Act like a badman (libre)

Encore une nuit de débauche pour Moke. La soirée d'hier avait été bonne, et la fête que Blake et elle avait organisée - disons plutôt improvisée - avait été un véritable succès. L'alcool et la drogue y avait coulé à flot, et elle en avait profité pour faire les poches de quelques imbéciles qui avaient eu envie de jouer les gros durs et qui avaient fini la tête au fond de la cuvette des toilettes. Moke ouvrit difficilement les yeux, encore alcoolisée et regarda son réveil avant de se souvenir. Et merde. Il était déjà 11h passé. Et cette connasse de Blake était partie sans la réveiller. C'est sûr, ce mal-baisé de Presley allait encore l'allumer. C'était pas faute d'avoir tenté de l'acheter plusieurs fois, en lui offrant ses services plus ou moins implicitement, mais ce coincé du cul l'avait prévenu qu'au prochain retard, il la virerait. Fais chier. La jeune femme poussa sans aucune délicatesse son plan d'une nuit, qui avait pris ses aises, et le fit tomber du lit en lui faisant comprendre qu'il était temps qu'il dégage. Elle se doucha rapidement et enfila la première tenue qui lui tomba sous la main - une chance qu'il en reste des propres. Il fallait vraiment que Blake et elle fasse quelque chose pour cet appart qui ressemblait parfois plus à un taudis qu'autre chose. Elle attrapa son sac et après avoir envoyé un message à son voisin, suffisamment sexy pour être considéré comme potable, à qui elle demandait des services moyennant des petits services plus ou moins légaux, elle se fit déposer devant le lycée en moto. Elle lui envoya un baiser - il avait plusieurs fois rêvé de se la faire mais Moke n'était pas non plus n'importe qui et elle avait quand même certains principes - et tenta de se faire discrète au moment de son arrivée. Heureusement pour elle, c'était l'inter-cours et de nombreux élèves se trouvaient dehors. Elle se détendit quelque peu et commença à se diriger vers l'intérieur du lycée, quand une voix l'interpella. Et merde. Elle était foutue.

Noah venait de sortir de l'hôpital et il avait déjà été convoqué dans le bureau de Presley. Ce vieux croûlant voulait comme sa mère qu'il balance le nom du dealer qui lui avait donné la drogue qu'il avait ingurgité à la soirée. Commme si ça allait changer quelque chose à l'overdose qu'il avait fait quelques jours plus tôt. Mais les adultes avaient besoin d'un coupable pour faire payer ce fiasco et ils comptaient sur Noah pour leur livrer quelqu'un. Il sortit du bureau aussi souriant qu'en y rentrant. Tout glissait sur lui même les postillons du proviseur et ses menaces de renvoi si Noah ne lui livrait personne. Les mains au dos, Noah se promenait en sifflotant dans le couloir peu pressé de retrouver les autres élèves qui commençaient déjà à s'installer à leurs bureaux. Il interpela Moke en reconnaissant sa démarche particulière parmi la foule des élèves.

- Tu aurais pu venir me voir à l'hosto.

Ca n'était pas vraiment un repproche. Noah était trop stone pour se souvenir de quelque chose. C'était le chocolat français posé sur son oreiller à son réveil qui lui rappelait généralement sa date d'anniversaire.

En entendant la fameuse voix, Moke se détendit légèrement. Ce n'était que ~~cet idiot de~~ Noah. La jeune femme se retourna, quelque peu agacée de si bon matin, mais tâcha de ne rien laisser paraitre et fit un sourire de circonstance pour accueillir le jeune homme. Ca faisait quelques jours qu'elle n'avait pas eu de ses nouvelles, mais elle avait tellement été occupée par sa propre vie que cela ne l'avait même pas effleuré l'idée qu'il puisse lui arriver quelque chose. Noah était un gosse de riche qui s'ennuyait foutrement dans sa vie et qu'elle avait réussit à pervertir. Elle ne comprenait pas toujours pourquoi elle l'attirait autant mais elle savait se servir de lui à son avantage, et elle ne pouvait se permettre de perdre sa poule aux oeufs d'or. Elle fut donc un peu surprise lorsqu'il lui dit qu'elle aurait pu venir le voir à l'hosto. Qu'est-ce qu'il foutait à l'hosto ? Etait-il malade ? Et merde, il ne fallait pas qu'il crève avait qu'il l'ai mise sur son testament, lui léguant la majorité de la fortune de ses parents. Moke décida qu'elle devait être un peu plus attentive et qu'elle devait se consacrer un peu plus à Noah qui était pour l'instant sa source principale de revenus. Et puis bon, dans les tréfonds de son coeur, elle l'appréciait quand même un petit peu. Mais alors il fallait vraiment creuser loin parce qu'avec son air toujours ahuri et de bonne humeur, Noah avait le don de souler très vite n'importe qui. Moke s'approcha du jeune homme de sa démarche féline et caressa doucement sa joue en lui faisant un petit sourire suggestif.

