Être le meilleur ami du fils de Simon Robert (I miss you Simon) avait de nombreux avantages, surtout quand le fils en question se servait allègrement dans les comptes en banque de son père. Avec Russell, Wayne menait une vie de roi à chaque fois qu’il passait du temps chez lui. Cette fois-ci, il avait passé la nuit entière dans la résidence des Robert. La belle-mère de Russell, qui d’ordinaire passait son temps à fliquer le moindre de ses faits et gestes, s’était enfin absentée et ils avaient pu en profiter. Ils avaient enchaîné les verres, les joints et les pizzas jusqu’au petit matin. Comme toute expérience était bonne à prendre, ils avaient profité de la richesse de son père basketteur pour s’offrir les services de trois strip teaseuses blondes pour un show privé au milieu de la nuit.

A 7 heures du matin, Wayne était étalé sur le canapé de la pièce de Russell quand les premiers rayons du soleil firent leur apparition et qu’il comprit qu’il était temps qu’il s’en aille. Il s’efforçait d’être un fils modèle aux yeux de son père et ne l’avait donc bien sûr pas prévenu de cette petite soirée. Wayne avait l’habitude de se barrer de chez lui sur les coups de minuit en passant par la fenêtre de sa chambre. Son père était tellement paumé qu’il ne s’était jamais rendu compte du style de vie que menait Wayne, même s’il revenait régulièrement des cours les yeux défoncés et couvert de parfum pour masquer l’odeur de bière. La chemise à moitié ouverte et du rouge à lèvres sur son front et ses joues, Wayne sortit de chez les Robert et prit la direction de la maison des Presley où son père et lui vivaient faute de mieux. L’air frais l’aidait à redescendre mais il allait surtout avoir besoin  de dormir pendant les premières heures de cours pour se requinquer. Car oui, c’était un mardi.

Arrivé devant chez les Presley, Wayne et ses muscles se hissèrent jusqu’à sa chambre. Alors qu’il s’apprêtait à ouvrir sa fenêtre pour y entrer, il aperçut Eleanore dans sa chambre, les mains sur les hanches, probablement en train de se demander où était passé son neveu préféré. Merde. L’esprit de Wayne était très loin de lui, et s’il était capable de réaliser qu’il allait avoir des ennuis, ce qu’il avait ingurgité dans la nuit et la fatigue l’empêchaient de trouver une ruse intelligente. Au lieu de ça, Wayne entra par la fenêtre à côté de la sienne. Elle menait à la salle de bain. Il n’avait aucune idée de ce que serait sa prochaine action et se rendrait probablement compte plus tard qu’il aurait mieux fait de faire demi-tour. Il fit entrer avec peine son corps trop grand et trop musclé dans la pièce et, à peine avait-il posé les pieds à terre, quelqu’un frappait à la porte. Pris de panique, et surtout pas très malin, Wayne tira le rideau de la baignoire et se glissa dedans.

OUPS. Sa cousine était là, couverte de mousse, en train de se doucher et entièrement nue. A à peine quelques centimètres derrière elle, Wayne sentit qu’il n’allait pas tarder à devenir fou. Sa nuque mouillée et révélée par ses cheveux soyeux attachés en chignon suffisait déjà à le rendre fou. Il crevait d’envie d’y poser ses lèvres. S’il descendait les yeux, il allait voir ses fesses et serait perdu à jamais. Wayne avait beau être perché à ce moment-là, il gardait en tête que, non, mater les fesses de sa cousine n’était toujours pas acceptable.

- Chut.

Il avait fait de son mieux pour l’éviter ces dernières semaines, depuis leur baiser, et voilà qu’il se retrouvait presque collé contre son corps nu (et parfait). Wayne sentait sa bouche s’assécher. Ou peut-être était-ce dû au dernier joint qu’il avait fumé avec Russell ? S’il avait réussi à concentrer son regard sur sa nuque pendant une demi-seconde, il en perdit rapidement le contrôle pour suivre la courbe de son dos et de ses reins. Putain. 

