus grand bonheur de sa bosse déjà naissante derrière la tête. Ses oreilles aurait pu servir de parachute.
Il essaya de se relever et de lui dire qu’il était plutôt désolé de ce qui c’était passé mais elle ne lui en laissant pas le temps. Il mit moins de temps à réagir que pour sa chute, pourtant il tombait de plus haut, et prolongea son baiser emmêlant tous les sentiments qui l’animaient dans ce simple contact. Rien que pour ca il aurait pu dormir toutes les nuits devant la porte de Manny.
Carrod finit par se relever, il prit le visage de la jeune femme entre ses mains et lui déposa plusieurs baisers là où il pouvait, il était heureux de pouvoir faire ca, une nouvelle fois et en profitait comme si c’était la dernière. Le seul truc qui cassait tout c’est l’odeur de cendrier à pattes et grandes oreilles qui reignait sur lui, une nuit dans un couloir, enchaînant presqu’un paquet, on peut pas en ressortir indemne.

Désolé…

Il la prit dans ses bras avant de sourire et de la pincer doucement au niveau des côtes.

Merci pour la bosse aussi.

Manny n'avait qu'une seule volonté ne jamais plus défaire ses lèvres de celle de Carrod. Elle se sentait si bien quand sa bouche se trouvait contre la sienne, qu'elle imaginait toute sorte de plans farfelues pour l'embrasser à chaque instant. Elle s'était tellement emportée, qu'elle avait à peine remarqué qu'une énorme bosse lui sortait du crâne. Manny ne put s'empêcher de pouffer en mettant sa main devant sa bouche, pendant qu'elle s'asseyait sur les genoux de Carrod. Elle s'arrêta net en croisant son regard sombre et vexé avant de passer ses bras autour de sa nuque.

- Tu l'as bien mérité. susurra malicieusement Manny tout en enserrant sa taille entre ses jambes.

Lentement, elle se mit à défaire un à un les boutons de la chemise de Carrod révélant peu à peu sa peau. Le faire dans un couloir n'était pas tellement un problème pour les deux exhibitionnistes qu'ils étaient, mais Manny préférait quand même éviter de créer un nouveau scandale. Elle posa sa tête contre le torse nu de son... de son quoi au juste ? Bref, elle posa sa tête tout contre lui pour écouter les battements de son coeur en attendant qu'il la porte à son lit comme la princesse qu'elle était. Voyant qu'il ne bougeait pas et avait l'intention de les rendre aussi immobile que le paquet de chips éventré qui faisait aussi office de cendrier, Manny lui tapota les flancs.

- Bon alors, tu me portes jusqu'à la chambre pour me faire l'amour ou pas ?

Bof, Carrod ne trouvait pas qu’il l’avait bien mérité, il avait galéré toute la nuit devant la porte de Manny tout de même. Enfin une bosse pour un baiser, c’était un échange tout à fait équitable selon lui. Il regarda Manny défaire sa chemise avec un sourire et entendit sa réflexion avec laquelle il ne put s’empêcher de rire. Il adorait ce coté direct.

Je sais pas…

Dit il avec un air hésitant avant de la prendre par les cuisses –énormes- et de se relever tout en l’emmenant dans la chambre. Il ferma la porte d’un coup de pied avant d’aller se jeter sur le lit avec elle.
Carrod lui jeta un regard amusé avant de venir l’embrasser tendrement, savourant chaque seconde de son baiser.

A quoi j’ai le droit si je te fais l’amour ?

Il rigola et était sûr qu’il allait se manger un oreiller dans la tête ou même une gifle mais ce n’était pas ca qui allait l’arrêter. Il commença l’exploration si tentante du corps de Manny, un commencement plutôt soft parce qu’il attaquait son cou. Le cou de sa Manny. Rien que ca pouvait lui donner envie de faire l’amour toute la nuit avec elle ou toute la journée, peu importe.

Manny s'accrocha au cou de Carrod en nouant ses deux bras autour de lui, manquant de l'étouffer à plusieurs reprises sur le trajet plutôt court. Elle adorait être portée mais elle avait le vertige dès qu'elle se trouvait à dix centimètres du sol. Elle éclata de rire en atterrissant sur le lit prête à retirer tous les vêtements en quatre secondes, dès que le départ serait donné. Mais quand elle croisa l'air de Carrod elle manqua de le prendre au sérieux, avant de comprendre que c'était une de ses nouvelles - pitoyables - tactiques pour qu'elle le supplie. Manny entra dans le jeu à son tour et lui désigna son manteau sur le fauteuil du bout du pied.

- Je dois bien avoir une ou deux pièces au fond de ma poche...

Manny lui décocha un clin d'œil amusé avant d'envoyer le fameux oreiller qui n'avait rien fait de mal à part se trouver dans la chambre de deux amants incapables de se dire de façon normale qu'ils étaient dingues l'un de l'autre. Manny fit glisser la chemise déjà complètement ouverte de Carrod et frémit en découvrant que son torse était aussi parfait sous l'éclairage du couloir que sous celui de sa suite. Elle n'avait qu'une envie se jeter sur lui et profiter de son corps qui semblait avoir été crée de façon à ce qu'elle ne puissse y résister. Et que dire de sa bouche... Manny rapprocha doucement ses lèvres de celle de Carrod pour lui mordiller légèrement la lèvre inférieure avant de se reculer et de lui adresser un sourire malicieux.

- Dis moi pourquoi tu es parti ? N'essaye pas de t'enfuir à nouveau, j'ai piégé la chambre. Si tu sors de ce lit tes deux... hmmm... belles oreilles risquent d'être les seules choses qu'on pourra mettre dans ton cercueil.

Des pièces ? Pourtant elle était connue, elle avait de l’argent elle aurait au moins pu faire semblant de lui proposer quelques billets. En sentant ses dents sur sa lèvre, il oublia bien vite les billets ainsi que le pique que Manny venait de lui lancer. C’était le genre de chose qui ne lui donnait qu’une envie : lui faire l’amour. Carrod allait l’embrasser quand elle lui demanda pourquoi il était parti. En plus elle le menaçait. La dernière chose qu’on verrait de lui, ses oreilles, super.

Bon ok.

Carrod l’embrassa soudainement avec un sourire amusé. Il n’avait pas envie de lui répondre mais il savait qu’il n’allait pas pouvoir y échappé. Il s’écarta doucement de ses lèvres et passa sa main sur la joue de Manny.

C’était pour me donner du courage.

Il eu un sourire amusé avant de continuer.

Juste que j’aime pas qu’on plaisante sur…les sentiments.

Carrod passa ses doigts sur les lèvres de la jeune femme avant de lui mordre gentiment la joue.

» Séance de sport en chambre (a) [Carrod]
» Rien que toi et moi cette fois [Andreas]
» Faire du sport pour oublier ma belle soeur (Wayne)
» Je paye pour la chambre tu dois être à ma disposition (Diane)
» Un dernier baiser pour un vrai adieu [PV Manny]

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