Les paroles de Cruz étaient comme des flèches en plein cœur, elle n’aura pas attendu trop longtemps pour savoir ce qu’il penserait d’elle après ce déjeuner sous tensions. Malgré une forte envie de partir en pleurant, le visage de Barbara restait de marbre. Elle s’était déjà trop abaissée face à Cruz, elle en avait terminé jusqu’à la prochaine fois. Elle était rassurée de voir que sous ses insultes, il reconnaissait enfin la place de Charlie dans le complot, même si elle avait espéré que cela lui évite justement de se faire insulte de traînée, qui plus est la pire selon les dires de Cruz. Quitte à être détestée, elle aurait préféré qu’il voie Barbara comme Charlie l’avait décrite à table : celle qui avait eu l’idée. Elle s’approcha de lui et le prit dans ses bras. Il ne pouvait que difficilement la repousser, tant la surprise était grande dans une situation comme celle-ci. Ses bras étaient réconfortant, même quand il la haïssait. Pourtant elle ne devait laisser passer aucune sensibilité dans ce qu’il allait lui dire, elle se devait d’être froide et horrible comme il la percevait dorénavant, pour la forme en quelque sorte.

- Tu as raison, j'étais la tienne aussi. Mais les chiennes trop souvent lésées finissent par mordre leur maître, lui susurra-t-elle à l’oreille, ses bras enlaçant son corps.

Elle lui déposa un rapide baisé dans le cou et repartit d’une démarche assurée, impatiente de trouver un endroit où se cacher pour pleurer son amitié perdue.