Effy claqua la porte de la maison Presley. Une violente dispute venait d'éclater entre elle et sa mère et elle ne supportait plus les cris. Sa mère venait de dire qu'elle était la raison pour laquelle elle était bloquée ici et ne pouvait pas retourner en Angleterre. Effy ne comprenait pas pourquoi elle lui reprochait sa vie actuelle. Elle n'avait rien demandé elle. Les problèmes s'accumulaient dans sa petite vie d'adolescente et elle regrettait le temps ou elle ne connaissait rien de tout ça. Même si sa mère avait toujours été froide avec elle, elle ne lui avait jamais reproché quoi que se soit. Mais aujourd'hui, elle avait dépassé les limites. Effy couru jusqu'au coin de la rue pour ne plus voir Eleanore qui la suivait et lui ordonnait de rentrer à la maison. Même pas en rêve.

Elle chercha son porte feuille dans son sac. Il y avait bien cette carte qu'elle avait utilisé à une époque pour espionner des adultes de Degrassi suite à diverses missions qu'on lui avait donné. Elle mit enfin la main dessus. Il s'agissait de sa fausse carte d'identité. Celle qui stipulait qu'elle avait vingt-et-un ans et qu'elle s'appelait Juanita Torres. Parfait, direction le stone bar ! Elle avait besoin d'un verre, voire deux. Effy ne buvait jamais avant mais depuis un petit moment, elle s'engouffrait dans l'alcool pour se sentir plus légère. Au fond, elle avait conscience que c'était ridicule et risible, mais elle avait trop envie de se retrouver dans cet état second qui lui permettait de tout oublier. Même si ça ne durait qu'une soirée.

Assise face au comptoir, elle commanda son premier verre de Whisky en envoyant un message à son père pour lui signalait qu'elle passerait la nuit chez Autumn. Elle le bu d'une traite et en commanda un autre. Puis un troisième. Et un autre. Et un autre... Elle se sentait seule et ça l'ennuyait. En temps normal, elle aurait couru jusqu'à chez Adam mais elle n'y arrivait plus. Elle ne pouvait plus le prendre pour un idiot, ça lui faisait mal au cœur de voir à quel point il l'aimait alors qu'elle ne méritait pas tout ça. Perdue dans ses pensées, elle se mit à lire ses anciens messages. Autumn, Robin, Wayne, Wayne encore et... Ugo. 'tu me manques'. Son message la fit sourire. Elle l’avait gardé dans sa boite de réception depuis tellement longtemps. Ce n'est que lorsque le Barman refusa de la resservir qu'Effy quitta les lieux en criant que cet endroit CRAIGNAIT.

Sans qu'elle ne se rende compte, ses pas l'avaient guidé jusqu'aux manoir des Preston. Effy ne pouvait pas rentrer chez elle et Autumn devait être occupé étant donné qu'on était en plein weekend. Sans réfléchir, elle souleva le paillasson devant la pote d'entrée et trouva la clef. Les Preston n'avaient pas la lumières à tous les étages, ils étaient tellement prévisibles... Elle s'engouffra dans la grande demeure et monta directement à l'étage pour aller voir Ugo. Mais Ugo n'était pas là. Elle s'installa dans son lit et sortit son téléphone pour lui envoyer un message mais il était déjà très tard. Et elle ne finit pas de tapoter sur son écran tactile puisqu'elle s'endormit comme une masse. Bravo !

Effy dormait si paisiblement dans le lit king size du jeune Preston. Dans son rêve, elle se voyait au bras d'Ugo, comme étant -enfin- sa petite amie officielle. Elle n'avait plus aucun soucis et son père approuvait sa relation avec Ugo. Mais tout cela n'était qu'un doux rêve qui prit fin des que le jeune homme l'envoya valser sur le sol. Aiiiie ! N'ayant pas la force de se relever, elle resta là, étendue sur le dos à regarder le plafond. Ou était-elle déjà ? C'est Ugo qui la sortit de ses pensées. Elle rit bêtement à sa remarque. Bien sur qu'elle savait ou elle habitait. Quoi que... Elle grimpa sur le lit avec difficulté et s'installa face à lui, à genoux, les fesses sur ses talons.

" J'avais envie de te voir. "

Effy était très confuse. Elle pensait que le message d'Ugo était d'actualité et son rêve n'avait fait que brouiller son esprit. Était-elle la petite copine d'Ugo Preston ? Dans son esprit, oui ! Son grammage dans le sang ne l'aider décidément en rien ! Même si elle oubliait ses soucis, elle s'en créer d'autre à chaque fois qu'elle buvait un verre. Dieu sait ce que Charlie était capable de lui faire si elle apprenait que la jolie brune était venue rendre visite à son petit ami. Effy se mordit doucement la lèvre inférieur lorsqu'Ugo lui demanda si elle était saoule.

" Non ! " dit-elle trop rapidement pour paraître naturelle. " Pas du tout ! " renchérît-elle en espérant qu'Ugo ne lui fasse pas la morale.

Ugo était beau. Le visage faiblement éclairé par sa lampe de chevet, torse nu, à moitié couvert par sa couette. Effy sourit bêtement. Elle avait une furieuse envie de l'embrasser. Et pour une fois, toutes ses inhibitions s'étaient envolées. Rien ne la retenait. Alors lentement, elle posa ses mains sur le matelas pour aller jusqu'à Ugo. ET là, elle l'embrassa doucement. Le gout de ses lèvres lui avait tellement manqué.