Le Mardi était le jour de la semaine qu'Effy détestait le plus. En effet, elle débutait sa journée de cours avec des mathématiques et ce n’était pas son fort. Loin de là. La jeune fille n'avait aucune logique scientifique et s’emmêlait les pinceaux a chacune de ses calculs. Son père avait beau lui payer des cours de soutien, il n'y avait rien à faire. Sa moyenne n'augmentait pas d'un centième, au contraire. C'est donc très difficilement qu'Effy quitta son lit. Elle n'avait aucune envie de se rendre au lycée aujourd'hui mais elle n'avait pas le choix. Elle passa devant la chambre de Wayne qui était entre ouverte et constata, les yeux mi-clos qu'il n'était pas là. Tant mieux. Depuis quelque temps, ils s’évitaient tous deux très soigneusement. Effy ferma la porte de la salle de bain à double tour et fit couler l'eau chaude. Elle releva ses cheveux en un chignon haut et se déshabilla rapidement. Il lui restait une petite demie-heure avant que son oncle et son père se réveillent et veuillent la salle de bain à leur tour. Comme tous les matin, la douche était agréable. Mais, cette fois ci, rien n'allait se passer comme d'habitude. Elle était en train de se savonner le corps lorsqu'on tira le rideau d'un mouvement sec et rapide. Effy sursauta et manqua de glisser dans la baignoire. Wayne. Wayne était là. Elle lui tourna rapidement le dos, honteuse et pudique. Son visage rougit presque instantanément et elle commençait à avoir très chaud. Elle avait du mal à respirer et sa seule envie était de disparaître. De se liquéfier et de s’enfuir par le siphon.

" Wayne, ça va pas ! Sors d'ici ! "

Mais Wayne lui demanda de se taire alors qu'on toquait à la porte. Putain, Effy avait envie de mourir. Elle restait là, nue et pleine de mousse devant son cousin. Elle commençait à comprendre. Il venait de rentrer et ne voulait pas se faire griller. Mais quand même !  Elle ferma les yeux en essayant de se convaincre que tout cela n'était qu'un mauvais rêve.

" Effy tu es là ? Est-ce que tu as vu ton cousin ? " Sa mère continuait de tambouriner nerveusement à la porte et Effy n'avait qu'une hâte, qu'elle s'en aille pour pouvoir s’enfuir. Mais elle savait que tant qu'elle ne lui répondrait pas, elle resterait là a toquer comme une hystérique. " Oui, il est partit plus tôt ce matin ! " Rassurée, Eleanore la remercia et Effy l'entendit descendre les marche des escaliers. Les bras collés contre sa poitrine, Effy n'osa pas se tourner vers Wayne. Elle avait tellement honte. Sans bouger, elle articula non sans mal.

" Wayne, qu'est-ce que t'as fais ? "

Elle s'attendait au pire. Il sentait l'alcool à des kilomètres et elle était sur qu'il s’était défoncé toute la nuit, elle n'avait pas besoin de le regarder. Pour qu'il en vienne à se cacher carrément dans la baignoire avec elle, c'est qu'il devait être être dans la merde. Jamais elle n'aurait pensé que c'était une mauvaise gestion du stress dû a son état second.