- Je suis sûre que je trouverais bien un moyen pour me faire pardonner...

Moke avait parlé d'une voix douce, mais grave à la fois, faite pour faire craquer n'importe quel homme. Elle savait que le jeune homme allait s'imaginer toutes les choses possibles, notamment qu'elle finirait par lui offrir son corps qu'il désirait tant depuis qu'ils avaient fait leur plan à 4. Mais Moke était plus maligne que ça et elle avait compris qu'elle devait se faire désirer si elle voulait que le jeune Matthews continue à la couvrir de tout ce dont elle avait besoin. Mais rien ne l'empêchait de flirter un peu, histoire d'entretenir la flamme.

Moke était le genre de fille que Noah adorait. Il savait que son attirance pour les garces était le résultat d'un oedipe mal réglé et que le problème venait de sa relation étrangère avec sa mère française Chanel. Noah craquait littéralement devant les femmes castratrices comme Moke, Aimee ou Charlie. Il se souvenait qu'il avait eu une érection en classe quand Eden l'avait traité de petit merdeux parce qu'il s'était endormi pendant son exposé de latin. Noah savait qu'il serait bien plus heureux avec une fille gentille mais il aimait bien rendre fou ces femmes avides de pouvoir. Il poussa Moke contre l'un des casiers, un sourire amusé flottant sur ses lèvres.

- Je suis pas sûr Moke ou tu devras être très convaincante.

Il adorait son odeur exotique et ses manières de princesse alors qu'elle lui taxait sans arrêt de la thune. Noah ne lui en voulait pas de l'utiliser comme ceci, il aimait Moke et entendait bien la protéger même si ces histoires semblaient être compliquées.

Moke n'avait pas le temps pour les conneries de Noah. Et encore moins pour ces états d'âme. OK, elle n'était pas venue le voir, mais aux dernières nouvelles, elle n'était pas sa petite amie et elle ne lui devait rien. Elle se foutait pas mal d'être convaincante, car elle savait que le jeune homme lui mangeait dans la main, peu importe ce qu'elle pourrait faire. Il avait un côté sado-maso qui ne lui avait pas encore permis de réaliser qu'il ne serait jamais assez bien pour une femme comme Moke. Elle avait besoin de quelqu'un qui avait du répondant, avec qui elle pourrait s'engueuler, et qui pourrait lui faire l'amour sauvagement qu'importe où ils se trouveraient, et non d'un petit camé qui passait ses journées en compagnie de deux loosers. Heureusement que la jeune femme était arrivée et avait mis un petit coup de fouet dans leurs vies, sinon ils en seraient encore au stade de touche-pipi et rien d'autre. Mais Moke n'en oubliait pas le rôle de Noah dans ses plans pour éponger la dette de son père auprès de cet enfoiré de Shawell, et elle savait qu'il fallait qu'il soit totalement à sa merci pour qu'elle puisse lui soutirer encore de l'argent. Elle prit donc son air le plus chagriné - quelle bonne manipulatrice - et soupira de façon légèrement exagérée après qu'il l'ai poussé contre les casiers et qu'il ait fini de parler.

- Tant pis. Et moi qui était persuadée que tu allais adorer mon nouveau petit cadeau...

Et sans se soucier des élèves présents autour d'eux - qui n'étaient plus franchement nombreux car ils se rendaient tous en cours comme les braves petits moutons qu'ils étaient - Moke détacha les premiers boutons de son chemisier pour révéler son sublime - et bien cher - soutien-gorge noir en dentelle made in Victoria Secret. Un petit cadeau qu'elle s'était faite avec l'argent que lui avait donné gracieusement Noah. Cette scène pouvait paraitre choquante pour les membres du Friendship Club - encore une nouvelle connerie de Degrassi, les groupes - mais Moke ne connaissait pas la pudeur et savait que son corps lui donnait accès là où toutes ces belles paroles pêchaient. Elle attrapa la main du jeune homme qu'elle fit glisser le long de son corps tout en lui susurrant à l'oreille.

- Je l'ai acheté en pensant à toi. Et je porte le shorty en dentelle qui va avec.

Moke savait comment s'y prendre avec Noah. Il avait bien conscience qu'elle le manipulait et qu'elle le menait par le bout de la bite mais il était incapable pour l'instant de lui dire non. Elle était tellement belle et puis elle savait y mettre les formes pour ces demandes de thune ne passent jamais pour un taxage. Oui elle savait comment lui faire miroiter qu'il aurait droit à la plus belle récompense de sa vie. Mais en réalité à part quelques baisers et cette célèbre partie à quatre, Noah n'avait jamais récolté de Moke. Elle restait mystérieuse et insaisissable. Ses yeux glissèrent dans son décolleté au fur et à mesure qu'elle détachait ses boutons. Bordel.