Ugo repoussa doucement Effy. Cette dernière était tellement ivre qu'elle ne s'en formalisa pas. En tant normal, elle aurait été piqué dans orgueil si Ugo l'avait repoussé mais là, tout était différent. Les verres qu'elle avait prit l’empêchait d'avoir un minimum de lucidité et de réflexion. Elle rit doucement et se mordit la lèvre inférieur en remarqua la bosse sous la couette d'Ugo. Visiblement, il avait envie de passer au choses sérieuse lui aussi. Même s'il venait gentiment de la repousser et de lui foutre un vent. Effy était du genre tenace, ce n'est pas ça qui allait l’arrêter. Tout le monde savait qu'elle ne lâchait rien tant qu'elle n'avait pas obtenu ce qu'elle désirait. C'est à croire que cette faculté était décuplé quand elle buvait quelque verre. Elle posa son index sur les lèvres d'Ugo alors que celui ci lui demandait ce qu'elle faisait. "chuuuuuut" murmura-t-elle pour éviter qu'il ne casse leur moment. Elle semblait déterminée à passer le cap et passer à la vitesse supérieure. Elle fit glisser son doigt sur le menton d'Ugo puis dans son cou et sur son torse musclé. Elle retira son top avec difficulté, laissant à Ugo le plaisir de contempler sa poitrine dans une superbe lingerie...rose bonbon. Ok, on ne change pas Effy et ses sous-vêtement de gamine quand même.

" C'est évident, non ? " répondit-elle enfin. Si Ugo avait des doutes jusqu'à présent au sujets de ses intentions, ils devaient tous s’être envolés. Sans lui laisser de temps d'agir, elle grimpa sur lui pour s'installer à califourchon. Ugo essaya de se redressa mais elle posa les paumes de ses deux mains sur ses épaules, le forçant à s’allonger. Là, elle vint embrasser Ugo tendrement. Puis son cou. Et son torse...

Ugo bascula sur Effy et la jeune femme s'abandonna totalement à lui. Elle voulait être sienne. Vraiment. Son cœur tambourinait dans sa poitrine avec une vitesse et une force jusqu'alors inconnue. Elle n'avait pas peur. Dans les bras d'Ugo, elle se sentait bien et confiante. Chacun de ses baisers la faisaient frissonner de plaisir. Elle aimait sentir son corps contre sa peau. Elle aimait cette attention qu'il lui portait. Cette douceur, mêlée à cette fougue. Elle n'avait aucun doute, Ugo serait à elle ce soir. Et elle serait à lui. Effy lui offrait sa première fois. Certes, elle était ivre, mais justement, c’était assez évocateur de ce qu'elle ressentait. L'alcool enlève toute inhibitions. Peut être que c'est ce qu'elle voulait mais qu'elle n'avait jamais osé faire... Ugo tenait fermement ses poignets et Effy, chatouilleuse, rit doucement alors que la langue d'Ugo descendait vers sa poitrine. Elle dégagea sa main qu'elle passa dans les cheveux court d'Ugo. Il venait de déboutonner son pantalon et elle était prête.

Mais là, alors que tout était pourtant bien partit, Ugo se redressa et s’éloigna d'elle. Haletante, elle se redressa sur ses coudes pour l'observer... mettre un boxer. Frustrée, elle n'osa pas bouger. Elle pinça ses lèvres légèrement en comprenant qu'Ugo mettait brusquement un terme à leur moment. Elle tourna légèrement la tête vers la droite, le regard dans le vide alors qu'Ugo lui ordonnait de se rhabiller. Effy ne voulait pas rentrer. Pas maintenant. Pas après ça. Elle se leva à son tour et se positionna face à Ugo.

" Non. " Sa voix était calme et posée. Quoi que, un peu implorante. " Pourquoi est-ce que tu me repousse ? " Les yeux humide, elle s'approcha d'Ugo pour réduire l’écart qu'il y avait entre eux. Elle ne supportait pas d’être loin de lui. Particulièrement ce soir. Elle colla son corps contre celui d'Ugo. Elle approcha ses lèvres des sienne, de sorte à effleurer ses lèvres et elle lâcha dans uns souffle chaud. " J'ai envie de toi. J'ai besoin de toi. Je te veux... "

Effy sentait qu'Ugo avait autant -si c n'est plus- envie qu'elle de passer le cap et de faire évoluer leur relation compliquée au niveau supérieur. Elle sentait son désir s’accroître alors qu'elle collait son corps au sien. C'était comme si cette envie brûlante suintait par tous les pores de sa peau. Effy le voulait, plus que jamais. Mais, une fois encore, il s’éloigna. Effy resta là, muette à observer Ugo qui lui tournait le dos. Son refus la faisait se sentir mal et pas à la hauteur au point même qu'elle du venir essuyer une larme qui roulait le long de sa joue. Enfin, il prenait la parole pour lui expliquer pourquoi il refusait de coucher avec elle. Effy l'écouta très attentivement.Son état d'ébriété avancé faisait qu'elle saisissait l'essentiel sans pour autant faire attention à tout ce qu'il lui racontait.

" Tu n'es pas n'importe qui Ugo !  "Murmura-t-elle à son attention. Effy refusait de l'entendre dire ça. En temps normal, elle aurait enfoncé le clou en confirmant ses propos mais là, elle était ivre, elle n'avait pas sa carapace protectrice qu'elle s’efforçait se porter quand elle le voyait. Ugo évoqua Charlie et Effy eu besoin de quelque minutes pour tilter. Oui, il était le petit ami de Charlie. Elle sentit ses yeux se remplir de larmes alors qu'elle se dirigeait vers le lit pour récupérer son pull. Ugo lui avait remit les idées en place. " Je... Je suis désolée, j'aurais pas dû ! " Elle sentit ses joues s'empourprer. Elle n'était qu'une petite idiote. Une idiote qui avait naïvement cru, dans son ivresse, qu'Ugo était à elle pour de bon. A elle seule.

