L’école aux yeux de Kate ne servait à rien. Non pas car elle était riche, comme certains étudiants de Degrassi qui ne se préoccupaient peu de leurs études pensant qu’ils n’auraient jamais besoin de travailler. C’était uniquement car elle savait pertinemment que la voie traditionnelle ne lui serait d’aucune utilité pour ses ambitions. Elle voulait être libre comme l’air. Parfois elle avait peur que le fait d’écouter ses professeurs, de se retrouver dans le moule que la société lui imposait lui fasse perde son aura créatif. C’était son angoisse. Depuis sa rupture avec Taylor, elle n’arrivait plus à rien faire de bien. C’est comme si son talent et son esprit visionnaire s’étaient envolés le jour où sa vilaine dépression était apparue. Elle fumait beaucoup plus de joints que d’habitude, pensant naïvement que grâce à eux, elle arriverait à (re)faire quelque chose de cool avec ses mains. Rien. En général, elle tombait dans un sommeil profond après plusieurs pétards ; s’endormant sur une toile ou encore un moulage en plâtre. C’était le vide total et à l’approche de son exposition Kate flippait grave à l’idée de décevoir Oliver. Elle avait la chance d’être prise au sérieux à son âge, c’était rare que les artistes le soient généralement, alors à 17 ans : encore plus. Il était midi et comme tous les midis Kate rentrait chez elle pour la pause déjeuner. Elle mangait rarement à la cantine du lycée, elle trouvait que les plats n’étaient pas en assez bonne adéquation avec ses habitudes alimentaires et ne respectaient pas assez la vie. Servir de la viande était une hérésie à ses yeux. Louise mangeait plus souvent au self-service qu’elle, mais en ce jour sa jumelle avait décidé de rentrer également le temps de midi.

- Hm, tu manges ici à midi ? demanda-t-elle à Louise en préparant son lunch.