Warhol Empire se trouvait chez son pauvre père défunt. Depuis l'annonce brutale de sa mort, Warhol était désemparé. Il n'aurait jamais cru que perdre son père le perturberait à ce point. C'était sûrement le fait d'être devenu lui-même père qui l'avait tant bouleversé. Il aurait voulu que son père lui apprenne comment être un père, comment s'occuper de son enfant et répondre à ses besoins. Certes, Ian n'était pas son fils biologique, et il y avait eu des hauts et des bas entre lui et Ian, au moment de la séparation de ses parents, mais pour Warhol, Ian avait toujours été son seul et unique modèle.
Il était en train de regarder avec nostalgie une photo encadrée et posée sur la cheminée. Le cliché représentait un portait d'Ian et Warhol quand ce dernier avait tout juste 8 ans. Ce jour là, il s'en souvenait comme si c'était hier, son père lui avait appris comment emballer une fille. La photo montrait de la complicité et de l'amour entre ces deux là. Cela finit par achever Warhol qui fondit en larmes.
Il se pencha alors sur le landau de Merveille, qui dormait à poings fermés, loin de tout ce malheur qui s'abattait sur les épaules de son père. Il caressa la joue de sa fille, puis retourna vers le cadre qu'il prit dans ses mains.
Alors qu'il était en train d'essuyer ses larmes, en essayant de se remémorer des moments marrants, il sursauta quand il vit Charlie dans l'encadrement de la porte. Il avait oublié qu'il lui avait envoyé un sms lui demandant de venir le rejoindre.
Warhol avait besoin de la présence de la fille qui le rendait fou, fou d'amour, fou de passion et aussi fou de chagrin. Warhol avait besoin de sa drogue, de sa dope, de sa came et c'était elle, définitivement elle.
Il posa alors le cadre photo et s'avança vers elle. Il l'enlaça et fondit à nouveau en larmes, mouillant abondamment les épaules de la Queen.

- Pa ... papa est mort !

Bien entendu, Charlie le savait, mais ils n'avaient pas eu l'occasion de se voir depuis ce terrible drame, et c'était une façon pour Warhol de réaliser qu'Ian n'était plus. Prononcer à voix haute ses mots lui permettait de se rendre compte que plus jamais il ne verrait son dévergondé de père lui apprendre un nouveau tour de drague ou une nouvelle position du Kâma-Sûtra.

Warhol Empire avait beau être un So Cool, un playboy et un benêt finit, il avait aussi un cœur tout fragile, et il n'avait jamais supporté la mort de quelqu'un de proche. Déjà à l'âge de 12 ans il avait pleuré pendant 3 jours quand Kiti, sa gerbille était morte en sautant de sa cage, s'écrasant sur le sol en marbre de la cuisine de sa mère. Et là, c'était bien plus qu'une gerbille qui venait de s'écraser, c'était le seul père qui l'avait jamais aimé.
Warhol continuait donc à pleurer à chaudes larmes, profitant au passage de caresser les cheveux de Charlie, respirant l'odeur de son agréable shampooing. Il commençait à reprendre son calme grâce à la présence de Charlie. En tant normal, il aurait même voulu la pénétrer, histoire de se soulager et retrouver le moral, mais là, c'était bien trop grave pour qu'il ait la moindre envie de sexe. Sauf si Charlie acceptait de devenir la mère de Merveille, nouvelle qui pourrait éventuellement lui redonner le sourire, lui redonner l'envie de bander et de copuler. Mais l'heure était grave. Il renifla bruyamment, s'essuya les yeux et dit :

- Tu sais pourquoi il a fait ça ??? C'est affreux, Charlie ! Affreux !

Warhol regarda Charlie avec son petit air de cocker, un regard craquant et qui faisait craquer toutes les femelles de Degrassi et d'ailleurs.

Charlie protégeait Warhol comme un enfant et ça depuis toujours. Elle avait toujours fait en sorte de le préserver car elle le savait plus sensible que ce que ses muscles laissaient présager. Elle était parvenue par miracle à le garder loin des rumeurs qui annonçaient son couple avec Ugo et aussi de celles qui affirmaient qu'elle trainait bien trop souvent au terrain vague pour la reine des So Cool. Charlie lui tendit un mouchoir, détournant le regard pour ne pas succomber à son regard de cocker. Elle devait être forte et ne surtout pas céder face à la pression.