- Je peux le voir ?

Noah faisait référence au boxer assorti. Il devait être magnifique sur les fesses bombées de Moke. Noah laissa une main glisser dans le pantalon de Moke, effleurant sa peau couleur cannelle. Il avait envie de lui retirer son pantalon pour vérifier ses dires. Noah était prêt à lui acheter des centaines d'ensemble si Moke lui promettait ensuite de lui montrer le résultat sur son corps divin.

Moke savait que son petit manège allait avoir l'effet escompté sur Noah. Et elle ne fut pas déçue lorsqu'elle vit les yeux du jeune homme la déshabiller avant même qu'elle ait eu le temps de défaire deux-trois boutons. Elle le laissa même glisser sa main dans son pantalon, tout près de l'endroit qu'elle lui refusait depuis des semaines. La jeune femme se mordilla légèrement la lèvre, car elle devait reconnaitre que même s'il était hyper lourd, Noah savait y faire lorsqu'il s'agissait de toucher une femme. Non pas qu'elle se souvienne de leur expérience à 4, mais sous les doigts du jeune homme, son corps semblait s'embraser. Au moment où le jeune Matthews commença à caresser la dentelle de son shorty, Moke décida qu'elle l'avait laissé jouer suffisamment et attrapa la main du jeune homme pour la retirer, un petit sourire angélique plaqué sur ses lèvres.

- Pas ici... Et pas maintenant.

Moke, reine de l'allumage et de l'esbroufe. Elle lui promettait monts et merveilles et le coupait dès lors qu'il était suffisamment chaud. Mais elle savait que Noah était friand de ce genre de jeu et qu'il n'abandonnerait sa cour que lorsqu'il aurait eu la jeune femme, bien que cette dernière savait qu'une fois avec elle ne suffirait jamais au jeune homme. Et pour lui tout seul, pas dans un plan à quatre avec ses meilleurs potes. Moke commença à reboutonner son chemisier avant de se dire que finalement, il serait dommage de cacher son magnifique corps. En entendant d'ailleurs les sifflements appréciateurs de deux membres de l'équipe de basket dans sa direction, la brune su qu'elle avait bien fait de ne rien fermer. Elle leur fit un petit sourire charmeur et coquin - elle n'était pas sûre mais elle avait dû se faire l'un d'entre eux - avant de reporter son regard sur le jeune homme devant elle. C'est qu'elle l'oublierait presque parfois.

- Tu ne devrais pas être en cours ? Ta maman risque de ne pas être très contente.

Le ton sarcastique de la jeune femme ne laissait aucun doute sur ce qu'elle pensait de la relation entre Noah et sa mère. Mais ce n'était pas ces oignons, et tant que Noah payait, Moke gardait ses commentaires pour elle. Cependant, devant l'air un peu chagriné du jeune homme, elle décida qu'elle avait peut-être été un peu loin et s'approcha de lui pour déposer un chaste baiser sur ses lèvres. Un avant-goût du paradis.

Moke était super bonne et c'était clair qu'elle le savait. Ca rajoutait à son charme mais ça la rendait en même temps très agaçante. Par chance rien ou presque ne tapait sur le système de Noah quand il s'agit d'une beauté qui savait sur quel bouton appuyé pour qu'il soit au garde à vous.

- Quand ? chouina Noah impatient avant que Moke ne parle de sa mère ce qui lui fit l'effet d'une douche froide.

La simple évocation de sa mère suffisait à mettre au placard toutes ses envies salaces. Si Moke connaissait un peu sa mère, ce qui n'est risquait d'arriver vu son absence de particule, elle saurait que sa mère n'était jamais contente. Que Noah soit ou pas en cours provoquerait plus ou moins la même réaction chez elle : un hurlement, des insultes en français sa langue natale et si elle était d'humeur drama queen elle briserait quelques verres en cristal.

- J'avais pas tellement envie de voir la tête chauve de Monsieur Stuartson. Qu'est ce que tu dirais de vivre dangereusement et de sécher avec moi ?

Les geignements de Noah avaient le don d'agacer très vite la jeune Ailo. Elle avait une soudaine envie de le gifler et de lui dire de se comporter comme un homme, mais elle réussit à se canaliser malgré tout. Ce n'était pas le genre de comportement qu'elle devait adopter avec Noah. Et puis, bête comme il était, il en banderait sûrement et en redemanderait encore. Moke prit un air pensif et fit une petite moue peu convaincue lorsqu'elle entendit la proposition de Noah. C'était à son tour de jouer.

