Une matinée avec Tuesday

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Richard avait dû travaillé tard sur une enquête. Il était rentré quand Tuesday dormait déjà et il n'avait pas osait réveillé sa fiancée. Il savait qu'elle se mettait de mauvaises humeurs quand on interrompait son sommeil. Richard avait dormi sur le canapé et s'était réveillé quelques heures plus tard en pleine forme et même avant Tuesday. Il avait préparé le petit déjeuner et mit tout sur la table pour qu'elle n'est plus qu'à se servir. En entendant ses pas dans les escaliers il releva la tête et déposa une tasse de café pleine devant elle.

- Bonjour mon amour.

Richard déposa son journal et récupéra la plaque de police qu'il avait déposé sur la table. Il tira la chaise à côté de lui pour que Tuesday vienne savoir et il l'embrassa.

Tuesday essuya la bile qu'elle avait au coin de la bouche avec l'une des cravates de Richard. Celle qu'elle détestait le plus. En réalité elle les détestait toute et le choix avait été laborieux avant de choisir celle avec des pains d'épice dessus. La vue de la vision orangée du gâteau sucrée la fit dégueuler à nouveau. Une bave acide qui lui décapait le fond de la gorge, c'était tout ce qu'elle arrivait à faire sortir d'elle ce matin là. Elle se sentait pourtant pleine mais ça n'était pas des aliments. C'était juste du désespoir dû à la constatation que l'homme qui l'attendait dans la cuisine n'était pas Manu. Même pas une vague copie qui aurait pu illusion, à croire que tous les niais pâles étaient pris d'assaut. Elle posa son crâne contre la cuvette froide des toilettes et hoqueta pour essayer de racler ce qui pouvait l'être. Tuesday se releva en voyant l'heure. Manny avait une séance photo avec Sofia, la première et elle valait un million cinq cinq milles dollars. Soi cinq mille de plus que ce Beth avait obtenu pour la couverture du même magasine avec sa Précaution. Manny devait assurée si elle voulait battre l'ex d'Adriana Preston à plat de couture. Elle avait besoin d'elle. Tuesday attacha ses cheveux blonds avec un élastique usée avant de se glisser sous la douche et d'en ressortir encore plus lessivée. Elle descendit les escaliers en espérant que Richard lui ferait l'offense de ne pas lui adresser la parole. Manque de bol, son fiancé était une véritable crème.

- Est ce que ça serait trop te demander d'avoir du silence à cette heure de la journée ?

Tuesday serra ses poings minuscules et pourtant de la même taille que ses cuisses en gémissant. Un truc de self control qu'elle avait appris lors d'un cours de yoga sur internet avec Manny. C'était mieux que de s'arracher le bout de langue de rage. Elle mordit dans une viennoiserie au chocolat, la bave au coin des lèvres. Elle n'avait pas mangé depuis trois jours et elle sentait à nouveau ses os se dessiner sous ses doigts comme à l'époque où elle combattait la boulimie et l'anorexie. c'était une sensation agréable que cet os dur et pointu sous sa peau fine et douce. Cette dernière symbolisait un barrage qui était sur le point de céder. Elle poussait la réflexion plus loin, se considérant comme le barrage. Elle allait craquer bientôt et son fiancé préférait faire l'impasse dessus. Peut-être que si elle se collait un index au fond de la gorge et rendait sa pain au chocolat, il ferait enfin attention à elle et aux problèmes existentiels qui la minaient.

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[list][*] Rcihard fut interloqué par la réponse de Tuesday. Il avait malheureusement l'habitude de la mauvaise humeur de sa femme. Là il trouvait qu'elle exagérait. Il avait été gentil et compréhensif. Tuesday n'avait pas le droit de l'envoyer sur les roses à chaque fois qu'elle s'était levée du pied gauche. Surtout que ça faisait la quatrième fois d'afilé qu'ils se prenaient le bec le matin. Richard déposa sa tasse et passa son bras derrière le dos de sa fiancée.

- Oui. On est fiancés mais j'ai la sensation de prendre le rôle d'un locataire envahissant.

Richard voulait savoir à quoi il devait sans tenir. Tuesday l'avait enfin rejoint à Degrassi mais rien ne se passait comme il le voulait. Ils se disputaient et Tuesday refusait presque tous ses baisers. Il l'aimait mais il avait du ma à comprendre son atittude.