Wayne ne répondit pas à sa question, au lieu de ça, il ralluma l'eau qui coula directement sur Effy la débarrassant de toute cette mousse. L'avait-il au moins écouté ? Sans qu'elle ne s'y attende, il lui dit qu'elle était belle et qu'elle lui manquait. Merde, pourquoi est-ce qu'elle sentait son cœur battre de plus en plus vite ? Effy prit une grande inspiration pour essayer de se calmer. Lui aussi il lui manquait. Atrocement ! Ils avaient grandit ensemble, se connaissaient par cœur et se voyaient très souvent durant leur enfance. Ils étaient bien plus que cousin, il étaient des meilleurs amis qui veillaient l'un sur l'autre. Depuis que Wayne était venu vivre chez elle avec son père et qu'ils s’étaient embrassé, ils n'avaient jamais été aussi loin l'un de l'autre et elle détestait ça. Elle détestait qu'il l'évite à la maison comme au lycée. Elle détestait le fait qu'il ne lui adresse plus un mot en dehors des repas de famille pour faire comme si tout allait bien. Non, elle ne s'y faisait pas. Elle voulait lui dire combien il li manquait à elle aussi mais elle n'y arriva pas. Cette situation était trop gênante. Elle savait qu'elle devait sortir de la salle de bain au plus vite mais ses jambes semblaient hors contrôle. C'est alors que Wayne posa ses mains délicatement sur ses bras. Un frisson la secoua alors qu'elle se mordait doucement la lèvre inférieur. Elle refusait de la regarder en face. Ce simple contact la rendait patraque et l'émoustillait un peu trop. Tout cela était mal, elle le savait, mais elle ne pouvait pas y renoncer pour autant. Elle sentit son souffle contre sa nuque et elle ferma les yeux en se laissant aller à ce plaisir malsain. Lorsque Wayne déposa un premier baiser sur son épaule, elle avait l'impression qu'une bombe explosait au fin fond de ses entrailles. Tentant de regagner un peu de lucidité, elle murmura :" Non Wayne, Arrêtes ça... " Mais au son de sa voix, cette complainte ressemblait plus à une invitation. Le second baiser la fit frissonner comme jamais. Elle leva un bras qu'elle passa dans les cheveux de Wayne alors qu'il s'attarder un peu plus dans son cou. Elle sentait le désir monter peu à peu et pour une fois, elle se fichait éperdument du quand dira-t-on, de ses réserves et de ses principes. C'est comme si elle avait attendu ces retrouvailles depuis des lustres. Sans prévenir, elle se tourna vers Wayne. Son regard la faisait chavirer. Sentant son souffle s’accélérer, elle scella leurs bouches en un baiser fougueux et passionné.

[ *prolonge* ]


« Arrête ». Wayne n’était pas un enfoiré. Effy lui avait demandé d’arrêter, et il avait fait de son mieux. Un dernier bisou sur sa nuque et il avait éloigné ses lèvres. Il s’était douté à son ton qu’elle n’était pas sûre à 100% de ce qu’elle voulait. Elle aussi était troublée. Lui aussi voulait arrêter, mais là, alors qu’elle passait sa main dans ses cheveux, pour finalement l’encourager à continuer, il sentit que la raison était loin de contrôler ce qu’il désirait. En levant son bras, elle avait dévoilé une partie de sa poitrine et lui avait senti tout son corps s’alarmer. Elle s’était tournée vers lui et l’avait embrassé, ce dont il rêvait tous les soirs depuis des semaines. Mais ce baiser était bien plus passionné que celui qu’ils s’étaient échangés dans la chambre d’Effy alors qu’il lui avait fait une mini-déclaration d’amour. Une autre différence, et pas des moindres, était que Effy était entièrement nue, face à lui, et qu’il n’était pas certain d’avoir déjà eu autant envie de quelqu’un. Alors qu’il lui rendait son baiser avec autant de passion, Wayne enleva à la va-vite les derniers boutons de sa chemise. Il aurait pu la retirer par la tête mais avait bien trop peur que tout s’arrête maintenant s’il décollait ses lèvres. Sa chemise tomba dans l’eau et, une main dans le bas du dos d’Effy, il attira son corps contre le sien. Juste pour sentir sa peau contre la sienne, ses seins contre son torse. Il n’avait aucune idée de ce qu’il avait le droit de faire ou de ne pas faire, d’où il pouvait poser ses mains. Avec n’importe quelle fille, il aurait pris les devants sans problème. Mais là, la situation était bien trop spéciale et enivrante pour qu’il prenne le risque que tout s’envole d’un coup. Où Effy allait-elle placer la limite ? Elle voudrait forcément tout arrêter à un moment où un autre, alors que lui voulait découvrir tout son corps.