- C'est que... J'ai déjà raté tellement de cours. Presley va finir par m'allumer si je m'absente encore.

Moke ne put réprimer son petit sourire moqueur. Comme si elle en avait quelque chose à faire de ce que Presley pouvait lui dire ou faire. Si se faire virer ne l'enchantait guère, c'était surtout parce qu'elle ne pourrait plus se balader librement parmi la jeunesse dorée de Degrassi et que donc elle ne pourrait plus leur emprunter - sans remboursement bien évidemment - des sous quand elle le voudrait. Reportant son regard et ses pensées sur Noah, elle lui fit un petit sourire coquin avant de se mettre à caresser lentement son décolleté, effleurant la dentelle de son soutien-gorge, tout en étant sûre que les yeux du jeune homme scrutaient ses moindres faits et gestes.

- Mais je veux bien risquer l'exclusion si tu te montrer très, mais alors très convainquant.

Ce Presley décidément lui ruinait tous ses plans. Il comprenait Moke mais il avait aucune envie d'aller en cours quitte à abandonner la métisse à son sort. C'est ce qu'il allait lui annoncer quand Moke se mit à caresser ses seins de manière suggestive. Noah perdit alors le fil de ses pensées, suivant le mouvement de va et vient de ses mains manucurées dans son corsage.

- Quand j'ai failli mourir ma mère a débloqué une partie de l'héritage de mon grand-père. Tu pourrais m'aider à le dépenser ?

Noah imaginait déjà la scène. Moke s'achèterait une fourure et lui de la drogue de qualité au terrain vague. Il louerait ensuite une suite au Hilton et il arriverait à convaincre Moke de se mettre nue sous son nouveau manteau. Ils feraient l'amour à même la moquette, drogués aux champignons hallucinogènes.

Son petit manège marchait extrêmement bien. Normal, Noah était un esprit faible qui était contrôlé par ses attributs masculins. Et Moke savait particulièrement bien y faire avec des hommes comme lui. Enfin, si elle pouvait le qualifier d’homme… Moke ne put s’empêcher de partir dans un petit rire cristallin en pensant au fait que le jeune Matthews n’avait absolument rien de viril. Mais il avait de l’argent. Et si la jeune femme devait continuer à jouer les gentilles adolescentes dociles mais pas trop, c’est exactement ce qu’elle ferait si cela lui permettait d’accéder aux comptes de Noah. D’ailleurs, lorsque ce dernier se mit à parler de son héritage qu’il avait obtenu d’elle ne savait trop qui – elle n’avait entendu que le mot héritage dans tout son discours – le sourire de la jeune femme se fit plus cajoleur, et elle se rapprocha du jeune homme pour glisser sa main dans la sienne avant de planter un baiser sur ses lèvres.

- On peut dire que tu sais parler aux femmes. Je te suis.

Pour une fois, elle le laisserait mener la danse. Elle lui donnerait l’occasion de la satisfaire et en échange, il pourrait obtenir quelque chose d’elle. Pas ce qu’il espérait, même s’il ne le savait pas encore, mais elle était sûre qu’ils pourraient trouver un arrangement qui leur plairait à tous les deux. Et si ce n’était pas le cas… Tant pis, au moins Moke aurait de l’argent et de nouveaux vêtements dans lesquelles elle pourrait séduire de riches hommes en manque d’aventures. Une perspective très alléchante.

Noah voyait bien que Moke était un peu vénale mais il s'en foutait. Cet argent il l'aurait de toute façon dépenser en jeu pour sa xbox. C'était bien mieux d'en faire profiter une copine. Moke le fascinait il aimait passer du temps avec elle. Le mystère de la jeune femme l'attirait comme le chant des sirènes. Il se foutait de mises en garde, il la voulait. Tant pis si Noah devait claquer la moitié de son héritage pour ça.

- Yes papa ! Jeu de jambes ça c'est cadeau !!!!

Noah se mit à danser sur place en agitant le bassin. Il s'accroupit un petit pour que Moke puisse sauter sur son dos comme ils le faisaient parfois pour rigoler. Noah imitait à la perfection le hennissement du cheval.

- Tu me laisseras te mater dans les cabines ?