Tuesday avala deux smarties de couleur bleu en essayant de se convaincre qu'il s'agissait d'ecstasy ou de doliprane. Elle ferma les yeux mais le film mental de sa vie ne se passait pas comme prévue puisque Richard avait décidé de l'ouvrir. Le seul truc qu'elle aimait habituellement chez lui c'était qu'il ne posait pas trop de questions. Il était flic et c'était une déformation professionnelle que de se montrer curieux sur son entourage. Mais depuis qu'elle était devenue officiellement sa petite amie, Tuesday ne se donnait plus la peine de répondre à ses trop nombreuses questions. Elle lui en voulait. C'était en partie à cause de lui que Manu le blanc était parti. Elle était seule pour toujours. Seule avec lui. Cet inspecteur de police dont la seule vue lui donnait envie de bâiller. Elle aimait Richard tant qu'elle avait eu la certitude que Manu lui reviendrait un jour. Aujourd'hui elle le haissait même s'il était sa seule chance d'avoir le mariage réussi dont elle rêvait et sa place dans le botin modain. Tuesday croqua dans une énorme brioche beurre et répondit à Richard la bouche pleine, les yeux dans le vague.

- Peut-être parce que c'est ce que tu es pour moi.

Tuesday avala sa bouchée avec difficulté avant de tousser quand les miettes se coincèrent dans sa trachée. Ses joues devinrent toute rouges et elle ventila quelques minutes avant de retrouver une certaine contenance. Les yeux rougis par les larmes involontaires causées par son étouffement, elle passa la main dans ses cheveux trop blonds et trop fins, lasse. Elle en avait trop sur le coeur, il fallait que ça sorte maintenant. Tant pis pour les dégâts qu'elle occasionnait, elle se sentait trop mal et se torturait depuis trop longtemps.

- Je me sens pas bien ici Richard, j'étouffe. Je déteste cette maison, ce quartier, cette vie morne et ennuyeuse qui se profile à l'horizon.

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Richard continuait à regarder Tuesday sans comprendre. Il avait arrêté de siroter son café pour mesurer la gravité de la situation. Il avait l'habitude des crises de Tuesday et en général il gérait en les affrontant pas en laissant passer. Il n'aimait pas être mis au pied du mur de cette façon. Il était dérouté par le manque de sensibilité de sa femme qui se comportait comme une égoiste comme toujours. C'était toujours "moi, je, moi,je" et lui dans tout ça ? Il ne souffrait pas peut-être ? Richard l'aimait malgré tout mais son côté gamine capricieuse non. Il était sous le choc des mots qu'elle disait et aussi sur le peu de remords qu'elle semblait éprouver en les prononçant.

- C'est une blague Tuesday ? On va se marier dans deux mois. Depuis quand je t'ennuie à ce point ?

Tuesday tourna son alliance autour de son doigt avec angoisse. Elle savait qu'elle aurait dû prendre deux smarties supplémentaires mais son estomac tordu par l'angoisse n'aurait sans doute pas supporté ce gavage. Elle ferma les yeux tandis qu'elle inspirait pour essayer de ne pas répondre à son avis de lacérer le visage parfait et bronzé de son futur époux. Elle détestait chacune de ses réactions. Il était beaucoup trop calme surtout que sa question était stupide. Ils étaient ensembles depuis quelques mois et Tuesday n'avait jamais fait la moindre blague. Puisqu'il n'avait pas l'air de saisir qu'une catastrophe était en train de tout foutre en l'air, elle allait lui ouvrir les yeux façon Devallon, c'est à dire brutalement.

- Richard je t'ai jamais aimé.

Tuesday fondit aussitôt en larmes sans parvenir à retenir ce flot de larmes. Voilà à cause de lui elle avait l'air d'un panda mouillé avec le mascara soit-disant waterproof qui coulaient sur ses joues creuses. Elle ne pleurait pas à cause de son aveu mais parce que ce dernier la condamnait à une vie encore plus naze que celle qu'elle aurait pu espérer avec Richard. Dans un élan dramatique, mal contenu, Tuesday cogna sa tête sur la table renversa la boîte de Frosties qui s'étalèrent sur la table et le sol. Tuesday releva la tête, une jolie marque rouge sur le front. Ses yeux bleus continuaient de pleurer et sa voix n'était plus qu'un filet.