Elle tira sur son pull pour l’arranger et cacher son ventre. Ugo lui disait maintenant qu'il préférait qu'elle le déteste plutôt qu'elle ait des regrets. Effy n'était pas sure d'avoir entendue d'aussi jolis mots. Ça semblait presque être une déclaration. En somme, il était près à se sacrifier pour éviter qu'elle soit triste. Son cœur battait à mille à l'heure lorsqu'elle se décida enfin à reprendre la parole. Elle évita soigneusement tout contact visuel avec lui, de crainte de lui sauter dessus encore. Son cœur s'emballait et son poux accelerait alors qu'elle se laisser aller à ses quelques confidences :" Je ne te déteste pas Ugo. Crois moi, j'aimerais ! Se serait beaucoup plus simple pour moi, mais je peux pas. C'est pas possible. En fait, c'est tout l'inverse " Elle hésita à se rapprocher de lui. Elle craignait qu'il la repousse encore. Leur histoire semblait être condamné à être un éternel jeu du chat et de la souris. Elle encercla ses bras autours de sa nuque et posa sa tête dans son cou, pour le serrer contre elle. Elle en avait plus qu'envie... Elle en avait besoin.

Elle n'osa pas lui demander si elle pouvait rester. Après tout, sa folle furieuse de Charlie pouvait débarquer à tout moment. Mais le truc c'est qu'Effy avait déjà averti son père qu'elle coucherait chez Autumn. Oh, et puis merde, elle n'était pas en mesure de réfléchir de toute façon. Les questions s'entrechoquaient dans son esprits sans qu'elle ne trouve de solution alors elle demanda quand même, sans se soucier de Charlie.

" Est-ce que je peux rester ici cette nuit ? Avec toi ?  Je ne veux pas rentrer chez moi. Je... je dormirais par terre si tu veux "

Effy nia dans un premier temps et Ugo compris qu'elle ne jouait pas la comédie. L'alcool avait visiblement édulcoré tout son petit monde puisqu'elle semblait tomber brutalement par terre alors qu'il prononçait le nom de sa très populaire petite-amie : Charlie. Le jeune Preston aurait préféré mille fois qu'on lui piétine le coeur plutôt que d'assister à la scène qui s'ensuivit. Effy, les yeux remplis de larmes s'excusait. L'alcool était bien révélateur de sa fragilité, qu'elle aimait tant cacher en tant normal par sa vulgarité. Jamais Ugo Preston n'avait eu autant envie de l'entendre l'insulter qu'à ce moment précis, parce qu'une Effy avec la bouche pleine de jurons, était une Effy forte et là, sa petite Presley semblait trop faible pour réussir à surmonter son rejet. Son coeur se serra d'un coup, certes il préférait qu'elle le déteste à la place qu'elle ait des regrets mais là, la situation virait borderline, il ne pouvait raisonnablement pas encore une fois être responsable de ses tourments, c'était comme si elle revenait chaque fois mettre une pièce dans la machine "Ugo fais moi mal".

La jeune femme attrapa son pull, se cachant tant bien que mal le ventre avec, et Ugo profita de cet éloignement pour se frotter le visage. Il était tombé amoureux d'elle presque le premier jour, alors qu'elle avait tenté maladroitement de le réconforter après la révélation "ta copine est lesbienne", ils s'étaient courru après, déchirés, presque retrouvés et puis à nouveau perdus. Cette soirée aurait pu être simple au final : "ils firent l'amour et vécurent heureux" mais les jeux de pouvoir degrassiens n'avaient rien de simples et ils ne vivaient pas dans un conte de fée. Il était amoureux d'elle et même si elle semblait enfin prête à lui dévoiler ses sentiments, et même à lui pardonner sa relation avec Charlie, il ne pouvait pas lui avouer la réciprocité. Ugo était amoureux d'Effy Presley depuis quasi toujours et elle ne le saurait jamais.

Elle revient contre lui, encerclant sa nuque pour perdre son visage dans son cou. Une larme roula sur la joue du jeune Preston, tellement discrètement qu'Effy ne la verrait jamais et la belle Presley se serra une nouvelle fois contre lui. Il aurait pu rester là toute la nuit, à la serrer dans ses bras, avec l'envie que le temps s'arrête et que leur relation soit possible. Mais il était désormais le roi des So Cool et il ne pouvait pas commettre la même erreur que son frère.

Effy lui demanda alors si elle pouvait rester dormir chez lui et Ugo, toujours silencieux hocha la tête, se décolant d'elle il embrassa son front, avant de se diriger vers sa commode pour y attraper un tee-shirt. Il le tendit à la jeune femme, avant de lacher enfin :

Je te laisse mon lit, je vais dormir sur le fauteuil.

ll lui montra du doigt l'énorme fauteuil trônant dans un coin de sa chambre à côté de sa collection de guitares. Ugo savait qu'il ne pouvait pas dormir dans le même lit que la jeune femme, que la proximité finirait par dégénérer. Effy était fragile et malheureuse, il se devait de rester éloigné et respectueux. Enlaçant une dernière fois la jeune femme, il rejoignit le fauteuil pour s'y caler avec un plaid doudou.

Bonne nuit Presley-Citrons, ajouta-t-il, un mini sourire au coin des lèvres.

C'était tellement bon pour Effy de serrer Ugo dans ses bras. D'aussi loin qu'elle se souvienne, elle n'avait jamais ressentie des sentiments aussi forts et aussi fous. Même dans les bras d'Adam. Elle profita de ce moment un maximum, fermant les yeux et appréciant simplement le corps chaud d'Ugo contre le sien. Lorsqu'elle lui demanda si elle pouvait rester cette nuit, Ugo fit un signe de tête positif. Elle le gratifia d'un petit sourire pour le remercier. Elle voulait passer la nuit avec lui. Même s'il ne se passait rien, elle n'était pas prête à le quitter juste comme ça. Il lui manquait terriblement et elle voulait profiter de lui, peu être discuter, ou juste rester là, sans rien dire, côte à côte. Sa présence lui suffisait. Malgré ce qu'elle avait toujours dit, ce qu'elle lui avait toujours reproché, elle avait besoin de lui dans sa vie. Elle s'efforçait de l'ignorer ces derniers temps et sa vie n'avait jamais été si compliqué et terne. Non, Ugo devait faire partie de sa vie. Qu'elle le déteste, qu'elle ait des sentiments pour lui peu importe... Il faisait partie d'elle. Effy ne pouvait pas l'ignorer plus longtemps. C'était juste invivable.