Moke s’ennuyait ferme. Elle n’avait jamais vu un tel enfant. Noah n’était même plus un défi intéressant depuis leur fameuse nuit à quatre, et pourtant, la jeune femme n’arrivait pas à s’en défaire. D’une, parce qu’il était sa principale source de revenus, et de deux, parce qu’il était quand même intriguant avec ses manières de gosse de riche désabusé qui faisait tout pour l’avoir. Et de trois… La jeune femme n’allait sans doute jamais osé en parler à qui que ce soit, mais elle commençait à apprécier le jeune Matthews. Même s’il était – très – souvent insupportable, il arrivait parfois à la faire rire et à lui donner l’impression qu’elle comptait un peu pour quelqu’un. Mais ces petits moments passaient super vite surtout lorsqu’il se mettait à faire l’imbécile en sortant des phrases pleines de non-sens et qu’il s’accroupissait pour qu’elle monte sur son dos, comme s’ils avaient 4 ans. Sérieusement ? Il voulait vraiment qu’elle le monte comme l’âne qu’il était ? Moke leva les yeux au ciel pendant qu’il avait le dos tourné. Qu’est-ce qu’il ne fallait pas faire pour dépouiller un jeune idiot. Après un long moment de réflexion, elle se décida à monter sur son dos en priant pour que personne ne la voit. Noah avait vraiment intérêt à lui donner entière satisfaction après tout ce qu’il lui faisait subir. Sa réflexion n’étonna même pas la jolie métisse qui savait qu’elle avait toutes les cartes en main. Et qu’elle n’allait pas se gêner pour sortir ses atouts afin de mettre son adversaire au tapis et surtout à sa merci.

- Si ça peux te faire plaisir... Mais il faudra que tu te montres généreux si tu veux que je te montre tout. Moke se rapprocha de l’oreille du jeune homme pour lui susurrer avec sensualité. Absolument tout.

Noah le cul pointé vers le ciel sentait bien que Moke hésitait un peu avant de monter. Contrairement à elle Noah n'avait pas de réputation à préserver puisqu'il n'en avait pas. Ah oui il passait pour le fils taré de la riche Chanel Matthews. Il fit un hennissement joyeux en sentant le poids de Moke sur son dos. Il partit au galop en direction de sa voiture pour les conduire et les déposer dans les boutiques de luxe du centre ville. En ouvrant la porte, il vit une vieille vendeuse s'apprêter à leur demander de dégager avant de se détendre quand il lui tendit sa carte de crédit dorée. Elle les bassina de compliments et apporta à Moke une dizaine de fourrures méga chères. Noah la poussa en riant dans une immense cabine d'essayage. Elle aurait pu être le studio d'un des étudiants sans le sou il y avait carrément un canapé à l'intérieur. Pourquoi pas un micro onde aussi ?

- Je t'aime Moke.

Noah mit dans sa main les quatre cent dollars que sa mère lui avait donné avant de partir en guise d'argent pour le déjeuner posa un baiser sur sa joue avant de tirer le rideau pour la laisser essayer les premiers vêtements.

Noah Matthews était un dingue. Mais il connaissait Moke et avait compris comment lui faire plaisir. La jeune femme n'allait donc pas le contredire et le laissa s'occuper d'elle comme il savait si bien le faire. Lorsqu'ils arrivèrent dans la boutique choisie par Noah, la jolie métisse fronça légèrement les sourcils. Beurk, de la fourrure. Finalement, Noah était toujours le même idiot qu'il était lorsqu'il lui avait demandé de monter sur son dos. La jeune femme avait peu de principe, mais porter de la fourrure n'était pas du tout son délire. Elle s'apprêtait à décliner pour s'en aller lorsqu'il fourra dans sa main 400 jolis dollars. Bon, cette petite somme valait bien un sacrifice de ses principes non ? Et au pire elle lui en taxerait plus pour qu'il se fasse pardonner. Après avoir retiré sa chemise pour se retrouver en soutien-gorge dans la cabine, Moke commença à déboutonner son pantalon - pour essayer les autres vêtements que la vendeuse avait ramené entre temps - avant de stopper ses gestes en entendant la phrase absurde de son copain de plan à 4. Il l'aimait ? Dieu qu'il était mignon. Comme s'il savait ce que voulait dire aimer. La jolie métisse esquissa un sourire doucereux, voir sincère, en passant sa tête à travers le rideau de la cabine pour regarder le jeune homme.

- Noah... Ne dis pas des choses qui te dépassent.

Et sans savoir trop pourquoi, prise d'une pulsion, Moke attira le jeune Matthews dans la cabine. Au diable ses principes - bon pas vraiment, mais elle allait quand même se laisser aller 5 minutes. Elle plaqua le jeune homme contre le mur avant de l'embrasser sur les lèvres. D'abord tendrement, puis petit à petit, plus la tension grandissait entre eux et plus les baisers se firent passionnés. Elle savait qu'elle devait arrêter là, pour ne pas trop donner à Noah, mais elle n'en avait pas envie pour le moment. Et ce même si la vieille folle qui s'occupait de ce magasin pouvait à tout instant débarquer dans la cabine. Le jeune homme savait y faire avec elle - aussi bien en gestes qu'en paroles, surtout quand il l'embrassait (même si c'est plutôt elle qui l'embrassait pour le moment) - et méritait bien une récompense.