- J'en sais rien... mentit Charlie en se mordillant la lèvre inférieur, un tic agaçant dont elle s'était pourtant débarrassé il y a plusieurs années.

- Y'a probablement pas de raison.

Warhol était loin d'être aussi stupide que ses agissements pouvaient le laisser supposer. Charlie était parfois surprise par son esprit de déduction. Si quelqu'un pouvait bien deviner qu'elle avait quelque chose à voir dans la disparition de Ian Thomas c'était bien lui.

Warhol allait sûrement passer par toutes les étapes du deuil. Et si la tristesse semblait le submerger, il allait aussi ressentir bientôt de la colère, un besoin de savoir, de comprendre, surtout quand il s'agit d'un suicide. Heureusement, il savait qu'il pouvait toujours compter sur Charlie, même s'ils formaient le couple le moins fidèle de tout Degrassi, ils avaient toujours été là l'un pour l'autre, et Charlie était son roc. Sans elle, il n'était pas grand chose.

Charlie essayait sûrement de le protéger, mais Warhol ne pouvait pas se contenter d'une telle réponse de la part de la nièce d'Ian. Il savait que Barbie avait été présente au moment de la mort d'Ian et que Charlie avait accouru à ce moment là. Barbie avait sûrement du parler à Charlie, lui dire ce qu'il s'était passé avant qu'Ian décide de mettre fin à ses jours.

- Si Charlie, il y a forcément une raison, réfléchis !!! On parle de mon père là, il n'aurait pas mis fin à ses jours comme ça ! Barbie t'a dit quelque chose ? Il a dit quoi avant de mourir ? Il faut que je mène une enquête. Je vais découvrir la vérité.

Il embrassa Charlie et commença à s'agiter dans la pièce qui fut, il y a encore deux jours, le bureau d'Ian.

Charlie était très forte pour retourner le cerveau de Warhol, surtout quand elle venait l'aguicher en trémoussant ses petits seins sous son nez. Finalement, en deuil ou pas, les hormones de Warhol continuaient à fonctionner du feu de dieu et il trouva que l'idée de Charlie était fabuleuse. Et puis, Ian était mort, il avait désormais toute sa vie à lui pour découvrir ce qui avait poussé son père adoptif à un tel geste. Charlie, elle, même si elle était sienne, était assez imprévisible pour qu'elle ne veuille plus lui offrir son vagin pendant plusieurs semaines sans raison apparente, alors il devait en profiter.

Il commença par acquiescer à la proposition de Charlie par un sourire coquin, et la fit taire en enfournant sa langue douce et chaude dans sa bouche. Il commença à l'embrasser passionnément, puis ses mains parcoururent tout son petit corps frêle mais sexy. Il était en train de la déshabiller afin de pouvoir l'embrasser sur sa poitrine quand tout à coup, il s'arrêta brusquement. Il s'éloigna d'un pas de Charlie, et avec un visage consterné, il lui dit :

- Charlie, on peut pas faire ça. Ian nous regarde maintenant, c'est ... c'est glauque !

Depuis tout petit, Warhol Empire Surton avait une peur bleue des fantômes ...

Salope, Charlie était une véritable petite salope et grosse garce et Warhol avait parfois envie d'être celui qui était à l'origine de leurs innombrables ruptures ! Juste pour lui montrer qu'une fois dans sa vie, il pouvait lui aussi la blesser en plein cœur. Warhol était encore sous le choc de la mort de Ian et son seul roc le laissait tomber comme une merde. Charlie était cruelle. Ignoble. Sans cœur. Mais il n'allait pas pleurer une nouvelle fois. Il avait suffisamment pleurer, et comme lui avait expliqué un jour le psy de sa mère quand il était enfant, après la tristesse vient la colère. Et Warhol était en colère.
Une fois Charlie de retour de la salle de bain et après avoir pris en pleine gueule sa phrase assassine, ou comment se faire plaquer, again, en 2 leçons, au lieu d'encaisser comme d'habitude et d'aller se faire consoler dans les bras d'une autre fille, Warhol explosa.

- Ah tu le prends comme ça Thomas ! Décidément, tu ne changeras jamais ! Alors puisque n'aimer que moi te fait peur, viens, allez viens, je vais te donner ce que tu veux, juste du cul rien d'autre ...