- Tu vois pas que je suis pas bien ? Où est Manu ? Hein ? Tu m'as dit que tout allais bien pour lui mais j'ai aucune nouvelle. Peut-être qu'il ne veut pas me parler parce qu'on se marier et...

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Richard gifla Tuesday pour la faire taire. Elle ne l'avait jamais aimé. Elle le regardait lui, le grand officier de police de Degrassi droit dans les yeux pour lui dire qu'elle ne l'avait jamais aimé. Après tous les efforts qu'ils avaient fait pour lui plaire. Il la regarda avec mépris avant de la soulever de terre en la tenant par la poignet.

- Chérie, Manu est avec Lyra. Il est heureux sans toi.

Richard parlait sur un ton doux. Il aimait Tuesday et il en voulait pas la blesser. Il s'en voulait déjà d'avoir levé la main sur elle. Il l'embrassa pour faire taire ses sanglots avant de poser son index sur ses lèvres.

- Je t'aime ma chérie. On va tout oublier et faire comme si rien ne s'était passé.

Tuesday était repartie dans une crise hystérique. Elle parlait vite, trop vite et attendait le moment où Richard lui demanderait de s'arrêter pour lui rétorquer qu'il n'avait pas à lui parler sur ce ton. C'était toujours elle qui avait mené la danse, du moins les disputes entre eux. C'était toujours ainsi que les choses s'étaient passées. Mais pas là. Rien ne pouvait toujours être pareil dans la vie. Pourquoi ? Tuesday se raccrochait désespérement au passé pour y retrouver des choses communes et donc moins effrayantes mais là... Avec cette gifle Richard lui rappelait qu'elle n'était plus une petite fille. La seule personne qui avait porté la main sur elle était sa mère. Parce qu'elle avait tâché l'une de ses robes avec un gâteau à la myrtille. Ensuite, elle lui avait expliqué calmement que ça n'était pas la tâche qui l'avait dérangé mais le fait qu'elle mange un gâteau. Sa mère lui avait transmis sa phobie du sucre et de la nouriture en gâchant tous ses repas jusqu'à ce qu'ils ne soient composés que de rien, de néant et d'un quart de pomme. Tuesday avait la joue en feu et pourtant c'était à ses moments là qu'elle pensait. A tous ces jours où elle avait souffert en se disant, qu'elle ne connaîtrait sûrement pas pire douleur et pourtant si, c'était possible de souffrir encore plus.

- Ok...

Tuesday tremblait comme une feuille. Sûrement parce que son corps en avait l'épaisseur. Elle ferma ses yeux bleus très forts pour ne plus rien voir à part des tas de petits points blancs. Une boule s'était formée dans sa gorge, un gros tas de larmes qu'elle retenait, refusant de se montrer faible devant Richard. Le seul l'homme qui l'aimait enfin elle le croyait. L'index sur ses lèvres lui donnait envie de vomir mais elle se contenta de serrer les poings et de penser à des bonnes choses comme à Mau. Voilà elle était dans les bras de Manuel, elle était belle et mince sans même se faire vomir. Il l'aimait elle et rien qu'elle.

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Richard baisa quelques instants les lèvres de Tuesday avant de la serrer très fort contre lui. Ils étaient debout l'un en face de l'autre et il avait envie de lui faire l'amour. Elle était calme et douce comme elle l'était rarement. Il avait oublié l'épisode de la gifle et ne se concentrait que sur leur futur. Il posa un bisou sur la tempe de Tuesday qui s'était tut.

- Bien.

Richard attrapa un couteau de cuisine. Il fit courir lentement la lame sur la peau de Tuesday avant de s'arrêter sur ses épaules. Il coupa les bretelles de sa nuisette qui tomba toute seule retenue par rien. Il s'agenouilla et embrassa Tuesday sur le ventre, en faisant le tour de son nombril.

- Voilà c'est beaucoup mieux.

Richard se releva enfin. Il prit sa plaque sur la table et son journal avant de laisser Tuesday nue dans la cuisine.

FIIIIIIIIIIIIIIN Laughing

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