Des choses qui le dépassaient ? Moke était marrant. Presque tout le dépassait. Mais l'amour c'était un truc qu'on ressentait et qu'on devait exprimer quand il arrivait. Noah était amoureux de la vie. Et Moke était la vie. Il se sentait vivant quand elle frottait son corps chaud contre le sien qui devenait brûlant à son contact. Il referma ses bras autour d'elle et l'adossa contre le mur avec miroir de la petite cabine. Il l'embrassa avec passion dévorant chaque carré et centimètre de sa peau caramel. Il l'invita à se retourner pour qu'elle posa son ventre et son visage contre le mur pendant que lui poussait sa culotte sur le côté pour dévoiler ses fesses. Noah se laissa tomber devant et picora des baisers sur son postérieur rebondit avant d'insinuer sa langue entre les deux globes. Il se releva et embrassa son cou et sa nuque.

- Je t'aime Moke.

Sa voix était chaude et sensuelle. Il pointa son sexe contre les fesses de Moke avant d'entrer d'entrer dans sa chatte mouillée et étroite. Il attendit avant de commencer à coulisser conscient de s'être laissé emporté par la passion. Il n'avait pas forcé Moke mais tout s'était enchainé vite et surtout ils n'étaient pas seuls.

Les deux jeunes s'embrassaient comme si rien n'existait autour. Ils semblaient complémentaires et Moke n'arrivait pas à trouver les mots suffisamment forts pour décrire ce qu'elle ressentait. Elle avait déjà embrassé Noah mais jamais comme cela... Et c'est à ce moment précis que le jeune Matthews fit tout foiré. Il prit le contrôle de la situation en allant plus vite que la musique et sans trop comprendre comment, la jolie métisse se retrouva nue, le sexe de Noah enfoncé en elle. Cette soudaine intrusion lui fit reprendre ses esprits et la gifle partie seule. Elle était hors d'elle. Et légèrement déçue. Elle remit son shorty après avoir repoussé Noah avant de le regarder dans les yeux. Jamais elle ne le croirait lorsqu'il disait l'aimer.

- Il y a deux trois trucs que tu devrais comprendre Noah Matthews. Quand on n'aime quelqu'un, on ne cherche pas à la violer. Je te pensais différent. Mais en fait tu n'es qu'un enfoiré. Tu me dégoutes.

Moke ne pensait pas que son petit discours affecterait Noah, mais elle n'avait pu s'empêcher de lui dire ce qu'elle pensait de lui à ce moment précis. S'il y avait quelque chose qu'elle détestait par dessus tout, c'était que la situation échappe à son contrôle. Elle avait envie de Noah, c'était indéniable, peut-être même plus qu'elle n'oserait se l'avouer. Mais pour elle, leur petit jeu servait à alimenter le feu qui couvait entre eux. Elle n'avait jamais imaginé se donner à lui comme une vulgaire prostituée. Il devait le mériter. Et il venait d'outrepasser une ligne qu'elle n'aurait jamais envisagé qu'il franchirait.

Noah avait tellement envie de Moke qu'il avait zappé une bonne partie des préliminaires, persuadé qu'elle le voulait aussi. Il avait bien fait d'attendre Moke n'avait pas du tout été réceptive au léchage de fesses. Il s'appuya sur une jambe et baissa la tête comme un enfant en faute en articulant "désolé". Noah reboutonna son pantalon à regret la bite molle.

- Pardon Moke. Je suis tellement désolé. Je peux faire quelque chose ? C'est juste que j'ai pas pu m'en empêcher tu es tellement belle.

Noah était un abruti fini parfois mais sûrement pas un violeur. Il se sentait mal très mal si Moke lui demandait se retourner la plus violente des baffes il le ferait sans hésiter.

L'air désolé et imbécile de Noah tapa vite sur le système de Moke qui n'était pas sûre qu'une seule claque serait suffisante. Il avait quand même outrepassé sa fonction de carte bleue obéissante à qui elle donnait de temps à autre une récompense histoire qu'il ne se sente pas trop utilisé. Mais en même temps, sa face de chien battu attendrie quelque peu la jeune femme qui ferma les yeux pour faire le vide - et pour s'empêcher de le frapper une fois de plus. Elle passa la tête par la fente du rideau pour faire signe à la vieille peau que tout allait bien avant de se recentrer sur Noah, qui ne payait rien pour attendre - et ce, même avec ses compliments les plus flatteurs. C'est à ce moment précis que la jeune Ailo pensa à quelque chose... Elle prit un air chagriné, blessé, avant de lever des yeux légèrement brillants vers Noah.

