Barbara s’ennuyait fermement chez la famille Cooper. En fait, ça n’avait rien de nouveau. Barbara s’ennuyait tout le temps, même avant que son père décide de l’abandonner chez une pâle copie de la famille Ingalls -avec plus de secrets scandaleux-. Mais au moins, quand elle s’ennuyait dans son immense maison, elle pouvait aller à la salle de sport ou même encore de le spa privé de son père. Dans cette petite maison résidentielle, elle n’avait rien à faire. Elle se sentait comme un oiseau précieux et majestueux qu’on aurait délocalisé et enfermé dans une cage. Il y avait personne à la maison ce soir, Barbie était allongée sur le canapé. Elle s’autorisait à sortir de sa chambre qu’en l’absence de la famille Cooper, autrement elle ne voulait pas se mélanger à des gens qu’elle jugeait trop inférieurs à elle pour pouvoir profiter de son auguste présence. Elle baillait avec nonchalance devant un énième épisode Friends quand quelqu’un sonna à la porte.
Elle jeta un regard méfiant vers la porte, la bonne irait ouvrir et prendre note. Mais il n’y avait pas de bonne, Barbie s’approcha de la porte d’entrée et posa sa main sur la poignée, avant de la retirer brusquement. Si elle l’ouvrait, ça voulait dire qu’elle faisait partie de la maison et pour le moment, elle s’était toujours refusé à accepter sa condition. Elle allait faire la morte, retrouvant le chemin du canapé et ignorant la sonnette, quand elle se dit que c’était peut-être Warhol qui n’avait pas ses clefs. Elle ouvrit et fut surprise de voir Julian. Au début, elle se demanda s’il faisait ami-ami en cachette avec ces péquenauds de Billie et Taylor. Mais quand il lui demanda si elle voulait être sa copine, elle comprit que c’était elle qu’il venait voir. Dieu soit loué, l’image des So Cool était sauve.

- Je ne suis pas gouine, dit-elle avec une moue désolée, avant de se dégager des bras de Julian et de lui laisser le passage pour le faire rentrer.

Elle savait très bien qu’il ne lui proposait pas d’être sa petite-amie, quoique tout était possible à Degrassi. Elle savait aussi parfaitement qu’elle n’était pas lesbienne à proprement parler, mais qu’être si catégorique était de la mauvaise foi vu le nombre de fois qu’elle s’était envoyé en l’air avec Charlie.

- Bienvenue dans mon hôtel particulier, railla-t-elle en regardant les moindres recoins de la maison cheap qui lui servait de domicile.