Elle attrapa le tee-shirt qu'il lui tendit et s'empressa de l'enfiler non sans difficultés. Elle serait beaucoup plus à l'aise dans ça pour dormir que dans son pull, dont elle ne trouvait plus les manches à cause de l'alcool. Elle grimpa sur le lit et se glissa sous la couette. Ugo préféra quant à lui le fauteuil. Effy se sentait mal à l'aise de lui voler son lit. Et puis franchement, il était assez grand pour tous les deux. Et même une autre personne, tiens threesooome. Elle se redressa en position assise lorsqu'il lui souhaita bonne nuit.

" Tu peux venir dans le lit tu sais. " Elle leva la main droite avant d'ajouter. " Je ne te sauterais pas dessus, promis. " Même si elle creuvait d'envie. Ugo ne voulait pas être un mec infidèle. C'était tout à son honneur. Elle le respectait pour ça. Même si ça signifiait qu'elle ne pouvait pas lui montrer l'ampleur de ses sentiments ce soir.

Effy se laissa tomber en arrière alors qu'Ugo éteignait la lumière. Il ne voulait pas dormir avec elle. Tant pis. Effy pensa aussitôt que c'était pas respect pour Charlie et non parce qu'il avait peur de craquer à ses cotés. Elle jeta la couverture à ses pieds. Il crevait de chaud ici. A moins que se soit du aux verres qu'elle avait bu ou à ses sentiments qui la travaillaient et ce désir qu'elle n'avait pu combler. Elle s'endormit très vite. Elle lutta pourtant pour garder les yeux ouverts. Elle voulait discuter avec Ugo, parler de tout et de rien, refaire le monde. Mais voilà, son lit était trop confortable pour qu'elle se batte contre la fatigue. Et c'est donc très vite que la jolie Presley tomba de sommeil.

Le lendemain matin, elle n'entendit pas Ugo se lever pour aller dans sa salle de bain. Mais, bizarrement, elle sentit sa présence tout près d'elle. Peut être était-ce quand il avait posé le verre d'eau et l'aspirine sur la table de chevet. Elle émergea lentement. Les yeux à moitié ouvert et rougis de fatigue et les cheveux en pétard, elle se redressa doucement en serrant sa tête entre ses mains. Effy avait une belle gueule de bois. Elle observa la pièce et mit quelque secondes à reconnaître la chambre d'Ugo. Merde. Merde. Merde. Qu'est-ce qu'elle faisait là. Elle se tourna et le remarqua enfin en train d'enfiler un jean. Il lui tournait le dos.

" Ugo ?! " dit-elle avec sa voix grave du matin.

Elle se redressa en position assise, grimaçant sous l'effort. Putain, elle avait une de ces migraine. Elle allait encore devoir s'enfermer toute la journée dans le noir et ne plus bouger. Effy reconnu son pull sur le sol. Et instantanément, toute une flopée de souvenir lui vinrent à l'esprit sans qu'elle ne sache déterminer le vrai du faux. Elle se rappelait avoir embrassé Ugo et avoir sentit l'ambiance se réchauffer d'un coup alors qu'il prenait le dessus. Elle se souvenait aussi avoir pleuré. Avaient-ils ??? Elle ferma les yeux en posant ses mains sur son visage. Ainsi elle laissait le temps à Ugo s'enfiler son pantalon sans l'observer. Qu'est-ce que c'était gênant !

" Qu'est-ce que... " Elle ne savait même pas par quoi commencer. Elle avait peur de demander et en même temps elle avait honte de son état. Putain, quelle idiote !

" Je me suis disputée avec ma mère " marmonna-t-elle pour elle même,  alors que ce souvenir remontait à la surface. Elle plissa les yeux car elle avait encore du mal à s'habituer à la lumière dans la chambre. Effy pensa une seconde à son père et à la punition qu'il lui réserverait probablement s'il la voyait rentrer dans cet état. Elle allait être privée de sortie jusqu'à la fin de ses jours. En tout cas, une chose est sure, pour une fois, elle ne contesterait pas sa décision. Effy savait qu'elle était allé trop loin cette fois ci. Elle avait terriblement honte. S'introduire comme ça chez Ugo devenait une mauvaise habitude. Un jour, elle allait tomber sur Beth, Cruz ou pire... Edgar.

" C'est très gênant, j'ai rêvé qu'on avait... Enfin, tu vois quoi ! " dit-elle alors qu'Ugo lui tendait un verre avec de l'aspirine. En fait, elle ne se rendait pas encore compte que les souvenir qu'elle avait s'étaient réellement passés et qu'Ugo l'avait empêcher d'aller plus loin Elle ne se rendait pas compte qu'il lui servait une version édulcoré de la nuit passé. Une version ou elle ne lui avait pas désespérément sauté dessus, porté par ses sentiments trop fort et trop longtemps enfouis. Elle porta le verre à ses lèvres pendant qu'Ugo lui proposait de prendre une douche. Elle sentit instantanément son ventre se retourner.

" Pitié, achève moi ! " dit-elle en levant la tête verre le plafond. Une forte nausée la secoua et Effy du courir jusque dans la salle de bain, les deux mains plaqué sur sa bouche. Elle faisait de la peine à voir. Assise sur le carrelage froid, face aux toilettes, elle espérait mourir. Genre, vraiment, sur le champs. Effy peina à se redresser. Il lui fallait une bonne douche pour se remettre. Elle laissa couler l'eau en retirant ses vêtements. L'eau fraîche lui fit un bien fou. Après avoir attaché ses cheveux en un chignons négligé et s’être rincé de toute la mousse, elle sortit afin de la salle de bain, une serviette noué autours de sa poitrine. Ugo était là.