- A quel point m'aimes tu Noah ? Vraiment je veux dire ? Sans parler d'argent ou de choses matérielles...

Et oui, pour une fois, la brune ne demandait pas à Noah s'il l'aimait assez pour lui donner ses coordonnées bancaires - qu'elle avait déjà eu après une soirée particulièrement alcoolisée avec le jeune homme. Non, elle avait une idée bien plus géniale en tête. Noah avait l'air tellement désolé pour ce qu'il lui avait fait qu'il serait prêt à faire n'importe quoi pour elle, elle le sentait. Enfin elle aurait pu parier dessus. Et si cela s'avérait être exact et que le jeune homme l'aimait suffisamment pour accepter n'importe quoi qui pourrait le faire rentrer dans les bonnes grâces de la jolie métisse, Moke savait exactement par quoi il pourrait commencer. Et elle n'aurait plus ainsi à se salir les mains.

Noah avait mal à la bite il la sentait se rétracter dans son boxer Calvin Klein et c'était douloureux. Mais les filles ne le croyaient plus quand il leur disait qu'il avait mal et qu'elles devaient absolument les soulager. Moke était encore pire que les autres elle avait tout vécu et tombait jamais dans le panneau. Il comprenait pas trop où elle voulait en venir par sa question. L'amour n'était pas quelque chose qui pouvait se compter. Il l'aimait point barre. Moke était une fille même si elle avait l'air de pas vouloir l'admettre ce qui faisait d'elle une personne compliquée. Noah se gratta la tête en réfléchissant avant de se taper la tête en trouvant the réponse :

- Je t'aime autant qu'un enfant obèse aime un gâteau.

C'était une jolie métaphore selon Noah Matthews. Il était un peu poète mais sa mèe n'avait jamais validé son choix de carrière.

Noah est un grand malade merci pour tous les fous-rires !

Quoi de plus flatteur que de se retrouver comparée à un gâteau ? Oui, parce que Moke n'avait aucun doute que dans la métaphore stupide et dénuée de sens de Noah, elle ne pouvait pas être l'enfant obèse. Et même si cette image choisie par le jeune homme était totalement idiote - tout comme lui - elle prouvait quand même qu'il devait tenir à elle. Et ça... C'était toujours bon à prendre. La jolie métisse, toujours en sous-vêtements, pris son temps d'enfiler une robe rouge courte et sublime apportée plus tôt par la vendeuse et dont la fermeture se trouvait dans le dos. Elle s'approcha de Noah et lui donna le dos en retenant ses longs cheveux bruns dans une main afin qu'il l'aide à fermer sa tenue, sans pour autant lui dire un mot à ce sujet. Elle n'avait pas oubliée pourquoi ils étaient venus ici en premier lieu et comptait bien en mettre plein la vue au jeune homme pour qu'il sorte sa carte bleue dans le seul but de la couvrir de cadeaux.

- A ce point ? Waouh je suis... gênée. Moke se mordilla la lèvre pour se retenir de rire - et aussi parce que c'était foutrement sexy - avant de reprendre aussi vite son sérieux. J'aurais besoin d'un énorme service... Et tu es le seul en qui j'ai réellement confiance. Tu veux bien m'aider ?

La jolie brune manqua de s'étouffer en disant ces mots. Elle n'avait confiance en personne - hormis son père, Dorian et elle-même - et surtout pas en cet imbécile de Noah qui semblait à côté de la plaque 24h/24. Mais elle se disait qu'il pourrait lui être utile, et que si pour cela elle devait mentir et jouer les petits coeurs fragiles et sensibles, elle le ferait. Et puis bon, il lui devait bien ça, après tout, il avait quand même tenter de la violer. Enfin de se la faire sans son consentement quoi.

Noah aimait Moke comme un enfant. Il l'aimait parce qu'elle était belle et intimidante. Mais parfois son sérieux reprenait le dessus surtout quand le sang qui affluait vers sa bite remontait dans son cerveau.

- Moke tu sais bien que ça dépend de ce que c'est.

Noah avait retrouvé un ton un peu sérieux. Il aimait bien Moke mais il aimait pas quand elle le manipulait aussi ouvertement et là elle jouait un peu trop de son influence sur lui ça lui déplaisait. Noah sentait qu'elle avait lui demandé un gros truc genre ce retirer une couille et il s'apprêtait à lui dire non pour la première fois depuis longtemps.

Et merde. Noah avait eu un sursaut d'intelligence et avait décidé de se la jouer méfiant. Ce n'était pas du tout ce qu'elle avait prévu. Tant pis, il n'allait pas être celui qui solverait ses problèmes. Et donc qui aurait le privilège sexuel intégral sur sa personne en récompense. Il fallait qu'elle lui fasse comprendre qu'il était toujours essentiel pour elle, tout en jouant la petite fille déçue de son refus - qu'il n'avait pas formulé mais qui s'était fait ressentir dans ses mots. Moke afficha une petite moue triste mais résignée en se tournant vers Noah dont elle se mit à caresser la joue de façon amicale et conciliante.