Effy n'était plus capable de réfléchir alors qu'elle happait ses lèvres avec passion. Elle appréciait ce baiser et tout ce qu'il provoquait en elle. Elle avait l'impression que son cœur aller exploser. Elle avait chaud, et froid en même temps. Il lui était impossible de décoller ses lèvres de celles de Wayne. La façon dont il  l'embrasser la rendait dingue. Effy avait dépassé la limite. Ils n’étaient plus cousin. Ils étaient deux êtres qui désiraient tous les deux la même chose et qui écoutaient leurs cœurs. Wayne posa une main dans le bas de son dos pour la tirer vers lui et ce contact la fit frissonner de plaisir. L'engouement du moment l’empêchait de se rendre compte d'à quel point tout cela était inadmissible et malsain. Appelons un chat un chat ; c’était de l'inceste. Le cœur battant et la respiration saccadée, elle eut la chair de poule en sentant le corps musclé de Wayne tout contre elle. Effy encadra le visage de son cousin de ses deux mains et parvint enfin à écourter le baiser. Mais, presque dans un autre monde, elle n'entendait pas cette petite voix intérieure qui lui criait d’arrêter. Haletante, elle colla son front contre celui de Wayne alors que l'eau continuait à couleur sur eux. A son tour, elle déposa un doux baiser sans son cou. Puis quelques autres sur ses pectoraux. Elle continuait en descendant un tout petit peu, comme si elle voulait embrasser chaque parcelle de son torse parfait.

Ce moment n'appartenait qu'à eux. Wayne était d'une douceur insoupçonné et Effy profitait de cet instant parce qu'au fond elle savait que ça ne se reproduirait jamais. Wayne tenait les hanches de sa cousine avec une certaine poigne, et entre ses mains, elle se sentait libre d'assouvir ses envies sans pressions. Lorsqu'il défit sa ceinture, son cœur manqua un battement. Est-ce que tout ça était vraiment en train de se passer ? Comme une mini prise de conscience, elle commençait à se sentir nulle et honteuse. Mais cette réticence s’évanouit lorsqu'il la plaqua contre la paroi froide du mur. Elle sentit un doux frisson lui parcourir l'échine alors qu'il la couvrait de baisers. Wayne savait s'y prendre. Son souffle chaud et le contacte de ses douces lèvres sur sa peau éveillaient ses sens et la rendait dingue. Alors qu'il laissait ses main parcourir son cœur et effleurer ses formes, il alla plus vite et plus loin que prévu. Ce fut une gifle qui la ramena à la réalité. Qu'est-ce qu'elle faisait ? Elle n'avait pas le droit de s'abandonner à son cousin de la sorte. Ils avaient le même sang ! C'était inhumain et tellement immorale ! Effy se contracta aussitôt et Wayne s’arrêta à son tour. Son visage dans le creux de son coup, Effy pouvait sentir sa respiration rapide contre sa peau. Elle déglutit et poussa Wayne pour s’enfuir au plus vite de son emprise. Elle enroula une serviette autours de sa taille et resta figée, les yeux embuées de larmes face au miroir de la salle de bain. Était-elle un monstre ?

Wayne resta contre Effy juste quelques secondes, le temps de savourer ce moment et de repousser un peu plus celui où il verrait Effy tout aussi perdue que la dernière fois qu’ils s’étaient embrassés. Sans rien dire, elle sortit de la baignoire, et Wayne resta comme un con face à son carrelage. Il n’arrivait plus à réfléchir. Le désir le dévorait et il sentait toutes ses peurs revenir. Cette fois, il avait vraiment tout gâché. Tout était définitivement fini. Il coupa l’eau chaude, en espérant que rester un instant sous le froide le calmerait, remettrait ses pensées en place, et ferait partir l’effet des substances qu’il avait pu ingurgiter dans la nuit. Putain, s’il n’avait rien pris, il n’aurait jamais osé retenter quoique ce soit. Wayne sortit à son tour de la baignoire, attrapa sa serviette et, bien qu’il fît de son mieux pour ne pas frôler ou regarder Effy, il aperçut son regard dans le miroir. Elle avait l’air si triste et perdue que ça lui crevait le coeur. Il ne pouvait plus jouer au Wayne protecteur, c’était lui qui lui faisait du mal maintenant. Il en aurait presque chialé.

- Excuse-moi.

Wayne ne pouvait pas la regarder dans cet état plus longtemps. Son air coupable le tuait. La voiture d’Eleanore venait de démarrer.  Sans attendre, il attrapa chacune de ses fringues et s’en alla dans sa chambre avec sa serviette. Cette fois-ci tout était fini : leur complicité ne reviendrait jamais. Ce qu'il pouvait être con.

[FIN ?]