" Je peux te piquer des vêtements ? " demanda-t-elle, gênée. Elle avait franchement l'impression d'abuser. Elle s'approcha du jeune homme qui semblait mal à l'aise. Presque plus qu'elle même. " Ok... Qu'est-ce qui se passe ? " demanda-t-elle d'un ton calme. Elle était prête à entendre tout ce qu'elle avait fait ou dit comme conneries. Il n'y avait aucune raison qu'Ugo garde tout ça pour lui.

Effy était plutôt mal en point et Ugo se demanda combien de litres d'alcool elle avait bien pu ingurgiter, d'ailleurs il se promit d'avoir une petite discussion avec elle à ce sujet, depuis quand était-elle tomber aussi bas pour se décalquer la tête comme ça ? S'il était fautif de ça, il allait vraiment falloir qu'il rectifie le tir avant que la jeune Presley commence à rentrer par effraction chez tout le monde. La jeune femme quitta le lit en courant et Ugo devina qu'elle avait besoin de vomir. Il la laissa tranquille, se doutant qu'elle avait perdu un peu trop de dignité hier soir. Il fila donc rapidement dans l'énorme cuisine des Preston, ou chaque matin, un traiteur dressait une table pour que chacun puisse prendre un petit déjeuné de roi.
Faisant le tour du buffet, il prépara une petite assiette avec quelques muffins, pancakes et fruits rouges. Il attrapa un verre rempli de jus d'orange qu'il posa sur un plateau et remonta le tout dans sa chambre.

Effy venait de quitter la douche, une serviette nouée autour de la poitrine. Même en sortant de la douche et au naturel, elle restait sublime, ce qui n'était pas forcément le cas de toutes ses conquêtes. La jeune Presley lui demanda alors si elle pouvait lui piquer quelques vêtements et Ugo hocha la tête, tout en posant le plateau sur le lit et rejoignant son dressing. Il aurait pu aller voler quelques vêtements à Beth mais il se doutait qu'Effy ne se serait pas forcément senti à l'aide dedans. Il attrapa un tee-shirt à manches longues noir et un bas de jogging gris, sachant que ses pantalons seraient bien trop larges pour elle...l'avantage du jogging c'est qu'elle pouvait resserrer la ceinture. Posant les vêtements sur le lit à côté du plateau, il répondit :

J'espère que ça ira, tout en esquissant un faible sourire.

Et s'installant sur le lit, il attrapa un muffins, prêt à croquer dedans, alors qu'Effy rebasculait dans le "sujet qui fache". Elle voulait la vérité, et il la lui devait.
Ugo posa le muffins, tout gêné. Il se frotta la nuque tout en s'éclaircissant la voix... Par quoi devait-il commencer ?

Hier soir... Tu voulais qu'on... Il grimaça n'arrivant pas à finir sa phrase. Tu avais envie de moi. Lacha-t-il enfin, tout en levant les yeux au plafond pour éviter le regard de la jeune Presley. Changeant de sujet, car trop mal à l'aise pour continuer sur ce terrain glissant, il ajouta : Ca fait combien de temps que tu bois comme ça ?

" Je t'aurais bien dis que non et que je refuse de ressembler à Billie Cooper avec ses vêtements trop large de femme enceinte, mais j'ai pas le choix. Pas vrai ? "

Elle essayait de détendre l’atmosphère. Elle voyait bien qu'Ugo était tendu et particulièrement mal à l'aise. Effy lui aurait mené la vie dure normalement, pour lui faire payer de lui avoir choisit Charlie mais elle se doutait que si elle était là ce matin c'est qu'il avait du se passer quelque chose et qu'Ugo était la clé de l'énigme. Qu'il serait le seul à pouvoir lui donner plus de renseignement. Alors, elle cacha sa haine dans un coin de sa tête pour le moment. Préférant faire comme ci le fait qu'il soit avec Charlie ne l’atteignait plus du tout finalement. Mon œil. Elle sourit et attrapa les vêtements qu'il venait de posé sur le lit. Elle s’apprêtait à aller enfiler tout ça lorsque, sa curiosité légendaire fit surface. Ok, la tête de Preston était trop intrigante pour qu'elle ne le questionne pas tout de suite. Et ses révélations la laissèrent sur le cul.

" Quoi ??? Non non non non non non non... " Ses joues viraient rouges pivoines. Non pas qu'elle ne soit pas attirer par Preston, mais plutôt parce que cette mini révélation voulait tout et rien dire en même temps. " Enfin, pas que... Mais voila. Je peux pas. Enfin, tu sais. Mon dieu, j'ai honte. " Et sur ses mots, elle lui tourna le dos comme l'aurait fait une enfant. Effy était affreusement gênée. Jamais Ô grand jamais elle n'aurait pensé avoir franchi de telles limites. Ce n’était pas elle tout ça. Effy idéalisait sa première fois et voulait que cela reste son moment particulier à elle. Elle voulait être sûre d'elle et en confiance. PAS IVRE MORTE. " Et, est-ce qu'on a ? " chuchota-t-elle. Elle avait peur d'entendre un OUI de la part d'Ugo. Elle avait peur d'avoir tout fait foiré.

Ugo lui posa une question et Effy se tourna vers lui, silencieuse. " Pourquoi est-ce que tu demandes ? " t'en a rien à foutre de moi. Elle l'avait fallit l'ajouté mais c'était ravisé au dernier moment. Effy faisait partie de ses gens qui répondait aux questions par une autres question. Elle s’était assez ouverte à Ugo dans le passé pour savoir qu'à chaque fois qu'elle avait fait l'erreur de se confier un peu trop à lui, il lui avait tourné le dos pour finalement s’intéresser à d'autres. Elle sentait la rancœur revenir petit à petit et pour masquer tout ça, elle lui fit un grand sourire avant de se diriger vers la salle de bain qu'elle laissa grande ouverte, juste le temps d'enfiler les vêtements.