- Tant fais pas, c'est pas grave, juste quelqu'un qui cherche à me faire du mal pour quelque chose que je n'ai pas fait mais... Je demanderais à quelqu'un d'autre... A Liam tiens. Ou Taylor. Oui, Taylor serait parfait.

Tout en prononçant ses mots, Moke s'était saisie de son téléphone qui se trouvait dans son sac sur le canapé et avait envoyé un message aux deux intéressés. Elle le rangea sans même avoir prit connaissance des réponses, sachant que de toute façon, c'était quitte ou double. Elle enleva la robe, décidant que Noah venait de passer dans la catégorie des mecs chiants en un rien de temps, et la replaça sur son cintre avant de repasser son jean. Voulant finir de se rhabiller pour sortir de cette boutique dont l'ambiance commençait à la rendre dingue, tout comme son partenaire, elle pesta intérieurement en remarquant que son haut était suspendu derrière le jeune Matthews. Sachant qu'il fallait qu'elle continue à être dans ses bonnes grâces, le temps qu'elle finisse de rembourser ses créanciers, elle devait la jouer fine. Après... Advienne que pourra. La jolie métisse se mordilla la lèvre en levant le regard vers Noah.

- Merci pour cette super après-midi, mais il va falloir que je file. Tu me passes mon chemisier s'il te plait ?

Noah tilta. Moke était tellement sympa il avait du mal à croire que quelqu'un puisse lui vouloir du mal. Noah croyait aussi que le ciel était rose à cause de toutes les substances qu'il ingérait. Il sentait bien que Moke était déçu mais il n'aimait pas qu'elle le prenne autant pour un imbécile. Il était encore un peu vexé mais il avait envie de l'aider parce qu'il l'aimait bien et qu'il était un bon ami.

- Tiens.

Noah avait une mine abattue d'enfant déçu. Il tendit son chemisier à Moke avant de refermer les rideaux de la cabine derrière lui. Il attendit quelques secondes avant de les réouvrir.

- Je peux peut-être t'aider...

Moke attrapa son chemisier des mains du jeune homme et se tourna pour l'enfiler. Certes, il l'avait déjà vu nue, mais rompre le contact visuel lui permit de reprendre ses esprits. Et c'est à ce moment qu'elle se rendit compte de quelque chose. Noah Matthews avait pris une trop grande importance dans sa vie, au point qu'il se permettait désormais de prendre possession de son corps quand bon lui semblait. Et voilà qu'il voulait l'aider maintenant. Ce changement d'attitude était un peu ce qui énervait la jeune femme chez son "ami". Il avait toujours été ainsi depuis qu'elle le connaissait, avec la concentration d'une huitre et l'esprit complètement déconnecté. Il devrait ralentir sur les substances illicites s'il ne voulait pas finir le cerveau totalement chamboulé. Bien que Moke pensait qu'il était déjà trop tard pour cela. Elle évita de lui envoyer une de ses répliques cinglantes au visage. "Et comment ? En bassinant la personne qui me harcèle avec tes blagues idiotes ?". A la place, elle récupéra ses affaires, passa devant la vendeuse outrée d'un tel comportement - elle avait sans doute vu Noah sortir de la cabine - et sortit de la boutique pour prendre une grande bouffée d'air. Elle venait de prendre une décision. Attendant que le jeune homme sorte à sa suite, elle se tourna vers lui sans lui laisser le temps de parler.

- Noah... Je pense qu'on... qu'on devrait arrêter de se voir quelques temps. Histoire que tu saches ce que tu veux vraiment.

"Si jamais tu arrives à garder l'esprit clair ne serait-ce que 5 min". Moke se retint d'ajouter cette phrase, ne voulant pas gâcher l'air chagriné qu'elle avait apposé sur son visage. Elle aimait beaucoup Noah, plus qu'elle ne se l'avouerait sans doute un jour, mais la situation entre eux deux était devenue trop confuse pour qu'elle puisse continuer à le voir aussi souvent. Avec l'accord qu'elle avait passé avec Shawell, et les projets qu'elle avait avec Karim, elle pouvait se permettre de s'éloigner quelques temps de sa source principale de revenus. Au pire si elle était vraiment en manque d'argent, elle savait exactement comment revenir dans ses bonnes grâces presque immédiatement. Malgré ses bonnes résolutions, elle put s'empêcher de s'approcher de Noah pour l'embrasser. Une dernière fois, histoire de laisser le terrain préparé quand elle se déciderait à revenir vers lui.

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