Il se jeta sur elle, arracha ses vêtements au point de déchirer littéralement son petit haut moulant, et la plaqua contre le sol. Elle voulait du sexe, elle voulait des orgasmes, il allait lui en donner.

Charlie commençait à sérieusement le gonfler. Elle n'était jamais satisfaite, quoi qu'il fasse. Il n'était jamais assez comme ci, ou trop comme ça. Elle l'avait déjà beaucoup modelé à son image, mais elle devait comprendre qu'il restait une personne à part entière et qu'il avait son propre libre arbitre. Et que lui aussi pouvait exiger des choses d'elle. Là, il avait envie de la baiser sauvagement, de la pénétrer avec violence, et qu'elle hurle de plaisir au point de le mordre pour supporter l'intensité de l'orgasme.
Face aux coups de Charlie, des coups de mouche au passage, surtout pour un mec aussi musclé que Surton, le jeune homme finit par arrêter ses ébats et relâcha un peu Charlie. Mais il continuait à la maîtriser. Il se pencha vers elle, afin que leurs visages soient les plus près possible. Elle le suppliait du regard et lui la haïssait autant qu'il l'aimait.

- Ben alors, qu'est ce qu'il t'arrive ? Tu n'aimes plus ça ? Le sexe, rien que le sexe ? A moins que tu ais encore trouvé un autre minable à sauter ... C'est ça ?

Il reprit sa respiration, le sang lui montait à la tête.

- AVOUE QUE C'EST CA !!!!

Le cœur de Warhol s'arrêta l'espace de quelques secondes. "Je suis amoureuse". ces mots raisonnèrent en lui et faisaient l'effet d'une balle en plein cœur. Ces mots qu'il avait toujours espérer entendre sortir de la bouche de Charlie à son égard et qu'elle lui balançait là, comme ça, vulgairement, en lui annonçant qu'elle en aimait un autre que lui. Warhol ne pouvait y croire. Il ne pouvait imaginer sa vie sans elle. Ils fonctionnaient comme ça, ça allait forcément s'arranger.
Et puis, en même temps, il en avait ras le bol, surtout depuis qu'il s'avait qu'il pouvait avoir mieux comme relation avec des femmes qui le respectaient et l'aimaient. Alors, en effet boomerang à son annonce, Warhol lâcha un simple :

- Salope

Et sans que cela prévienne, il eut la nausée. Une nausée si violente qu'il gerba sur place. Voilà, elle le répugnait. Elle avait gagné.
Warhol se releva, essuya sa bouche avec son avant-bras, et regarda Charlie avec un regard haineux et désespéré.

- Et dire que ça t'as toujours écorché la bouche de répondre à un de mes je t'aime. Vas-y, va le rejoindre, il finira ce que j'ai commencé.

Dire à Warhol qu'il y avait un mec qui était un meilleur coup que lui, c'était comme dire à Jackson qu'il n'était pas le roi de la Pop. Cela finit d'achever le jeune homme qui en plus de devoir traverser une épreuve douloureuse de sa vie, se faisait plaquer lâchement par celle qu'il avait toujours supporté, elle et ses idées à la Thomas.
Fou de rage, il manqua de lui balancer en pleine face quelque chose qui allait blesser Charlie autant qu'il l'était, et la mettre dans une colère noire, quelque chose qu'il se retient de dire, de peur de le regretter. Il n'en avait parlé qu'à Ian, et Ian n'étant plus, son secret était désormais bien gardé et reposait au fond d'une tombe. Il se mordit l'intérieur des jours pour ne pas tout lui révéler, mais aussi pour ne pas la supplier de rester. A la place, il lui répondit :

- N'y compte même pas, ne m'adresse plus jamais la parole.

Il aurait aussi voulu savoir son nom, à ce putain d'enfoiré qui lui avait volé le cœur et le corps de Charlie, mais il avait trop de fierté. Warhol Empire avait décidé de ne plus être la marionnette de Thomas, et même s'il devait se faire violence pour renoncer au corps parfait de la Queen, il tiendrait bon. Il ne la retiendrait pas. Il n'irait pas la voir chez elle, un bouquet de roses à la main, pour se faire pardonner, et pardonner de quoi d'ailleurs, comme il le faisait après chaque dispute, quand le manque se faisait ressentir. Cette fois, Warhol voulait que ce soit Charlie qui rampe.