" Tant mieux, c'était une grossière erreure. Désolé. "

Son ton était plus sec qu'elle ne le voulait. Il ne s'était rien passé et Effy se sentait soulagée. Mais on pouvait aisément lire en elle une toute petite pointe d'agacement et de contrariété. Il ne s'était rien passé parce qu'il voulait l'épargner ou parce qu'il n'en avait pas DU TOUT envie ? Évidement, il avait du l'envoyer balader par rapport à Charlie, sa petite amie chérie ! Effy ne regrettait pas qu'il ne se soit rien passé, au contraire même, mais elle regrettait juste les circonstances. Ugo était fidèle à sa traînée et Effy pensa un court instant qu'il devait sacrement être attaché à pour ne pas l'avoir trompé alors qu'il en avait l'occasion. Ce qu'ils avaient était plus fort que ce qu'elle croyait et ça, ça l’énervait et la rendait amer. A chaque fois qu'elle repensait à leur couple, qu'elle les croisait au détour d'un couloir au lycée ou qu'ils se retrouvaient à la même fête, elle avait envie de tout casser. La haine qu'elle avait était toujours là mais elle faisait de son mieux pour la dissimuler. Ugo l'avait déjà vu plus bas que terre et n'avait rien fait pour arranger les choses. Elle l'avait ignoré mais il était resté avec Charlie, sans lui parler non plus. Elle ne voulait pas lui laisser la chance de la piétiner encore une fois. Et pourtant, elle en avait toujours envie. Les sentiments qu'elle nourrissait pour le jeune Preston étaient bien là. Elle ne pouvait pas les nier malgré toute la colère qu'elle ressentait à son égard. Et, Dieu seul sait combien elle le haïssait.

Le visage d'Effy changea du tout au tout lorsqu'Ugo chercha à en savoir plus sur sa nouvelle mauvaise habitude de boire quand tout allait mal. Elle passa sa tête dans l’entrebâillement de la porte de la salle de bain et lui lança un regard noir. Ugo jouait le connard hyper débile à la perfection. Ce n'est pas parce qu'elle avait fait une ou deux erreur dernièrement qu'elle était devenue une catin qui s'introduisait chez tout le monde pour avoir sa dose de sexe. Elle n'était pas encore au niveau de la rouquine qui avait baisé avec son cousin, et au fond, il devait le savoir ! Elle enfila rapidement le jogging et retourna dans la chambre.

" Tu devrais savoir que j'ai un appétit sexuel sur développé. Je me suis dis que si Charlie t'avais choisi c'était bien pour une raison. Parce que crois moi, ce n'est ni pour ton intelligence -inexistante- ni pour ta beauté largement discutable. Quoi d'autre, à part le cul ? " Il savait comment la provoquer et lancer la machine. Grand Dieu, Effy tombait TOUJOURS dans le piège. " Avant toi il y a eu : Adam, Tim, Karim, Noah, Warhol et je pense prochainement m'attaquer à Cruz. " Bien sur, c'était faux mais Effy avait besoin de le provoquer. Il voulait la faire passer pour une nympho ? OK, pas de soucis, elle allait lui faire plaisir en allant dans son sens pour qu'il se la ferme.

Ugo n'avait pas besoin de la remarque sèche d'Effy pour savoir que, oh oui, c'était une grossière erreur et la voir désormais si arrogante lui faisait presque regretter de ne pas l'avoir prise sauvagement sur le bord de son lit, ou même de lui avoir fait croire que c'était le cas. Elle était pas sensée le remercier d'avoir été un prince avec elle ? Grrrr, toutes des pétasses indignes...
Mais ça encore, ce n'était rien face à ce qui allait précéder, en voulant retourner dans sa zone de confort, Ugo avait de nouveau réveiller le monstre Presley, cette petite chose haute comme trois pommes capable de lacher 5 jurons à la minute. D'un côté c'était agréable de la voir ainsi, Presley avait enfin repris du poil de la bête et il était sûre qu'elle ne reviendrait pas de sitôt le tenter au milieu de la nuit. Il avait certes réussi à résister cette nuit là, mais il était pas sur d'y arriver une nouvelle fois. D'un autre côté, tout ça avait quand même un arrière goût de gachis. Elle lui avait dévoilé son attachement et il avait eu envie d'elle comme jamais... C'était peut-être l'occasion idéale pour eux de commencer enfin leur histoire... ou pas car après toutes ces mésaventures, ils n'avaient surement plus aucune base saine pour construire quoi que ce soit...

Ugo croisa les bras sur son torse alors qu'Effy lui décrivait son incroyable appétit sexuel, finissant la liste de ses conquêtes par Cruz. Effy pouvait bien lui sortir tous les noms des garçons de Degrassi, Cruz était genre le nom interdit, comme dans Harry Potter. Il baissa les yeux, déçu.

Va-t-en Effy.

Effy retira son élastique pour lâcher ses cheveux mouillées et passé ses doigts fins dans sa longue crinière. Elle sentait une boule se former dans son estomac en voyant Ugo baisser les yeux, un air déçu. C'est comme ci un feu crépitait au fond de son corps et qu'il dévorait férocement ses entrailles. Ça faisait mal. La déception était dure à lire dans le regard des autres. Surtout quand elle apparaissait dans les yeux de ceux qu'on aimait le plus. Elle avait voulu ça. Elle avait voulu le piquer et le vexer comme lui l'avait fait en insinuant à demi mot qu'elle était une catin. Mais voilà, elle le regrettait déjà. Il lui demandait de partir et elle savait qu'elle devait sauter sur l'occasion pour s'enfuir. Mais, ses jambes restèrent bien ancrées dans le sol. Elle pinça ses lèvres, mal à l'aise.

" Pourquoi est-ce qu'on fait toujours ça ? " demanda-t-elle d'un ton las. Ugo et Effy passaient leur temps à se déchirer. Il y avait toujours l'un d'eux, prêt à achever l'autre. C'est comme s'ils aimaient se faire du mal. Des vrais masochistes. " Je sais bien qu'on peut pas être amis. J'y arriverais jamais. " Cette constatation l'attrista un peu et lui serra le cœur. " Mais... on n'est pas obligé de se faire du mal "

Ugo hocha les épaules alors qu'Effy, un air triste sur le visage, lui demandait pourquoi ils faisaient toujours ça. Elle n'avait pas besoin de lui demander une réponse, elle figurait déjà au coeur de sa question quand elle affirmait qu'elle ne pourrait jamais être son ami. Le jeune Preton lâcha un soupir, contrarié, parler des avances d'Effy avait été une chose, mais parler du pourquoi du comment leur relation était si compliquée en était une autre... Ugo s'était souvent posé la question, et n'avait jamais vraiment trouvé la réponse, c'était comme si tous les deux passaient leur temps à se chercher constamment au mauvais moment... Quand elle n'était pas là, elle lui manquait cruellement et quand elle était là, sa vie amoureuse était TOUJOURS compliquée.

On fait toujours ça parce que comme tu l'as dis on ne parviendra jamais à être amis... Et notre gros problème c'est surtout qu'on est engagé et pas assez indifférent pour qu'on arrive un jour à s'ignorer... Ugo se posa sur le rebord de son lit, l'air fatigué, épuisé par cette lutte sans fin, On est peut-être bon qu'à ça toi et moi... à se faire des misères et être constamment indisponible quand l'autre est prêt à tout lâcher. Braquant son regard dans les yeux noisettes d'Effy, il poursuivit : Je sais que je ressens un truc très fort pour toi Effy...et ça me fait peur. Je ne suis pas encore prêt pour ça...alors que je suis pourtant convaincu, au plus profond de moi-même, qu'on finira ensemble...

Effy avait envie de le croire. Elle avait envie de penser la même choque d'Ugo. Elle aimerait bien avoir la conviction qu'ils seraient ensemble un jour. Mais voilà, Effy était beaucoup moins optimiste que le jeune Preston. S'ils étaient fait pour être ensemble, peut être que tous ses problèmes ne se poseraient pas à eux. Là, c'était comme si une volonté divine les empêchait a chaque fois de se rapprocher. Il s'agissait de leur destin, probablement. Et puis même, au niveau de son amour propre, Effy n'était pas sure de tenir longtemps et d'accepter d'attendre. Elle ne voulait pas être une option qu'on mettait sur la droite. Elle voulait être la seule et l'unique fille dans son cœur. Malgré tout ça, Effy avait toujours un peu d'espoir au fond d'elle. Ugo lui disait clairement qu'il ressentait quelque chose pour elle en la regardant droit dans les yeux et elle crevait d'envie de l'embrasser. Mais elle ne pouvait pas. Premièrement, Ugo n'était pas prêt. Et surtout, il y avait Charlie et elle était sa petite amie. Effy n'était pas la seule et l'unique...

" Je refuse de croire qu'on est bon qu'à ça. On sait tous les deux que c'est faux Ugo. C'est... plus fort. On ne passe pas son temps à se tourner autours pour se faire des crasses, pendant des mois, juste comme ça, il y a plus. " Elle n'arrivait pas a lui revoiler la réciprocité de ses sentiments. Ugo le savait. Elle n'avait pas besoin de les lui dire. Se heurter une fois de plus à un mur n'était pas envisageable. Elle savait qu'Ugo était en coupe, elle ne devait pas en rajouter. Ce qu'elle avait fait dans la nuit dépassait déjà toutes les limites. Mais, une question la rongeait. Elle baissa doucement les yeux, s’éclaircit la gorge et osa demander. " Pourquoi est-ce que tu es prêt pour Charlie alors ? " Elle releva les yeux vers Ugo. " Qu'est-ce qu'elle a de plus que moi ?

Effy refusait de se limiter à la dramaturgie instaurée par Ugo. Elle avait raison et le jeune Preston le savait bien, mais tout était beaucoup trop compliqué dans sa vie actuelle pour qu'il ait la chance de faire des choix qui pourraient le rendre enfin heureux. Derrière ses sentiments et son envie, il y avait beaucoup trop de tourments. La peur d'Ugo ne consistait pas à juste être effrayé par le grand amour, non, c'était bien plus tordu que ça. Le jeune Preston devait tout bonnement s'interdire d'être heureux, surtout depuis qu'il avait déclanché la troisième guerre mondiale en renversant son frère et en prenant sa place de roi des So Cool... Tout cela n'était qu'un pathétique jeu de pouvoirs entre adolescents et Ugo savait qu'Effy aurait du mal à comprendre. Si Ugo avait peur, ce n'était pas d'être avec elle, s'était de ce qui pourrait lui arriver s'ils se mettaient ensemble. Le bonheur et l'amour étaient bien les deux choses que Charlie Thomas s'appliquait à détruire dans la vie des autres, surement parce qu'elle n'avait pas la chance de les ressentir... La preuve, elle s'était appliquée à ruiner la vie de Cruz...

C'est plus compliqué que ça Effy... Il attrapa les deux mains de la jeune femme qu'il serra dans les siennes. Si les choses étaient simples, j'aurai absolument tout fait pour que tu sois auprès de moi, à l'instant même ou je t'ai croisé au portique du lycée. Je me serai battu chaque jour, minute et seconde pour que tu me laisses une chance de te rendre heureuse. Si j'ai choisi la haine c'était pour ton bien, pour te protéger. Tant que tu me détestes, tu ne crains rien Effy...

Ugo lâcha les mains de la jeune femme pour rejoindre la fenêtre de sa chambre et se poster devant. De sa chambre, il avait une vue plongeante sur tout le quartier de St Gervais et pouvait même deviner la maison de Charlie au loin.

Charlie est un choix purement stratégique. J'avais besoin de me venger de Cruz, c'était viscéral... Pour tout ce qu'il m'a fait. Il énuméra : pour me traiter depuis ma naissance comme le vilain petit canard des Preston, pour avoir voulu détruire mes rêves, pour avoir envie de gâcher ma vie en faisant en sorte que chaque fois, je finisse seule et trahi. Je n'ai pas envie que Cruz s'en prenne à toi... Ugo inspira profondément, admettre tout ça était pesant en plus d'être difficile : le problème, c'est que pour parvenir à mes fins, j'ai du m'allier à plus fort que moi... Jamais je n'aurai pensé que Charlie s'entiche de moi... Charlie est dangereuse, elle est capable de tout lorsqu'elle a une idée en tête. Retournant enfin le visage vers Effy, Ugo avoua enfin : Elle est responsable de la mort de Ian...

Ugo attrapa les mains d'Effy et elle sentit instantanément son cœur battre un peu plus vite. Une partie d'elle croyait en tout ce que le jeune Preston lui racontait mais elle ne pouvait que constater que ce n'était pas le cas et que donc, il ne s'agissait au final peut être que de belles paroles. Autumn avait eu raison sur un point. Aucun des garçons de sa vie ne s'étaient suffisamment battu pour elle. Peu importe les problèmes, peu importe ce qu'ils encouraient. La jeune Presley sentit la bille lui remontait à la gorge face à ce constat amer. Elle, qui n'attendait qu'un signe de la part d'Ugo pour mettre les choses à plat avec Adam se rendait compte qu'il n'était pas prêt de le faire de si tôt. Elle se sentait désespérée et minable. Elle se sentait coupable d’éprouver malgré tout, quelque chose de fort pour ce goujat. Elle aurait voulu le détester et elle s'était appliquée à le faire  mais malheureusement, ça ne durait jamais très longtemps. Elle avait ce besoin constant d'Ugo. Un manque de lui. Ugo était bien naïf de croire qu'il protégeait la jolie brune. Elle ne faisait que s'engouffrer dans un puits sans fin d'une noirceur et une dégradation profonde depuis qu'il n'était plus là. Depuis qu'il était avec Charlie. Triste, Effy ne répliqua pas. A quoi bon relancer leur dialogue de sourds. Ugo était tellement persuadé de faire ça pour son bien et elle, elle souffrait tellement de cette situation. Ils ne se comprendraient pas.

"Okay, d'accord Ugo. Je comprends. "

Faux. Effy ne comprenait pas qu'on puisse laisser la peur régir notre vie. Ugo craignait beaucoup de chose pour elle mais Effy pouvait gérer. Si elle l'avait à ses cotés, elle pourrait affronter le monde entier. Ni Charlie, ni Cruz ne pourrait rien contre elle. Mais malheureusement, Ugo ne leur laissé pas cette chance et elle allait devoir apprendre à faire avec. Effy allait vraiment commencer à suivre les conseil d'Autumn. Son histoire avec Ugo était vouée à l’échec, elle commençait en avoir marre. Et ça lui faisait mal en plus. Ugo s'éloigna pour s'approcher de sa fenêtre. Il observait je ne sais quoi, et Effy restait figeait là à suivre du regard chacun de ses mouvements. Elle sortit de ses pensées lorsqu'Ugo reprit la parole. Il voulait se venger de Cruz. Encore. Effy estimait qu'il était allait trop loin maintenant. Prendre sa revanche sur Cruz était une chose mais vouloir l’anéantir à ce point devenait carrément une obsession malsaine. Elle ne reconnaissait presque plus Ugo qui devenait de plus en plus sombre de jour en jour. Comment lui faire comprendre qu'il était bien plus facile à vivre avec l'irritation d'une offense plutôt qu'avec le repentir d'une vengeance ? Ugo le regretterait tôt ou tard. Il était en train de devenir le 'Cruz' qu'il détestait tant... Oui, il devenait se frère en position de force qui n'avait que pour unique ambition d'anéantir son propre sang et de le voler tous ses privilège. Comme une impression de déjà vu, non ?

" Comme d'habitude " dit-elle mollement en se laissant tomber sur le lit de tout son poids alors qu'Ugo énumérait les raison de sa vengeance. Elles les connaissait par coeur. Elle savait ce que Cruz avait fait endurer à Ugo mais elle estimait que son Ugo valait tellement mieux que ça. Qu'il n'avait pas besoin de s'abaisser à son niveau pour lui montrer sa supériorité. Lui, il avait des valeurs et surtout, il avait un cœur. Il ne finirait pas seul contrairement à son abrutit de frère que tout le monde aura abandonné après la fac parce que trop égocentrique, égoïste et infidèle. " Il ne s'en prendra pas à moi. Et même si c'était le cas, je peux gérer. Tu le sais ! " Effy sentait son cœur se comprimer dans sa poitrine. Cruz empêchait Ugo de choisir Effy. Et pour ça, elle le haïssait. Effy ferma les yeux quelque secondes pour se concentrer sur autre choses. Tout cela lui foutait les nerfs. Et son mal de tête n'arrangeait rien. Ugo reprit la parole pour parler de Charlie cette fois ci. Effy leva les yeux au ciel lorsqu'il avoua qu'elle était plus forte que lui. Bien sur, cette fille était juste une psychopathe instable qui jouait dangereusement sa vie à coup de mensonges et d'actions dignes des plus grand dingues échappés d’hôpital psy. Elle allait répondre à Ugo lorsque se dernier se tourna vers elle pour ajouter la cerise sur le gâteau. Effy se redressa sur le lit en fronçant les sourcils. Elle n'était pas sure d'avoir bien entendu.

" QUOI ? Ugo, tu te rends compte de tes accusations ? Ian s'est suicidé je te rappelle ! Mais putain, qu'est-ce que tu dis ?!